L’intérêt pour les placements durables n’a jamais été aussi élevé. Les mesures prises par les gouvernements pour les changements climatiques créent des occasions intéressantes pour les investisseurs. Kim Parlee discute avec Damian Fernandes, gestionnaire de portefeuille, Gestion de Placements TD, des tendances émergentes dans le secteur des placements ESG.
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Pas besoin de regarder bien loin pour constater la croissance des placements durables, qu’on parle du sommet de la COP26 ou du dernier budget consacré aux infrastructures ou à la loi en la matière aux États-Unis. Des milliards de dollars sont destinés à de nouvelles dépenses durables. Que font les gestionnaires de portefeuilles pour tenter de comprendre les potentiels de croissance à venir? Damian Fernandes est gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD. Il nous rejoint pour nous faire part de ses perspectives sur la question. Damian, c’est un plaisir de vous accueillir. On parle avec vous de placements durables depuis un moment déjà, mais dites-moi, où sont selon vous les véritables occasions de croissance du point de vue des placements?
Eh bien, Kim, dans votre introduction, vous en parliez, n’est-ce pas? La seule chose qui a été adoptée aux États-Unis par entente bipartite a été le projet de loi sur les infrastructures. La COP26 a fait prendre des engagements à long terme pour la réduction du carbone. Un grand changement est en train de se produire. Il existe beaucoup d’intérêt, même chez nos clients. On parle de solutions durables. Je vais vous donner quelques données pour vous faire comprendre leur importance. Depuis la fin de 2019, donc de 2020 à aujourd’hui, 40 sous par dollar ont été consacrés aux placements ESG. Les clients demandent à ce qu’on trouve ces solutions durables et les décideurs politiques prennent des engagements, qu’on parle des gouvernements ou de l’ONU, par exemple avec la COP26. Il y a donc un assentiment universel : il faut faire quelque chose. Et je crois que la situation crée des occasions de placement vraiment très intéressantes.
Cette donnée des 40 sous est incroyable, en fait, quand on la présente ainsi. Je sais, grâce à des conversations passées, qu’avec les placements durables, il existe des façons de faire simples, mais je sais que votre approche est beaucoup plus globale. Quelle est cette approche?
Notre manière de penser est que nous investissons dans des entreprises pour nos clients. Ils veulent investir conformément à leurs valeurs. Ces valeurs peuvent être de réduire la pauvreté, de contribuer à contrer les changements climatiques ou de promouvoir la justice sociale. Donc, nous pensons à des manières de trouver des entreprises dont les revenus sont associés à ces systèmes de valeurs. Pour ce faire, on utilise les objectifs de développement durable de l’ONU. J’encourage les gens à les trouver en ligne. Il s’agit, en bref, de la plateforme de l’ONU visant à améliorer la condition humaine dans les prochaines décennies. Donc, quand on parle aux placements durables, on se dit : trouvons des entreprises dont on peut associer les flux de rentrées à l’amélioration de ces objectifs globaux, comme la faim « zéro », une amélioration de l’électrification ou des inégalités réduites. C’est ainsi que nous pensons au développement durable, en investissant dans des produits qui aident, en nous demandant comment trouver des entreprises dont on peut directement associer les revenus à ces objectifs durables.
Vous voulez parler de trois entreprises aujourd’hui dans ce cadre-là. La première est Eaton, ETN. Qu’est-ce que cette entreprise?
Avant de parler de ces trois entreprises, il faut mentionner quelque chose. Quand je pense aux placements durables, et c’est ce qu’on pense ici, il faut adopter une approche axée sur la base. Je parle ici des fournisseurs qui vont sortir gagnants peu importe les circonstances. Donc, Eaton est une entreprise d’infrastructure électrique. On sait que l’électrification, c’est l’avenir. Mais pensez à quelque chose d’aussi simple que le besoin d’augmenter la capacité de recharge pour les véhicules électriques. Eaton aide à faciliter cela. Donc, au cœur du centre-ville, les personnes qui travaillent dans les immeubles de bureaux auront besoin de plus de bornes de recharge pour les véhicules électriques. Eaton participera, en collaboration avec diverses installations, à construire ces bornes. Donc quand on voit, par exemple, dans les plans d’infrastructure, que 7,5 milliards ont été alloués à la construction d’installations pour les véhicules électriques, de plateformes de recharge, Eaton en tire profit directement. C’est ce que je veux dire quand je parle de toujours sortir gagnant. Il s’agit d’adopter une perspective à long terme, de ne pas tenter de déterminer quelle entreprise profitera, mais de choisir plutôt celle qui participe à l’ensemble de la transition énergétique. Selon nous, Eaton est clairement gagnante. On s’attend à ce que ses revenus augmentent et à ce qu’elle contribue à l’électrification du monde et de systèmes en Amérique du Nord, qu’il s’agisse des réseaux électriques ou des véhicules.
C’est un excellent exemple d’entreprise travaillant à la base, et votre prochain porte sur les tracteurs. J’imagine qu’il fait partie de la même catégorie. Il s’agit de John Deere.
C’est encore plus direct. En fait, l’entreprise a produits des résultats aujourd’hui et son action a progressé de 5 %. Je pense qu’il y a beaucoup de croissance à venir pour cette entreprise aussi, parce que ce n’est pas seulement son activité principale qui se porte très bien. Par exemple, les dirigeants de John Deere, pendant leur appel d’aujourd’hui, ont signalé que la demande pour leurs produits principaux, et la demande de l’ensemble du secteur, ne sera pas comblée même au début de 2022. Donc, pour John Deere et ses concurrents, leurs produits sont tellement demandés que l’offre n’est pas suffisante. Elle a donc le pouvoir de fixer les prix. Mais on peut se demander : comment John Deere contribue-t-elle au développement durable? Pensez à une moissonneuse-batteuse, aux grosses machines qui servent à ramasser et à trier les cultures. En fait, elles sont électroniques maintenant. Des technologies d’apprentissage automatique permettent de suivre ce qui entre dans ces tracteurs et veillent à ce qu’ils ramassent ce qu’il faut. Ils utilisent aussi la géolocalisation pour aller en ligne droite, ce qui permet de limiter le gaspillage et de s’assurer que le sol n’est touché qu’une fois. Ce sont de grandes améliorations. Le matériel agricole, s’il est efficace, réduit le gaspillage et la quantité d’essence utilisée. Il améliore l’efficacité même des cultures. Chez John Deere, c’est là la plateforme de croissance. Elle aidera les agriculteurs à améliorer le rendement des cultures. Et quand on pense à un objectif de développement durable comme la faim « zéro », il s’agit une entreprise qui a un effet direct en la matière. C’est ainsi qu’on envisage ces objectifs à plus long terme.
Il nous reste à peine 30 secondes, Damian. Ce n’est pas juste de vous poser la question parce que vous avez une autre entreprise ici, S&P Global, SPGI, qui sans doute produit des données et attribue des notes aux entreprises. Mais je veux également aborder rapidement ce qui pourrait entraver tout cela. Je comprends pourquoi ces entreprises sont intéressantes, mais qu’est-ce qui pourrait être une thèse baissière?
Il s’agit de la quantité d’excitation que ces placements suscitent. Il y a tellement de demande. Plusieurs de ces entreprises se négocient à des ratios de valorisation plutôt élevés actuellement, et c’est le cas des entreprises dont je viens de parler, on est optimistes par rapport à leur rentabilité et leur flux de trésorerie. Ce qui pourrait nuire à la situation ressemblerait à la bulle technologique. Tellement d’argent est investi dans ces entreprises que, parfois, ce sont dans des modèles d’affaires sous-optimaux que les gens investissent. Et si ces entreprises échouent, elles donnent mauvaise réputation à tout le secteur, comme si c’était l’ensemble du secteur qui avait progressé trop rapidement. Mais les risques à plus long terme ne m’inquiètent pas vraiment. Je pense que si les investisseurs sont intelligents et ont en tête la croissance des flux de trésorerie pour atteindre des objectifs durables, ils peuvent trouver d’excellentes entreprises pour prendre part à la tendance des placements durables.
Damian, c’est toujours un plaisir de vous recevoir. Merci beaucoup pour votre présence aujourd’hui.
C’est toujours un plaisir. Merci, Kim.
Eh bien, Kim, dans votre introduction, vous en parliez, n’est-ce pas? La seule chose qui a été adoptée aux États-Unis par entente bipartite a été le projet de loi sur les infrastructures. La COP26 a fait prendre des engagements à long terme pour la réduction du carbone. Un grand changement est en train de se produire. Il existe beaucoup d’intérêt, même chez nos clients. On parle de solutions durables. Je vais vous donner quelques données pour vous faire comprendre leur importance. Depuis la fin de 2019, donc de 2020 à aujourd’hui, 40 sous par dollar ont été consacrés aux placements ESG. Les clients demandent à ce qu’on trouve ces solutions durables et les décideurs politiques prennent des engagements, qu’on parle des gouvernements ou de l’ONU, par exemple avec la COP26. Il y a donc un assentiment universel : il faut faire quelque chose. Et je crois que la situation crée des occasions de placement vraiment très intéressantes.
Cette donnée des 40 sous est incroyable, en fait, quand on la présente ainsi. Je sais, grâce à des conversations passées, qu’avec les placements durables, il existe des façons de faire simples, mais je sais que votre approche est beaucoup plus globale. Quelle est cette approche?
Notre manière de penser est que nous investissons dans des entreprises pour nos clients. Ils veulent investir conformément à leurs valeurs. Ces valeurs peuvent être de réduire la pauvreté, de contribuer à contrer les changements climatiques ou de promouvoir la justice sociale. Donc, nous pensons à des manières de trouver des entreprises dont les revenus sont associés à ces systèmes de valeurs. Pour ce faire, on utilise les objectifs de développement durable de l’ONU. J’encourage les gens à les trouver en ligne. Il s’agit, en bref, de la plateforme de l’ONU visant à améliorer la condition humaine dans les prochaines décennies. Donc, quand on parle aux placements durables, on se dit : trouvons des entreprises dont on peut associer les flux de rentrées à l’amélioration de ces objectifs globaux, comme la faim « zéro », une amélioration de l’électrification ou des inégalités réduites. C’est ainsi que nous pensons au développement durable, en investissant dans des produits qui aident, en nous demandant comment trouver des entreprises dont on peut directement associer les revenus à ces objectifs durables.
Vous voulez parler de trois entreprises aujourd’hui dans ce cadre-là. La première est Eaton, ETN. Qu’est-ce que cette entreprise?
Avant de parler de ces trois entreprises, il faut mentionner quelque chose. Quand je pense aux placements durables, et c’est ce qu’on pense ici, il faut adopter une approche axée sur la base. Je parle ici des fournisseurs qui vont sortir gagnants peu importe les circonstances. Donc, Eaton est une entreprise d’infrastructure électrique. On sait que l’électrification, c’est l’avenir. Mais pensez à quelque chose d’aussi simple que le besoin d’augmenter la capacité de recharge pour les véhicules électriques. Eaton aide à faciliter cela. Donc, au cœur du centre-ville, les personnes qui travaillent dans les immeubles de bureaux auront besoin de plus de bornes de recharge pour les véhicules électriques. Eaton participera, en collaboration avec diverses installations, à construire ces bornes. Donc quand on voit, par exemple, dans les plans d’infrastructure, que 7,5 milliards ont été alloués à la construction d’installations pour les véhicules électriques, de plateformes de recharge, Eaton en tire profit directement. C’est ce que je veux dire quand je parle de toujours sortir gagnant. Il s’agit d’adopter une perspective à long terme, de ne pas tenter de déterminer quelle entreprise profitera, mais de choisir plutôt celle qui participe à l’ensemble de la transition énergétique. Selon nous, Eaton est clairement gagnante. On s’attend à ce que ses revenus augmentent et à ce qu’elle contribue à l’électrification du monde et de systèmes en Amérique du Nord, qu’il s’agisse des réseaux électriques ou des véhicules.
C’est un excellent exemple d’entreprise travaillant à la base, et votre prochain porte sur les tracteurs. J’imagine qu’il fait partie de la même catégorie. Il s’agit de John Deere.
C’est encore plus direct. En fait, l’entreprise a produits des résultats aujourd’hui et son action a progressé de 5 %. Je pense qu’il y a beaucoup de croissance à venir pour cette entreprise aussi, parce que ce n’est pas seulement son activité principale qui se porte très bien. Par exemple, les dirigeants de John Deere, pendant leur appel d’aujourd’hui, ont signalé que la demande pour leurs produits principaux, et la demande de l’ensemble du secteur, ne sera pas comblée même au début de 2022. Donc, pour John Deere et ses concurrents, leurs produits sont tellement demandés que l’offre n’est pas suffisante. Elle a donc le pouvoir de fixer les prix. Mais on peut se demander : comment John Deere contribue-t-elle au développement durable? Pensez à une moissonneuse-batteuse, aux grosses machines qui servent à ramasser et à trier les cultures. En fait, elles sont électroniques maintenant. Des technologies d’apprentissage automatique permettent de suivre ce qui entre dans ces tracteurs et veillent à ce qu’ils ramassent ce qu’il faut. Ils utilisent aussi la géolocalisation pour aller en ligne droite, ce qui permet de limiter le gaspillage et de s’assurer que le sol n’est touché qu’une fois. Ce sont de grandes améliorations. Le matériel agricole, s’il est efficace, réduit le gaspillage et la quantité d’essence utilisée. Il améliore l’efficacité même des cultures. Chez John Deere, c’est là la plateforme de croissance. Elle aidera les agriculteurs à améliorer le rendement des cultures. Et quand on pense à un objectif de développement durable comme la faim « zéro », il s’agit une entreprise qui a un effet direct en la matière. C’est ainsi qu’on envisage ces objectifs à plus long terme.
Il nous reste à peine 30 secondes, Damian. Ce n’est pas juste de vous poser la question parce que vous avez une autre entreprise ici, S&P Global, SPGI, qui sans doute produit des données et attribue des notes aux entreprises. Mais je veux également aborder rapidement ce qui pourrait entraver tout cela. Je comprends pourquoi ces entreprises sont intéressantes, mais qu’est-ce qui pourrait être une thèse baissière?
Il s’agit de la quantité d’excitation que ces placements suscitent. Il y a tellement de demande. Plusieurs de ces entreprises se négocient à des ratios de valorisation plutôt élevés actuellement, et c’est le cas des entreprises dont je viens de parler, on est optimistes par rapport à leur rentabilité et leur flux de trésorerie. Ce qui pourrait nuire à la situation ressemblerait à la bulle technologique. Tellement d’argent est investi dans ces entreprises que, parfois, ce sont dans des modèles d’affaires sous-optimaux que les gens investissent. Et si ces entreprises échouent, elles donnent mauvaise réputation à tout le secteur, comme si c’était l’ensemble du secteur qui avait progressé trop rapidement. Mais les risques à plus long terme ne m’inquiètent pas vraiment. Je pense que si les investisseurs sont intelligents et ont en tête la croissance des flux de trésorerie pour atteindre des objectifs durables, ils peuvent trouver d’excellentes entreprises pour prendre part à la tendance des placements durables.
Damian, c’est toujours un plaisir de vous recevoir. Merci beaucoup pour votre présence aujourd’hui.
C’est toujours un plaisir. Merci, Kim.