De plus en plus de rumeurs laissent croire que la Réserve fédérale augmentera les taux d’intérêt de façon plus marquée en raison de l’inflation persistante. Kim Parlee et Phil Davis, fondateur de Philstockworld.com, discutent de la question à savoir si l’inflation est là pour rester et si les hausses de taux à elles seules seront efficaces pour maîtriser l’inflation.
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Nous sommes passés de la COVID à la Russie, et nous sommes maintenant préoccupés par les taux d’intérêt qui influencent les marchés, et mon prochain invité dit que oui, ce sont tous des éléments auxquels les gens devraient porter attention, car il se passe beaucoup de choses, bien que le volume donne l’impression que certaines personnes se replient sur les marchés depuis quelque temps. Pour faire le point et parler de ce qu’il faut en retenir, j’accueille Phil Davis. Bien sûr, il est stratège en options et fondateur de PhilStockWorld.com, et l’un de nos invités favoris. Phil, c’est un plaisir de vous avoir avec nous. Je vais entrer dans le vif du sujet. Parlons de quelques-uns des risques que je viens de mentionner il y a quelques instants. En ce qui concerne la Russie, pensez-vous que les marchés sont trop optimistes quant à ce qui pourrait se produire là-bas et quant à l’effet que cela pourrait avoir sur les marchés?
Je pense que dans une certaine mesure, surtout dans le secteur de l’énergie, le risque a été pris en compte par le marché. Personne n’en fait abstraction. Le type de conflit, s’il y en a un, je ne pense pas qu’on puisse trop anticiper quelque chose comme ça tant que ça ne s’est pas produit.
Il va donc falloir en surveiller l’issue. L’autre facteur que nous surveillons, c’est l’inflation. Et je sais qu’elle continue d’augmenter aux États-Unis, et aussi au Canada. Un nouveau chiffre est aussi sorti aujourd’hui. Alors que pensez-vous de ce qui est ressorti du procès-verbal de la Fed aujourd’hui? Est-ce un risque persistant à long terme ou pensez-vous qu’il va disparaître d’ici quelques mois?
Non, absolument. Depuis un an et demi, je critique la Fed en lui reprochant de dire qu’il s’agit d’une situation transitoire. Ce n’est pas transitoire, mais cyclique. Il y a l’inflation des prix, l’inflation des salaires, l’inflation des salaires, l’inflation des prix. Alors, à moins d’intervenir pour y mettre fin, celle-ci peut rapidement devenir incontrôlable, et prétendre qu’elle va disparaître, c’est la pire façon de gérer l’inflation.
Je crois que c’est ce qui inquiétait beaucoup les gens quant à ce qui allait arriver aux banques centrales. On a pu prendre connaissance du procès-verbal d’aujourd’hui. Et je pense qu’il y a eu un léger soupir de soulagement. Le marché semble plus préoccupé, non seulement par l’ampleur de la hausse des taux, mais aussi par la vitesse à laquelle elle pourrait s’accélérer. Pourrait-il y avoir une augmentation de 50 points de base? Pourrait-il y avoir une rencontre irrégulière avec la Fed et une annonce à ce sujet? Êtes-vous rassuré par ce que vous avez entendu aujourd’hui?
Eh bien, je ne crois pas être rassuré par ce que Bullard a dit il y a deux jours, qu’il pense que nous avons besoin d’une hausse de 50 points en mars. Parce que, franchement, vous ne contrôlerez pas la situation à moins de la maîtriser tout de suite. Et cette attitude selon laquelle les choses pourraient s’améliorer par elles-mêmes, ça ne se produira pas. Les salaires augmentent considérablement, surtout le salaire minimum, qui passe à 15 $. Cela va maintenir une pression haussière constante sur l’inflation, et les entreprises sont impatientes à l’idée de relever leurs prix. Robert Reich a été très critique par rapport à ce qui se passe. Elizabeth Warren et d’autres disent que ces entreprises en profitent vraiment, car elles haussent les prix de 15 % à 20 %, quand le taux d’inflation est de 7 %. Elles font ça pour le profit. Dans bien des cas, ce n’est pas pour des choses nécessaires.
Comment interprétez-vous les prix du marché et l’inflation? Quelles perturbations avez-vous observées ou comment les investisseurs devraient-ils y penser?
Eh bien, c’est le risque inflationniste du point de vue du marché. Autrement dit, l’inflation est excellente pour les actions. Les actions prennent de la valeur comme tout le reste. Donc, si vous détenez des actions dont le cours augmente, eh bien tant mieux pour vous. Les bénéfices augmentent aussi, mais le seul problème, c’est qu’une société en exploitation soit perturbée. Autrement dit, si vos fournisseurs augmentent les prix ou si vos produits de base augmentent plus rapidement que vous ne pouvez augmenter les prix pour les clients, il y aura des perturbations et une compression des marges. Mais avec le temps, ça a tendance à fonctionner. Donc, quand une société est touchée par des problèmes d’inflation, c’est habituellement un bon moment pour investir. Elle sera probablement en mesure de s’en sortir et de corriger la situation au bout du compte.
Et comment est-ce que tout ça va se dérouler pour vous en ce qui concerne l’année sur les marchés? J’ai parlé à beaucoup de gens et ils m’ont dit que nous pourrions nous retrouver au même stade que l’année dernière, mais que ce ne serait pas agréable.
On prévoyait cette année une stagnation d’environ 10 %, et nous sommes actuellement en baisse d’environ 10 %. Et on dirait que c’est dans cette fourchette qu’on pense rester sur le marché. Imaginez que vous vendez votre chandail à 40 $ et qu’il en coûte 30 $ en matériaux et en main-d’œuvre pour le confectionner. Maintenant, si l’inflation est de 20 %, vous vendez le chandail 50 $ et il vous en coûte 36 $ pour le confectionner. Vous gagnez maintenant 14 $ plutôt que 10 $. Vous gagnez donc 40 % plus d’argent en vendant le même chandail. Vous n’avez construit aucune usine. Vous n’avez effectué aucun placement. Vous n’avez rien fait de différent. Donc, si vous surmontez l’inflation, c’est bon pour les affaires. Ce n’est pas très bon pour eux, car il s’agit de dollars inflationnistes, tout ça est dénué de sens. Mais ça va faire croître votre portefeuille, ce qui est important. Si vous investissez, c’est ce qui compte après tout.
À moins que les banques centrales deviennent nerveuses et augmentent leurs taux d’intérêt, et qu’elles n’arrivent pas tout à fait à faire un atterrissage en douceur et qu’on se retrouve en récession. Avez-vous des préoccupations à ce sujet?
Oui, évidemment un peu. Mais, encore une fois, il faut se protéger contre l’inflation du marché. À l’heure actuelle, l’inflation est notre principale préoccupation. La récession est beaucoup moins préoccupante que l’inflation. Et vous pouvez avoir les deux en même temps, parce que les gens qui font partie des 80 % de la société les moins bien nantis ne suivent pas le rythme de l’inflation, ils souffrent et entrent en récession en ce moment. Ce n’est donc pas exclu, mais cette récession du marché ne s’accentue pas encore. Il n’y a aucun signal qui le suggère.
Je pense que dans une certaine mesure, surtout dans le secteur de l’énergie, le risque a été pris en compte par le marché. Personne n’en fait abstraction. Le type de conflit, s’il y en a un, je ne pense pas qu’on puisse trop anticiper quelque chose comme ça tant que ça ne s’est pas produit.
Il va donc falloir en surveiller l’issue. L’autre facteur que nous surveillons, c’est l’inflation. Et je sais qu’elle continue d’augmenter aux États-Unis, et aussi au Canada. Un nouveau chiffre est aussi sorti aujourd’hui. Alors que pensez-vous de ce qui est ressorti du procès-verbal de la Fed aujourd’hui? Est-ce un risque persistant à long terme ou pensez-vous qu’il va disparaître d’ici quelques mois?
Non, absolument. Depuis un an et demi, je critique la Fed en lui reprochant de dire qu’il s’agit d’une situation transitoire. Ce n’est pas transitoire, mais cyclique. Il y a l’inflation des prix, l’inflation des salaires, l’inflation des salaires, l’inflation des prix. Alors, à moins d’intervenir pour y mettre fin, celle-ci peut rapidement devenir incontrôlable, et prétendre qu’elle va disparaître, c’est la pire façon de gérer l’inflation.
Je crois que c’est ce qui inquiétait beaucoup les gens quant à ce qui allait arriver aux banques centrales. On a pu prendre connaissance du procès-verbal d’aujourd’hui. Et je pense qu’il y a eu un léger soupir de soulagement. Le marché semble plus préoccupé, non seulement par l’ampleur de la hausse des taux, mais aussi par la vitesse à laquelle elle pourrait s’accélérer. Pourrait-il y avoir une augmentation de 50 points de base? Pourrait-il y avoir une rencontre irrégulière avec la Fed et une annonce à ce sujet? Êtes-vous rassuré par ce que vous avez entendu aujourd’hui?
Eh bien, je ne crois pas être rassuré par ce que Bullard a dit il y a deux jours, qu’il pense que nous avons besoin d’une hausse de 50 points en mars. Parce que, franchement, vous ne contrôlerez pas la situation à moins de la maîtriser tout de suite. Et cette attitude selon laquelle les choses pourraient s’améliorer par elles-mêmes, ça ne se produira pas. Les salaires augmentent considérablement, surtout le salaire minimum, qui passe à 15 $. Cela va maintenir une pression haussière constante sur l’inflation, et les entreprises sont impatientes à l’idée de relever leurs prix. Robert Reich a été très critique par rapport à ce qui se passe. Elizabeth Warren et d’autres disent que ces entreprises en profitent vraiment, car elles haussent les prix de 15 % à 20 %, quand le taux d’inflation est de 7 %. Elles font ça pour le profit. Dans bien des cas, ce n’est pas pour des choses nécessaires.
Comment interprétez-vous les prix du marché et l’inflation? Quelles perturbations avez-vous observées ou comment les investisseurs devraient-ils y penser?
Eh bien, c’est le risque inflationniste du point de vue du marché. Autrement dit, l’inflation est excellente pour les actions. Les actions prennent de la valeur comme tout le reste. Donc, si vous détenez des actions dont le cours augmente, eh bien tant mieux pour vous. Les bénéfices augmentent aussi, mais le seul problème, c’est qu’une société en exploitation soit perturbée. Autrement dit, si vos fournisseurs augmentent les prix ou si vos produits de base augmentent plus rapidement que vous ne pouvez augmenter les prix pour les clients, il y aura des perturbations et une compression des marges. Mais avec le temps, ça a tendance à fonctionner. Donc, quand une société est touchée par des problèmes d’inflation, c’est habituellement un bon moment pour investir. Elle sera probablement en mesure de s’en sortir et de corriger la situation au bout du compte.
Et comment est-ce que tout ça va se dérouler pour vous en ce qui concerne l’année sur les marchés? J’ai parlé à beaucoup de gens et ils m’ont dit que nous pourrions nous retrouver au même stade que l’année dernière, mais que ce ne serait pas agréable.
On prévoyait cette année une stagnation d’environ 10 %, et nous sommes actuellement en baisse d’environ 10 %. Et on dirait que c’est dans cette fourchette qu’on pense rester sur le marché. Imaginez que vous vendez votre chandail à 40 $ et qu’il en coûte 30 $ en matériaux et en main-d’œuvre pour le confectionner. Maintenant, si l’inflation est de 20 %, vous vendez le chandail 50 $ et il vous en coûte 36 $ pour le confectionner. Vous gagnez maintenant 14 $ plutôt que 10 $. Vous gagnez donc 40 % plus d’argent en vendant le même chandail. Vous n’avez construit aucune usine. Vous n’avez effectué aucun placement. Vous n’avez rien fait de différent. Donc, si vous surmontez l’inflation, c’est bon pour les affaires. Ce n’est pas très bon pour eux, car il s’agit de dollars inflationnistes, tout ça est dénué de sens. Mais ça va faire croître votre portefeuille, ce qui est important. Si vous investissez, c’est ce qui compte après tout.
À moins que les banques centrales deviennent nerveuses et augmentent leurs taux d’intérêt, et qu’elles n’arrivent pas tout à fait à faire un atterrissage en douceur et qu’on se retrouve en récession. Avez-vous des préoccupations à ce sujet?
Oui, évidemment un peu. Mais, encore une fois, il faut se protéger contre l’inflation du marché. À l’heure actuelle, l’inflation est notre principale préoccupation. La récession est beaucoup moins préoccupante que l’inflation. Et vous pouvez avoir les deux en même temps, parce que les gens qui font partie des 80 % de la société les moins bien nantis ne suivent pas le rythme de l’inflation, ils souffrent et entrent en récession en ce moment. Ce n’est donc pas exclu, mais cette récession du marché ne s’accentue pas encore. Il n’y a aucun signal qui le suggère.