
Une étude récente montre que 72 % des Américains prévoient de voyager en 2021, ce qui en fait une année potentiellement très importante pour le tourisme. Kim Parlee s’entretient avec Ben Gossack, gestionnaire de portefeuille, Gestion de Placements TD, pour savoir si cette reprise de la demande de voyages va durer et discuter des façons d’en tirer parti.
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- La vaccination s’accélère et on va peut-être enfin pouvoir assouvir nos envies de voyage. Selon mon invité d’aujourd’hui, la hausse de la demande dans le secteur des voyages a des chances de durer un peu plus longtemps qu’on ne l’anticipe. C’est une nouvelle intéressante. Ben Gossack se joint à moi aujourd’hui. Il est gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD.
Ben, c’est toujours un plaisir de vous recevoir. J’aimerais qu’on parle d’abord du graphique que vous avez fourni. On voit une chute vertigineuse des déplacements aériens, puis une lente remontée. Quelle est l’importance de ce graphique?
- Kim, merci de m’avoir invité. C’est le genre de graphique dont on a besoin quand on est gestionnaire de portefeuille et ancien analyste. On s’en sert pour élaborer une thèse et on tente de trouver des sociétés pour l’exploiter. Ici, on voit l’évolution d’une mesure très surveillée dans le secteur des voyages aériens, à savoir le nombre de milles parcourus par les passagers payants. Avant, on observait une hausse très régulière, avec une légère composante cyclique.
Bien sûr, la COVID est venue chambouler tout ça. Le dernier soubresaut date du 11 septembre 2001. En 2003, le SRAS n’avait eu aucune répercussion sur cette mesure. Et la crise de 2008-2009 avait à peine écorné le secteur des voyages aériens. On avait donc établi une thèse autour du secteur des voyages et du tourisme. Cette thèse s’est vérifiée pendant des années, puis la COVID est arrivée et le secteur s’est effondré. On a observé une légère reprise, mais le volume se limite aux vols intérieurs.
- Où s’en va le secteur? Ce qui me semblait particulièrement intéressant, c’est la question de la demande refoulée. On s’attend à un rebond, mais la hausse pourrait se poursuivre. Comment allez-vous tenter d’en tirer parti du point de vue de la gestion de portefeuille?
- Pour moi, c’est vraiment passionnant. Notre portefeuille est structuré en fonction de tendances à long terme, comme les paiements ou les services infonuagiques. Les voyages et les loisirs représentaient une part importante du portefeuille. Et maintenant, ce secteur repart même si on est évidemment loin des niveaux d’avant. Mais on s’en rapproche à mesure que la vaccination prend de l’ampleur, que l’économie commence à rouvrir et que les gens retournent au bureau. On retourne donc à la planche à dessin d’avant la pandémie.
On peut envisager d’investir dans les avionneurs, les compagnies aériennes, les agences de voyages, les sociétés de paiement. On oublie parfois que les plateformes de cartes de crédit font beaucoup d’argent sur les opérations de change et transfrontalières. Et puis il y a les plateformes de billetterie qui soutiennent ce secteur. Pour nous, c’est presque un retour à notre ancien cahier de stratégies. Mais pendant la COVID, ce n’était pas envisageable.
- Vous gérez entre autres deux fonds négociés en bourse : TGDE et TUED. Je suis curieuse d’en savoir plus sur les occasions qui n’existaient pas auparavant. Dans quelle mesure pensez-vous que ces changements structurels sont sources d’opportunités, en plus du retour à la demande aux niveaux d’avant la pandémie?
- Si on prend du recul, je crois qu’il y a vraiment eu trois dates clés en 2020. D’abord le sommet record du 19 février, puis le creux du 23 mars. Je dirais que tout a changé et que de nouvelles possibilités ont émergé pour notre fonds le 9 novembre, le jour où Pfizer a annoncé la mise au point d’un vaccin viable. Je crois que Moderna a annoncé son vaccin la semaine suivante. Tout à coup, le marché s’est élargi alors qu’il était très axé sur la technologie, le commerce électronique et les biens de consommation de base.
- Le marché a encore gagné 22 % après cette date, mais on a vu un élargissement. Les titres cycliques vont mieux, et on revient aux titres des services financiers et de l’énergie. Et avec le vaccin, les gens peuvent de nouveau voyager. Bien sûr, il faut compter sur une forte demande comprimée. L’idée n’est pas nouvelle et elle s’est vérifiée pendant des années, comme le montre le graphique. Les gens aiment voyager et plus ils voyagent, plus ils ont envie de voyager. En ce moment, on a l’occasion d’ajouter du capital aux secteurs de l’hôtellerie, des paiements, et même des avionneurs.
- Vous abordez la situation du point de vue des paramètres fondamentaux, et espérons que cette embellie se poursuive. Mais qu’en est-il des entreprises? Beaucoup de sociétés ont dû suspendre les dividendes. Beaucoup ont dû faire beaucoup plus pour gérer leurs flux de trésorerie. Et il y a les deux FNB que j’ai mentionnés, l’un étant un FNB à dividendes bonifiés et l’autre un FNB à dividendes bonifiés mondiaux. À votre avis, comment le volet des dividendes s’inscrit-il dans cette équation?
- Nous avons étoffé les positions dans les actions des hôtels Hilton. La COVID a porté un coup très dur au modèle d’affaires de l’entreprise. Elle a donc été contrainte de prendre des mesures draconiennes, de suspendre les rachats d’actions et les dividendes. Mais la demande est en train de repartir. L’entreprise s’attend à réaliser le meilleur été de son histoire sur le marché national. Et des foires commerciales, des conférences et assemblées d’associations sont prévues pour la fin de l’année.
Mais il ne faut sans doute pas miser sur des dividendes avant 2022. Pour les FNB à dividendes améliorés, TGDE et TUED, on a délibérément choisi une action qui affiche une croissance, qui suit une trajectoire à long terme. On peut profiter d’une partie de ce potentiel de hausse grâce à la vente active d’options d’achat, et nous pouvons générer un revenu dès aujourd’hui. On peut donc détenir des actions Hilton qui ne devraient pas verser de dividendes avant 2022, mais créer un dividende synthétique en vendant ces options d’achat. On peut aussi détenir des titres d’une entreprise comme Visa qui bénéficiera des opérations transfrontalières lorsque les gens commenceront à voyager. Le dividende doit tourner autour d’un demi pour cent, c’est donc assez modeste. Mais là encore, quand on ajoute ces ventes actives d’options d’achat, il est possible d’atteindre un rendement supérieur au niveau du marché. Pour moi, c’est ce qui est très intéressant, c’est d’avoir la flexibilité de détenir des titres en croissance qui ne génèrent pas encore de flux de revenus, mais qui selon nous permettent de créer des flux de revenu synthétiques.
- C’était Ben Gossack, gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD.
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Ben, c’est toujours un plaisir de vous recevoir. J’aimerais qu’on parle d’abord du graphique que vous avez fourni. On voit une chute vertigineuse des déplacements aériens, puis une lente remontée. Quelle est l’importance de ce graphique?
- Kim, merci de m’avoir invité. C’est le genre de graphique dont on a besoin quand on est gestionnaire de portefeuille et ancien analyste. On s’en sert pour élaborer une thèse et on tente de trouver des sociétés pour l’exploiter. Ici, on voit l’évolution d’une mesure très surveillée dans le secteur des voyages aériens, à savoir le nombre de milles parcourus par les passagers payants. Avant, on observait une hausse très régulière, avec une légère composante cyclique.
Bien sûr, la COVID est venue chambouler tout ça. Le dernier soubresaut date du 11 septembre 2001. En 2003, le SRAS n’avait eu aucune répercussion sur cette mesure. Et la crise de 2008-2009 avait à peine écorné le secteur des voyages aériens. On avait donc établi une thèse autour du secteur des voyages et du tourisme. Cette thèse s’est vérifiée pendant des années, puis la COVID est arrivée et le secteur s’est effondré. On a observé une légère reprise, mais le volume se limite aux vols intérieurs.
- Où s’en va le secteur? Ce qui me semblait particulièrement intéressant, c’est la question de la demande refoulée. On s’attend à un rebond, mais la hausse pourrait se poursuivre. Comment allez-vous tenter d’en tirer parti du point de vue de la gestion de portefeuille?
- Pour moi, c’est vraiment passionnant. Notre portefeuille est structuré en fonction de tendances à long terme, comme les paiements ou les services infonuagiques. Les voyages et les loisirs représentaient une part importante du portefeuille. Et maintenant, ce secteur repart même si on est évidemment loin des niveaux d’avant. Mais on s’en rapproche à mesure que la vaccination prend de l’ampleur, que l’économie commence à rouvrir et que les gens retournent au bureau. On retourne donc à la planche à dessin d’avant la pandémie.
On peut envisager d’investir dans les avionneurs, les compagnies aériennes, les agences de voyages, les sociétés de paiement. On oublie parfois que les plateformes de cartes de crédit font beaucoup d’argent sur les opérations de change et transfrontalières. Et puis il y a les plateformes de billetterie qui soutiennent ce secteur. Pour nous, c’est presque un retour à notre ancien cahier de stratégies. Mais pendant la COVID, ce n’était pas envisageable.
- Vous gérez entre autres deux fonds négociés en bourse : TGDE et TUED. Je suis curieuse d’en savoir plus sur les occasions qui n’existaient pas auparavant. Dans quelle mesure pensez-vous que ces changements structurels sont sources d’opportunités, en plus du retour à la demande aux niveaux d’avant la pandémie?
- Si on prend du recul, je crois qu’il y a vraiment eu trois dates clés en 2020. D’abord le sommet record du 19 février, puis le creux du 23 mars. Je dirais que tout a changé et que de nouvelles possibilités ont émergé pour notre fonds le 9 novembre, le jour où Pfizer a annoncé la mise au point d’un vaccin viable. Je crois que Moderna a annoncé son vaccin la semaine suivante. Tout à coup, le marché s’est élargi alors qu’il était très axé sur la technologie, le commerce électronique et les biens de consommation de base.
- Le marché a encore gagné 22 % après cette date, mais on a vu un élargissement. Les titres cycliques vont mieux, et on revient aux titres des services financiers et de l’énergie. Et avec le vaccin, les gens peuvent de nouveau voyager. Bien sûr, il faut compter sur une forte demande comprimée. L’idée n’est pas nouvelle et elle s’est vérifiée pendant des années, comme le montre le graphique. Les gens aiment voyager et plus ils voyagent, plus ils ont envie de voyager. En ce moment, on a l’occasion d’ajouter du capital aux secteurs de l’hôtellerie, des paiements, et même des avionneurs.
- Vous abordez la situation du point de vue des paramètres fondamentaux, et espérons que cette embellie se poursuive. Mais qu’en est-il des entreprises? Beaucoup de sociétés ont dû suspendre les dividendes. Beaucoup ont dû faire beaucoup plus pour gérer leurs flux de trésorerie. Et il y a les deux FNB que j’ai mentionnés, l’un étant un FNB à dividendes bonifiés et l’autre un FNB à dividendes bonifiés mondiaux. À votre avis, comment le volet des dividendes s’inscrit-il dans cette équation?
- Nous avons étoffé les positions dans les actions des hôtels Hilton. La COVID a porté un coup très dur au modèle d’affaires de l’entreprise. Elle a donc été contrainte de prendre des mesures draconiennes, de suspendre les rachats d’actions et les dividendes. Mais la demande est en train de repartir. L’entreprise s’attend à réaliser le meilleur été de son histoire sur le marché national. Et des foires commerciales, des conférences et assemblées d’associations sont prévues pour la fin de l’année.
Mais il ne faut sans doute pas miser sur des dividendes avant 2022. Pour les FNB à dividendes améliorés, TGDE et TUED, on a délibérément choisi une action qui affiche une croissance, qui suit une trajectoire à long terme. On peut profiter d’une partie de ce potentiel de hausse grâce à la vente active d’options d’achat, et nous pouvons générer un revenu dès aujourd’hui. On peut donc détenir des actions Hilton qui ne devraient pas verser de dividendes avant 2022, mais créer un dividende synthétique en vendant ces options d’achat. On peut aussi détenir des titres d’une entreprise comme Visa qui bénéficiera des opérations transfrontalières lorsque les gens commenceront à voyager. Le dividende doit tourner autour d’un demi pour cent, c’est donc assez modeste. Mais là encore, quand on ajoute ces ventes actives d’options d’achat, il est possible d’atteindre un rendement supérieur au niveau du marché. Pour moi, c’est ce qui est très intéressant, c’est d’avoir la flexibilité de détenir des titres en croissance qui ne génèrent pas encore de flux de revenus, mais qui selon nous permettent de créer des flux de revenu synthétiques.
- C’était Ben Gossack, gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD.
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