
La Banque du Canada a maintenu son taux du financement à un jour à 4,5 %. Mais elle l’a fait alors que la Réserve fédérale américaine a indiqué que les taux américains pourraient augmenter plus que prévu. Andrew Kelvin, stratège en chef, Canada à Valeurs Mobilières TD, discute de ce à quoi il faut s’attendre.
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La Banque du Canada réitère sa pause conditionnelle des hausses de taux, les maintenant à 4,5 %. Compte tenu des avertissements de la Réserve fédérale américaine selon lesquels une hausse des taux pourrait être nécessaire pour juguler l’inflation, pendant combien de temps encore notre banque centrale peut-elle maintenir les coûts d’emprunt à leur niveau actuel?
Andrew Kelvin, stratège en chef, Canada à Valeurs Mobilières TD, se joint maintenant à nous pour nous en dire davantage. Andrew, c’est un plaisir de vous retrouver.
Merci de m’avoir invité.
D’accord, alors la Banque du Canada a déclaré qu’elle maintiendrait le statu quo. On va tenter de déterminer où on en est actuellement. Mais voilà que la Fed se montre carrément ferme quant à la mesure dans laquelle elle doit aller de l’avant. C’est un peu une disparité entre les deux banques centrales. Comment voit-on ça en tant qu’investisseurs? Où pense-t-on qu’elles vont se diriger?
Il y a certainement une disparité. On a toujours pensé que la Réserve fédérale augmenterait davantage les taux que la Banque du Canada au cours du cycle actuel. On pensait également que la Réserve fédérale terminerait le trimestre à un taux final plus élevé, simplement parce que la dynamique d’endettement des ménages au Canada est un peu plus aiguë qu’elle ne l’est aux États-Unis. Alors chaque hausse de taux au Canada devrait donc être un peu plus dommageable qu’une hausse de taux aux États-Unis.
Ce n’est donc pas incohérent en ce sens. Ça témoigne toutefois de ce type de tension sous-jacente, lorsque la Banque du Canada a déclaré sa pause conditionnelle en janvier. Je pense que pour beaucoup de gens, ça semblait un peu prématuré, peut-être un peu trop confiant dans leur évaluation de l’économie. Parce que même si je suis d’avis que la croissance va probablement ralentir cette année, on ne voit pas encore vraiment de signes importants.
Et si on regarde les données les plus récentes sur l’emploi pour le mois de janvier, c’est très clair. Le marché de l’emploi est très serré, comme l’a mentionné aujourd’hui la Banque du Canada, et l’économie ne montre certainement pas les signes de ralentissement qu’elle avait peut-être laissé entendre lorsqu’elle a fait une pause conditionnelle en janvier.
Maintennt, le quatrième trimestre a été un peu plus faible que prévu. L’inflation mesurée par l’IPC est conforme aux dernières prévisions de la Banque du Canada, et c’est pourquoi on s’attendait à ce qu’elle reste inchangée aujourd’hui. Toutefois, en avril et en juin, l’activité économique au Canada va devoir ralentir de façon assez marquée pour justifier la position de la Banque du Canada.
Donc voilà pour le premier élément. Il se peut que la Réserve fédérale constate une certaine vigueur sur le terrain, contrairement à la Banque du Canada. Mais je dirais que dans un contexte où les États-Unis font preuve d’une résilience importante, l’économie canadienne va probablement faire la même chose.
Le deuxième facteur qui entre en jeu est la devise. Parce que si la Réserve fédérale appuie vraiment sur l’accélérateur ou les freins, selon la façon dont vous voyez cette analogie, mais qu’elle décide de resserrer davantage que ce que le marché prévoit, cela va exercer des pressions sur le dollar canadien. Même si la Banque du Canada tolère les fluctuations du dollar canadien, une dépréciation excessive de la monnaie est inflationniste et pourrait avoir pour effet de lui forcer la main.
C’est donc quelque chose qu’il faut continuer à surveiller aux États-Unis. Il faut s’attendre à un degré de fermeté plus élevé que celui de la Banque du Canada. Mais il y a des limites à la mesure selon laquelle ces deux banques centrales peuvent diverger.
Il semble que ça laisse la Banque du Canada dans une situation très difficile. Vous venez de parler de la dynamique de l’endettement au pays. Elle a de bonnes raisons de craindre que la hausse des coûts d’emprunt nuise aux ménages et à leur capacité de rembourser leurs dettes. Mais en même temps, compte tenu de la dynamique au sud de la frontière, je ne voudrais pas être... je ne sais même pas si je voudrais être gouverneur d’une banque centrale un jour, et ça semble être une période très difficile pour un gouverneur d’une banque centrale.
C’est sans aucun doute un travail ingrat. Donc, une chose à laquelle il faut penser et qui est commune au Canada et aux États-Unis, c’est que dans les deux pays, d’importantes économies excédentaires ont été accumulées. C’est quelque chose qui peut aider à atténuer l’impact sur les dépenses des ménages au Canada, même si on a une dynamique d’endettement plus pernicieuse. Et dans sa déclaration d’aujourd’hui, la Banque du Canada a indiqué que la politique monétaire restrictive continue de peser sur les dépenses des ménages. Toutefois, compte tenu du resserrement du marché de l’emploi, je suis d’avis qu’un nouveau ralentissement s’impose.
La Banque du Canada doit donc considérer ces facteurs-là comme un revirement de l’économie d’après certaines indications : le PIB est à la traîne, mais le marché de l’emploi demeure en forte hausse, alors la situation est quelque peu contrastée à cet égard. À un moment donné, le gouvernement fédéral va présenter son budget au printemps. Ça c’est le côté budgétaire. Est-ce qu’il y a un risque maintenant que ces deux camps commencent à travailler à l’opposé? La politique monétaire vise une chose, mais la politique budgétaire vise parfois à aider les électeurs dans le besoin.
C’est toujours un danger, dans les deux sens. Il est arrivé dans d’autres pays que les banques centrales aient tenté d’assouplir leurs politiques alors qu’un agent fiscal réduisait les dépenses, ce qui est allé également à l’encontre des objectifs de la banque centrale. Évidemment, dans un contexte inflationniste, le risque serait que les mesures de relance gouvernementales rendent le travail plus difficile pour la Banque du Canada et l’incitent à relever les taux davantage.
Rien n’indique qu’on ait un budget vraiment audacieux. Les calculs politiques changent constamment. Il est certain que quelque chose pourrait changer dans les sondages ou un gouvernement pourrait décider qu’il a une toute nouvelle politique qui, selon lui, va plaire aux électeurs. Et les choses peuvent changer. J’aimerais simplement faire remarquer, d’après la mise à jour financière qu’il y a eue en novembre, que le gouvernement ne semblait pas planifier une expansion budgétaire très importante.
Et il n’est pas nécessaire de tenir des élections cette année. C’est un gouvernement minoritaire. C’est toujours un risque. Toutefois, étant donné que les prochaines élections prévues n’auront lieu que dans quelques années, je ne sais pas si c’est le moment d’adopter des mesures de relance supplémentaires à l’échelle du pays pour tenter de gagner quelques votes de plus.
C’est donc un risque. C’est une situation qu’on va surveiller de très près à compter d’avril. Par contre, ça ne fait pas partie de notre scénario de base.
Selon le scénario de base actuel de la Banque du Canada, que j’ai examiné, l’inflation devrait diminuer d’environ 3 % d’ici le milieu de l’année. Nous ne sommes pas si loin du milieu de l’année. Peut-elle y parvenir?
Je pense que oui. Il y a beaucoup d’effets de base dans ce cas-ci. L’inflation était extrêmement élevée, je suppose. L’accélération des prix a été assez forte au cours de la première partie de 2022. Alors qu’on écarte les mois d’inflation des calculs annuels, l’inflation diminue mathématiquement. On peut donc descendre à un taux d’environ 3,5 % sans trop de difficulté d’ici le milieu de l’année.
Je pense que la partie difficile, c’est de passer de 3,5 % à 2,5 %, car l’inflation sous-jacente évolue à un taux qui correspond à une inflation de 3,5 %. Je regarde les mesures de base, en quelque sorte annualisées sur une période de trois mois. Il faut donc que la déflation prenne de l’ampleur d’un mois à l’autre pour que l’inflation puisse atteindre 2 % en 2024, ce qui est l’objectif de la Banque. Le taux d’inflation de 3 % au milieu de l’année dont elle a parlé, c’est une étape. C’est une balise. Ce n’est pas nécessairement le but qu’elle tente d’atteindre. Et si on arrive à la fin de 2023 et que l’inflation demeure à 3,5 %, ce sera le signe que la Banque du Canada a fait une erreur de politique conciliante.
La fourchette va de 1 % à 3 %, n’est-ce pas? Et puis il y a un débat selon lequel elle serait satisfaite d’un taux dans le haut de la fourchette. Le taux idéal est 2 %. Mais si la fourchette va jusqu’à 3 %, aurait-elle l’impression d’avoir accompli sa mission, dans une certaine mesure?
Je pense qu’elle serait beaucoup plus à l’aise d’être à l’intérieur de la fourchette plutôt qu’à l’extérieur. En fin de compte, elle essaie d’atteindre 2 %. Elle a tenté d’atteindre le milieu de cette fourchette. Et je pense que, surtout compte tenu de l’expérience de 2022, certainement, et aussi de ce qu’on vit aujourd’hui, les attentes d’inflation sont élevées, du moins à court terme. Il y a la préservation de la crédibilité dont elle doit tenir compte.
Par conséquent, dans un contexte où l’inflation se situait en quelque sorte entre 1,5 % et 2,5 %, et où elle a peut-être stagné à 2,7 % pendant un certain temps, la Banque pourrait ne pas être trop préoccupée, dans la mesure où elle croyait que l’inflation serait stable à l’avenir. Dans un contexte où elle a vraiment raté sa cible pendant une longue période, je pense qu’il est très difficile d’atteindre 2,9 % et de dire qu’elle a accompli sa mission. Elle doit vraiment atteindre ce taux de 2 % pour rétablir sa crédibilité par rapport à sa cible d’inflation de 2 %. [LOGO AUDIO] [MUSIQUE]
La Banque du Canada réitère sa pause conditionnelle des hausses de taux, les maintenant à 4,5 %. Compte tenu des avertissements de la Réserve fédérale américaine selon lesquels une hausse des taux pourrait être nécessaire pour juguler l’inflation, pendant combien de temps encore notre banque centrale peut-elle maintenir les coûts d’emprunt à leur niveau actuel?
Andrew Kelvin, stratège en chef, Canada à Valeurs Mobilières TD, se joint maintenant à nous pour nous en dire davantage. Andrew, c’est un plaisir de vous retrouver.
Merci de m’avoir invité.
D’accord, alors la Banque du Canada a déclaré qu’elle maintiendrait le statu quo. On va tenter de déterminer où on en est actuellement. Mais voilà que la Fed se montre carrément ferme quant à la mesure dans laquelle elle doit aller de l’avant. C’est un peu une disparité entre les deux banques centrales. Comment voit-on ça en tant qu’investisseurs? Où pense-t-on qu’elles vont se diriger?
Il y a certainement une disparité. On a toujours pensé que la Réserve fédérale augmenterait davantage les taux que la Banque du Canada au cours du cycle actuel. On pensait également que la Réserve fédérale terminerait le trimestre à un taux final plus élevé, simplement parce que la dynamique d’endettement des ménages au Canada est un peu plus aiguë qu’elle ne l’est aux États-Unis. Alors chaque hausse de taux au Canada devrait donc être un peu plus dommageable qu’une hausse de taux aux États-Unis.
Ce n’est donc pas incohérent en ce sens. Ça témoigne toutefois de ce type de tension sous-jacente, lorsque la Banque du Canada a déclaré sa pause conditionnelle en janvier. Je pense que pour beaucoup de gens, ça semblait un peu prématuré, peut-être un peu trop confiant dans leur évaluation de l’économie. Parce que même si je suis d’avis que la croissance va probablement ralentir cette année, on ne voit pas encore vraiment de signes importants.
Et si on regarde les données les plus récentes sur l’emploi pour le mois de janvier, c’est très clair. Le marché de l’emploi est très serré, comme l’a mentionné aujourd’hui la Banque du Canada, et l’économie ne montre certainement pas les signes de ralentissement qu’elle avait peut-être laissé entendre lorsqu’elle a fait une pause conditionnelle en janvier.
Maintennt, le quatrième trimestre a été un peu plus faible que prévu. L’inflation mesurée par l’IPC est conforme aux dernières prévisions de la Banque du Canada, et c’est pourquoi on s’attendait à ce qu’elle reste inchangée aujourd’hui. Toutefois, en avril et en juin, l’activité économique au Canada va devoir ralentir de façon assez marquée pour justifier la position de la Banque du Canada.
Donc voilà pour le premier élément. Il se peut que la Réserve fédérale constate une certaine vigueur sur le terrain, contrairement à la Banque du Canada. Mais je dirais que dans un contexte où les États-Unis font preuve d’une résilience importante, l’économie canadienne va probablement faire la même chose.
Le deuxième facteur qui entre en jeu est la devise. Parce que si la Réserve fédérale appuie vraiment sur l’accélérateur ou les freins, selon la façon dont vous voyez cette analogie, mais qu’elle décide de resserrer davantage que ce que le marché prévoit, cela va exercer des pressions sur le dollar canadien. Même si la Banque du Canada tolère les fluctuations du dollar canadien, une dépréciation excessive de la monnaie est inflationniste et pourrait avoir pour effet de lui forcer la main.
C’est donc quelque chose qu’il faut continuer à surveiller aux États-Unis. Il faut s’attendre à un degré de fermeté plus élevé que celui de la Banque du Canada. Mais il y a des limites à la mesure selon laquelle ces deux banques centrales peuvent diverger.
Il semble que ça laisse la Banque du Canada dans une situation très difficile. Vous venez de parler de la dynamique de l’endettement au pays. Elle a de bonnes raisons de craindre que la hausse des coûts d’emprunt nuise aux ménages et à leur capacité de rembourser leurs dettes. Mais en même temps, compte tenu de la dynamique au sud de la frontière, je ne voudrais pas être... je ne sais même pas si je voudrais être gouverneur d’une banque centrale un jour, et ça semble être une période très difficile pour un gouverneur d’une banque centrale.
C’est sans aucun doute un travail ingrat. Donc, une chose à laquelle il faut penser et qui est commune au Canada et aux États-Unis, c’est que dans les deux pays, d’importantes économies excédentaires ont été accumulées. C’est quelque chose qui peut aider à atténuer l’impact sur les dépenses des ménages au Canada, même si on a une dynamique d’endettement plus pernicieuse. Et dans sa déclaration d’aujourd’hui, la Banque du Canada a indiqué que la politique monétaire restrictive continue de peser sur les dépenses des ménages. Toutefois, compte tenu du resserrement du marché de l’emploi, je suis d’avis qu’un nouveau ralentissement s’impose.
La Banque du Canada doit donc considérer ces facteurs-là comme un revirement de l’économie d’après certaines indications : le PIB est à la traîne, mais le marché de l’emploi demeure en forte hausse, alors la situation est quelque peu contrastée à cet égard. À un moment donné, le gouvernement fédéral va présenter son budget au printemps. Ça c’est le côté budgétaire. Est-ce qu’il y a un risque maintenant que ces deux camps commencent à travailler à l’opposé? La politique monétaire vise une chose, mais la politique budgétaire vise parfois à aider les électeurs dans le besoin.
C’est toujours un danger, dans les deux sens. Il est arrivé dans d’autres pays que les banques centrales aient tenté d’assouplir leurs politiques alors qu’un agent fiscal réduisait les dépenses, ce qui est allé également à l’encontre des objectifs de la banque centrale. Évidemment, dans un contexte inflationniste, le risque serait que les mesures de relance gouvernementales rendent le travail plus difficile pour la Banque du Canada et l’incitent à relever les taux davantage.
Rien n’indique qu’on ait un budget vraiment audacieux. Les calculs politiques changent constamment. Il est certain que quelque chose pourrait changer dans les sondages ou un gouvernement pourrait décider qu’il a une toute nouvelle politique qui, selon lui, va plaire aux électeurs. Et les choses peuvent changer. J’aimerais simplement faire remarquer, d’après la mise à jour financière qu’il y a eue en novembre, que le gouvernement ne semblait pas planifier une expansion budgétaire très importante.
Et il n’est pas nécessaire de tenir des élections cette année. C’est un gouvernement minoritaire. C’est toujours un risque. Toutefois, étant donné que les prochaines élections prévues n’auront lieu que dans quelques années, je ne sais pas si c’est le moment d’adopter des mesures de relance supplémentaires à l’échelle du pays pour tenter de gagner quelques votes de plus.
C’est donc un risque. C’est une situation qu’on va surveiller de très près à compter d’avril. Par contre, ça ne fait pas partie de notre scénario de base.
Selon le scénario de base actuel de la Banque du Canada, que j’ai examiné, l’inflation devrait diminuer d’environ 3 % d’ici le milieu de l’année. Nous ne sommes pas si loin du milieu de l’année. Peut-elle y parvenir?
Je pense que oui. Il y a beaucoup d’effets de base dans ce cas-ci. L’inflation était extrêmement élevée, je suppose. L’accélération des prix a été assez forte au cours de la première partie de 2022. Alors qu’on écarte les mois d’inflation des calculs annuels, l’inflation diminue mathématiquement. On peut donc descendre à un taux d’environ 3,5 % sans trop de difficulté d’ici le milieu de l’année.
Je pense que la partie difficile, c’est de passer de 3,5 % à 2,5 %, car l’inflation sous-jacente évolue à un taux qui correspond à une inflation de 3,5 %. Je regarde les mesures de base, en quelque sorte annualisées sur une période de trois mois. Il faut donc que la déflation prenne de l’ampleur d’un mois à l’autre pour que l’inflation puisse atteindre 2 % en 2024, ce qui est l’objectif de la Banque. Le taux d’inflation de 3 % au milieu de l’année dont elle a parlé, c’est une étape. C’est une balise. Ce n’est pas nécessairement le but qu’elle tente d’atteindre. Et si on arrive à la fin de 2023 et que l’inflation demeure à 3,5 %, ce sera le signe que la Banque du Canada a fait une erreur de politique conciliante.
La fourchette va de 1 % à 3 %, n’est-ce pas? Et puis il y a un débat selon lequel elle serait satisfaite d’un taux dans le haut de la fourchette. Le taux idéal est 2 %. Mais si la fourchette va jusqu’à 3 %, aurait-elle l’impression d’avoir accompli sa mission, dans une certaine mesure?
Je pense qu’elle serait beaucoup plus à l’aise d’être à l’intérieur de la fourchette plutôt qu’à l’extérieur. En fin de compte, elle essaie d’atteindre 2 %. Elle a tenté d’atteindre le milieu de cette fourchette. Et je pense que, surtout compte tenu de l’expérience de 2022, certainement, et aussi de ce qu’on vit aujourd’hui, les attentes d’inflation sont élevées, du moins à court terme. Il y a la préservation de la crédibilité dont elle doit tenir compte.
Par conséquent, dans un contexte où l’inflation se situait en quelque sorte entre 1,5 % et 2,5 %, et où elle a peut-être stagné à 2,7 % pendant un certain temps, la Banque pourrait ne pas être trop préoccupée, dans la mesure où elle croyait que l’inflation serait stable à l’avenir. Dans un contexte où elle a vraiment raté sa cible pendant une longue période, je pense qu’il est très difficile d’atteindre 2,9 % et de dire qu’elle a accompli sa mission. Elle doit vraiment atteindre ce taux de 2 % pour rétablir sa crédibilité par rapport à sa cible d’inflation de 2 %. [LOGO AUDIO] [MUSIQUE]