
Brad Simpson, stratège en chef, Gestion de patrimoine TD, discute avec Greg Bonnell de la dernière décision de la Réserve fédérale américaine concernant les taux d’intérêt, de l’état de l’économie et des répercussions sur les marchés.
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Aux États-Unis, la réserve fédérale a indiqué qu'elle pourrait maintenir les taux élevés plus longtemps. Comment devrions-nous nous positionner dans cet environnement? Brad Simpson, stratège en chef de Gestion de Patrimoine TD, se joint à nous pour en discuter. Merci d'être ici. C'est formidable. Je suis heureux de vous accueillir. Pouvez-vous nous parler un peu du fait que la Fed semble ne pas vouloir baisser les taux et le marché est un peu nerveux.
Eh bien, imaginez-vous ce qui s'est passé il y a une vingtaine d'années avec la Fed. Vous pensez, il y a 10 ans, il y a 20 ans, on aurait pu dire: la réserve fédérale, qu'est-ce qu'elle fait? Est-ce qu'il y a des nouvelles de sa part? Il y a une chose dont nous discutons maintenant. Qu'est-ce que la réserve fédérale va faire? Tout le reste est peu important, ce qui est assez remarquable. Il y a 10 ans, on n'en parlait pas, il y a 20 ans, on n'en parlait pas, mais ce qui s'est passé depuis 24 heures, voyons cela et essayons de mettre cela dans ce contexte plus vaste. Chaque trimestre, nous publions donc dans Investment Quarterly un thème qui pourra cadrer notre réflexion pendant disons les trois mois à venir. En juillet, ce qu'on a dit, c'est qu'avec toute cette politique monétaire et le changement générationnel en politique fiscale, qui a créé cette distorsion massive, vraiment, c'est comme une guitare électrique quand les cordes brisent. Quel est ce son, cette distorsion? On essaie de trouver quelque chose dans ce son, finalement. Il y a des personnes qui ont discuté de cela hier. Il y a les gens qui aiment les chiffres, les gens qui sont axés sur les données seulement et qui étudient cela et qui voient les attentes et qui se disent: bon, la Fed a dit qu'il ne va pas y avoir d'augmentation. Pour le moment, cinq et demi pour cent, c'est ça et on verra plus tard. Ces gens-là qui sont axés sur les données se disent: bon, qu'est-ce que ça va vouloir dire plus tard? Ces gens, depuis 18 mois, ont constamment été dans le tort quant au rythme de l'économie et ce qui se passe. La raison pour ça, c'est que c'est très difficile à prévoir. Il y a aussi des gens comme Jerome Powell, c'est un avocat, les gens comme lui étudient absolument tous les détails, et si l'on prend du recul, on pourrait dire: peut-être que moi, je vais prendre la voie du milieu. J'étudie les données et je regarde les détails. Alors, qu'est-ce que la Fed a fait? Elle n'a pas haussé les taux, elle a dit on demeure où on est, et la réalité, c'est que nous ne savons pas il était très clair là-dessus, c'est une économie et il y a beaucoup de distorsion. Dans cette économie, beaucoup de nos mesures manquent de précision en ce moment et on va donc continuer là où on en est. Sur le marché où nous sommes aujourd'hui, il y a des mécanismes d'intégration des prix sur le marché qui sont très heureux et très enthousiastes ou alors c'est l'opposé. Donc c'est morne. Mais bon, dans la partie optimiste du marché, on a dit: il va y avoir quatre coupures de taux dès 2024. Les économistes un peu plus pessimistes vont dire: peut-être que c'est trop optimiste de dire cela. Vous aurez peut-être deux baisse de taux. Parce que le consensus des économistes, c'était trois. La Fed a dit, au bout du compte, probablement deux baisses de taux et elle est partie. La réunion s'est terminée. Alors on s'est dit: qu'est-ce qui a vraiment été dit, vraiment? Si on lit vraiment et qu'on résume le tout, on voit que le chômage, on en parle constamment, le chômage, cette question d'emploi et de chômage s'améliore. La case a été cochée. Lorsqu'on regarde l'inflation, rappelez-vous, il y a un an, 8, 10 %. Aujourd'hui, disons 3, année sur année, l'inflation donc globale, c'est ce qu'il a dit, l'inflation globale, on se sent pas mal bien à cet égard, et lorsqu'on regarde cela, on pourrait dire: on va avoir un atterrissage parfait. Moi je ne le crois pas nécessairement mais c'est ce que les gens veulent entendre. Vous dites bon, l'emploi est sous contrôle, donc l'indice des prix à la consommation, ça va. Ces deux éléments semblent être sous contrôle. On pourrait dire à ce moment-là: est-ce que le marché répond à cela? Oui. On arrive à ce qu'on veut, on arrive là où on voulait en venir. Si c'est vrai et si l'objectif est atteint, cet objectif, c'est de créer un nouveau cycle économique, et si c'est le cas, on ne veut pas enclencher tout ce qui était en fin de cycle. Entre il y a deux jours et deux mois, donc, d'ici, c'est la distorsion que l'on voit aujourd'hui, mais l'opération de fin de cycle qui représente la seule chose que l'on souhaite acheter, c'est la technologie, non. Les gens vont faire des changements, des opérations et on voit des ventes et des achats.
Parlons de ce scénario d'atterrissage en douceur, d'atterrissage parfait. Est-ce que tout doit bien aller pour cela? Souvent les choses ne vont pas, dans la vie, tout bien, tout ensemble.
Commençons par dire qu'il y a toujours deux côtés de la médaille dans un marché. D'un côté, il y a le côté vente de la médaille qui recherche toujours la meilleure façon de voir les choses. Lorsqu'on est du côté plus équilibré du marché, ce que moi je fais et mon équipe, c'est de voir la chose du point de vue du client. On prend cette perspective-là. Comment va-t-on répartir votre capital, comment on va recommander cette répartition? On est plus enclin à dire: il y a des choses qui pourraient mal se passer chemin faisant, et évidemment, l'objectif est de ne pas être trop négatif chemin faisant, mais la première chose que je dirais, c'est que ce n'est pas une question de: on va avoir un atterrissage en douceur. Nous croyons qu'il y a une probabilité de 55 % qu'il y aura un atterrissage en douceur. C'est beaucoup mieux que ce qu'on prévoyait auparavant. Mais il y a l'autre côté de la médaille où on dit 45 % ou 40 % des chances. Comment donc pouvoir en arriver à une définition de ce que ça pourrait vouloir dire avant tout? Et donc, si on étudie ce qu'on étudie maintenant, les emplois, le chômage, l'emploi, lorsqu'on parle d'un atterrissage en douceur, c'est de cela qu'on parle. en ce moment, il y a des règlements salariaux un peu partout dans la société et lorsqu'on étudie cela, on voit la relation ici entre les emplois, les postes à combler et le chômage. Si les postes à combler semblent être à la baisse, on peut voir qu'il y aura une progression selon laquelle on verra que le chômage va changer, sera à la hausse. C'est ici, donc, la courbe Beveridge. Cette courbe Beveridge, c'est une courbe que les banques centrales et les économistes utilisent depuis les années 50. C'est une des courbes phares pour étudier l'emploi et le chômage et l'économie, parce qu'il ne faut jamais oublier que l'origine des banques centrales depuis le tout début, l'élément le plus important, c'était l'emploi. Veiller à ce que les populations soient à l'emploi, mais qu'il y ait aussi une marge afin que les choses ne soient pas trop serrées, que le milieu de l'emploi ne soit pas trop serré. Cette courbe montre bien qu'il y a une relation assez serrée depuis 70 ans. Les petits points verts montrent cela. La courbe rouge, c'est depuis le début de la COVID. C'est absolument la distorsion, la véritable forme de ce qu'on voit depuis la COVID, depuis la fin de la COVID. L'utilisation donc de cette courbe Beveridge entre les emplois et les postes à combler était tellement désaxée que c'est là où l'économie a passé. Ce qu'on voit, dans cet atterrissage, c'est que cette machine, si vous voulez, cet appareil, de la courbe et de l'économie, quand reviendra-t-elle à cette ligne noire avec les petits points et l'atterrissage? Ce que Powell a dit hier, alors que cet avion revient près de la piste d'atterrissage, en ce moment, nous faisons absolument tout ce que nous pouvons avec les outils, la technologie, les données dont nous disposons, mais lorsqu'on arrive près de l'aéroport et de l'atterrissage, ce qu'on va faire, c'est qu'on va devoir faire atterrir l'avion visuellement. On ne pourra plus dépendre de l'équipement automatique. Il va falloir que nous étudiions l'économie en ce moment, parce que les données vont commencer à s'accumuler et converger, et à ce moment-là, on saura s'il y a un atterrissage en douceur ou non. Ce que je dis encore et encore, c'est que c'est là où on étudie, on examine la santé des consommateurs, le logement, parce que ça fait partie de la santé des consommateurs. On sait que le logement est en train de se détériorer, que l'économie ralentit, mais ce qui nous permet de viser une meilleure santé, c'est les emplois. La continuité des emplois. Nous y mettons un scénario à 55 % que lorsqu'on arrivera près de la piste d'atterrissage, il y aura cependant, comme nous sommes en affaires pour s'occuper de l'argent de nos investisseurs, nous considérons ce 45 %, où les choses pourraient aussi ne pas se terminer en douceur, où l'avion s'effondre. À ce moment-là, il faut pouvoir prévoir un atterrissage vraiment difficile.
Aux États-Unis, la réserve fédérale a indiqué qu'elle pourrait maintenir les taux élevés plus longtemps. Comment devrions-nous nous positionner dans cet environnement? Brad Simpson, stratège en chef de Gestion de Patrimoine TD, se joint à nous pour en discuter. Merci d'être ici. C'est formidable. Je suis heureux de vous accueillir. Pouvez-vous nous parler un peu du fait que la Fed semble ne pas vouloir baisser les taux et le marché est un peu nerveux.
Eh bien, imaginez-vous ce qui s'est passé il y a une vingtaine d'années avec la Fed. Vous pensez, il y a 10 ans, il y a 20 ans, on aurait pu dire: la réserve fédérale, qu'est-ce qu'elle fait? Est-ce qu'il y a des nouvelles de sa part? Il y a une chose dont nous discutons maintenant. Qu'est-ce que la réserve fédérale va faire? Tout le reste est peu important, ce qui est assez remarquable. Il y a 10 ans, on n'en parlait pas, il y a 20 ans, on n'en parlait pas, mais ce qui s'est passé depuis 24 heures, voyons cela et essayons de mettre cela dans ce contexte plus vaste. Chaque trimestre, nous publions donc dans Investment Quarterly un thème qui pourra cadrer notre réflexion pendant disons les trois mois à venir. En juillet, ce qu'on a dit, c'est qu'avec toute cette politique monétaire et le changement générationnel en politique fiscale, qui a créé cette distorsion massive, vraiment, c'est comme une guitare électrique quand les cordes brisent. Quel est ce son, cette distorsion? On essaie de trouver quelque chose dans ce son, finalement. Il y a des personnes qui ont discuté de cela hier. Il y a les gens qui aiment les chiffres, les gens qui sont axés sur les données seulement et qui étudient cela et qui voient les attentes et qui se disent: bon, la Fed a dit qu'il ne va pas y avoir d'augmentation. Pour le moment, cinq et demi pour cent, c'est ça et on verra plus tard. Ces gens-là qui sont axés sur les données se disent: bon, qu'est-ce que ça va vouloir dire plus tard? Ces gens, depuis 18 mois, ont constamment été dans le tort quant au rythme de l'économie et ce qui se passe. La raison pour ça, c'est que c'est très difficile à prévoir. Il y a aussi des gens comme Jerome Powell, c'est un avocat, les gens comme lui étudient absolument tous les détails, et si l'on prend du recul, on pourrait dire: peut-être que moi, je vais prendre la voie du milieu. J'étudie les données et je regarde les détails. Alors, qu'est-ce que la Fed a fait? Elle n'a pas haussé les taux, elle a dit on demeure où on est, et la réalité, c'est que nous ne savons pas il était très clair là-dessus, c'est une économie et il y a beaucoup de distorsion. Dans cette économie, beaucoup de nos mesures manquent de précision en ce moment et on va donc continuer là où on en est. Sur le marché où nous sommes aujourd'hui, il y a des mécanismes d'intégration des prix sur le marché qui sont très heureux et très enthousiastes ou alors c'est l'opposé. Donc c'est morne. Mais bon, dans la partie optimiste du marché, on a dit: il va y avoir quatre coupures de taux dès 2024. Les économistes un peu plus pessimistes vont dire: peut-être que c'est trop optimiste de dire cela. Vous aurez peut-être deux baisse de taux. Parce que le consensus des économistes, c'était trois. La Fed a dit, au bout du compte, probablement deux baisses de taux et elle est partie. La réunion s'est terminée. Alors on s'est dit: qu'est-ce qui a vraiment été dit, vraiment? Si on lit vraiment et qu'on résume le tout, on voit que le chômage, on en parle constamment, le chômage, cette question d'emploi et de chômage s'améliore. La case a été cochée. Lorsqu'on regarde l'inflation, rappelez-vous, il y a un an, 8, 10 %. Aujourd'hui, disons 3, année sur année, l'inflation donc globale, c'est ce qu'il a dit, l'inflation globale, on se sent pas mal bien à cet égard, et lorsqu'on regarde cela, on pourrait dire: on va avoir un atterrissage parfait. Moi je ne le crois pas nécessairement mais c'est ce que les gens veulent entendre. Vous dites bon, l'emploi est sous contrôle, donc l'indice des prix à la consommation, ça va. Ces deux éléments semblent être sous contrôle. On pourrait dire à ce moment-là: est-ce que le marché répond à cela? Oui. On arrive à ce qu'on veut, on arrive là où on voulait en venir. Si c'est vrai et si l'objectif est atteint, cet objectif, c'est de créer un nouveau cycle économique, et si c'est le cas, on ne veut pas enclencher tout ce qui était en fin de cycle. Entre il y a deux jours et deux mois, donc, d'ici, c'est la distorsion que l'on voit aujourd'hui, mais l'opération de fin de cycle qui représente la seule chose que l'on souhaite acheter, c'est la technologie, non. Les gens vont faire des changements, des opérations et on voit des ventes et des achats.
Parlons de ce scénario d'atterrissage en douceur, d'atterrissage parfait. Est-ce que tout doit bien aller pour cela? Souvent les choses ne vont pas, dans la vie, tout bien, tout ensemble.
Commençons par dire qu'il y a toujours deux côtés de la médaille dans un marché. D'un côté, il y a le côté vente de la médaille qui recherche toujours la meilleure façon de voir les choses. Lorsqu'on est du côté plus équilibré du marché, ce que moi je fais et mon équipe, c'est de voir la chose du point de vue du client. On prend cette perspective-là. Comment va-t-on répartir votre capital, comment on va recommander cette répartition? On est plus enclin à dire: il y a des choses qui pourraient mal se passer chemin faisant, et évidemment, l'objectif est de ne pas être trop négatif chemin faisant, mais la première chose que je dirais, c'est que ce n'est pas une question de: on va avoir un atterrissage en douceur. Nous croyons qu'il y a une probabilité de 55 % qu'il y aura un atterrissage en douceur. C'est beaucoup mieux que ce qu'on prévoyait auparavant. Mais il y a l'autre côté de la médaille où on dit 45 % ou 40 % des chances. Comment donc pouvoir en arriver à une définition de ce que ça pourrait vouloir dire avant tout? Et donc, si on étudie ce qu'on étudie maintenant, les emplois, le chômage, l'emploi, lorsqu'on parle d'un atterrissage en douceur, c'est de cela qu'on parle. en ce moment, il y a des règlements salariaux un peu partout dans la société et lorsqu'on étudie cela, on voit la relation ici entre les emplois, les postes à combler et le chômage. Si les postes à combler semblent être à la baisse, on peut voir qu'il y aura une progression selon laquelle on verra que le chômage va changer, sera à la hausse. C'est ici, donc, la courbe Beveridge. Cette courbe Beveridge, c'est une courbe que les banques centrales et les économistes utilisent depuis les années 50. C'est une des courbes phares pour étudier l'emploi et le chômage et l'économie, parce qu'il ne faut jamais oublier que l'origine des banques centrales depuis le tout début, l'élément le plus important, c'était l'emploi. Veiller à ce que les populations soient à l'emploi, mais qu'il y ait aussi une marge afin que les choses ne soient pas trop serrées, que le milieu de l'emploi ne soit pas trop serré. Cette courbe montre bien qu'il y a une relation assez serrée depuis 70 ans. Les petits points verts montrent cela. La courbe rouge, c'est depuis le début de la COVID. C'est absolument la distorsion, la véritable forme de ce qu'on voit depuis la COVID, depuis la fin de la COVID. L'utilisation donc de cette courbe Beveridge entre les emplois et les postes à combler était tellement désaxée que c'est là où l'économie a passé. Ce qu'on voit, dans cet atterrissage, c'est que cette machine, si vous voulez, cet appareil, de la courbe et de l'économie, quand reviendra-t-elle à cette ligne noire avec les petits points et l'atterrissage? Ce que Powell a dit hier, alors que cet avion revient près de la piste d'atterrissage, en ce moment, nous faisons absolument tout ce que nous pouvons avec les outils, la technologie, les données dont nous disposons, mais lorsqu'on arrive près de l'aéroport et de l'atterrissage, ce qu'on va faire, c'est qu'on va devoir faire atterrir l'avion visuellement. On ne pourra plus dépendre de l'équipement automatique. Il va falloir que nous étudiions l'économie en ce moment, parce que les données vont commencer à s'accumuler et converger, et à ce moment-là, on saura s'il y a un atterrissage en douceur ou non. Ce que je dis encore et encore, c'est que c'est là où on étudie, on examine la santé des consommateurs, le logement, parce que ça fait partie de la santé des consommateurs. On sait que le logement est en train de se détériorer, que l'économie ralentit, mais ce qui nous permet de viser une meilleure santé, c'est les emplois. La continuité des emplois. Nous y mettons un scénario à 55 % que lorsqu'on arrivera près de la piste d'atterrissage, il y aura cependant, comme nous sommes en affaires pour s'occuper de l'argent de nos investisseurs, nous considérons ce 45 %, où les choses pourraient aussi ne pas se terminer en douceur, où l'avion s'effondre. À ce moment-là, il faut pouvoir prévoir un atterrissage vraiment difficile.