Le pétrole atteint un niveau jamais vu depuis sept ans et Bart Melek, chef, Stratégie relative aux produits de base à Valeurs Mobilières TD, rejoint MoneyTalk pour discuter de la poursuite de la remontée et de ce qu’elle signifie pour le Canada.
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[MUSIQUE]
Le pétrole chute après avoir atteint un record depuis sept ans plus tôt cette semaine. Mais il est toujours au-dessus de 90 $ le baril. Rejoignez-nous pour discuter de la remontée potentielle et de ce que surveille Bart Melek, chef, Stratégie relative aux produits de base à Valeurs Mobilières TD. Bart, c’est toujours un plaisir de vous avoir avec nous. J’aimerais parler de ce que vous entrevoyez pour l’avenir. Mais vous pourriez peut-être revenir en arrière et nous parler des facteurs qui nous ont menés là où nous sommes, et il y en a beaucoup.
Merci de m’accueillir de nouveau. Bien sûr, le principal facteur est l’offre en ce moment. Le marché est très préoccupé par l’interruption potentielle de l’approvisionnement en provenance de la Russie. Et cela s’ajoute au fait que l’offre de l’OPEP pourrait être inférieure à ses promesses. Cela a été le cas au cours des derniers mois. Ce qui est préoccupant, c’est que la reprise se poursuit et que la demande augmente de manière surprenante, mais que l’offre ne suit pas.
KIM PARLEE : Mmm. Abordons certains enjeux géopolitiques du moment. Je sais que vous regardez du côté des États-Unis et la possibilité qu’un accord soit conclu avec l’Iran. Pouvez-vous nous parler de l’importance de ce point? Et cela pourrait-il aussi exercer des pressions à la baisse sur les prix du pétrole?
Tout à fait. Tout dépendra de la vitesse à laquelle les exportations d’uranium reviendront sur les marchés mondiaux. La vitesse à laquelle cela se produira sera importante. Mais cela pourrait facilement réduire le prix de 10 $, peut-être même plus. Selon nos estimations actuelles, on pourrait rapidement atteindre un demi-million de barils en provenance du marché iranien, et plus à mesure que les capacités s’accroissent et que les contrats sont conclus. Cela pourrait donc être assez important si cela se produit.
Je suppose que tout dépend de ce que vous avez mentionné au début. Ce que je veux dire, c’est que tout est tellement tendu en ce moment, qu’en marge, quand ça se produit, les prix fluctuent fortement.
Et je sais que même la météo, qui est toujours un problème, mais le mauvais temps au Texas joue aussi un rôle.
C’est le cas. Cette année encore, nous avons été témoins d’un gel des installations, et le bassin permien ne fonctionnait pas à pleine capacité. Et je pense que c’est l’un des principaux catalyseurs qui ont permis d’atteindre le record de sept ans récemment. Mais il y a aussi la crise du gaz naturel en Europe. Cela remplace la demande de gaz naturel par le pétrole, ce qui est un autre facteur.
Et puis, l’OPEP n’agit tout simplement pas autant que les marchés le souhaiteraient. Croyez-vous que l’OPEP devrait intervenir davantage, ou a-t-elle la bonne approche? Pourrait-elle en faire plus?
Je pense qu’elle peut probablement en faire plus maintenant, en particulier depuis les récents bouleversements dans quelques pays. Mais je ne suis pas certain qu’elle veut vraiment fournir beaucoup de pétrole pour exercer des pressions à la baisse sur les prix. Et la principale raison, c’est qu’elle n’a pas beaucoup de concurrence pour la part de marché des producteurs d’appoint traditionnels, comme les producteurs de gaz de schiste des États-Unis.
Je pense qu’à l’heure actuelle, ce prix ne détruit pas vraiment la demande. Donc, si vous ne perdez pas votre part de marché, si vous ne perdez pas la demande, pourquoi ne pas augmenter les prix le plus possible pour maximiser le revenu national? Mais les perturbations en provenance de la Russie pourraient aussi avoir des répercussions en raison de possibles sanctions contre ce pays et ses exportations. Cela ajoute également une prime géopolitique aux prix du pétrole brut à l’heure actuelle.
Certaines sociétés pétrolières ont bénéficié, je dirais, du point de vue des bénéfices et des revenus, et les actionnaires en profitent également. Les sociétés canadiennes ont vraiment profité de ces prix.
Eh bien, oui. Et pour la première fois depuis un moment, nous entendons des représentants des grandes sociétés pétrolières mondiales parler d’exploration et d’augmentation de la capacité. Mais soyons francs, cela ne se fera pas du jour au lendemain. Cela prendra un certain temps. À l’heure actuelle, les investissements dans le bassin permien et d’autres grandes régions schisteuses des États-Unis ne se sont tout simplement pas matérialisés. Et si l’on tient compte du coût de la main-d’œuvre et des autres coûts des intrants, nous n’avons pas vu beaucoup d’augmentation, même si les prix étaient supérieurs à 82 $ - 90 $, ce qui devrait rendre la plupart de ces installations très rentables.
Nous n’avons pas vu de réaction au niveau de l’offre. Tout ce que nous savons, c’est qu’il y a des intentions. Mais s’il y a un petit resserrement en raison, disons, d’une interruption des flux de capitaux de la Russie ou, si l’OPEP continue de ne pas tenir ses promesses, de toute façon, cela ne nous aidera pas beaucoup au cours des prochains mois.
KIM PARLEE : Quelles sont vos perspectives, Bart? Parce qu’il y a quelques mois, beaucoup de gens prévoyaient des prix du pétrole à trois chiffres. Je commence toutefois à entendre que les prix du pétrole pourraient baisser. Où vous positionnez-vous?
Eh bien, nous pensons qu’il y a toujours un risque de hausse si l’offre est interrompue, compte tenu des très faibles niveaux des stocks dans l’OCDE et aux États-Unis. Mais je pense qu’après l’hiver, l’OPEP aura suffisamment de stocks pour équilibrer ce marché. Et avec l’Iran, les prix du pétrole brut devraient probablement se situer autour de 80 $ ou 85 $ pour le reste de l’année après la fin du trimestre.
KIM PARLEE : Mmm. Bart, c’est toujours un plaisir. Merci beaucoup.
Tout le plaisir a été pour moi. Merci beaucoup.
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Le pétrole chute après avoir atteint un record depuis sept ans plus tôt cette semaine. Mais il est toujours au-dessus de 90 $ le baril. Rejoignez-nous pour discuter de la remontée potentielle et de ce que surveille Bart Melek, chef, Stratégie relative aux produits de base à Valeurs Mobilières TD. Bart, c’est toujours un plaisir de vous avoir avec nous. J’aimerais parler de ce que vous entrevoyez pour l’avenir. Mais vous pourriez peut-être revenir en arrière et nous parler des facteurs qui nous ont menés là où nous sommes, et il y en a beaucoup.
Merci de m’accueillir de nouveau. Bien sûr, le principal facteur est l’offre en ce moment. Le marché est très préoccupé par l’interruption potentielle de l’approvisionnement en provenance de la Russie. Et cela s’ajoute au fait que l’offre de l’OPEP pourrait être inférieure à ses promesses. Cela a été le cas au cours des derniers mois. Ce qui est préoccupant, c’est que la reprise se poursuit et que la demande augmente de manière surprenante, mais que l’offre ne suit pas.
KIM PARLEE : Mmm. Abordons certains enjeux géopolitiques du moment. Je sais que vous regardez du côté des États-Unis et la possibilité qu’un accord soit conclu avec l’Iran. Pouvez-vous nous parler de l’importance de ce point? Et cela pourrait-il aussi exercer des pressions à la baisse sur les prix du pétrole?
Tout à fait. Tout dépendra de la vitesse à laquelle les exportations d’uranium reviendront sur les marchés mondiaux. La vitesse à laquelle cela se produira sera importante. Mais cela pourrait facilement réduire le prix de 10 $, peut-être même plus. Selon nos estimations actuelles, on pourrait rapidement atteindre un demi-million de barils en provenance du marché iranien, et plus à mesure que les capacités s’accroissent et que les contrats sont conclus. Cela pourrait donc être assez important si cela se produit.
Je suppose que tout dépend de ce que vous avez mentionné au début. Ce que je veux dire, c’est que tout est tellement tendu en ce moment, qu’en marge, quand ça se produit, les prix fluctuent fortement.
Et je sais que même la météo, qui est toujours un problème, mais le mauvais temps au Texas joue aussi un rôle.
C’est le cas. Cette année encore, nous avons été témoins d’un gel des installations, et le bassin permien ne fonctionnait pas à pleine capacité. Et je pense que c’est l’un des principaux catalyseurs qui ont permis d’atteindre le record de sept ans récemment. Mais il y a aussi la crise du gaz naturel en Europe. Cela remplace la demande de gaz naturel par le pétrole, ce qui est un autre facteur.
Et puis, l’OPEP n’agit tout simplement pas autant que les marchés le souhaiteraient. Croyez-vous que l’OPEP devrait intervenir davantage, ou a-t-elle la bonne approche? Pourrait-elle en faire plus?
Je pense qu’elle peut probablement en faire plus maintenant, en particulier depuis les récents bouleversements dans quelques pays. Mais je ne suis pas certain qu’elle veut vraiment fournir beaucoup de pétrole pour exercer des pressions à la baisse sur les prix. Et la principale raison, c’est qu’elle n’a pas beaucoup de concurrence pour la part de marché des producteurs d’appoint traditionnels, comme les producteurs de gaz de schiste des États-Unis.
Je pense qu’à l’heure actuelle, ce prix ne détruit pas vraiment la demande. Donc, si vous ne perdez pas votre part de marché, si vous ne perdez pas la demande, pourquoi ne pas augmenter les prix le plus possible pour maximiser le revenu national? Mais les perturbations en provenance de la Russie pourraient aussi avoir des répercussions en raison de possibles sanctions contre ce pays et ses exportations. Cela ajoute également une prime géopolitique aux prix du pétrole brut à l’heure actuelle.
Certaines sociétés pétrolières ont bénéficié, je dirais, du point de vue des bénéfices et des revenus, et les actionnaires en profitent également. Les sociétés canadiennes ont vraiment profité de ces prix.
Eh bien, oui. Et pour la première fois depuis un moment, nous entendons des représentants des grandes sociétés pétrolières mondiales parler d’exploration et d’augmentation de la capacité. Mais soyons francs, cela ne se fera pas du jour au lendemain. Cela prendra un certain temps. À l’heure actuelle, les investissements dans le bassin permien et d’autres grandes régions schisteuses des États-Unis ne se sont tout simplement pas matérialisés. Et si l’on tient compte du coût de la main-d’œuvre et des autres coûts des intrants, nous n’avons pas vu beaucoup d’augmentation, même si les prix étaient supérieurs à 82 $ - 90 $, ce qui devrait rendre la plupart de ces installations très rentables.
Nous n’avons pas vu de réaction au niveau de l’offre. Tout ce que nous savons, c’est qu’il y a des intentions. Mais s’il y a un petit resserrement en raison, disons, d’une interruption des flux de capitaux de la Russie ou, si l’OPEP continue de ne pas tenir ses promesses, de toute façon, cela ne nous aidera pas beaucoup au cours des prochains mois.
KIM PARLEE : Quelles sont vos perspectives, Bart? Parce qu’il y a quelques mois, beaucoup de gens prévoyaient des prix du pétrole à trois chiffres. Je commence toutefois à entendre que les prix du pétrole pourraient baisser. Où vous positionnez-vous?
Eh bien, nous pensons qu’il y a toujours un risque de hausse si l’offre est interrompue, compte tenu des très faibles niveaux des stocks dans l’OCDE et aux États-Unis. Mais je pense qu’après l’hiver, l’OPEP aura suffisamment de stocks pour équilibrer ce marché. Et avec l’Iran, les prix du pétrole brut devraient probablement se situer autour de 80 $ ou 85 $ pour le reste de l’année après la fin du trimestre.
KIM PARLEE : Mmm. Bart, c’est toujours un plaisir. Merci beaucoup.
Tout le plaisir a été pour moi. Merci beaucoup.
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