
Les ventes de logements au Canada ont reculé par rapport aux niveaux records du premier trimestre de 2021. Anthony Okolie s’entretient avec Rishi Sondhi, économiste, Groupe Banque TD, pour savoir si nous avons atteint un sommet ou si le marché immobilier peut encore progresser.
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[MUSIQUE]
Rishi, dans votre récent rapport, vous mentionnez que le marché de l’immobilier canadien ralentit plus tôt que prévu. De combien les ventes de logement ont-elles diminué par rapport à leur niveau record?
Bonjour, Anthony. Oui, elles sont en baisse d’environ 25 % par rapport à leur niveau record atteint en mars. Elles ont donc certes chuté, mais il est important de se rappeler qu’au moins en juin, les ventes de logement sont encore très élevées.
Si vous prenez le niveau de juin et que vous l’appliquez à toute l’année, il dépasse aisément celui de 2020. Le marché est donc encore très vigoureux, même s’il a baissé.
OK, c’est bon à savoir. Mais quels sont les obstacles potentiels à l’activité immobilière au Canada?
Alors nous pensons que les taux des obligations canadiennes devraient augmenter. Et c’est le résultat de plusieurs facteurs : une croissance économique robuste et les réouvertures, un risque d’inflation et la possibilité que les taux obligataires augmentent aux États-Unis. Cela pourrait exercer des pressions à la hausse sur les taux d’intérêt dans l’économie, ce qui pourrait ralentir le secteur du logement dans une certaine mesure.
Il y a aussi eu la simulation de crise mise en place le 1er juin, ou devrais-je dire renforcée le 1er juin, excusez-moi. Ce que cela signifie, c’est que cela rend un peu plus difficile d’être admissible aux prêts hypothécaires. Nous pensons que cela pèse sur l’activité dans une certaine mesure et cette tendance devrait continuer à court terme.
Malgré ces difficultés, vous prévoyez que les ventes demeureront solides. Pourquoi?
Oui, il y a plusieurs raisons à cela. Premièrement, la croissance économique devrait être solide à l’avenir et cela favorisera la croissance de l’emploi et des revenus.
Ensuite, nous prévoyons une accélération de la croissance de la population au deuxième semestre, ce qui soutiendra la demande de logements. De plus, les Canadiens disposent d’économies excédentaires accumulées pendant la pandémie. Certaines données de sondage de la Banque du Canada indiquent qu’environ 10 % de ces économies seront affectés à la mise de fonds. Les Canadiens ont donc beaucoup d’épargne. Une partie peut être investie dans le logement.
OK, Rishi. Pouvez-vous nous parler des prix des logements? Qu’en est-il?
Oui, les prix des logements sont extrêmement élevés depuis un moment. Je ne crois pas que ce soit une nouvelle pour nos auditeurs. Mais au deuxième trimestre, ils ont légèrement fléchi. Les prix ont donc un peu baissé au deuxième trimestre.
En fait, depuis mars, la croissance des prix des logements a ralenti ou diminué dans toutes les provinces du Canada, à l’exception de Terre-Neuve-et-Labrador où la croissance des prix des logements demeure très forte.
Et parlons du marché des copropriétés. Comment s’est-il comporté dans ce contexte de marché ralenti?
En général, les copropriétés sont moins chères que les maisons individuelles. Les ventes de copropriétés ont augmenté par rapport à leur niveau pendant la pandémie à mesure que nous sortons de cette dernière, et leur abordabilité, par rapport à celle des maisons individuelles, s’est considérablement améliorée. La demande des investisseurs est de retour. La vente de ces logements relativement bon marché a très bien fonctionné, ce qui a exercé des pressions à la baisse sur les prix moyens.
Compte tenu de tous ces changements, quelles sont vos perspectives pour le marché du logement au cours des prochaines années?
Mais comme nous l’avons mentionné plus tôt dans l’entretien, nous prévoyons que le niveau d’activité demeurera intéressant. Pour ce qui est des prix, nous pensons que les ventes de copropriétés vont continuer d’accaparer une part croissante de l’ensemble des ventes. Cela exercera des pressions à la baisse sur les prix moyens, encore une fois, parce que les prix des copropriétés sont relativement bon marché.
De plus, nous pensons que ce contexte de ralentissement de la demande aura un effet ralentisseur sur la croissance des prix. Enfin, nous nous attendons à ce que les inscriptions reprennent un peu au troisième trimestre quand les craintes relatives à la COVID-19 diminueront et que le contexte des prix redeviendra robuste. Cela devrait contribuer à l’équilibre du marché et, encore une fois, à diminuer les prix.
Nous prévoyons donc des gains, une croissance et des prix plus modestes à l’avenir. L’effervescence que nous avons vue depuis mai l’année dernière jusqu’au premier trimestre de cette année, devrait par conséquent disparaître.
Rishi, merci beaucoup d’avoir été là aujourd’hui.
Merci beaucoup, Anthony.
[MUSIQUE]
Rishi, dans votre récent rapport, vous mentionnez que le marché de l’immobilier canadien ralentit plus tôt que prévu. De combien les ventes de logement ont-elles diminué par rapport à leur niveau record?
Bonjour, Anthony. Oui, elles sont en baisse d’environ 25 % par rapport à leur niveau record atteint en mars. Elles ont donc certes chuté, mais il est important de se rappeler qu’au moins en juin, les ventes de logement sont encore très élevées.
Si vous prenez le niveau de juin et que vous l’appliquez à toute l’année, il dépasse aisément celui de 2020. Le marché est donc encore très vigoureux, même s’il a baissé.
OK, c’est bon à savoir. Mais quels sont les obstacles potentiels à l’activité immobilière au Canada?
Alors nous pensons que les taux des obligations canadiennes devraient augmenter. Et c’est le résultat de plusieurs facteurs : une croissance économique robuste et les réouvertures, un risque d’inflation et la possibilité que les taux obligataires augmentent aux États-Unis. Cela pourrait exercer des pressions à la hausse sur les taux d’intérêt dans l’économie, ce qui pourrait ralentir le secteur du logement dans une certaine mesure.
Il y a aussi eu la simulation de crise mise en place le 1er juin, ou devrais-je dire renforcée le 1er juin, excusez-moi. Ce que cela signifie, c’est que cela rend un peu plus difficile d’être admissible aux prêts hypothécaires. Nous pensons que cela pèse sur l’activité dans une certaine mesure et cette tendance devrait continuer à court terme.
Malgré ces difficultés, vous prévoyez que les ventes demeureront solides. Pourquoi?
Oui, il y a plusieurs raisons à cela. Premièrement, la croissance économique devrait être solide à l’avenir et cela favorisera la croissance de l’emploi et des revenus.
Ensuite, nous prévoyons une accélération de la croissance de la population au deuxième semestre, ce qui soutiendra la demande de logements. De plus, les Canadiens disposent d’économies excédentaires accumulées pendant la pandémie. Certaines données de sondage de la Banque du Canada indiquent qu’environ 10 % de ces économies seront affectés à la mise de fonds. Les Canadiens ont donc beaucoup d’épargne. Une partie peut être investie dans le logement.
OK, Rishi. Pouvez-vous nous parler des prix des logements? Qu’en est-il?
Oui, les prix des logements sont extrêmement élevés depuis un moment. Je ne crois pas que ce soit une nouvelle pour nos auditeurs. Mais au deuxième trimestre, ils ont légèrement fléchi. Les prix ont donc un peu baissé au deuxième trimestre.
En fait, depuis mars, la croissance des prix des logements a ralenti ou diminué dans toutes les provinces du Canada, à l’exception de Terre-Neuve-et-Labrador où la croissance des prix des logements demeure très forte.
Et parlons du marché des copropriétés. Comment s’est-il comporté dans ce contexte de marché ralenti?
- Eh bien, ce qui est intéressant quand on parle du prix des logements, c’est que nous parlons du prix moyen. Les prix moyens peuvent donc être influencés par les opérations qui se situent dans la partie supérieure ou la partie inférieure de la fourchette des prix.
En général, les copropriétés sont moins chères que les maisons individuelles. Les ventes de copropriétés ont augmenté par rapport à leur niveau pendant la pandémie à mesure que nous sortons de cette dernière, et leur abordabilité, par rapport à celle des maisons individuelles, s’est considérablement améliorée. La demande des investisseurs est de retour. La vente de ces logements relativement bon marché a très bien fonctionné, ce qui a exercé des pressions à la baisse sur les prix moyens.
Compte tenu de tous ces changements, quelles sont vos perspectives pour le marché du logement au cours des prochaines années?
- Nous pensons que les ventes de logements continueront de se normaliser. Comme je l’ai mentionné, avant le mois de mars, elles avaient atteint un niveau record. Elles ont déjà reculé de 25 %, mais demeurent à un niveau historiquement élevé. Nous pensons donc qu’elles vont se normaliser encore davantage, et nous prévoyons que les ventes diminueront au fil de l’année.
Mais comme nous l’avons mentionné plus tôt dans l’entretien, nous prévoyons que le niveau d’activité demeurera intéressant. Pour ce qui est des prix, nous pensons que les ventes de copropriétés vont continuer d’accaparer une part croissante de l’ensemble des ventes. Cela exercera des pressions à la baisse sur les prix moyens, encore une fois, parce que les prix des copropriétés sont relativement bon marché.
De plus, nous pensons que ce contexte de ralentissement de la demande aura un effet ralentisseur sur la croissance des prix. Enfin, nous nous attendons à ce que les inscriptions reprennent un peu au troisième trimestre quand les craintes relatives à la COVID-19 diminueront et que le contexte des prix redeviendra robuste. Cela devrait contribuer à l’équilibre du marché et, encore une fois, à diminuer les prix.
Nous prévoyons donc des gains, une croissance et des prix plus modestes à l’avenir. L’effervescence que nous avons vue depuis mai l’année dernière jusqu’au premier trimestre de cette année, devrait par conséquent disparaître.
Rishi, merci beaucoup d’avoir été là aujourd’hui.
Merci beaucoup, Anthony.
[MUSIQUE]