Comment adapter la gestion de votre portefeuille en fonction de votre âge, surtout à l’approche de la retraite? Kim Parlee de Parlons Argent reçoit Kathryn Del Greco, conseillère principale en placement à Gestion de patrimoine TD, pour parler de l’importance d’établir des objectifs et des horizons de placement avant de prendre des décisions d’investissement.
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Comment placer son argent quand on avance en âge, surtout à l’approche de la retraite? Selon mon invitée, peu importe votre âge ou que vous soyez un homme ou une femme, l’important est de définir clairement vos objectifs. Kathryn Del Greco est conseillère principale en placement à Gestion de patrimoine TD. Je précise qu’elle a remporté de nombreux prix et distinctions pour son travail. C’est un plaisir de vous recevoir.
Ravie d’être avec vous.
J’aimerais qu’on parle de tout ce qui entoure le moment d’investir et l’approche des placements à mesure que l’on vieillit. Mais d’abord, vous travaillez dans ce secteur depuis 30 ans. C’est bien cela?
Mmhmm.
OK. Si on revient sur le chemin que les femmes ont parcouru à titre de clientes ou de participantes au secteur, quelle évolution voyez-vous?
Eh bien, c’est incroyable. C’est une évolution très inspirante. Je crois qu’aujourd’hui, 60 % des femmes investissent sur les marchés boursiers. Quand j’ai commencé, on était plus proche de 35, peut-être 40 %. C’est un progrès phénoménal. Les femmes sont bien plus aux commandes de leurs finances qu’auparavant.
Ce ne sont pas des partenaires passives. Souvent, elles mènent la conversation. Que ce soit parce qu’elles décident de rester célibataires plus longtemps, qu’elles retardent le moment d’avoir des enfants, qu’elles cumulent plus d’années de revenus en début de carrière, les femmes sont en excellente situation financière. Il y a aussi les divorces, le fait qu’elles vivent 4 à 5 ans de plus que leur conjoint, et les héritages.
Selon une statistique, les femmes contrôleront près de 4 000 milliards de dollars d’actifs d’ici 2028. C’est presque le double du chiffre actuel. On vit une période très intéressante. Les femmes ont parcouru beaucoup de chemin. Elles s’engagent et investissent en utilisant tous les outils à leur disposition.
Fantastique. Ça fait plaisir d’entendre cette statistique. Les femmes s’intéressent davantage aux marchés boursiers et s’approprient leurs finances. Justement, parlons-en. Comme vous le disiez en préparant l’émission avec mon producteur, il est très important de réfléchir à son portefeuille et à son âge en tenant compte de ses besoins et de l’horizon de placement. Quand faudra-t-il puiser dans cet argent? À quoi doit-il servir? Pourriez-vous nous en dire un peu plus?
Avec plaisir. Les décisions de placement ne sont pas binaires. Je travaille toujours avec les clients pour qu’ils se détachent un peu des taux de rendement de référence, de ce qui se passe sur le marché. J’évite tout le jargon qu’on emploie dans le secteur. Je leur demande ce que cet argent doit leur apporter. À quoi vont servir ces fonds?
Avez-vous besoin de rentrées d’argent? Est-ce que vous voulez compléter votre revenu parce que votre rente est relativement faible? S’agit-il de planifier votre succession? Est-ce que vous voulez surtout laisser un héritage ou est-ce que vous préférez plutôt aider vos enfants de votre vivant pour les voir acheter leur première maison, payer les études de leurs enfants, les études des petits-enfants?
L’argent joue un rôle dans votre vie, et ce rôle va bien au-delà d’un taux de rendement. On veut bâtir un portefeuille qui vous aide à atteindre ces types d’objectifs.
Je suis sûre que beaucoup de gens ne se posent pas ce genre de questions de prime abord. J’imagine que vous les étonnez en leur demandant ce qu’ils tentent de faire.
Je demande souvent à quoi doit servir cet argent.
D’accord.
C’est aussi simple que ça. 84 % des femmes considèrent les placements comme un outil qui leur permet de faire des choix dans la vie. À mon avis, c’est un excellent état d’esprit. Et je crois que beaucoup d’hommes voient aussi les choses de cette façon.
C’est le genre de conversations qu’on doit avoir, en s’arrimant aux plans financiers. Dites-moi ce que cet argent doit vous apporter de votre vivant et après votre décès.
Si vous le permettez, j’aimerais passer du côté des placements proprement dits. Bien sûr, tout dépend des gens et de quand ils auront besoin des fonds, de l’horizon de placement. Mais à votre avis, l’approche 60/40 est-elle encore d’actualité ou morte et enterrée?
Comme on l’a vu, les adeptes de l’approche 60/40 ont beaucoup souffert en 2022.
Oui.
Je ne crois pas aux approches universelles. Je crois que le secteur en est aussi venu à cette conclusion. Pour moi, tout part de la construction d’un portefeuille individuel. Je n’adhère pas aux règles générales pour répartir les actifs.
On peut les prendre comme des lignes directrices, mais quand il s’agit d’assembler les rouages d’un portefeuille individuel, c’est vraiment du sur-mesure.
Quand vous bâtissez un portefeuille, c’est la personnalisation qui prime. Vous devez étudier les besoins des clients. Deuxièmement – si tant est qu’il s’agit du deuxième point – les taux d’intérêt. On se trouve dans un contexte de taux d’intérêt très particulier par rapport aux 10 dernières années. Comment envisager ce contexte et en tirer parti?
On est dans une période très intéressante. Quand j’ai commencé à travailler dans le secteur, on achetait des coupons détachés et des obligations d’épargne du Canada. Les titres à revenu fixe représentaient de formidables outils. Mais avec la baisse des taux d’intérêt, ces titres ne permettent plus de produire de bons taux de rendement. Dans ce contexte de taux d’intérêt, on entend bien sûr parler des difficultés liées aux prêts hypothécaires, surtout ceux à taux variable.
Par contre, si vous avez des capitaux à investir, certaines catégories d’actifs très prudentes offrent d’excellents rendements. Vous pouvez dépasser 5 % avec un portefeuille d’obligations, ce qui contribue significativement aux résultats d’un portefeuille équilibré. On peut donc tirer parti de ce contexte. On peut détenir un portefeuille d’obligations individuel.
L’achat d’obligations individuelles permet de réaliser des économies d’impôt. On peut réaliser des gains en capital. Il y a donc différentes façons d’aborder les titres à revenu fixe, mais en ce moment, on pense qu’il faut surpondérer les titres à revenu fixe.
Quand le contexte changera - Je rappelle qu’il y a six mois, le marché pensait que les taux auraient déjà baissé. Ça ne s’est pas produit. Mais quand les taux baisseront, s’ils baissent, où se situeront les opportunités?
On ne doit pas perdre de vue que les marchés, y compris ceux des titres à revenu fixe et ceux sensibles aux taux d’intérêt, se fondent sur des prévisions. C’est donc maintenant qu’il faut prendre des décisions. On sait bien qu’un jour ou l’autre, même si on ne peut pas donner le mois précis, le cycle finira par se terminer.
Je privilégierais donc les secteurs qui ont été frappés de plein fouet par la hausse des taux d’intérêt. Quand les taux baisseront, le marché des fiducies de placement immobilier, les actions des services publics et les actions des services financiers seront encore fortement sous pression. Vous ne cherchez pas à obtenir des prix plus élevés, et vous pouvez obtenir un rendement en dividende entre 4 % et 6,5 %. C’est un taux de rendement vraiment phénoménal. Quand les taux commenceront à baisser, ces titres devraient en bénéficier. [MUSIQUE]
Comment placer son argent quand on avance en âge, surtout à l’approche de la retraite? Selon mon invitée, peu importe votre âge ou que vous soyez un homme ou une femme, l’important est de définir clairement vos objectifs. Kathryn Del Greco est conseillère principale en placement à Gestion de patrimoine TD. Je précise qu’elle a remporté de nombreux prix et distinctions pour son travail. C’est un plaisir de vous recevoir.
Ravie d’être avec vous.
J’aimerais qu’on parle de tout ce qui entoure le moment d’investir et l’approche des placements à mesure que l’on vieillit. Mais d’abord, vous travaillez dans ce secteur depuis 30 ans. C’est bien cela?
Mmhmm.
OK. Si on revient sur le chemin que les femmes ont parcouru à titre de clientes ou de participantes au secteur, quelle évolution voyez-vous?
Eh bien, c’est incroyable. C’est une évolution très inspirante. Je crois qu’aujourd’hui, 60 % des femmes investissent sur les marchés boursiers. Quand j’ai commencé, on était plus proche de 35, peut-être 40 %. C’est un progrès phénoménal. Les femmes sont bien plus aux commandes de leurs finances qu’auparavant.
Ce ne sont pas des partenaires passives. Souvent, elles mènent la conversation. Que ce soit parce qu’elles décident de rester célibataires plus longtemps, qu’elles retardent le moment d’avoir des enfants, qu’elles cumulent plus d’années de revenus en début de carrière, les femmes sont en excellente situation financière. Il y a aussi les divorces, le fait qu’elles vivent 4 à 5 ans de plus que leur conjoint, et les héritages.
Selon une statistique, les femmes contrôleront près de 4 000 milliards de dollars d’actifs d’ici 2028. C’est presque le double du chiffre actuel. On vit une période très intéressante. Les femmes ont parcouru beaucoup de chemin. Elles s’engagent et investissent en utilisant tous les outils à leur disposition.
Fantastique. Ça fait plaisir d’entendre cette statistique. Les femmes s’intéressent davantage aux marchés boursiers et s’approprient leurs finances. Justement, parlons-en. Comme vous le disiez en préparant l’émission avec mon producteur, il est très important de réfléchir à son portefeuille et à son âge en tenant compte de ses besoins et de l’horizon de placement. Quand faudra-t-il puiser dans cet argent? À quoi doit-il servir? Pourriez-vous nous en dire un peu plus?
Avec plaisir. Les décisions de placement ne sont pas binaires. Je travaille toujours avec les clients pour qu’ils se détachent un peu des taux de rendement de référence, de ce qui se passe sur le marché. J’évite tout le jargon qu’on emploie dans le secteur. Je leur demande ce que cet argent doit leur apporter. À quoi vont servir ces fonds?
Avez-vous besoin de rentrées d’argent? Est-ce que vous voulez compléter votre revenu parce que votre rente est relativement faible? S’agit-il de planifier votre succession? Est-ce que vous voulez surtout laisser un héritage ou est-ce que vous préférez plutôt aider vos enfants de votre vivant pour les voir acheter leur première maison, payer les études de leurs enfants, les études des petits-enfants?
L’argent joue un rôle dans votre vie, et ce rôle va bien au-delà d’un taux de rendement. On veut bâtir un portefeuille qui vous aide à atteindre ces types d’objectifs.
Je suis sûre que beaucoup de gens ne se posent pas ce genre de questions de prime abord. J’imagine que vous les étonnez en leur demandant ce qu’ils tentent de faire.
Je demande souvent à quoi doit servir cet argent.
D’accord.
C’est aussi simple que ça. 84 % des femmes considèrent les placements comme un outil qui leur permet de faire des choix dans la vie. À mon avis, c’est un excellent état d’esprit. Et je crois que beaucoup d’hommes voient aussi les choses de cette façon.
C’est le genre de conversations qu’on doit avoir, en s’arrimant aux plans financiers. Dites-moi ce que cet argent doit vous apporter de votre vivant et après votre décès.
Si vous le permettez, j’aimerais passer du côté des placements proprement dits. Bien sûr, tout dépend des gens et de quand ils auront besoin des fonds, de l’horizon de placement. Mais à votre avis, l’approche 60/40 est-elle encore d’actualité ou morte et enterrée?
Comme on l’a vu, les adeptes de l’approche 60/40 ont beaucoup souffert en 2022.
Oui.
Je ne crois pas aux approches universelles. Je crois que le secteur en est aussi venu à cette conclusion. Pour moi, tout part de la construction d’un portefeuille individuel. Je n’adhère pas aux règles générales pour répartir les actifs.
On peut les prendre comme des lignes directrices, mais quand il s’agit d’assembler les rouages d’un portefeuille individuel, c’est vraiment du sur-mesure.
Quand vous bâtissez un portefeuille, c’est la personnalisation qui prime. Vous devez étudier les besoins des clients. Deuxièmement – si tant est qu’il s’agit du deuxième point – les taux d’intérêt. On se trouve dans un contexte de taux d’intérêt très particulier par rapport aux 10 dernières années. Comment envisager ce contexte et en tirer parti?
On est dans une période très intéressante. Quand j’ai commencé à travailler dans le secteur, on achetait des coupons détachés et des obligations d’épargne du Canada. Les titres à revenu fixe représentaient de formidables outils. Mais avec la baisse des taux d’intérêt, ces titres ne permettent plus de produire de bons taux de rendement. Dans ce contexte de taux d’intérêt, on entend bien sûr parler des difficultés liées aux prêts hypothécaires, surtout ceux à taux variable.
Par contre, si vous avez des capitaux à investir, certaines catégories d’actifs très prudentes offrent d’excellents rendements. Vous pouvez dépasser 5 % avec un portefeuille d’obligations, ce qui contribue significativement aux résultats d’un portefeuille équilibré. On peut donc tirer parti de ce contexte. On peut détenir un portefeuille d’obligations individuel.
L’achat d’obligations individuelles permet de réaliser des économies d’impôt. On peut réaliser des gains en capital. Il y a donc différentes façons d’aborder les titres à revenu fixe, mais en ce moment, on pense qu’il faut surpondérer les titres à revenu fixe.
Quand le contexte changera - Je rappelle qu’il y a six mois, le marché pensait que les taux auraient déjà baissé. Ça ne s’est pas produit. Mais quand les taux baisseront, s’ils baissent, où se situeront les opportunités?
On ne doit pas perdre de vue que les marchés, y compris ceux des titres à revenu fixe et ceux sensibles aux taux d’intérêt, se fondent sur des prévisions. C’est donc maintenant qu’il faut prendre des décisions. On sait bien qu’un jour ou l’autre, même si on ne peut pas donner le mois précis, le cycle finira par se terminer.
Je privilégierais donc les secteurs qui ont été frappés de plein fouet par la hausse des taux d’intérêt. Quand les taux baisseront, le marché des fiducies de placement immobilier, les actions des services publics et les actions des services financiers seront encore fortement sous pression. Vous ne cherchez pas à obtenir des prix plus élevés, et vous pouvez obtenir un rendement en dividende entre 4 % et 6,5 %. C’est un taux de rendement vraiment phénoménal. Quand les taux commenceront à baisser, ces titres devraient en bénéficier. [MUSIQUE]