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Les entreprises envisagent de différentes manières la transition vers un avenir à faibles émissions de carbone, mais certaines ont plus de succès que d’autres. Anthony Okolie discute avec Jing Roy, gestionnaire de portefeuille, Gestion de Placements TD de l’importance de rendre vos portefeuilles plus verts pour résister aux répercussions des changements climatiques.
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Jing, dans le cadre de notre transition vers une économie à faibles émissions de carbone, pourquoi devrions-nous commencer à penser à protéger nos portefeuilles de placements en les rendant plus verts?
La nécessité urgente de rendre l’ensemble de nos portefeuilles plus verts repose sur deux grandes raisons. D’abord et avant tout, les changements climatiques augmentent la fréquence et la gravité des événements météorologiques indésirables. Les répercussions des changements dépassent de loin la perte de valeur des propriétés se trouvant dans les régions touchées et éclabousse plus globalement l’économie mondiale, ce qui inclut les secteurs des banques et des assurances, les produits de base et les chaînes d’approvisionnement. La deuxième raison, c’est que pour combattre les changements climatiques et réduire les émissions de gaz à effet de serre, les gouvernements partout dans le monde se dotent d’une tarification du carbone, qui était auparavant gratuit. Ces mesures remettent en question les modèles d’affaires des gros producteurs de gaz à effet de serre et, en même temps, représentent des occasions de placement intéressantes pour les investisseurs éclairés.
Donc, comment est-ce que les risques climatiques se manifestent dans les prix des actifs?
On commence tout juste à tenir compte des coûts des risques climatiques dans différentes catégories d’actif. Cette prise en compte dépend en partie des politiques gouvernementales. En effet, les investisseurs prennent normalement plus volontiers en considération les coûts des risques climatiques dans des régions où les politiques sont plus sévères et axées sur le marché. C’est pour cette raison que les actifs en Europe ont tendance à être plus sensibles à ces risques. Si on se tourne vers l’avenir, par contre, il est clair que tenir compte des coûts des risques climatiques ne sera plus seulement une pratique régionale. Donc, un marché mondial du carbone va commencer à prendre forme si les taxes sur le carbone aux frontières sont mises en place comme l’ont proposé l’Union européenne et les États-Unis. Par ailleurs, les banques centrales à l’échelle mondiale essaient d’évaluer les risques climatiques et de les incorporer à leur cadre réglementaire. À un certain point, cela va modifier la disponibilité et la distribution du crédit dans le système financier. Par conséquent, les risques climatiques vont commencer à avoir un effet sur des catégories d’actif à l’échelle mondiale.
Étant donné ce que vous venez d’expliquer, selon vous, quels secteurs pourraient bénéficier de cette transition vers une économie verte et quels secteurs pourraient connaître des difficultés?
Dans le cadre de notre transition vers la carboneutralité, l’augmentation des prix du carbone va réduire la marge de profit des gros producteurs de gaz à effet de serre. Les pressions de ces coûts vont se faire sentir chez les producteurs d’électricité, de ciment, de métaux et de produits chimiques. Parmi ceux-ci, les services publics réglementés vont être en meilleure posture parce qu’ils vont pouvoir passer ces coûts à leurs clients. Et plusieurs d’entre eux ont déjà bien entamé leur transition vers les énergies renouvelables. Du côté des banques et des assureurs, les coûts associés aux risques climatiques vont entraîner plus de défauts de paiement sur des prêts et des pertes de souscription plus élevées en raison de clients qui détiennent soit des actifs abandonnés, soit des actifs à haut risque de danger climatique. Et enfin, dans le secteur industriel, pour chaque constructeur automobile qui investit dans des véhicules électriques afin d’atteindre des cibles d’émissions, plusieurs autres sont occupés à mettre en place une base numérique pour améliorer l’efficacité énergétique de leurs processus.
Dans ce contexte, on constate que les effets des risques climatiques se font sentir dans toutes ces industries différentes. Du point de vue des placements, quelle est votre stratégie? Comment envisagez-vous le fait d’investir dans ces secteurs?
Il y a trois façons majeures de protéger un portefeuille de placement en le rendant plus vert. Premièrement, il faut évaluer et quantifier les risques climatiques selon l’orientation des politiques ainsi que les dangers climatiques pour chacun de nos placements. C’est particulièrement important pour les investisseurs qui détiennent des actifs de longue durée, par exemple des réserves pétrolières, de l’immobilier et des infrastructures. Deuxièmement, on peut se servir d’actifs alternatifs pour atténuer les risques climatiques qui font partie intégrante d’un portefeuille. Donc, sur le marché public, les crédits de carbone sont des candidats de choix. La tarification du carbone devra encore beaucoup augmenter pour qu’on remplisse les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris. Sur le marché privé, investir dans des projets de compensation du carbone de grande qualité pourrait générer des rendements attrayants. Ces actifs alternatifs, en fait, présentent un autre avantage : ils ont une corrélation moins étroite avec les obligations et les actions, ce qui signifie que les investisseurs peuvent profiter de rendements supérieurs sans avoir à prendre plus de risques. Troisièmement, la transition énergétique devient une importante source de placements. En plus des placements mieux établis associés aux énergies renouvelables, on peut investir dans différentes structures de capital et utiliser des produits structurés pour gérer les risques liés au fait d’investir dans des occasions émergentes, mais à croissance plus élevée, comme les nouvelles technologies des batteries, les infrastructures de recharge des véhicules électriques et les nouveaux matériaux fabriqués à partir de matières premières renouvelables.
Étant donné tout cela, quels sont des éléments clés dont les investisseurs devraient tenir compte à l’avenir?
J’aimerais conclure avec trois réflexions finales. Tout d’abord, les investisseurs peuvent être avantagés dans leurs placements s’ils s’assurent qu’ils sont suffisamment récompensés pour les risques climatiques qu’ils prennent. Ensuite, la transition énergétique est un thème à long terme à l’origine de nombreuses occasions de placement rentables sur les marchés publics et privés. Enfin, ce qui fait sortir du lot une bonne équipe de placement, c’est sa capacité à aider son client à la fois à bien aller et à faire le bien.
Jing, merci beaucoup pour ces explications.
Tout le plaisir a été pour moi.
La nécessité urgente de rendre l’ensemble de nos portefeuilles plus verts repose sur deux grandes raisons. D’abord et avant tout, les changements climatiques augmentent la fréquence et la gravité des événements météorologiques indésirables. Les répercussions des changements dépassent de loin la perte de valeur des propriétés se trouvant dans les régions touchées et éclabousse plus globalement l’économie mondiale, ce qui inclut les secteurs des banques et des assurances, les produits de base et les chaînes d’approvisionnement. La deuxième raison, c’est que pour combattre les changements climatiques et réduire les émissions de gaz à effet de serre, les gouvernements partout dans le monde se dotent d’une tarification du carbone, qui était auparavant gratuit. Ces mesures remettent en question les modèles d’affaires des gros producteurs de gaz à effet de serre et, en même temps, représentent des occasions de placement intéressantes pour les investisseurs éclairés.
Donc, comment est-ce que les risques climatiques se manifestent dans les prix des actifs?
On commence tout juste à tenir compte des coûts des risques climatiques dans différentes catégories d’actif. Cette prise en compte dépend en partie des politiques gouvernementales. En effet, les investisseurs prennent normalement plus volontiers en considération les coûts des risques climatiques dans des régions où les politiques sont plus sévères et axées sur le marché. C’est pour cette raison que les actifs en Europe ont tendance à être plus sensibles à ces risques. Si on se tourne vers l’avenir, par contre, il est clair que tenir compte des coûts des risques climatiques ne sera plus seulement une pratique régionale. Donc, un marché mondial du carbone va commencer à prendre forme si les taxes sur le carbone aux frontières sont mises en place comme l’ont proposé l’Union européenne et les États-Unis. Par ailleurs, les banques centrales à l’échelle mondiale essaient d’évaluer les risques climatiques et de les incorporer à leur cadre réglementaire. À un certain point, cela va modifier la disponibilité et la distribution du crédit dans le système financier. Par conséquent, les risques climatiques vont commencer à avoir un effet sur des catégories d’actif à l’échelle mondiale.
Étant donné ce que vous venez d’expliquer, selon vous, quels secteurs pourraient bénéficier de cette transition vers une économie verte et quels secteurs pourraient connaître des difficultés?
Dans le cadre de notre transition vers la carboneutralité, l’augmentation des prix du carbone va réduire la marge de profit des gros producteurs de gaz à effet de serre. Les pressions de ces coûts vont se faire sentir chez les producteurs d’électricité, de ciment, de métaux et de produits chimiques. Parmi ceux-ci, les services publics réglementés vont être en meilleure posture parce qu’ils vont pouvoir passer ces coûts à leurs clients. Et plusieurs d’entre eux ont déjà bien entamé leur transition vers les énergies renouvelables. Du côté des banques et des assureurs, les coûts associés aux risques climatiques vont entraîner plus de défauts de paiement sur des prêts et des pertes de souscription plus élevées en raison de clients qui détiennent soit des actifs abandonnés, soit des actifs à haut risque de danger climatique. Et enfin, dans le secteur industriel, pour chaque constructeur automobile qui investit dans des véhicules électriques afin d’atteindre des cibles d’émissions, plusieurs autres sont occupés à mettre en place une base numérique pour améliorer l’efficacité énergétique de leurs processus.
Dans ce contexte, on constate que les effets des risques climatiques se font sentir dans toutes ces industries différentes. Du point de vue des placements, quelle est votre stratégie? Comment envisagez-vous le fait d’investir dans ces secteurs?
Il y a trois façons majeures de protéger un portefeuille de placement en le rendant plus vert. Premièrement, il faut évaluer et quantifier les risques climatiques selon l’orientation des politiques ainsi que les dangers climatiques pour chacun de nos placements. C’est particulièrement important pour les investisseurs qui détiennent des actifs de longue durée, par exemple des réserves pétrolières, de l’immobilier et des infrastructures. Deuxièmement, on peut se servir d’actifs alternatifs pour atténuer les risques climatiques qui font partie intégrante d’un portefeuille. Donc, sur le marché public, les crédits de carbone sont des candidats de choix. La tarification du carbone devra encore beaucoup augmenter pour qu’on remplisse les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris. Sur le marché privé, investir dans des projets de compensation du carbone de grande qualité pourrait générer des rendements attrayants. Ces actifs alternatifs, en fait, présentent un autre avantage : ils ont une corrélation moins étroite avec les obligations et les actions, ce qui signifie que les investisseurs peuvent profiter de rendements supérieurs sans avoir à prendre plus de risques. Troisièmement, la transition énergétique devient une importante source de placements. En plus des placements mieux établis associés aux énergies renouvelables, on peut investir dans différentes structures de capital et utiliser des produits structurés pour gérer les risques liés au fait d’investir dans des occasions émergentes, mais à croissance plus élevée, comme les nouvelles technologies des batteries, les infrastructures de recharge des véhicules électriques et les nouveaux matériaux fabriqués à partir de matières premières renouvelables.
Étant donné tout cela, quels sont des éléments clés dont les investisseurs devraient tenir compte à l’avenir?
J’aimerais conclure avec trois réflexions finales. Tout d’abord, les investisseurs peuvent être avantagés dans leurs placements s’ils s’assurent qu’ils sont suffisamment récompensés pour les risques climatiques qu’ils prennent. Ensuite, la transition énergétique est un thème à long terme à l’origine de nombreuses occasions de placement rentables sur les marchés publics et privés. Enfin, ce qui fait sortir du lot une bonne équipe de placement, c’est sa capacité à aider son client à la fois à bien aller et à faire le bien.
Jing, merci beaucoup pour ces explications.
Tout le plaisir a été pour moi.