
David Sykes, chef, Actions cotées, Gestion de Placements TD, explique à Kim Parlee pourquoi la pandémie de COVID-19 demeure un facteur clé de l’incertitude et de la volatilité qui règnent sur les marchés boursiers, et pourquoi un autre indicateur clé donne tout de même une raison d’être optimiste.
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Dave, c’est toujours un plaisir de vous recevoir. Ces dernières semaines ont été marquées par une incroyable volatilité, et ce n’est pas peu dire après l’année que l’on vient de vivre.
Si j’ai bien compris, vous pensez que l’attitude plus ferme de la Fed est vraiment un facteur déterminant de cette volatilité. Pourquoi?
Ok. Je suis vraiment spécialisé dans les marchés boursiers. Si on revient à la fin novembre et au mois de décembre, la Fed a clairement indiqué qu’elle allait entamer le processus de normalisation, comme je l’appelle. Elle a très clairement annoncé qu’elle voulait amorcer le retrait des mesures de relance, puis ensuite commencer à relever les taux. Concrètement, pour un investisseur en actions, ça veut dire que si le taux d’actualisation de vos flux de revenus futurs – je rappelle que fondamentalement, la valeur d’une action reflète les futurs flux de revenus actualisés au taux d’intérêt en vigueur. C’est comme ça qu’on calcule la valeur. Et les taux d’actualisation augmentent. N’oubliez pas qu’ils étaient incroyablement bas. En réalité, on avait des taux négatifs. À mesure que les taux augmentent peu à peu, votre valeur actuelle, votre valeur actualisée va être plus faible. C’est un principe fondamental du marché boursier : vous devez vous attendre à ce que les cours baissent un peu. Et certains secteurs ont souffert plus que d’autres. Mais je pense que cette volatilité a vraiment été déclenchée par le processus de normalisation que la Fed a entamé dans son annonce il y a quelques mois.
La Fed fait partie des facteurs. C’est intéressant, parce qu’on ne parle plus autant de l’impact de la COVID sur l’économie. Comme si on s’y était habitué. Mais je crois que selon vous, la COVID mène toujours la danse en ce qui concerne la croissance mondiale. Pourriez-vous m’expliquer ce point de vue?
Oui. J’espère que je ne suis pas le seul à le penser, mais c’est possible. Je crois vraiment qu’à chaque fois qu’on a douté de la capacité du virus à regagner du terrain, il nous a donné tort. Je ne suis donc pas persuadé que la pandémie soit entièrement derrière nous. J’espère qu’elle l’est. Mais j’ai l’impression que le marché lit les manchettes et se dit que comme Omicron semble moins dangereux, on va en voir le bout et on va revenir à la normale. Je ne suis pas certain qu’on puisse compter là-dessus. À mon avis, il y aura encore beaucoup de rebondissements. Et l’un des autres grands impacts d’Omicron, c’est son effet sur la croissance. C’est certain qu’il a eu un impact sur la fin du quatrième trimestre. Il va écorner celle du premier trimestre. Et maintenant, on risque de faire face à une hausse du taux d’actualisation conjuguée à un ralentissement de la croissance. C’est donc une période très intéressante pour le marché qui va devoir aboutir à un dénouement, et c’est une situation complètement inédite.
Comment évolue le sentiment du marché? Il va sans dire que l’humeur était très différente avant les Fêtes de fin d’année. On sent un vrai changement. Comment quantifiez-vous cela?
D’accord. On quantifie cela en surveillant la volatilité des actions au jour le jour. Comme vous l’avez dit, il y a eu des mouvements extrêmes à la hausse et à la baisse. On peut mesurer ces mouvements à l’aide de l’indice VIX ou d’autres indicateurs de volatilité. Ils sont très, très élevés. Mais dans un sens, je crois que c’est aussi une bonne nouvelle, parce qu’habituellement, quand le marché est en proie à un tel niveau de crainte, ça peut vouloir dire qu’une partie des investisseurs moins solides sont éliminés et que ceux à plus long terme vont rester sur le marché.
Je sais que vous gardez aussi à l’œil les écarts de taux des obligations à rendement élevé. Que voyez-vous de ce côté? Et avant de me répondre, pourriez-vous m’expliquer pourquoi c’est important et pourquoi vous les surveillez de si près.
D’accord. Kim, je crois que l’on essaie tous d’anticiper si l’économie va subir un atterrissage brutal. Si la Fed va pécher par excès de zèle. Si l’inflation va devenir un problème persistant ou si elle va tranquillement s’atténuer. Les taux vont augmenter mais pas excessivement, ce qui permettra de ralentir l’inflation. L’une des choses que je surveille toujours, même s’il n’y a jamais qu’un seul indicateur et qu’il faut en regarder plusieurs, ce sont les écarts de taux des obligations à rendement élevé. L’écart de rendement entre une obligation à rendement élevé et une obligation de société. Cet écart donne une idée du niveau de tension sur le marché obligataire. En ce moment, cet écart ne se creuse pas énormément. Il y a un écart modeste, de 20 à 30 points de base. Habituellement, quand on se dirige vers un atterrissage brutal, on constate vraiment une augmentation des écarts. On a au moins cet indicateur qui nous dit que pour l’instant, tout est sous contrôle.
Si j’ai bien compris, vous pensez que l’attitude plus ferme de la Fed est vraiment un facteur déterminant de cette volatilité. Pourquoi?
Ok. Je suis vraiment spécialisé dans les marchés boursiers. Si on revient à la fin novembre et au mois de décembre, la Fed a clairement indiqué qu’elle allait entamer le processus de normalisation, comme je l’appelle. Elle a très clairement annoncé qu’elle voulait amorcer le retrait des mesures de relance, puis ensuite commencer à relever les taux. Concrètement, pour un investisseur en actions, ça veut dire que si le taux d’actualisation de vos flux de revenus futurs – je rappelle que fondamentalement, la valeur d’une action reflète les futurs flux de revenus actualisés au taux d’intérêt en vigueur. C’est comme ça qu’on calcule la valeur. Et les taux d’actualisation augmentent. N’oubliez pas qu’ils étaient incroyablement bas. En réalité, on avait des taux négatifs. À mesure que les taux augmentent peu à peu, votre valeur actuelle, votre valeur actualisée va être plus faible. C’est un principe fondamental du marché boursier : vous devez vous attendre à ce que les cours baissent un peu. Et certains secteurs ont souffert plus que d’autres. Mais je pense que cette volatilité a vraiment été déclenchée par le processus de normalisation que la Fed a entamé dans son annonce il y a quelques mois.
La Fed fait partie des facteurs. C’est intéressant, parce qu’on ne parle plus autant de l’impact de la COVID sur l’économie. Comme si on s’y était habitué. Mais je crois que selon vous, la COVID mène toujours la danse en ce qui concerne la croissance mondiale. Pourriez-vous m’expliquer ce point de vue?
Oui. J’espère que je ne suis pas le seul à le penser, mais c’est possible. Je crois vraiment qu’à chaque fois qu’on a douté de la capacité du virus à regagner du terrain, il nous a donné tort. Je ne suis donc pas persuadé que la pandémie soit entièrement derrière nous. J’espère qu’elle l’est. Mais j’ai l’impression que le marché lit les manchettes et se dit que comme Omicron semble moins dangereux, on va en voir le bout et on va revenir à la normale. Je ne suis pas certain qu’on puisse compter là-dessus. À mon avis, il y aura encore beaucoup de rebondissements. Et l’un des autres grands impacts d’Omicron, c’est son effet sur la croissance. C’est certain qu’il a eu un impact sur la fin du quatrième trimestre. Il va écorner celle du premier trimestre. Et maintenant, on risque de faire face à une hausse du taux d’actualisation conjuguée à un ralentissement de la croissance. C’est donc une période très intéressante pour le marché qui va devoir aboutir à un dénouement, et c’est une situation complètement inédite.
Comment évolue le sentiment du marché? Il va sans dire que l’humeur était très différente avant les Fêtes de fin d’année. On sent un vrai changement. Comment quantifiez-vous cela?
D’accord. On quantifie cela en surveillant la volatilité des actions au jour le jour. Comme vous l’avez dit, il y a eu des mouvements extrêmes à la hausse et à la baisse. On peut mesurer ces mouvements à l’aide de l’indice VIX ou d’autres indicateurs de volatilité. Ils sont très, très élevés. Mais dans un sens, je crois que c’est aussi une bonne nouvelle, parce qu’habituellement, quand le marché est en proie à un tel niveau de crainte, ça peut vouloir dire qu’une partie des investisseurs moins solides sont éliminés et que ceux à plus long terme vont rester sur le marché.
Je sais que vous gardez aussi à l’œil les écarts de taux des obligations à rendement élevé. Que voyez-vous de ce côté? Et avant de me répondre, pourriez-vous m’expliquer pourquoi c’est important et pourquoi vous les surveillez de si près.
D’accord. Kim, je crois que l’on essaie tous d’anticiper si l’économie va subir un atterrissage brutal. Si la Fed va pécher par excès de zèle. Si l’inflation va devenir un problème persistant ou si elle va tranquillement s’atténuer. Les taux vont augmenter mais pas excessivement, ce qui permettra de ralentir l’inflation. L’une des choses que je surveille toujours, même s’il n’y a jamais qu’un seul indicateur et qu’il faut en regarder plusieurs, ce sont les écarts de taux des obligations à rendement élevé. L’écart de rendement entre une obligation à rendement élevé et une obligation de société. Cet écart donne une idée du niveau de tension sur le marché obligataire. En ce moment, cet écart ne se creuse pas énormément. Il y a un écart modeste, de 20 à 30 points de base. Habituellement, quand on se dirige vers un atterrissage brutal, on constate vraiment une augmentation des écarts. On a au moins cet indicateur qui nous dit que pour l’instant, tout est sous contrôle.