La Réserve fédérale américaine indique qu’elle prévoit toujours trois réductions de taux cette année, malgré les récentes données sur l’inflation plus élevée que prévu. Scott Colbourne, directeur général et chef, Titres à revenu fixe à gestion active à Gestion de Placements TD, examine les perspectives relatives aux taux et les répercussions sur le marché obligataire.
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Grosse semaine pour les banques centrales. La Fed américaine maintient qu'elle prévoit toujours trois réductions de taux d'intérêt cette année. Qu'est-ce que cela signifie pour les titres à revenu fixe? Nous allons entendre un spécialiste de chez Gestion de placements TD. Ravi de vous accueillir. Merci d'être des nôtres. Commençons par le principal, les banques centrales, la Fed qui ne modifie pas ses prévisions, mais qui... trois réductions donc cette année.
Oui, alors semaine importante, la Fed nous a donné, je dirais... l'impression qu'elle serait accommodante et que ce serait bien pour les titres à revenu fixe. Donc trois réductions de taux prévues cette année. Alors, les taux à 10 ans, 5 ans, depuis un certain temps... Il y a eu un rallye à la fin de l'année dernière. Ça a grimpé d'une cinquantaine de points de base, au Canada et aux États-Unis, une meilleure croissance, une inflation plus forte que prévu. Donc avant la réunion d'hier, les marchés s'attendaient peut-être à deux réductions de taux d'intérêt cette année et ils ont été étonnés, dans les marchés, donc. Je pense que le gouverneur Powell de la Fed a dit: Écoutez la trajectoire en matière d'inflation, nous sommes plutôt à l'aise, donc même si c'est un peu cahoteux comme route, mais... ou c'étaient des impressions mixtes. Donc ils ont augmenté ce qui est prévu pour 2025-2026, mais, au fond, les marchés se disent qu'à court terme, ce qu'on prévoit pour l'année en cours, c'est ce qu'on a indiqué. Le message qu'on retient, c'est que les banques centrales envisagent, vers le mois de juin, peut-être de réduire les taux d'intérêt une première fois. Peut-être juin, septembre, décembre, aussi bien pour la Banque du Canada que pour la Fed.
Donc prenons l'exemple des États-Unis. La Fed doit reconnaître que l'économie américaine est vigoureuse. L'inflation, ça prendra un peu plus de temps pour aller à la baisse comme on le souhaite. Donc est-ce qu'ils ont besoin de constater que le consommateur américain faiblit un peu avant de réduire les taux d'intérêt?
Oui, on a un peu l'impression qu'ils se concentrent sur le marché de la main-d'œuvre et ils examinent ça de très près, s'il y avait une détérioration de ce côté demain. Il y a un petit réajustement. Alors, on a vu ce qu'il en est pour les emplois aux États-Unis, quelques résultats qui sont venus. Donc je dirais grosso modo qu'après la Covid, il y a une certaine normalisation du marché de travail aux États-Unis. Ce n'est pas extrêmement préoccupant, mais c'est quand même plus faible. Et la Fed, bien sûr, suit ça de près, et se dit: On peut s'accommoder d'une meilleure croissance, mais nous prévoyons que cette tendance désinflationniste va continuer d'évoluer, donc ils examineront les données d'ici le mois de juin. Beaucoup de données à venir... et il y aura toutes sortes de renseignements sur l'indice des prix à la consommation notamment, mais ils ont dit dès le point de départ: Écoutez, c'est très incertain, mais grosso modo, nous avons plutôt confiance que ça passera vers 2% en dépit des cahots sur la route. Donc... il y a une question de timing qui va jouer, mais juin, sans doute, ce sera le moment.
Donc le message de la Fed, les marchés sont satisfaits de ces messages, et par ailleurs, d'autres banques de par le monde. Est-ce qu'il a des modifications?
Oui, je dirais que... il y a eu six marchés développés, dont les banques centrales... et certes dans les marchés en développement, qui se sont prononcés. Donc il y a eu un certain nombre de réductions du côté des marchés développés. Donc d'abord la Banque du Japon. Ils ont retiré leur politique de taux d'intérêt négatifs... ...et puis ils ont commencé un processus de normalisation. Cela dit, moi, j'aurais décrit ça comme quelque chose de... enfin un resserrement très... très modeste. Par ailleurs, ce matin, c'est la Banque centrale de la Suisse qui a réduit ses taux d'intérêt. Ils ont étonné les marchés. Alors je vous dirais que toutes les banques centrales, celle de l'Australie, de l'Angleterre, la Suisse... la Banque du Japon, la Fed, grosso modo, elles ont toutes dit... qu'elles étaient un peu plus optimistes. Donc en bout de piste, la trajectoire, ce sera de réduire les taux d'intérêt cette année. Quand on voit ce que les marchés ont déjà prévu, eh bien, à peu près tout le monde a prévu qu'il y aura une première réduction des taux d'intérêt en juin.
Très bien, donc qu'est-ce que ça signifie pour les titres à revenu fixe? J'ai pris du recul, je me suis dit: Il y a eu ce grand réajustement de 40-50 points de base, maintenant ça a baissé quelque peu, et oui, il y a bel et bien eu une réaction positive, mais écoutez, ça va signifier que le scénario le plus probable, quand on voit les cycles antérieurs et qu'on compare, donc pour venir à la première réduction de taux d'intérêt, c'est un bon moment pour être dans les titres à revenu fixe. Donc la période actuelle, c'est plutôt un réajustement, plutôt que le début d'un cycle de réductions de taux d'intérêt très prononcées, mais d'ici trois mois, j'ai confiance que... ...enfin, on peut pas miser contre la Fed, ils disent que c'est juin, bon voilà... mais on verra les données au fur et à mesure. Après-coup, nous verrons bien, après la première réduction de taux d'intérêt.
Bon, la question pour les investisseurs, c'est quelles sont les catégories d'actifs? Il y a des attentes, est-ce que les marchés ont déjà prévu ça, du point de vue des prix des cours, ou il y a encore place pour que cela continue d'évoluer?
Peut-être qu'on est allé un peu trop loin l'an dernier, six réductions de taux d'intérêt, maintenant on revient à trois. Il y a la place pour dire: Écoutez, si les données le justifient, au moins trois réductions de taux, puis l'année suivante, on verra bien. Donc peut-être que les taux d'intérêt à plus long terme vont baisser aussi, à ce moment-là, et ce sera intéressant pour les investisseurs de titres à court terme.
Il y a toujours des risques, on ne sait jamais ce qui nous attend au coin de la rue. Si les banques centrales pour une quelconque raison... Prenons la Fed. Qu'est-ce qu'il faudrait qu'il se produise pour que la Fed dise: Écoutez, c'était pas le bon moment de réduire autant que ça les taux d'intérêt en 2024.
Écoutez, ça dépend des données, si des données nous indiquaient autre chose. Mais si on s'éloigne des États-Unis, les données nous montrent que l'inflation ralentit au Canada, l'IPC jeudi a attiré l'attention des marchés, c'était plus faible que prévu. La Banque d'Angleterre aujourd'hui a pris une décision. Après avoir attendu donc... Quand on prend un peu de recul, encore une fois, au-delà de ce moteur exceptionnel que sont les États-Unis, la tendance quand même, c'est de penser qu'il y aura des réajustements modestes à la baisse et moins d'inflation. Il faudrait que ce soit une vraie surprise du côté des États-Unis pour qu'il n'y ait pas de baisse des taux d'intérêt, mais somme toute, à l'heure actuelle la trajectoire y est, et tenez compte du fait que la Fed se concentre non pas sur l'IPC, mais sur l'IPDF, et ça, c'est quand même moins solide que pour l'IPC.
Oui, alors semaine importante, la Fed nous a donné, je dirais... l'impression qu'elle serait accommodante et que ce serait bien pour les titres à revenu fixe. Donc trois réductions de taux prévues cette année. Alors, les taux à 10 ans, 5 ans, depuis un certain temps... Il y a eu un rallye à la fin de l'année dernière. Ça a grimpé d'une cinquantaine de points de base, au Canada et aux États-Unis, une meilleure croissance, une inflation plus forte que prévu. Donc avant la réunion d'hier, les marchés s'attendaient peut-être à deux réductions de taux d'intérêt cette année et ils ont été étonnés, dans les marchés, donc. Je pense que le gouverneur Powell de la Fed a dit: Écoutez la trajectoire en matière d'inflation, nous sommes plutôt à l'aise, donc même si c'est un peu cahoteux comme route, mais... ou c'étaient des impressions mixtes. Donc ils ont augmenté ce qui est prévu pour 2025-2026, mais, au fond, les marchés se disent qu'à court terme, ce qu'on prévoit pour l'année en cours, c'est ce qu'on a indiqué. Le message qu'on retient, c'est que les banques centrales envisagent, vers le mois de juin, peut-être de réduire les taux d'intérêt une première fois. Peut-être juin, septembre, décembre, aussi bien pour la Banque du Canada que pour la Fed.
Donc prenons l'exemple des États-Unis. La Fed doit reconnaître que l'économie américaine est vigoureuse. L'inflation, ça prendra un peu plus de temps pour aller à la baisse comme on le souhaite. Donc est-ce qu'ils ont besoin de constater que le consommateur américain faiblit un peu avant de réduire les taux d'intérêt?
Oui, on a un peu l'impression qu'ils se concentrent sur le marché de la main-d'œuvre et ils examinent ça de très près, s'il y avait une détérioration de ce côté demain. Il y a un petit réajustement. Alors, on a vu ce qu'il en est pour les emplois aux États-Unis, quelques résultats qui sont venus. Donc je dirais grosso modo qu'après la Covid, il y a une certaine normalisation du marché de travail aux États-Unis. Ce n'est pas extrêmement préoccupant, mais c'est quand même plus faible. Et la Fed, bien sûr, suit ça de près, et se dit: On peut s'accommoder d'une meilleure croissance, mais nous prévoyons que cette tendance désinflationniste va continuer d'évoluer, donc ils examineront les données d'ici le mois de juin. Beaucoup de données à venir... et il y aura toutes sortes de renseignements sur l'indice des prix à la consommation notamment, mais ils ont dit dès le point de départ: Écoutez, c'est très incertain, mais grosso modo, nous avons plutôt confiance que ça passera vers 2% en dépit des cahots sur la route. Donc... il y a une question de timing qui va jouer, mais juin, sans doute, ce sera le moment.
Donc le message de la Fed, les marchés sont satisfaits de ces messages, et par ailleurs, d'autres banques de par le monde. Est-ce qu'il a des modifications?
Oui, je dirais que... il y a eu six marchés développés, dont les banques centrales... et certes dans les marchés en développement, qui se sont prononcés. Donc il y a eu un certain nombre de réductions du côté des marchés développés. Donc d'abord la Banque du Japon. Ils ont retiré leur politique de taux d'intérêt négatifs... ...et puis ils ont commencé un processus de normalisation. Cela dit, moi, j'aurais décrit ça comme quelque chose de... enfin un resserrement très... très modeste. Par ailleurs, ce matin, c'est la Banque centrale de la Suisse qui a réduit ses taux d'intérêt. Ils ont étonné les marchés. Alors je vous dirais que toutes les banques centrales, celle de l'Australie, de l'Angleterre, la Suisse... la Banque du Japon, la Fed, grosso modo, elles ont toutes dit... qu'elles étaient un peu plus optimistes. Donc en bout de piste, la trajectoire, ce sera de réduire les taux d'intérêt cette année. Quand on voit ce que les marchés ont déjà prévu, eh bien, à peu près tout le monde a prévu qu'il y aura une première réduction des taux d'intérêt en juin.
Très bien, donc qu'est-ce que ça signifie pour les titres à revenu fixe? J'ai pris du recul, je me suis dit: Il y a eu ce grand réajustement de 40-50 points de base, maintenant ça a baissé quelque peu, et oui, il y a bel et bien eu une réaction positive, mais écoutez, ça va signifier que le scénario le plus probable, quand on voit les cycles antérieurs et qu'on compare, donc pour venir à la première réduction de taux d'intérêt, c'est un bon moment pour être dans les titres à revenu fixe. Donc la période actuelle, c'est plutôt un réajustement, plutôt que le début d'un cycle de réductions de taux d'intérêt très prononcées, mais d'ici trois mois, j'ai confiance que... ...enfin, on peut pas miser contre la Fed, ils disent que c'est juin, bon voilà... mais on verra les données au fur et à mesure. Après-coup, nous verrons bien, après la première réduction de taux d'intérêt.
Bon, la question pour les investisseurs, c'est quelles sont les catégories d'actifs? Il y a des attentes, est-ce que les marchés ont déjà prévu ça, du point de vue des prix des cours, ou il y a encore place pour que cela continue d'évoluer?
Peut-être qu'on est allé un peu trop loin l'an dernier, six réductions de taux d'intérêt, maintenant on revient à trois. Il y a la place pour dire: Écoutez, si les données le justifient, au moins trois réductions de taux, puis l'année suivante, on verra bien. Donc peut-être que les taux d'intérêt à plus long terme vont baisser aussi, à ce moment-là, et ce sera intéressant pour les investisseurs de titres à court terme.
Il y a toujours des risques, on ne sait jamais ce qui nous attend au coin de la rue. Si les banques centrales pour une quelconque raison... Prenons la Fed. Qu'est-ce qu'il faudrait qu'il se produise pour que la Fed dise: Écoutez, c'était pas le bon moment de réduire autant que ça les taux d'intérêt en 2024.
Écoutez, ça dépend des données, si des données nous indiquaient autre chose. Mais si on s'éloigne des États-Unis, les données nous montrent que l'inflation ralentit au Canada, l'IPC jeudi a attiré l'attention des marchés, c'était plus faible que prévu. La Banque d'Angleterre aujourd'hui a pris une décision. Après avoir attendu donc... Quand on prend un peu de recul, encore une fois, au-delà de ce moteur exceptionnel que sont les États-Unis, la tendance quand même, c'est de penser qu'il y aura des réajustements modestes à la baisse et moins d'inflation. Il faudrait que ce soit une vraie surprise du côté des États-Unis pour qu'il n'y ait pas de baisse des taux d'intérêt, mais somme toute, à l'heure actuelle la trajectoire y est, et tenez compte du fait que la Fed se concentre non pas sur l'IPC, mais sur l'IPDF, et ça, c'est quand même moins solide que pour l'IPC.