
Il y a quelques mois, beaucoup croyaient que les prix des produits de base ne pouvaient que grimper. Ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui. Alors que les prix du pétrole ne font qu’augmenter en raison de la hausse de la demande mondiale, les prix de l’or et du cuivre reculent. Kim Parlee en discute avec Bart Melek, chef mondial, Stratégie relative aux produits de base, Valeurs Mobilières TD.
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KIM PARLEE : C’est un plaisir de vous accueillir. J’aimerais commencer par le pétrole. En ce moment, le cours frôle son pic le plus haut depuis trois ans. Pourriez-vous me donner vos impressions sur l’offre, la demande et ce à quoi nous devons nous attendre?
BART MELEK : Merci de l’invitation, Kim. Je pense que, pour l’instant, le pétrole peut encore augmenter. Ce que nous observons, c’est une économie mondiale qui s’ouvre plutôt rapidement. Au troisième trimestre, on devrait voir un retour de la demande à trois millions de barils. Je ne parle pas de nouvelle demande, mais du retour de la demande. De plus, les producteurs restent extrêmement prudents quant à l’introduction de la capacité excédentaire sur le marché. Pour l’instant, nous sommes dans un environnement d’offre et de demande serré et nous pourrions très bien voir des prix encore un peu plus élevés.
KIM PARLEE : De combien parlons-nous en matière d’augmentation? 80, 90, 100?
BART MELEK : Eh bien, techniquement, cela peut monter jusqu’à 80. Nous avons vu ce qui s’est passé au milieu des années 70. Nous pouvons dépasser légèrement les 80. Mais nous ne pensons pas que ce soit viable, principalement parce que l’offre est très importante. De plus, l’offre de l’Iran peut augmenter, à condition que les négociations P5+1 continuent et que les États-Unis lèvent les sanctions contre la République islamique. Cela signifierait beaucoup plus de pétrole. Après, tous les paris sont ouverts. L’OPEC devra continuer à être très disciplinée. Et cela reste incertain. Mais il y a beaucoup de pétrole pour le moment et beaucoup de discipline, ce qui entraîne un resserrement des marchés, car la demande commence à revenir à la normale.
KIM PARLEE : Intéressant. Qu’en est-il du cuivre? Bien sûr, il y a des pénuries au niveau de l’offre, ce qui entraîne une hausse des prix. Il y a également la Chine qui parle de puiser dans ses réserves de cuivre. Comment pensez-vous que le prix du cuivre évoluera?
BART MELEK : Je pense que le cours du cuivre se maintiendra encore un peu. Mais ensuite, aux troisième et quatrième trimestres et en 2022, nous observerons une baisse. Le cuivre a été surévalué. Nous avons vu des pics bien au-dessus de 10 000 il n’y a pas longtemps. Il s’agissait d’un intérêt extrêmement spéculatif de la Chine. Une simple poussée de la demande. Nous avons connu une reprise en profondeur. Et maintenant, nous constatons un ralentissement important en Chine, où Ies conditions monétaires... les incitations financières sont plus faibles. L’activité industrielle, la fabrication sont toujours à des niveaux élevés. Mais le rythme des changements à la hausse a diminué et nous pourrions connaître des renversements. Lorsque nous nous projetons sur 2022, nous voyons plus d’offre et même des surplus. Donc rien n’explique la position actuelle du cuivre. Cela dit, à long terme, on pense qu’il y a un potentiel de hausse.
KIM PARLEE : D’accord, c’est intéressant de voir ça en 2022 au niveau de l’offre. Dernière question pour vous. L’or est normalement une protection contre l’inflation. Cela n’a pas été le cas ces derniers temps. Qu’est-ce qui est en train de se produire et où?
BART MELEK : En fait, nous aimons toujours l’or. Nous pensons toujours que nous pourrions dépasser les 1 850 dans les six à neuf prochains mois. L’or, bien sûr, s’est rétracté considérablement depuis que la Réserve fédérale lors du dernier FOMC a adopté un ton ferme. Nous pensons cependant que les conditions sont assez favorables à des prix élevés pour l’or, et à un taux d’intérêt réel négatif. La Réserve fédérale cible le plein emploi, c’est-à-dire que nous devrions avoir des taux d’intérêt à zéro ou aux alentours de zéro dans un avenir proche. Soyons réalistes, la réduction commencera en janvier. Mais ça ne se resserre pas vraiment, c’est comme de retirer des logements uber du marché. D’après moi, les conditions sont toujours là pour que les prix de l’or augmentent sur le long terme.
KIM PARLEE : Bart, c’est toujours un plaisir. Merci beaucoup de vous être joint à nous.
BART MELEK : Avec plaisir. Merci.
BART MELEK : Merci de l’invitation, Kim. Je pense que, pour l’instant, le pétrole peut encore augmenter. Ce que nous observons, c’est une économie mondiale qui s’ouvre plutôt rapidement. Au troisième trimestre, on devrait voir un retour de la demande à trois millions de barils. Je ne parle pas de nouvelle demande, mais du retour de la demande. De plus, les producteurs restent extrêmement prudents quant à l’introduction de la capacité excédentaire sur le marché. Pour l’instant, nous sommes dans un environnement d’offre et de demande serré et nous pourrions très bien voir des prix encore un peu plus élevés.
KIM PARLEE : De combien parlons-nous en matière d’augmentation? 80, 90, 100?
BART MELEK : Eh bien, techniquement, cela peut monter jusqu’à 80. Nous avons vu ce qui s’est passé au milieu des années 70. Nous pouvons dépasser légèrement les 80. Mais nous ne pensons pas que ce soit viable, principalement parce que l’offre est très importante. De plus, l’offre de l’Iran peut augmenter, à condition que les négociations P5+1 continuent et que les États-Unis lèvent les sanctions contre la République islamique. Cela signifierait beaucoup plus de pétrole. Après, tous les paris sont ouverts. L’OPEC devra continuer à être très disciplinée. Et cela reste incertain. Mais il y a beaucoup de pétrole pour le moment et beaucoup de discipline, ce qui entraîne un resserrement des marchés, car la demande commence à revenir à la normale.
KIM PARLEE : Intéressant. Qu’en est-il du cuivre? Bien sûr, il y a des pénuries au niveau de l’offre, ce qui entraîne une hausse des prix. Il y a également la Chine qui parle de puiser dans ses réserves de cuivre. Comment pensez-vous que le prix du cuivre évoluera?
BART MELEK : Je pense que le cours du cuivre se maintiendra encore un peu. Mais ensuite, aux troisième et quatrième trimestres et en 2022, nous observerons une baisse. Le cuivre a été surévalué. Nous avons vu des pics bien au-dessus de 10 000 il n’y a pas longtemps. Il s’agissait d’un intérêt extrêmement spéculatif de la Chine. Une simple poussée de la demande. Nous avons connu une reprise en profondeur. Et maintenant, nous constatons un ralentissement important en Chine, où Ies conditions monétaires... les incitations financières sont plus faibles. L’activité industrielle, la fabrication sont toujours à des niveaux élevés. Mais le rythme des changements à la hausse a diminué et nous pourrions connaître des renversements. Lorsque nous nous projetons sur 2022, nous voyons plus d’offre et même des surplus. Donc rien n’explique la position actuelle du cuivre. Cela dit, à long terme, on pense qu’il y a un potentiel de hausse.
KIM PARLEE : D’accord, c’est intéressant de voir ça en 2022 au niveau de l’offre. Dernière question pour vous. L’or est normalement une protection contre l’inflation. Cela n’a pas été le cas ces derniers temps. Qu’est-ce qui est en train de se produire et où?
BART MELEK : En fait, nous aimons toujours l’or. Nous pensons toujours que nous pourrions dépasser les 1 850 dans les six à neuf prochains mois. L’or, bien sûr, s’est rétracté considérablement depuis que la Réserve fédérale lors du dernier FOMC a adopté un ton ferme. Nous pensons cependant que les conditions sont assez favorables à des prix élevés pour l’or, et à un taux d’intérêt réel négatif. La Réserve fédérale cible le plein emploi, c’est-à-dire que nous devrions avoir des taux d’intérêt à zéro ou aux alentours de zéro dans un avenir proche. Soyons réalistes, la réduction commencera en janvier. Mais ça ne se resserre pas vraiment, c’est comme de retirer des logements uber du marché. D’après moi, les conditions sont toujours là pour que les prix de l’or augmentent sur le long terme.
KIM PARLEE : Bart, c’est toujours un plaisir. Merci beaucoup de vous être joint à nous.
BART MELEK : Avec plaisir. Merci.