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La Réserve fédérale a maintenu son taux directeur pour la quatrième fois consécutive. Par ailleurs, elle n’indique aucun empressement à réduire les taux d’intérêt et avertit que l’inflation demeure élevée. Anthony Okolie reçoit Scott Colbourne, directeur général et chef, Titres à revenu fixe à gestion active à Gestion de Placements TD, pour discuter de la dernière décision de la Fed en matière de taux.
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Comme prévu, la Fed a maintenu son taux directeur pour la quatrième fois consécutive. Pour obtenir un point de vue sur cette décision, j’accueille Scott Colbourne de Gestion de Placements TD. Scott, ce n’est pas l’annonce des taux qui a retenu l’attention, car elle était très prévisible, mais plutôt le communiqué qui a suivi la réunion.
Dans son communiqué, la Fed écarte un argument clé en faveur de nouvelles hausses, mais elle modère aussi l’espoir d’une baisse imminente des taux. Il y a un peu de tout pour tout le monde. Qu’est-ce que vous en pensez? Oui. Bonjour, Anthony. L’annonce de la Fed était relativement conforme aux attentes. Effectivement, elle écarte l’idée d’une hausse de taux, et c’est ce que les investisseurs attendaient. Un peu comme ici au Canada, la Fed abandonne son discours de resserrement monétaire. Maintenant, on se demande quand commenceront les baisses de taux.
Elle a évoqué pour la première fois la notion de confiance dans une trajectoire vers une inflation de 2 %. C’est un peu ambigu, un peu vague. Mais c’est là toute l’habileté des banques centrales.
Elle a donc repoussé l’idée d’une réduction imminente en mars. La probabilité n’est pas nulle, mais elle a injecté un peu d’incertitude. C’est ce que les marchés tentent de comprendre. Qu’est-ce qui donnera davantage confiance à la Fed que l’inflation est en effet sur la voie des 2 %? Depuis six mois, les chiffres de l’inflation sont plutôt bons. On reste un peu préoccupé par l’inflation des services, des salaires, du logement. Mais dans l’ensemble, les marchés et la Fed pensent qu’on reviendra à 2 %. La Fed attend d’autres données pour décider en toute confiance de baisser les taux.
Puisqu’on parle de chiffres, on voit que l’économie américaine continue de surpasser ses pairs. Quel sera l’impact sur la stratégie de la Fed?
C’est une belle évolution. L’an dernier, avec le recul, on s’attendait à un ralentissement, voire à une récession qu’on estimait nécessaire, en plus d’un affaiblissement du marché de l’emploi, pour atteindre l’objectif de 2 %. L’économie et le marché de l’emploi ont surpris tout le monde. C’est une bonne nouvelle, de manière générale. La Fed reconnaît maintenant que l’on n’a pas besoin d’une récession, d’un fort ralentissement de la croissance et d’un affaiblissement massif du marché de l’emploi pour atteindre 2 %. On est sur la bonne voie. C’est peut-être le scénario idéal de l’atterrissage en douceur, mais c’est bon à prendre et on va continuer de surveiller cette trajectoire vers 2 %.
OK. Que révèle le marché obligataire au sujet du début des baisses de taux?
Comme je l’ai dit, on n’élimine pas entièrement la possibilité d’une baisse des taux en mars. On attend encore des données sur l’emploi et le chiffre de l’IPC. Et on va aussi recevoir beaucoup de nouvelles données. On s’éloigne d’une probable baisse des taux à partir du mois de mars. Selon la tendance centrale et pour la plupart des observateurs, elles débuteront en mai. La Fed prévoit pour l’instant trois baisses dans son résumé des projections économiques. Il va donc falloir qu’elle commence bientôt à s’engager dans cette voie.
Vous dites que la Fed prévoit trois baisses pour l’instant. Selon vous, jusqu’où iront les baisses de taux cette année?
À mon avis, il y en aura plus de trois. J’aurais plutôt tendance à tabler sur cinq baisses cette année.
Pourquoi?
Je pense que les données vont continuer de renforcer la confiance dans le fait qu’on se dirige vers une inflation de 2 %. Je crois qu’on va continuer de voir les preuves d’un léger affaiblissement de la croissance cette année. Hors des États-Unis, que ce soit au Canada, en Europe ou en Asie, la croissance reste plus modérée, ce qui va jouer un peu plus sur les États-Unis, à mon avis.
D’accord. Pour finir, j’aimerais parler un peu du contexte actuel. On observe des tensions géopolitiques croissantes qui menacent la stabilité financière mondiale. Quelles difficultés potentielles pourraient changer les perspectives à l’égard des taux?
Oui, la Fed a souligné que le contexte est très incertain. Les mauvaises surprises n’arrêtent pas de surgir. Aujourd’hui, une banque locale de New York a surpris le marché. On s’interroge sur les perspectives pour les banques régionales. Il se peut que beaucoup d’incertitudes de ce type surviennent entre aujourd’hui et une possible baisse de taux. Et bien sûr, les incertitudes politiques et géopolitiques pèseront dans la balance au deuxième semestre de cette année.
Beaucoup de surprises pourraient nous entraîner sur une trajectoire différente. La Fed a souligné la publication de l’IPC désaisonnalisé le 9 février. Beaucoup d’événements inattendus pourraient nous amener sur des chemins différents. Dans l’ensemble, on s’attend à plusieurs baisses de taux cette année, au Canada, comme aux États-Unis. Et on note une légère accentuation de la courbe des taux.
Scott, merci de nous avoir accordé de votre temps. Tout le plaisir était pour moi, Anthony. [MUSIQUE]
Comme prévu, la Fed a maintenu son taux directeur pour la quatrième fois consécutive. Pour obtenir un point de vue sur cette décision, j’accueille Scott Colbourne de Gestion de Placements TD. Scott, ce n’est pas l’annonce des taux qui a retenu l’attention, car elle était très prévisible, mais plutôt le communiqué qui a suivi la réunion.
Dans son communiqué, la Fed écarte un argument clé en faveur de nouvelles hausses, mais elle modère aussi l’espoir d’une baisse imminente des taux. Il y a un peu de tout pour tout le monde. Qu’est-ce que vous en pensez? Oui. Bonjour, Anthony. L’annonce de la Fed était relativement conforme aux attentes. Effectivement, elle écarte l’idée d’une hausse de taux, et c’est ce que les investisseurs attendaient. Un peu comme ici au Canada, la Fed abandonne son discours de resserrement monétaire. Maintenant, on se demande quand commenceront les baisses de taux.
Elle a évoqué pour la première fois la notion de confiance dans une trajectoire vers une inflation de 2 %. C’est un peu ambigu, un peu vague. Mais c’est là toute l’habileté des banques centrales.
Elle a donc repoussé l’idée d’une réduction imminente en mars. La probabilité n’est pas nulle, mais elle a injecté un peu d’incertitude. C’est ce que les marchés tentent de comprendre. Qu’est-ce qui donnera davantage confiance à la Fed que l’inflation est en effet sur la voie des 2 %? Depuis six mois, les chiffres de l’inflation sont plutôt bons. On reste un peu préoccupé par l’inflation des services, des salaires, du logement. Mais dans l’ensemble, les marchés et la Fed pensent qu’on reviendra à 2 %. La Fed attend d’autres données pour décider en toute confiance de baisser les taux.
Puisqu’on parle de chiffres, on voit que l’économie américaine continue de surpasser ses pairs. Quel sera l’impact sur la stratégie de la Fed?
C’est une belle évolution. L’an dernier, avec le recul, on s’attendait à un ralentissement, voire à une récession qu’on estimait nécessaire, en plus d’un affaiblissement du marché de l’emploi, pour atteindre l’objectif de 2 %. L’économie et le marché de l’emploi ont surpris tout le monde. C’est une bonne nouvelle, de manière générale. La Fed reconnaît maintenant que l’on n’a pas besoin d’une récession, d’un fort ralentissement de la croissance et d’un affaiblissement massif du marché de l’emploi pour atteindre 2 %. On est sur la bonne voie. C’est peut-être le scénario idéal de l’atterrissage en douceur, mais c’est bon à prendre et on va continuer de surveiller cette trajectoire vers 2 %.
OK. Que révèle le marché obligataire au sujet du début des baisses de taux?
Comme je l’ai dit, on n’élimine pas entièrement la possibilité d’une baisse des taux en mars. On attend encore des données sur l’emploi et le chiffre de l’IPC. Et on va aussi recevoir beaucoup de nouvelles données. On s’éloigne d’une probable baisse des taux à partir du mois de mars. Selon la tendance centrale et pour la plupart des observateurs, elles débuteront en mai. La Fed prévoit pour l’instant trois baisses dans son résumé des projections économiques. Il va donc falloir qu’elle commence bientôt à s’engager dans cette voie.
Vous dites que la Fed prévoit trois baisses pour l’instant. Selon vous, jusqu’où iront les baisses de taux cette année?
À mon avis, il y en aura plus de trois. J’aurais plutôt tendance à tabler sur cinq baisses cette année.
Pourquoi?
Je pense que les données vont continuer de renforcer la confiance dans le fait qu’on se dirige vers une inflation de 2 %. Je crois qu’on va continuer de voir les preuves d’un léger affaiblissement de la croissance cette année. Hors des États-Unis, que ce soit au Canada, en Europe ou en Asie, la croissance reste plus modérée, ce qui va jouer un peu plus sur les États-Unis, à mon avis.
D’accord. Pour finir, j’aimerais parler un peu du contexte actuel. On observe des tensions géopolitiques croissantes qui menacent la stabilité financière mondiale. Quelles difficultés potentielles pourraient changer les perspectives à l’égard des taux?
Oui, la Fed a souligné que le contexte est très incertain. Les mauvaises surprises n’arrêtent pas de surgir. Aujourd’hui, une banque locale de New York a surpris le marché. On s’interroge sur les perspectives pour les banques régionales. Il se peut que beaucoup d’incertitudes de ce type surviennent entre aujourd’hui et une possible baisse de taux. Et bien sûr, les incertitudes politiques et géopolitiques pèseront dans la balance au deuxième semestre de cette année.
Beaucoup de surprises pourraient nous entraîner sur une trajectoire différente. La Fed a souligné la publication de l’IPC désaisonnalisé le 9 février. Beaucoup d’événements inattendus pourraient nous amener sur des chemins différents. Dans l’ensemble, on s’attend à plusieurs baisses de taux cette année, au Canada, comme aux États-Unis. Et on note une légère accentuation de la courbe des taux.
Scott, merci de nous avoir accordé de votre temps. Tout le plaisir était pour moi, Anthony. [MUSIQUE]