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La Réserve fédérale a laissé son taux directeur inchangé pour une deuxième réunion consécutive, mais n’a pas exclu une autre hausse dans un contexte d’inflation persistante. Anthony Okolie discute avec Hafiz Noordin, gestionnaire de portefeuille, Titres à revenu fixe en gestion active, Gestion de Placements TD, de la décision de la Fed et de son engagement à réduire l’inflation.
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Comme prévu, la Fed a maintenu son taux directeur à son plus haut niveau depuis 22 ans. Hafiz, y a-t-il quelque chose qui vous a marqué aujourd’hui? Et pensez-vous que la Fed en a fini avec les hausses de taux?
Eh bien, il ne s’est pas passé beaucoup de choses lors de cette rencontre, et le marché n’avait pas beaucoup d’attentes. La Fed a donc laissé son taux inchangé. C’est à peu près ce qui a été fixé. La déclaration qui a été publiée
n’a pas changé grand-chose non plus.
Un ajout notable au relevé est
la reconnaissance que les conditions financières se sont resserrées, c’est une façon un peu sophistiquée de dire que les taux obligataires ont de toute évidence augmenté à 10 ans et à 30 ans de la courbe pour diverses raisons.
Mais, en fin de compte,
cela va causer un peu plus de difficultés aux emprunteurs. Ainsi, la banque centrale peut maintenir
les taux à leur niveau actuel, faire une pause et observer l’évolution de la situation. Et je pense à ce qu’on observe sur le plan des cours du marché est qu’il pourrait y avoir une autre hausse de taux en décembre. C’est une probabilité d’environ 25 %
qui est prise en compte. La Fed elle-même essaie vraiment de reconnaître qu’elle a le choix d’aller de l’avant ou non selon l’évolution des données au cours du prochain mois.
D’accord, vous avez parlé d’options. Que nous disent les taux obligataires américains sur la prochaine action de la Fed?
J’ai mentionné l’extrémité avant de la courbe qui évalue les attentes de la Fed en fixant à 25 % la probabilité d’une hausse pour décembre, mais au-delà de cela, il n’y a pas grand-chose à ajouter et la Fed a pratiquement terminé, et les réductions de taux pourraient commencer dès juin ou juillet de l’année prochaine si l’inflation continue de baisser sur sa trajectoire actuelle.
Mais ce qui a été intéressant à observer aujourd’hui, c’est la forte baisse des taux obligataires à long terme : le taux américain à 10 ans a perdu 12 points de base. Lors de toute autre journée de la Fed, on pourrait se dire que tout est dû à la Fed. Mais ce n’est vraiment pas le cas.
Aujourd’hui, deux données économiques importantes ont été publiées ce matin, qui ont alimenté ce mouvement. La première a été l’annonce trimestrielle de remboursement du Trésor américain, alors, c’est vraiment le gouvernement qui décrit comment il émettra des obligations pour financer son déficit et déterminer la taille de celui-ci. Ce qui a été bien accueilli par le marché, c’est qu’il y aura un peu moins d’émissions dans la partie de la courbe des taux à 10 ans et à 30 ans; cela atténue un peu les pressions exercées par la hausse des taux obligataires.
Le deuxième point de données qui est ressorti est l’indice ISM du secteur manufacturier, qui est un baromètre bien connu de la croissance aux États-Unis. Et ça montre que c’était un peu un raté, bien en deçà des 50, qui serait plus neutre. C’est plutôt autour de 46, 47. Ça indique un ralentissement de la croissance d’un point de vue prospectif.
Les obligations se sont donc vraiment redressées en raison de cette nouvelle et l’annonce de la Fed n’a pas changé grand-chose.
D’accord, alors vous parlez du ralentissement de l’économie. Quels sont certains des principaux risques pesant sur les perspectives de la Fed?
Oui, alors je pense que l’inflation est la priorité. Et donc, pour ce qui est de l’élément moteur de l’inflation et peut-être du risque que l’inflation commence à perdre de la vitesse en raison de sa baisse ou pire, si elle commence à augmenter, qu’est-ce qui pourrait l’expliquer ça?
Les risques qui peuvent expliquer ça sont vraiment liés au consommateur. La consommation a été très forte cette année, les bilans des sociétés privées sont bons. Si la tendance se maintient et que les marchés de l’emploi restent serrés, les perspectives s’en trouveront certainement menacées.
Mais l’autre élément qui a retenu beaucoup plus l’attention récemment, c’est que les gouvernements ont enregistré des déficits. Ils ont aussi stimulé la croissance cette année, mais ils ont surtout suscité des inquiétudes quant aux besoins d’emprunt et à l’augmentation des taux obligataires à long terme.
Le fait que la Fed reconnaît que les conditions financières sont maintenant une donnée ajoutée à son calcul signifie vraiment qu’elle surveille l’évolution des déficits publics et la façon dont le taux obligataire peut s’y adapter.
D’accord, la Fed a une autre réunion en décembre avant la fin de l’année. Y a-t-il des indicateurs clés que vous surveillerez de près en attendant sa prochaine mesure?
Eh bien, c’est dans un mois. Ça devrait être vers le 13 décembre, et il y a beaucoup de données à assimiler d’ici là. Passons maintenant aux données sur le marché du travail. On obtiendra les données sur l’emploi vendredi et aussi au début de décembre.
On a également les données hebdomadaires sur les demandes d’assurance-chômage, ce qu’il est très important de surveiller, car il s’agit d’une fréquence très élevée. C’est en quelque sorte un indicateur précoce de l’évolution du marché de l’emploi, c’est quelque chose qu’on surveille.
Mais, bien sûr, il y a aussi l’inflation. Et dans quelques semaines, ce sera le prochain relevé de l’IPC pour octobre. Et la veille de la réunion du 13 décembre, il y a une autre publication sur l’inflation, ce sera donc, en quelque sorte, jusqu’au point où le marché n’aura peut-être pas pris sa décision avant cette réunion. Je pense qu’on pourrait être témoins d’une certaine volatilité s’il y a des surprises dans les données.
La Fed a donc beaucoup de choses à considérer avant de prendre une décision en décembre. Je veux parler du dollar américain, car il a connu une forte remontée dernièrement, malgré les inquiétudes suscitées par la dédollarisation. Qu’est-ce qui alimente les gains? Est-ce que le dollar américain peut poursuivre cette remontée au cours des prochains mois?
Eh bien, la hausse des taux des obligations américaines y est pour beaucoup et l’augmentation a été plus forte que dans le reste du monde. C’est dû en partie aux problèmes liés au déficit du gouvernement que j’ai mentionnés, mais aussi à la croissance plus forte aux États-Unis comparé à l’Europe, à la Chine, au Japon et au Canada.
Lorsque les écarts de taux obligataires sont plus élevés dans un pays par rapport à un autre, la devise de ce pays au rendement plus élevé a tendance à s’apprécier. Cela fait donc partie du marché haussier du dollar américain qu’on observe depuis un certain temps cette année.
Mais je pense qu’à ce stade, les opinions sont un peu plus contrastées. Le dollar américain est un peu plus stable. Si on pense que la croissance américaine est en baisse par rapport à celle d’autres pays, alors, le dollar américain pourrait baisser. Mais je pense qu’on doit tenir compte que si la croissance américaine baisse, on doit aussi tenir compte du fait que dans d’autres parties du monde, la croissance sera aussi à la baisse.
Si c’est le cas, le dollar américain pourrait se situer dans une certaine fourchette et évoluer un peu latéralement. Je pense qu’il est important de se rappeler que si les actifs à risque diminuent, le dollar américain s’est comporté comme une sorte de couverture contre les actifs à risque. Je pense donc que le tableau est quelque peu mitigé. Je dirais qu’il y aura plus d’occasions tactiques en devises plutôt qu’une importante occasion structurelle.
Hafiz, merci beaucoup de vous être joint à nous.
Merci. [MUSIQUE PACIFIQUE]
Comme prévu, la Fed a maintenu son taux directeur à son plus haut niveau depuis 22 ans. Hafiz, y a-t-il quelque chose qui vous a marqué aujourd’hui? Et pensez-vous que la Fed en a fini avec les hausses de taux?
Eh bien, il ne s’est pas passé beaucoup de choses lors de cette rencontre, et le marché n’avait pas beaucoup d’attentes. La Fed a donc laissé son taux inchangé. C’est à peu près ce qui a été fixé. La déclaration qui a été publiée
n’a pas changé grand-chose non plus.
Un ajout notable au relevé est
la reconnaissance que les conditions financières se sont resserrées, c’est une façon un peu sophistiquée de dire que les taux obligataires ont de toute évidence augmenté à 10 ans et à 30 ans de la courbe pour diverses raisons.
Mais, en fin de compte,
cela va causer un peu plus de difficultés aux emprunteurs. Ainsi, la banque centrale peut maintenir
les taux à leur niveau actuel, faire une pause et observer l’évolution de la situation. Et je pense à ce qu’on observe sur le plan des cours du marché est qu’il pourrait y avoir une autre hausse de taux en décembre. C’est une probabilité d’environ 25 %
qui est prise en compte. La Fed elle-même essaie vraiment de reconnaître qu’elle a le choix d’aller de l’avant ou non selon l’évolution des données au cours du prochain mois.
D’accord, vous avez parlé d’options. Que nous disent les taux obligataires américains sur la prochaine action de la Fed?
J’ai mentionné l’extrémité avant de la courbe qui évalue les attentes de la Fed en fixant à 25 % la probabilité d’une hausse pour décembre, mais au-delà de cela, il n’y a pas grand-chose à ajouter et la Fed a pratiquement terminé, et les réductions de taux pourraient commencer dès juin ou juillet de l’année prochaine si l’inflation continue de baisser sur sa trajectoire actuelle.
Mais ce qui a été intéressant à observer aujourd’hui, c’est la forte baisse des taux obligataires à long terme : le taux américain à 10 ans a perdu 12 points de base. Lors de toute autre journée de la Fed, on pourrait se dire que tout est dû à la Fed. Mais ce n’est vraiment pas le cas.
Aujourd’hui, deux données économiques importantes ont été publiées ce matin, qui ont alimenté ce mouvement. La première a été l’annonce trimestrielle de remboursement du Trésor américain, alors, c’est vraiment le gouvernement qui décrit comment il émettra des obligations pour financer son déficit et déterminer la taille de celui-ci. Ce qui a été bien accueilli par le marché, c’est qu’il y aura un peu moins d’émissions dans la partie de la courbe des taux à 10 ans et à 30 ans; cela atténue un peu les pressions exercées par la hausse des taux obligataires.
Le deuxième point de données qui est ressorti est l’indice ISM du secteur manufacturier, qui est un baromètre bien connu de la croissance aux États-Unis. Et ça montre que c’était un peu un raté, bien en deçà des 50, qui serait plus neutre. C’est plutôt autour de 46, 47. Ça indique un ralentissement de la croissance d’un point de vue prospectif.
Les obligations se sont donc vraiment redressées en raison de cette nouvelle et l’annonce de la Fed n’a pas changé grand-chose.
D’accord, alors vous parlez du ralentissement de l’économie. Quels sont certains des principaux risques pesant sur les perspectives de la Fed?
Oui, alors je pense que l’inflation est la priorité. Et donc, pour ce qui est de l’élément moteur de l’inflation et peut-être du risque que l’inflation commence à perdre de la vitesse en raison de sa baisse ou pire, si elle commence à augmenter, qu’est-ce qui pourrait l’expliquer ça?
Les risques qui peuvent expliquer ça sont vraiment liés au consommateur. La consommation a été très forte cette année, les bilans des sociétés privées sont bons. Si la tendance se maintient et que les marchés de l’emploi restent serrés, les perspectives s’en trouveront certainement menacées.
Mais l’autre élément qui a retenu beaucoup plus l’attention récemment, c’est que les gouvernements ont enregistré des déficits. Ils ont aussi stimulé la croissance cette année, mais ils ont surtout suscité des inquiétudes quant aux besoins d’emprunt et à l’augmentation des taux obligataires à long terme.
Le fait que la Fed reconnaît que les conditions financières sont maintenant une donnée ajoutée à son calcul signifie vraiment qu’elle surveille l’évolution des déficits publics et la façon dont le taux obligataire peut s’y adapter.
D’accord, la Fed a une autre réunion en décembre avant la fin de l’année. Y a-t-il des indicateurs clés que vous surveillerez de près en attendant sa prochaine mesure?
Eh bien, c’est dans un mois. Ça devrait être vers le 13 décembre, et il y a beaucoup de données à assimiler d’ici là. Passons maintenant aux données sur le marché du travail. On obtiendra les données sur l’emploi vendredi et aussi au début de décembre.
On a également les données hebdomadaires sur les demandes d’assurance-chômage, ce qu’il est très important de surveiller, car il s’agit d’une fréquence très élevée. C’est en quelque sorte un indicateur précoce de l’évolution du marché de l’emploi, c’est quelque chose qu’on surveille.
Mais, bien sûr, il y a aussi l’inflation. Et dans quelques semaines, ce sera le prochain relevé de l’IPC pour octobre. Et la veille de la réunion du 13 décembre, il y a une autre publication sur l’inflation, ce sera donc, en quelque sorte, jusqu’au point où le marché n’aura peut-être pas pris sa décision avant cette réunion. Je pense qu’on pourrait être témoins d’une certaine volatilité s’il y a des surprises dans les données.
La Fed a donc beaucoup de choses à considérer avant de prendre une décision en décembre. Je veux parler du dollar américain, car il a connu une forte remontée dernièrement, malgré les inquiétudes suscitées par la dédollarisation. Qu’est-ce qui alimente les gains? Est-ce que le dollar américain peut poursuivre cette remontée au cours des prochains mois?
Eh bien, la hausse des taux des obligations américaines y est pour beaucoup et l’augmentation a été plus forte que dans le reste du monde. C’est dû en partie aux problèmes liés au déficit du gouvernement que j’ai mentionnés, mais aussi à la croissance plus forte aux États-Unis comparé à l’Europe, à la Chine, au Japon et au Canada.
Lorsque les écarts de taux obligataires sont plus élevés dans un pays par rapport à un autre, la devise de ce pays au rendement plus élevé a tendance à s’apprécier. Cela fait donc partie du marché haussier du dollar américain qu’on observe depuis un certain temps cette année.
Mais je pense qu’à ce stade, les opinions sont un peu plus contrastées. Le dollar américain est un peu plus stable. Si on pense que la croissance américaine est en baisse par rapport à celle d’autres pays, alors, le dollar américain pourrait baisser. Mais je pense qu’on doit tenir compte que si la croissance américaine baisse, on doit aussi tenir compte du fait que dans d’autres parties du monde, la croissance sera aussi à la baisse.
Si c’est le cas, le dollar américain pourrait se situer dans une certaine fourchette et évoluer un peu latéralement. Je pense qu’il est important de se rappeler que si les actifs à risque diminuent, le dollar américain s’est comporté comme une sorte de couverture contre les actifs à risque. Je pense donc que le tableau est quelque peu mitigé. Je dirais qu’il y aura plus d’occasions tactiques en devises plutôt qu’une importante occasion structurelle.
Hafiz, merci beaucoup de vous être joint à nous.
Merci. [MUSIQUE PACIFIQUE]