
L’IA devrait avoir de profondes répercussions sur le marché de l’emploi au cours des prochaines décennies. Kim Parlee discute des répercussions sur les placements avec Bill Priest, président-directeur et cochef des placements, et Kevin Hebner, stratège en placements mondiaux à TD Epoch.
Print Transcript
* Nos prochains invités ont publié un nouvel article sur la façon dont l’intelligence artificielle, l’IA, changera notre façon de travailler et dont elle modifiera considérablement les occasions à venir pour les investisseurs. À un point tel qu’ils affirment que l’IA sera le principal moteur des marchés boursiers au cours de la prochaine décennie. Ils disent que c’est la quatrième vague de technologie numérique après les PC, l’Internet et les appareils mobiles et qualifient l’IA de nouvelle macro. * Je vous présente Bill Priest, président-directeur et cochef des placements à TD Epoch, et Kevin Hebner, stratège en placements mondiaux, également à TD Epoch. Bonjour, messieurs. C’est un plaisir de vous compter parmi nous aujourd’hui. * Juste pour informer les gens, on va passer d’un à l’autre. Mais je vais demander à Bill de nous mettre en contexte, si possible, et de nous donner un aperçu de la thèse. Dans votre thèse, vous dites qu’il y a quatre principales conséquences. Peut-être pourriez-vous nous dire brièvement de quoi il s’agit pour qu’on puisse approfondir chacune d’elles. * Eh bien, essentiellement, je pense qu’on va assister à un changement important dans la rentabilité des sociétés, en ce sens que si vous pouvez substituer la technologie à la main-d’œuvre ou à des actifs physiques, vous pouvez améliorer le rendement de ces actifs. L’IA va faciliter ça. Si on y réfléchit, si je peux maintenir mes revenus constants et substituer la technologie et la technologie renforcée par l’IA, j’aurai une main-d’œuvre moins importante et des marges bénéficiaires plus élevées. * De même, si je peux substituer la technologie, qui, dans une certaine mesure, pourrait être renforcée par l’IA, à des actifs, mes ventes par dollar d’actifs vont augmenter en supposant que je peux conserver mes revenus. L’IA accélère ce qu’on appelle la substitution de bits à des atomes. Et cela dure depuis un certain temps. * Toutefois, les perspectives des sociétés qui peuvent se tourner vers la technologie pour remplacer la main-d’œuvre et les actifs physiques sont bonnes. Et l’une des questions qu’on aime poser à la direction, en plus de leur demander comment ils répartissent le capital, c’est qu’il faut une stratégie d’affaires pour l’ère numérique, ce que l’IA rend encore plus important aujourd’hui qu’auparavant. * Vous avez mentionné beaucoup d’aspects dans ce que vous avez dit, Bill. Et je sais qu’on parle du marché de l’emploi, des gains d’efficacité qui vont être réalisés, et on va aborder les conséquences dans une seconde : la productivité, la concentration sectorielle et la production de flux de trésorerie disponibles dont vous parlez. Où en sommes-nous, selon vous, dans ce processus d’IA? Est-ce que ça ne fait que commencer? * Ce n’est que le début. À bien des égards, je crois que ChatBox et GTV en sont où l’iPhone se trouvait à sa sortie en 2008. On en est aux toutes premières étapes de l’application et de l’utilisation de l’IA. * Kevin, je m’adresse maintenant à vous : parlons un peu du marché du travail. Bill l’a mentionné, mais j’aimerais qu’on parle de la façon dont l’IA va perturber le marché du travail. Je pense que beaucoup de gens ont peur que beaucoup d’emplois soient perdus. * Et en fait, ce que je trouve assez surprenant, selon moi, c’est que vous parlez de l’impact, peut-être à moyen et à long terme... c’est que les emplois en général et les salaires réels vont augmenter. Mais peut-être pourriez-vous nous expliquer votre perception de l’impact de l’IA sur le travail. * Merci, Kim. En réponse à votre question tout à l’heure sur le développement de l’IA, l’un de nos négociateurs me l’a justement posée ce matin. Et on en est toujours dans les débuts. Ça suit son cours. * Pour ce qui est de l’impact sur le marché du travail, ça va être très perturbateur. On peut penser que pour environ 80 % des travailleurs, 10 % de leurs tâches vont être directement touchées par l’IA. Et c’est un peu comme ce qu’on observe depuis 1980, par exemple, avec la vague des TI. * Et encore plus pour environ 20 % des travailleurs, 50 % de leurs tâches vont être touchées directement. Ça fait beaucoup de travailleurs. Aux États-Unis, ça représente environ 30 millions de personnes. Au Canada, ça représente environ 4 millions de personnes dont plus de la moitié de leur travail sera directement touchée par l’IA. * C’est donc très important. Mais c’est très semblable au processus qu’on a connu en 1980 avec les TI, ou si on remonte plus loin, en 1890 avec l’électricité, et même en 1790 avec la machine à vapeur. On a donc déjà traversé ces vagues, et chaque fois, il y a beaucoup de perturbations. * Cela pourrait être plus difficile parce que ça se produit plus rapidement, mais, au bout du compte, il y aura beaucoup de nouveaux emplois. Et parmi les secteurs les plus touchés, on retrouve, par exemple, les soins de santé. On pense que le nombre d’emplois dans le secteur des soins de santé va augmenter d’environ 20 % au cours de la prochaine décennie. * Ça représente déjà environ 13 % de la population active aux États-Unis. Il y a donc une grande latitude pour rehausser l’éducation. Et quand on pense aux médecins, aux infirmières, aux enseignants, ce n’est pas comme si on en avait trop en ce moment. L’IA est donc un excellent outil. C’est une expertise clé en main qui aide les gens à s’améliorer davantage dans leur emploi actuel. Et puis, les emplois vont beaucoup changer avec l’arrivée de l’IA. * C’est intéressant, car vous avez intégré une liste dans ce rapport. Vous avez parlé des emplois et mentionné que certains d’entre eux seraient touchés. Je pense que l’une des choses qui m’a le plus frappée, c’est qu’il y a une citation dans l’article, de Larry Summers, je crois, qui parle d’un monde défini par le QI, de votre capacité à... dans le cadre du traitement cognitif, il sera plus important d’avoir un QE qu’un QI. * Je pense que vous voulez amorcer une discussion, pour voir si les gens sont d’accord avec ça. Mais dites-m’en plus là-dessus. Est-ce que ça signifie simplement qu’on va externaliser notre savoir-faire vers l’IA, qui va tout régler? * Eh bien, je pense que c’est intéressant. Donc par exemple, si vous pensez que l’éducation... et il semble qu’elle va être perturbée, car la plus grande partie de l’éducation a été perturbée peut-être depuis l’époque d’Athènes, parce qu’on a un enseignement traditionnel depuis longtemps. Mais essentiellement, grâce à l’IA et à des choses comme Khanmigo qu’offre l’Académie Khan, chaque étudiant a son propre tuteur. Chaque enseignant a son propre assistant à l’enseignement. Et la façon dont on enseigne, dont les étudiants suivent des cours et dont on structure les choses peut changer considérablement. Et ça devrait être formidable. * Les soins de santé sont un autre secteur qui va beaucoup changer. Les radiologues vont travailler avec l’IA. Et comme ils peuvent voir beaucoup plus d’images, on va voir une demande accrue pour les radiologues, parce qu’on va en apprendre beaucoup plus pour ça. Pour les médecins, l’une des premières applications qu’on va voir... beaucoup de médecins passent deux heures par jour à parler ce qu’ils veulent faire, puis à le transcrire. * Ils peuvent faire le même travail en 15 minutes, grâce à un outil d’IA. Ça signifie qu’ils vont avoir plus de temps avec les patients pour faire leur diagnostic et leur donner des explications. Donc, en fin de compte, ça va jouer un rôle, certainement dans le cas du QE, mais on a cette expertise clé en main avec l’IA et les choses qu’on peut faire que l’IA ne peut pas faire. Le QE et l’empathie sont certainement au sommet de la liste. * Kevin, j’aimerais vous parler un peu de la productivité. De toute évidence, les facteurs que vous avez mentionnés à l’égard de la main-d’œuvre vont se traduire par une productivité accrue. Mais je crois qu’il est question d’une augmentation de la productivité de 20 % au cours des 20 prochaines années. * Oui, et en raison du contexte, la productivité est importante, car, en fin de compte, la productivité est le moteur de la richesse et de la prospérité, et, en fin de compte, c’est la technologie qui les stimule. Et en particulier, au cours des 300 dernières années, on a vu une augmentation de la richesse et de la prospérité. La prospérité a été alimentée par des technologies comme la machine à vapeur, l’électricité, les TI et maintenant l’IA. * Selon les premières estimations universitaires, l’IA, dans sa forme actuelle, va augmenter la productivité d’environ 20 % au cours des 15 à 20 prochaines années. Et elles arrivent à ce chiffre de plusieurs façons. * La première consiste à examiner des exemples historiques où cela s’est produit. Et le chiffre finit par être assez semblable. En fait, la trajectoire de la productivité après l’arrivée de l’électricité et après les TI est presque identique. * Toutefois, on estime qu’environ 0 % des travailleurs verront leur productivité augmenter de 30 %, ce qui nous amène à près de 20 %, soit environ un point de pourcentage par année, en plus de l’estimation du gouvernement quant à la croissance de la productivité, qui est d’environ 1,5. C’est donc très important. Et il y a un certain nombre de remontées faciles. * Par exemple, dans le cas des travailleurs du service à la clientèle, les premières expériences ont montré que leur productivité peut augmenter de 35 % si un important modèle de langage est utilisé. Pour les programmeurs de logiciels, ça peut augmenter de 50 %. Les gens qui écrivent pour gagner leur vie, leur productivité peut augmenter de 50 % à 100 %. Il y a donc eu beaucoup de travaux préliminaires à ce sujet, même si ce n’est que la première phase du déploiement de l’IA. * Mais il y a beaucoup de travail à faire pour améliorer la productivité dans de nombreux secteurs. Il s’agit donc d’un effet généralisé. C’est réparti dans l’ensemble de l’économie. * Juste un petit suivi rapide... vous donnez aussi un exemple dans l’article. Et, remarquez bien, je prends probablement l’exemple le plus spectaculaire, si on veut. Mais dans le secteur du charbon, lorsqu’ils y ont ajouté l’IA, la productivité était de 832 %, je crois, au point où il n’y avait plus personne pour faire ce travail, même s’il était dangereux. * Mais ce rythme de changement peut se produire assez rapidement. Craint-on que ce rythme de changement provoque d’énormes perturbations? * Oui, je vais vous donner un bien meilleur exemple historique. Par exemple, si, en 1790, on avait cette conversation-là et que je vous disais que la technologie allait éliminer 90 % des emplois, certaines personnes seraient terrorisées. Mais c’est ce qui s’est produit. Et la plupart de ces emplois étaient dans le secteur agricole. * Et l’une des conséquences des différentes technologies, c’est que les gens décrochent différents types de travail. Dans la plupart des cas, ce sont de meilleurs emplois, mieux rémunérés, moins difficiles physiquement et bons de toutes sortes de façons. Je pense que vous avez parlé de la vitesse de la technologie, et c’est préoccupant, car avec la machine à vapeur, ça a pris environ 80 ans. * Dans le cas de l’électricité, ça a pris environ 30 ans. Avec Internet, ça s’est fait un peu plus rapidement. Selon nous, l’IA devrait être adoptée à 50 % d’ici 15 ans. C’est donc plus rapide, ce qui signifie que les répercussions des perturbations vont être plus difficiles pour beaucoup de gens. * Et les gouvernements et les entreprises devront déployer des efforts pour aider les gens à suivre ce processus et à acquérir les compétences dont ils ont besoin. Et si on pense aux années 1980, au lancement des ordinateurs, beaucoup de gens ne savaient pas comment les utiliser. Mais en deux ou trois décennies, 80 % des travailleurs utilisaient des ordinateurs dans le cadre de leurs tâches essentielles, ce qui a exigé beaucoup de formation. * Et on va avoir quelque chose de semblable avec l’IA, parce que dans 15 à 20 ans, pour 80 % des gens, l’IA va être une partie importante de leur travail. Et pour ce faire, une formation va être requise. Beaucoup de gens n’ont qu’à aller à la maison, ouvrir ChatGPT et commencer à manipuler des messages différents, à voir ce qui se passe et à essayer de comprendre. * Mais on doit comprendre cette technologie. Ça s’en vient. Ça va toucher la grande majorité d’entre nous et, dans l’ensemble, ça va être une très bonne chose. * Ça l’est. Je joue tout le temps avec ChatGPT. Vous devriez voir les limericks que j’écris, et aussi des chansons. Quoi qu’il en soit, Bill, j’aimerais revenir à vous. * La quatrième conséquence... et je sais qu’on aborde le sujet dans cet article, et que le vainqueur devient plus dynamique. L’IA est incroyable, mais ce n’est pas le petit commerce familial qui va la développer. Ce sont de gros joueurs qui vont le faire et ce sont eux qui vont en profiter le plus. * Oui, à bien des égards. Encore une fois, cela nous ramène au principe fondamental qui consiste à remplacer la main-d’œuvre et les actifs physiques par la technologie. Dans la mesure où vous êtes une société d’envergure, la capacité de le faire va considérablement améliorer votre rentabilité. * Et Kevin y a fait allusion. Lorsqu’on regarde ce qui stimule la croissance réelle, il n’y a que deux facteurs qui comptent vraiment. C’est la croissance de la main-d’œuvre et de la productivité de votre pays. La main-d’œuvre des pays développés va croître très, très lentement... moins de 1 %, probablement près de 50 points de base, à l’exception de l’Afrique. Il faut donc rechercher la productivité en appliquant la technologie. En fait, cela va s’accélérer, comme Kevin l’a mentionné. * Donc, sur le plan géographique, dans les pays développés, on peut encore envisager une croissance du PIB réel allant peut-être jusqu’à 2 %, pas autant qu’avant, mais elle sera là. Certaines personnes vont être plus touchées que d’autres par ça. On peut parler de certaines sociétés à cet égard. * Oui, on va parler des pays, mais c’est intéressant, car vous avez raison. Ce sont les sociétés qui ont la capacité de remplacer, de substituer... quand vous parlez d’IA, et aussi pour les autres intrants. Est-ce que ça va donner du courage à certains des grands joueurs qui lancent l’IA, ou est-ce qu’on va peut-être voir tomber des géants sous peu? * C’est probablement trop tôt pour voir des géants tomber. Je pense que c’est très important de reconnaître que nous sommes dans une ère très différente. C’est ce qu’on appelle l’ère numérique. Et pour réussir, il faudra appliquer quatre stratégies. L’une d’elles est le sujet du jour : quelle est la stratégie d’affaires pour l’IA générative? Mais il y a aussi le besoin d’une stratégie d’affaires pour la transition énergétique à venir. On a besoin d’une stratégie d’affaires pour faire face à ce qu’on vit, en termes de démondialisation, ou songer à la relocalisation. * Et encore une fois, il y a le vieillissement de la société. Quel est l’impact sur votre capacité à répartir le capital au sein d’une entreprise? Mais pour l’instant, le sujet d’aujourd’hui est l’IA. Et c’est puissant, ça aura une influence très puissante. * Vous avez parlé un peu des sociétés qui auront un bon rendement dans ce contexte et qui disposent de peu de capitaux. Ou l’IA, plutôt. L’ère de l’IA exige peu de capitaux. Et ce n’est pas tant le capital physique qui compte, mais d’autres types. Peut-être pourriez-vous nous dire comment, selon vous, cela va influencer les marchés dans un proche avenir. Et je sais que vous avez quelques noms pour montrer comment ils pensent à l’IA. * Eh bien, ce n’est pas que les entreprises disposent nécessairement de peu de capitaux, et je vais vous donner un exemple. John Deere est probablement la plus grande société de matériel agricole au monde, et quand on pense à cette entreprise-là, on pense aux épandeurs, aux moissonneuses-batteuses, aux gros tracteurs et à tout le reste. Mais en fait, elle est un chef de file dans l’ajout de scientifiques et de techniciens des données à son entreprise. Aujourd’hui, il faut penser à John Deere comme à une société de logiciels. * Essentiellement, ce qu’ils font... ils ont un logiciel-service, mais ça passe par le fer, pour ainsi dire, la manifestation physique de ça... l’épandeur, le tracteur ou autre. Mais le fait qu’ils puissent récolter une rangée de maïs ou d’une autre céréale et être essentiellement capables d’épandre quelque chose comme de l’engrais ou quelque chose pour tuer les mauvaises herbes... c’est incroyable. Et leur objectif est en fait de rendre possible la gestion d’une exploitation agricole avec pratiquement personne sur la ferme. C’est un objectif très ambitieux. * On a un client qui possède beaucoup de terres en Iowa et dans le Dakota du Sud, et il a triplé sa superficie, et il n’a rien fait avec ses employés. Dans ce cas-ci, tout dépend de sa capacité à utiliser, en grande partie, l’équipement de John Deere et la technologie maintenant intégrée dans les applications offertes par John Deere. * Microsoft est un autre exemple. Ça semble évident, mais en gros, l’IA de Microsoft pourrait facilement accélérer leur taux de croissance, peut-être de 10 % à 30 %, grâce à Azure et à ce qu’on appelle Copilot. Le Copilot de Microsoft 365, c’est un ajout à Office de « 30 $ par utilisateur par mois ». * Dans Word, ça crée une première ébauche. Dans Powerpoint, vous pouvez commencer une présentation en fonction de vos autres documents. Dans Excel, ça crée des graphiques et ça analyse les données pour vous. C’est le concept du copilotage entre un homme et une machine qui travaillent ensemble au bureau. Les applications de Microsoft sont l’endroit idéal pour y intégrer des copilotes d’IA. Ce serait une deuxième société. * Un autre exemple dans le domaine des soins de santé, dont Kevin a parlé, serait UnitedHealth. L’IA a de nombreuses applications dans ces activités administratives un peu fastidieuses, comme l’assurance maladie. Et UnitedHealth Group est une société de soins rationalisés très connue. Par exemple, le codage permet essentiellement de classer et de mesurer les maladies des patients. C’est essentiel pour l’établissement des prix et le financement des soins de santé. * Et vous avez peut-être vu des manchettes sur les audits de validation des données et de rajustement en fonction des risques, qui sont des audits gouvernementaux des pratiques de codage des sociétés de soins rationalisés qui pourraient avoir un impact de plusieurs milliards de dollars sur les bénéfices. Et l’amélioration de l’exactitude du codage est une excellente application d’IA. À court terme, UnitedHealth cherche à utiliser l’IA générative pour aider à rédiger plus efficacement des lettres d’appel d’ordre médical et à prouver les modèles d’intégrité des paiements, à détecter la fraude et les abus, et à répondre à des questions de base dans ses centres d’appels. * À long terme, l’IA peut générer d’importantes économies générales et administratives chez UnitedHealth. Elle compte, par exemple, 260 000 employés qui ne sont pas des cliniciens. Ce sont des gens qui font beaucoup plus de tâches administratives qu’autre chose. Et si on pense au salaire typique des employés en administrations médicale, et au nombre d’employés, le potentiel d’épargne est de plusieurs milliards de dollars par année. * La plupart des entreprises passent énormément de temps à trouver des applications pour l’IA, et cela aura l’un de deux effets. Ça va soit augmenter leurs marges, ou soit améliorer le ratio de rotation des actifs. Autrement dit, elles vont être en mesure de générer le même niveau de revenus, en plus de réduire le coût de la main-d’œuvre et aussi les coûts physiques. * C’est drôle. Vous passez en revue ces exemples et, Bill, c’est incroyable de voir ce que chaque application de l’IA peut faire. C’est incroyable de penser à l’adoption de masse et à ce que ça pourrait signifier. Il ne me reste environ qu’une minute, mais je voulais vous demander, quand on pense au côté géographique, à la répartition par pays, qu’est-ce que la thèse de l’IA vous indique que vous pourriez mettre de l’avant? * Eh bien, je pense que la plupart des pays développés vont en retirer les avantages initiaux. Ce sera donc l’Occident, peut-être aussi la Chine, mais ça va beaucoup se passer, je crois, en Occident au départ. On va voir des sociétés qui utilisent déjà la technologie et qui se rendent compte qu’il y a deux grandes questions importantes à se poser dans la gestion d’une entreprise aujourd’hui, en ce qui a trait à la répartition du capital. * Premièrement, quels sont les critères que vous utilisez pour répartir le capital? Deuxièmement, comment puis-je diriger mon entreprise à une époque où les choses évoluent très, très rapidement? Comment puis-je gérer mon entreprise à l’ère numérique? Est-ce que j’ai une stratégie d’affaires et est-ce que je peux utiliser l’IA pour améliorer ma stratégie? Je pense qu’il n’y a pas une seule société dans le monde qui ne voit pas les choses de cette façon. [MUSIQUE]