Les marchés boursiers sont tirés vers le bas, car les investisseurs s’inquiètent de la hausse des cas de COVID-19 à l’échelle mondiale en raison du variant Delta. Anthony Okolie discute de la volatilité alimentée par l’apparition de variants avec David Sykes, chef, Actions cotées, Gestion de Placements TD.
Print Transcript
Je suis accompagné de David Sykes, chef, Actions cotées, et nous sommes là pour parler de certains des mouvements que nous pouvons voir actuellement sur les marchés. David, nous avons vu beaucoup de ventes massives, surtout dans les actions liées à la réouverture de l’économie. Et il semble que la baisse se soit accentuée depuis ce matin. Que se passe-t-il en ce moment?
Bonjour, Anthony. J’espère que vous allez bien. Premièrement, je veux insister sur le fait qu’il ne faut pas essayer d’extrapoler sur les données d’une journée ou de quelques heures tirées sur les marchés. Par contre, je dirais que, lorsque je me suis réveillé très tôt ce matin, j’ai constaté que les contrats à terme standardisés sur actions n’étaient pas à leur niveau habituel. À l’heure actuelle, le Dow est en hausse de 900 points, l’indice S&P 500 est en baisse de 2 % ou plus. Je pense que, ce matin, le marché des actions est absorbé par des préoccupations liées à l’émergence de ce nouveau variant Delta. On pourrait croire que le Royaume-Uni a rouvert cette fin de semaine. Le nombre de nouveaux cas augmente là-bas. Certaines inquiétudes émergent aussi d’articles en provenance d’Israël. Peut-être que le vaccin de Pfizer n’est pas aussi efficace que nous le pensions. Il y a aussi des préoccupations concernant l’augmentation de cas parmi les personnes non vaccinées aux États-Unis. Cette situation a vraiment été accentuée par les préoccupations à l’égard du variant Delta. Qu’est-ce que cela signifie concrètement quant à la reprise de l’économie et à un éventuel retour à la normale?
Parlons un peu du marché obligataire, qui a chuté de façon spectaculaire à mesure que les investisseurs diminuent leur part de risque. Qu’est-ce que le marché obligataire nous dit en ce moment?
Oui, c’est un sujet très, très intéressant. Je crois que le marché, ou plutôt les intervenants du marché, pour être plus précis, s’attendaient à ce que les taux augmentent. On a vu les taux des titres du Trésor américain à 10 ans chuter aujourd’hui. Les obligations se redressent et nous sommes maintenant en-dessous de 1,2 %. C’est difficile de comprendre les signaux de la journée, des prochaines minutes ou des prochaines heures. Mais je crois qu’il y a encore certaines préoccupations. L’une est clairement une ruée vers la sécurité. On voit aussi que dans le contexte où le dollar américain est en hausse, le variant Delta est une préoccupation réelle pour le marché des obligations. Le marché obligataire nous révèle peut-être que les taux aux États-Unis, même à 1,2 %, par rapport aux autres territoires comme le Japon et l’Europe sont bon marché pour les acheteurs de la région. Peut-être que les caisses de retraite essayent d’immuniser certaines de ces passifs après une remontée aussi importante pour les actions au cours des 10 ou 12 derniers mois. Il est difficile de dire exactement de quoi il s’agit, mais je crois que de nombreux intervenants du marché ont été surpris par les taux et leur faiblesse et pas seulement aux États-Unis, mais au Canada et partout dans le monde.
Dave, vous parlez de la montée des marchés au cours des 12 derniers mois. Compte tenu de toute l’incertitude, nous constatons un pic de volatilité de l’indice au-dessus de 20, atteignant le plus haut niveau depuis mai. Compte tenu du nouveau variant Delta, pensez-vous que cette volatilité diminuera ou qu’elle se poursuivra?
Anthony, compte tenu du variant Delta, des préoccupations connues et du virus de façon plus générale, je ne crois pas que la volatilité disparaîtra de sitôt. Au cœur de tout cela, c’est l’inconnu, l’incertitude par rapport à la crise sanitaire. Je ne pense pas qu’il y aura une formule magie qui résoudra tous les problèmes. Il y aura certainement des fluctuations. Nous rouvrons tranquillement, mais la vaccination est toujours en cours. Les gens se font vacciner. Cela prendra du temps et il y aura des hauts et des bas. Je m’attends donc à ce que la volatilité se poursuive.
Maintenant, mis à part le variant Delta, bien sûr, l’inflation se poursuit et un elle demeure une préoccupation pour les investisseurs. L’IPC aux États-Unis s’est accéléré pour atteindre son rythme le plus rapide en 13 ans. S’agit-il d’un autre risque pour le marché à court terme?
Oui. Il ne fait donc aucun doute que le marché ne sera pas enchanté de voir des taux plus élevés d’inflation dans un an ou deux à partir de maintenant. De toute évidence, si c’était le cas, la situation susciterait des craintes liées à une hausse des taux d’intérêt. Il ne serait évidemment pas souhaitable de voir les taux d’intérêt augmenter tenu compte des niveaux d’endettement des gouvernements. De toute évidence, l’inflation et les préoccupations liées à l’inflation sont au cœur des réflexions du marché. Croyez-le ou non, le marché ne montre pas trop de signes d’inquiétude. Si on se fie aux indicateurs précurseurs de l’inflation, on voit que le marché ne craint pas particulièrement une perdre le contrôle. C’est pourtant une des principales préoccupations de la Réserve fédérale et des autres banques centrales qui s’entendent pour dire que la situation est temporaire, et nous pourrons voir un pic de l’inflation actuelle. Mais dans un an ou deux, à mesure que la situation liée à la COVID évoluera, que les chaînes d’approvisionnement se rétabliront, que les prix des véhicules d’occasion, des voyages par avion et des hôtels diminueront, il devrait y avoir une modération du taux d’inflation sur 12 mois. Mais si c’est ces prédictions sont inexactes, le risque pourrait être important pour le marché. Actuellement, nous restons dans l’optique que la situation est temporaire, mais nous suivrons certainement les développements de près, parce qu’une inflation prolongée et en hausse n’aurait probablement pas un impact positif sur les taux d’intérêt et serait certainement dommageable pour le marché boursier.
Donc, selon vous, compte tenu de tout cela, pour la deuxième moitié de 2021, quelles sont vos perspectives et quelles devraient être les préoccupations principales des investisseurs?
Je pense que, sous l’angle du marché boursier, d’où je base mon point de vue, il y a vraiment deux éléments qu’il est important de garder à l’esprit. Premièrement, je crois que nous verrons une augmentation des cas de COVID-19. Je crois que les cas se propageront encore parmi les personnes non vaccinées ou les groupes de la population ayant a été vaccinés, mais pour qui l’efficacité n’est pas optimale. Ce qu’il faudra alors surveiller, c’est si ces cas entraînent de graves conséquences. Pour être plus précis, si ces cas mènent à une hospitalisation ou causent un décès. Si nous pouvons freiner ces conséquences, si le nombre de cas augmente, mais que les conséquences ne sont pas sévères, ça sera un très bon signe pour l’économie et la réouverture du marché boursier. La deuxième chose à surveiller, c’est le marché de l’emploi. Nous avons vraiment besoin que la remontée continue aux États-Unis et au Canada. Et si nous arrivons à maîtriser le variant, si nous arrivons à devancer la COVID-19, et si la pandémie s’atténue, ces emplois devraient se ranimer. Nous devrions commencer à voir l’économie continue de se relever. Je pense que ce serait de bon augure pour l’économie et les bénéfices également. Mais, n’oublions pas qu’en ce moment, on note près de 15 % aux États-Unis, et un peu plus au Canada. L’année a été bonne et je ne m’attendrais certainement pas à ces rendements au deuxième semestre.
David, merci beaucoup du temps que vous nous avez accordé.
Merci beaucoup.
Bonjour, Anthony. J’espère que vous allez bien. Premièrement, je veux insister sur le fait qu’il ne faut pas essayer d’extrapoler sur les données d’une journée ou de quelques heures tirées sur les marchés. Par contre, je dirais que, lorsque je me suis réveillé très tôt ce matin, j’ai constaté que les contrats à terme standardisés sur actions n’étaient pas à leur niveau habituel. À l’heure actuelle, le Dow est en hausse de 900 points, l’indice S&P 500 est en baisse de 2 % ou plus. Je pense que, ce matin, le marché des actions est absorbé par des préoccupations liées à l’émergence de ce nouveau variant Delta. On pourrait croire que le Royaume-Uni a rouvert cette fin de semaine. Le nombre de nouveaux cas augmente là-bas. Certaines inquiétudes émergent aussi d’articles en provenance d’Israël. Peut-être que le vaccin de Pfizer n’est pas aussi efficace que nous le pensions. Il y a aussi des préoccupations concernant l’augmentation de cas parmi les personnes non vaccinées aux États-Unis. Cette situation a vraiment été accentuée par les préoccupations à l’égard du variant Delta. Qu’est-ce que cela signifie concrètement quant à la reprise de l’économie et à un éventuel retour à la normale?
Parlons un peu du marché obligataire, qui a chuté de façon spectaculaire à mesure que les investisseurs diminuent leur part de risque. Qu’est-ce que le marché obligataire nous dit en ce moment?
Oui, c’est un sujet très, très intéressant. Je crois que le marché, ou plutôt les intervenants du marché, pour être plus précis, s’attendaient à ce que les taux augmentent. On a vu les taux des titres du Trésor américain à 10 ans chuter aujourd’hui. Les obligations se redressent et nous sommes maintenant en-dessous de 1,2 %. C’est difficile de comprendre les signaux de la journée, des prochaines minutes ou des prochaines heures. Mais je crois qu’il y a encore certaines préoccupations. L’une est clairement une ruée vers la sécurité. On voit aussi que dans le contexte où le dollar américain est en hausse, le variant Delta est une préoccupation réelle pour le marché des obligations. Le marché obligataire nous révèle peut-être que les taux aux États-Unis, même à 1,2 %, par rapport aux autres territoires comme le Japon et l’Europe sont bon marché pour les acheteurs de la région. Peut-être que les caisses de retraite essayent d’immuniser certaines de ces passifs après une remontée aussi importante pour les actions au cours des 10 ou 12 derniers mois. Il est difficile de dire exactement de quoi il s’agit, mais je crois que de nombreux intervenants du marché ont été surpris par les taux et leur faiblesse et pas seulement aux États-Unis, mais au Canada et partout dans le monde.
Dave, vous parlez de la montée des marchés au cours des 12 derniers mois. Compte tenu de toute l’incertitude, nous constatons un pic de volatilité de l’indice au-dessus de 20, atteignant le plus haut niveau depuis mai. Compte tenu du nouveau variant Delta, pensez-vous que cette volatilité diminuera ou qu’elle se poursuivra?
Anthony, compte tenu du variant Delta, des préoccupations connues et du virus de façon plus générale, je ne crois pas que la volatilité disparaîtra de sitôt. Au cœur de tout cela, c’est l’inconnu, l’incertitude par rapport à la crise sanitaire. Je ne pense pas qu’il y aura une formule magie qui résoudra tous les problèmes. Il y aura certainement des fluctuations. Nous rouvrons tranquillement, mais la vaccination est toujours en cours. Les gens se font vacciner. Cela prendra du temps et il y aura des hauts et des bas. Je m’attends donc à ce que la volatilité se poursuive.
Maintenant, mis à part le variant Delta, bien sûr, l’inflation se poursuit et un elle demeure une préoccupation pour les investisseurs. L’IPC aux États-Unis s’est accéléré pour atteindre son rythme le plus rapide en 13 ans. S’agit-il d’un autre risque pour le marché à court terme?
Oui. Il ne fait donc aucun doute que le marché ne sera pas enchanté de voir des taux plus élevés d’inflation dans un an ou deux à partir de maintenant. De toute évidence, si c’était le cas, la situation susciterait des craintes liées à une hausse des taux d’intérêt. Il ne serait évidemment pas souhaitable de voir les taux d’intérêt augmenter tenu compte des niveaux d’endettement des gouvernements. De toute évidence, l’inflation et les préoccupations liées à l’inflation sont au cœur des réflexions du marché. Croyez-le ou non, le marché ne montre pas trop de signes d’inquiétude. Si on se fie aux indicateurs précurseurs de l’inflation, on voit que le marché ne craint pas particulièrement une perdre le contrôle. C’est pourtant une des principales préoccupations de la Réserve fédérale et des autres banques centrales qui s’entendent pour dire que la situation est temporaire, et nous pourrons voir un pic de l’inflation actuelle. Mais dans un an ou deux, à mesure que la situation liée à la COVID évoluera, que les chaînes d’approvisionnement se rétabliront, que les prix des véhicules d’occasion, des voyages par avion et des hôtels diminueront, il devrait y avoir une modération du taux d’inflation sur 12 mois. Mais si c’est ces prédictions sont inexactes, le risque pourrait être important pour le marché. Actuellement, nous restons dans l’optique que la situation est temporaire, mais nous suivrons certainement les développements de près, parce qu’une inflation prolongée et en hausse n’aurait probablement pas un impact positif sur les taux d’intérêt et serait certainement dommageable pour le marché boursier.
Donc, selon vous, compte tenu de tout cela, pour la deuxième moitié de 2021, quelles sont vos perspectives et quelles devraient être les préoccupations principales des investisseurs?
Je pense que, sous l’angle du marché boursier, d’où je base mon point de vue, il y a vraiment deux éléments qu’il est important de garder à l’esprit. Premièrement, je crois que nous verrons une augmentation des cas de COVID-19. Je crois que les cas se propageront encore parmi les personnes non vaccinées ou les groupes de la population ayant a été vaccinés, mais pour qui l’efficacité n’est pas optimale. Ce qu’il faudra alors surveiller, c’est si ces cas entraînent de graves conséquences. Pour être plus précis, si ces cas mènent à une hospitalisation ou causent un décès. Si nous pouvons freiner ces conséquences, si le nombre de cas augmente, mais que les conséquences ne sont pas sévères, ça sera un très bon signe pour l’économie et la réouverture du marché boursier. La deuxième chose à surveiller, c’est le marché de l’emploi. Nous avons vraiment besoin que la remontée continue aux États-Unis et au Canada. Et si nous arrivons à maîtriser le variant, si nous arrivons à devancer la COVID-19, et si la pandémie s’atténue, ces emplois devraient se ranimer. Nous devrions commencer à voir l’économie continue de se relever. Je pense que ce serait de bon augure pour l’économie et les bénéfices également. Mais, n’oublions pas qu’en ce moment, on note près de 15 % aux États-Unis, et un peu plus au Canada. L’année a été bonne et je ne m’attendrais certainement pas à ces rendements au deuxième semestre.
David, merci beaucoup du temps que vous nous avez accordé.
Merci beaucoup.