Des sociétés technologiques à mégacapitalisation comme Apple, Meta et Amazon ont vu le cours de leurs actions chuter cette année. Kim Parlee et Vitali Mossounov, gestionnaire de portefeuille, Gestion de Placements TD, discutent des bénéfices et des perspectives des titres technologiques.
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Les sociétés technologiques à mégacapitalisation comme Apple, Google, Meta et Amazon ont connu des baisses à deux chiffres cette année et leurs cours boursiers sont bas. Y a-t-il d’autres obstacles à venir ou pourrait-il y avoir un rebond l’an prochain? Pour nous dire ce qu’il voit sur les marchés, Vitali Mossounov se joint à nous. Il est gestionnaire de portefeuille pour l’indice des chefs de file mondiaux des technologies TD, FNB TEC, à Gestion de Placements TD. Ravie de vous retrouver.
Bonjour, Kim.
Commençons par les bénéfices. Il semble que les bénéfices dont on a entendu parler entraînent une implosion.
Oui, il y a une implosion et, si on prend du recul, on parle habituellement de technologie et des cinq grandes sociétés technologiques. On connaît tous leurs noms, chaque trimestre, il y a un rapport, c’est une semaine importante, environ cinq jours consécutifs, et tout le monde surveille cela de près. Les actions fluctuent, les marchés évoluent, ce sont de grandes sociétés.
Habituellement, certaines font état de bons résultats, d’autres de mauvais résultats, et après toute cette excitation, ça revient finalement au même. Vous voyez ce que je veux dire? Le cours de certaines actions a augmenté, Apple a vendu plus de téléphones et Alphabet a peut-être vendu moins de publicité, ce qui a fait baisser le cours de l’action. La période a été unique en matière de bénéfices.
KIM PARLEE : Unique, pas bonne. Je n’aime pas la façon dont vous utilisez le mot unique.
Unique, pas bonne. Eh bien, c’est comme la volatilité lorsque les marchés baissent, et on utilise le mot unique comme synonyme. On a donc quatre entreprises, pour la première, je pense que le mot implosion est juste, mais Apple a en quelque sorte sauvé la mise. Ce titre était en hausse. Mais même si l’on fait la moyenne des cinq réactions au cours de l’action de ces sociétés technologiques, même avec Apple, elles ont, en moyenne, reculé de 8 % le jour suivant. C’est catastrophique.
KIM PARLEE : Oui, en effet. Je sais que vous nous avez apporté des photos et des graphiques. Alors…
Oui, on comprend mieux visuellement.
Oui, regardons-les et parlons-en un peu pour en savoir plus sur la réaction que nous avons vue.
VITALI MOSSOUNOV : Oui, le premier graphique est assez simple. Il y a deux lignes, et la première est bien au-dessus de l’autre. Que montre ce graphique? La ligne du haut, c’est la croissance moyenne des revenus de ces cinq sociétés. La croissance des revenus a ralenti, au cours des quatre derniers trimestres, pour s’établir à environ 7 %. Il s’agissait de la croissance moyenne des ventes au troisième trimestre.
Pas si mal, l’inflation à sept, ils ont eu des problèmes de taux de change. Donc ça, c’est plutôt bon. C’est la ligne en dessous qui est problématique et ce sont les bénéfices. La croissance des bénéfices était vraiment négative, de 20 %. Et ce que cela signifie, c’est que chaque trimestre, mais surtout celui-ci, ces sociétés dépensent sans compter. Elles dépensent plus que ce qu’elles rapportent. Donc on a un groupe de sociétés de premier ordre qui annoncent aux marchés que leurs bénéfices ont baissé de 20 %. Ce n’est vraiment pas bon.
KIM PARLEE : Mm-hm. En effet, ce n’est vraiment pas bon. Alors comment expliquer cela? Si on se penche sur ces bénéfices décevants et on entend de plus en plus parler des façons dont les entreprises prévoient d’y remédier, mais on y reviendra plus tard. Ou non, parlons-en plutôt maintenant. Meta est un bon exemple. Ils licencient. C’est une façon de réduire les dépenses que de licencier plus de 11 000 personnes.
Oui, c’est terrible pour ces personnes, mais ces entreprises ont beaucoup d’employés. Elles ont beaucoup d’actifs incorporels, beaucoup de cerveaux et leurs effectifs ont beaucoup augmenté, ce qui a entraîné, en partie, cette croissance des dépenses et cette croissance négative des bénéfices. Et on a un autre graphique qu’on peut consulter et qui met tout en contexte.
Il montre le nombre d’employés de ces sociétés… ce sont les barres à l’écran… il y en a quelques centaines de milliers maintenant, mais surtout, la ligne représente la croissance sur 12 mois du nombre d’employés au sein de ces entreprises. Vous pouvez voir qu’elles étaient assez bien gérées en matière d’effectifs, avec une croissance de 15 % d’une année à l’autre.
En 2021, cette croissance diminue, et c’est parce que la COVID-19 a entraîné un gel et un ralentissement des décisions d’embauche. Puis, en 2022, la croissance des effectifs s’accélère. Tout va bien. La croissance et les effectifs ont augmenté de 20 %. Voilà où nous en sommes aujourd’hui. La grande question est de savoir si elles peuvent maîtriser la situation.
KIM PARLEE : C’est intéressant, quand je regarde ce graphique, si on peut continuer à la regarder un peu plus longtemps… Je vois presque une lutte entre les facteurs structurels et cycliques. Vous voyez ce que je veux dire? Sur le plan structurel, il y a eu de grands changements fonctionnels avec la COVID-19.
VITALI MOSSOUNOV : Oui.
KIM PARLEE : Et maintenant, on fait face à l’aspect cyclique, un cycle d’expansion et de contraction, le résultat des mesures prises par les banques centrales. C’est intéressant à constater, car il y a eu des changements structurels. On utilise la technologie davantage, mais maintenant, on est confrontés à un ralentissement.
Vous avez tout à fait raison et la question maintenant, c’est de savoir si ces sociétés peuvent contrôler leurs coûts. Vous voyez ce que je veux dire? Je pense qu’il y a en fait deux questions, d’abord ces sociétés peuvent-elles maîtriser leurs coûts? La réponse est oui, à mon avis. Peuvent-elles le faire rapidement? C’est la deuxième question. Et la réponse est non.
Si on revient en arrière… Je pense que le graphique n’est plus à l’écran, mais souvenez-vous. En 2021, le nombre d’employés était de 10 %. Il était assez faible. C’est le retard, ce sont des mastodontes avec des centaines de milliers d’employés.
KIM PARLEE : Les revenus augmentent plus rapidement que le personnel.
On décide d’embaucher et d’ici à ce que ces personnes arrivent dans l’entreprise, le cycle a déjà changé.
KIM PARLEE : Oui.
C’est pourquoi les investisseurs doivent être prudents, car les dépenses sont actuellement hors de contrôle. On peut se dire qu’on va faire sans ces entreprises. La croissance des revenus ralentit et les dépenses augmentent beaucoup plus rapidement. Le signal important, et vous avez mentionné Meta, Facebook, c’est que chacune d’elles prend des mesures relativement importantes pour réduire ses dépenses.
Il faut donc se demander où conduit cette tendance. Parce que si dans un an, la croissance de l’effectif a diminué à 5 % et les revenus sont à 10, c’est une très bonne configuration pour les actions.
En effet. La question est de savoir si le chiffre d’affaires est toujours à 10. Et c’est ce qu’on…
Dites-moi quelle est l’ampleur de la récession et je réponds à cette question.
[RIRES]
Je ne sais pas. J’allais vous poser la question. Voyons quelques-uns des plus grands noms. Regardons Microsoft.
VITALI MOSSOUNOV : D’accord.
Ils ont publié leurs bénéfices et rappelez-le-moi… Je pense que ce n’était pas terrible, comme pour d’autres, mais il y avait un ralentissement.
Il s’agit d’une société de premier ordre fiable et donc la croissance de leur nuage a déçu les attentes, mais vraiment, les chiffres étaient bons. À nouveau, le thème de cette période de bénéfices est que les dépenses sont trop élevées. Microsoft était loin d’être aussi mauvaise que les autres et je pense qu’elle a donné une assez bonne idée de la façon dont elle va maîtriser la situation. Mais une croissance un peu plus lente, des dépenses un peu plus élevées et le marché n’aime pas beaucoup ça dans ce contexte, et je pense que ces actions ont reculé d’au moins 7 %. Microsoft ne s’est pas comportée comme d’habitude, mais c’était loin d’être un désastre.
KIM PARLEE : Oui, le marché est dur, le graphique aussi, avec une baisse de 33 % sur l’année. Apple.
Oui.
Apple vient d’annoncer qu’elle ne pouvait pas répondre à la demande en ce moment, ou plutôt, pardon, qu’elle n’allait pas être en mesure de répondre à la demande en raison des restrictions de l’offre.
Oui.
Peut-être que la demande diminuera, on verra. Qu’anticipez-vous à ce niveau?
On verra. Apple a été une action vraiment défensive…
KIM PARLEE : Oui.
Cette année. Franchement, ça m’a surpris, car ces produits sont des achats non essentiels assez chers. Mais Apple a beaucoup surpris à cet égard, elle a très bien résisté. Et c’était un… C’est le meilleur trimestre parmi toutes les grandes sociétés technologiques. Les ventes étaient là, encore une fois. Les ventes d’iPhone ont été solides, les Macs aussi, tout en fait. Et ils n’ont pas les mêmes problèmes de coûts.
Donc, Apple se porte bien, mais encore une fois, la grande question avec Apple, c’est qu’est-ce qui se passe au niveau de la production? Pour l’instant, un communiqué de presse a été publié il y a quelques jours. Ils ont dit qu’ils ne pouvaient pas produire les téléphones. Il y a un confinement où l’iPhone Pro de grande valeur est produit. Mais ils ont affirmé que la demande demeurait forte. La question est de savoir si cette demande durera trois ou six mois. Encore une fois, tout dépend de l’évolution de l’économie.
KIM PARLEE : Oui, oui, oui. C’est amusant de voir qu’Apple est considéré comme un produit non essentiel. Quand on voit la réaction des gens quand ils perdent leur téléphone…
Oui.
Comment ils paniquent… Ce n’est pas un produit non essentiel! Oui…
J’ai eu du mal à m’en séparer…
C’est vrai.
… avant l’entretien.
C’est exact. Google.
Et Google, ou Alphabet, tout allait bien sur la ligne du haut. Ça, c’est vraiment des dépenses non essentielles, parce qu’il s’agit d’une entreprise de publicité. Une hausse de 11 %, 6 % après les difficultés de change. Mais somme toute, ce n’est pas mal.
Ce n’est pas là qu’on a vu une déception. La déception, c’est qu’un trimestre après que la direction a indiqué qu’elle avait compris, qu’elle allait maîtriser ses coûts, elle a embauché un nombre record de personnes. Gros navire, difficile de faire demi-tour. Je pense qu’elle le fait maintenant. Mais dans l’immédiat, ça a généré une grosse déception et vous avez vu le graphique.
Oui, 41 % pour l’année.
Meta… non, on a déjà parlé de Meta, je veux dire Amazon. Il ne nous reste qu’environ 40 secondes, alors dites-moi ce que vous en pensez.
Les ventes au détail d’Amazon ont été très bonnes, elles sont en hausse, 15 % environ. Les gens achètent sur Amazon, vous et moi probablement appartenons à ce gros groupe de personnes. AWS, comme Microsoft Cloud, a ralenti. C’était la première déception.
Mais, le gros coup porté à Amazon, et c’est pourquoi ce graphique est bien meilleur que ce qu’il devrait être, car elle a reculé de 25 % ce jour-là après le rapport, et tout est dû aux dépenses. Amazon n’a pas réduit ses dépenses assez rapidement, et elle n’enregistre aucun bénéfice. Les investisseurs continuent de leur donner une deuxième chance… peut-être le prochain trimestre, peut-être le suivant, mais Amazon arrive toujours perdante.
Vitali, c’est toujours un plaisir de vous avoir avec nous. Je n’aime pas toujours ce que vous dites, mais c’est toujours un plaisir de vous compter parmi nous. Merci beaucoup.
Merci.
[MUSIQUE]
Les sociétés technologiques à mégacapitalisation comme Apple, Google, Meta et Amazon ont connu des baisses à deux chiffres cette année et leurs cours boursiers sont bas. Y a-t-il d’autres obstacles à venir ou pourrait-il y avoir un rebond l’an prochain? Pour nous dire ce qu’il voit sur les marchés, Vitali Mossounov se joint à nous. Il est gestionnaire de portefeuille pour l’indice des chefs de file mondiaux des technologies TD, FNB TEC, à Gestion de Placements TD. Ravie de vous retrouver.
Bonjour, Kim.
Commençons par les bénéfices. Il semble que les bénéfices dont on a entendu parler entraînent une implosion.
Oui, il y a une implosion et, si on prend du recul, on parle habituellement de technologie et des cinq grandes sociétés technologiques. On connaît tous leurs noms, chaque trimestre, il y a un rapport, c’est une semaine importante, environ cinq jours consécutifs, et tout le monde surveille cela de près. Les actions fluctuent, les marchés évoluent, ce sont de grandes sociétés.
Habituellement, certaines font état de bons résultats, d’autres de mauvais résultats, et après toute cette excitation, ça revient finalement au même. Vous voyez ce que je veux dire? Le cours de certaines actions a augmenté, Apple a vendu plus de téléphones et Alphabet a peut-être vendu moins de publicité, ce qui a fait baisser le cours de l’action. La période a été unique en matière de bénéfices.
KIM PARLEE : Unique, pas bonne. Je n’aime pas la façon dont vous utilisez le mot unique.
Unique, pas bonne. Eh bien, c’est comme la volatilité lorsque les marchés baissent, et on utilise le mot unique comme synonyme. On a donc quatre entreprises, pour la première, je pense que le mot implosion est juste, mais Apple a en quelque sorte sauvé la mise. Ce titre était en hausse. Mais même si l’on fait la moyenne des cinq réactions au cours de l’action de ces sociétés technologiques, même avec Apple, elles ont, en moyenne, reculé de 8 % le jour suivant. C’est catastrophique.
KIM PARLEE : Oui, en effet. Je sais que vous nous avez apporté des photos et des graphiques. Alors…
Oui, on comprend mieux visuellement.
Oui, regardons-les et parlons-en un peu pour en savoir plus sur la réaction que nous avons vue.
VITALI MOSSOUNOV : Oui, le premier graphique est assez simple. Il y a deux lignes, et la première est bien au-dessus de l’autre. Que montre ce graphique? La ligne du haut, c’est la croissance moyenne des revenus de ces cinq sociétés. La croissance des revenus a ralenti, au cours des quatre derniers trimestres, pour s’établir à environ 7 %. Il s’agissait de la croissance moyenne des ventes au troisième trimestre.
Pas si mal, l’inflation à sept, ils ont eu des problèmes de taux de change. Donc ça, c’est plutôt bon. C’est la ligne en dessous qui est problématique et ce sont les bénéfices. La croissance des bénéfices était vraiment négative, de 20 %. Et ce que cela signifie, c’est que chaque trimestre, mais surtout celui-ci, ces sociétés dépensent sans compter. Elles dépensent plus que ce qu’elles rapportent. Donc on a un groupe de sociétés de premier ordre qui annoncent aux marchés que leurs bénéfices ont baissé de 20 %. Ce n’est vraiment pas bon.
KIM PARLEE : Mm-hm. En effet, ce n’est vraiment pas bon. Alors comment expliquer cela? Si on se penche sur ces bénéfices décevants et on entend de plus en plus parler des façons dont les entreprises prévoient d’y remédier, mais on y reviendra plus tard. Ou non, parlons-en plutôt maintenant. Meta est un bon exemple. Ils licencient. C’est une façon de réduire les dépenses que de licencier plus de 11 000 personnes.
Oui, c’est terrible pour ces personnes, mais ces entreprises ont beaucoup d’employés. Elles ont beaucoup d’actifs incorporels, beaucoup de cerveaux et leurs effectifs ont beaucoup augmenté, ce qui a entraîné, en partie, cette croissance des dépenses et cette croissance négative des bénéfices. Et on a un autre graphique qu’on peut consulter et qui met tout en contexte.
Il montre le nombre d’employés de ces sociétés… ce sont les barres à l’écran… il y en a quelques centaines de milliers maintenant, mais surtout, la ligne représente la croissance sur 12 mois du nombre d’employés au sein de ces entreprises. Vous pouvez voir qu’elles étaient assez bien gérées en matière d’effectifs, avec une croissance de 15 % d’une année à l’autre.
En 2021, cette croissance diminue, et c’est parce que la COVID-19 a entraîné un gel et un ralentissement des décisions d’embauche. Puis, en 2022, la croissance des effectifs s’accélère. Tout va bien. La croissance et les effectifs ont augmenté de 20 %. Voilà où nous en sommes aujourd’hui. La grande question est de savoir si elles peuvent maîtriser la situation.
KIM PARLEE : C’est intéressant, quand je regarde ce graphique, si on peut continuer à la regarder un peu plus longtemps… Je vois presque une lutte entre les facteurs structurels et cycliques. Vous voyez ce que je veux dire? Sur le plan structurel, il y a eu de grands changements fonctionnels avec la COVID-19.
VITALI MOSSOUNOV : Oui.
KIM PARLEE : Et maintenant, on fait face à l’aspect cyclique, un cycle d’expansion et de contraction, le résultat des mesures prises par les banques centrales. C’est intéressant à constater, car il y a eu des changements structurels. On utilise la technologie davantage, mais maintenant, on est confrontés à un ralentissement.
Vous avez tout à fait raison et la question maintenant, c’est de savoir si ces sociétés peuvent contrôler leurs coûts. Vous voyez ce que je veux dire? Je pense qu’il y a en fait deux questions, d’abord ces sociétés peuvent-elles maîtriser leurs coûts? La réponse est oui, à mon avis. Peuvent-elles le faire rapidement? C’est la deuxième question. Et la réponse est non.
Si on revient en arrière… Je pense que le graphique n’est plus à l’écran, mais souvenez-vous. En 2021, le nombre d’employés était de 10 %. Il était assez faible. C’est le retard, ce sont des mastodontes avec des centaines de milliers d’employés.
KIM PARLEE : Les revenus augmentent plus rapidement que le personnel.
On décide d’embaucher et d’ici à ce que ces personnes arrivent dans l’entreprise, le cycle a déjà changé.
KIM PARLEE : Oui.
C’est pourquoi les investisseurs doivent être prudents, car les dépenses sont actuellement hors de contrôle. On peut se dire qu’on va faire sans ces entreprises. La croissance des revenus ralentit et les dépenses augmentent beaucoup plus rapidement. Le signal important, et vous avez mentionné Meta, Facebook, c’est que chacune d’elles prend des mesures relativement importantes pour réduire ses dépenses.
Il faut donc se demander où conduit cette tendance. Parce que si dans un an, la croissance de l’effectif a diminué à 5 % et les revenus sont à 10, c’est une très bonne configuration pour les actions.
En effet. La question est de savoir si le chiffre d’affaires est toujours à 10. Et c’est ce qu’on…
Dites-moi quelle est l’ampleur de la récession et je réponds à cette question.
[RIRES]
Je ne sais pas. J’allais vous poser la question. Voyons quelques-uns des plus grands noms. Regardons Microsoft.
VITALI MOSSOUNOV : D’accord.
Ils ont publié leurs bénéfices et rappelez-le-moi… Je pense que ce n’était pas terrible, comme pour d’autres, mais il y avait un ralentissement.
Il s’agit d’une société de premier ordre fiable et donc la croissance de leur nuage a déçu les attentes, mais vraiment, les chiffres étaient bons. À nouveau, le thème de cette période de bénéfices est que les dépenses sont trop élevées. Microsoft était loin d’être aussi mauvaise que les autres et je pense qu’elle a donné une assez bonne idée de la façon dont elle va maîtriser la situation. Mais une croissance un peu plus lente, des dépenses un peu plus élevées et le marché n’aime pas beaucoup ça dans ce contexte, et je pense que ces actions ont reculé d’au moins 7 %. Microsoft ne s’est pas comportée comme d’habitude, mais c’était loin d’être un désastre.
KIM PARLEE : Oui, le marché est dur, le graphique aussi, avec une baisse de 33 % sur l’année. Apple.
Oui.
Apple vient d’annoncer qu’elle ne pouvait pas répondre à la demande en ce moment, ou plutôt, pardon, qu’elle n’allait pas être en mesure de répondre à la demande en raison des restrictions de l’offre.
Oui.
Peut-être que la demande diminuera, on verra. Qu’anticipez-vous à ce niveau?
On verra. Apple a été une action vraiment défensive…
KIM PARLEE : Oui.
Cette année. Franchement, ça m’a surpris, car ces produits sont des achats non essentiels assez chers. Mais Apple a beaucoup surpris à cet égard, elle a très bien résisté. Et c’était un… C’est le meilleur trimestre parmi toutes les grandes sociétés technologiques. Les ventes étaient là, encore une fois. Les ventes d’iPhone ont été solides, les Macs aussi, tout en fait. Et ils n’ont pas les mêmes problèmes de coûts.
Donc, Apple se porte bien, mais encore une fois, la grande question avec Apple, c’est qu’est-ce qui se passe au niveau de la production? Pour l’instant, un communiqué de presse a été publié il y a quelques jours. Ils ont dit qu’ils ne pouvaient pas produire les téléphones. Il y a un confinement où l’iPhone Pro de grande valeur est produit. Mais ils ont affirmé que la demande demeurait forte. La question est de savoir si cette demande durera trois ou six mois. Encore une fois, tout dépend de l’évolution de l’économie.
KIM PARLEE : Oui, oui, oui. C’est amusant de voir qu’Apple est considéré comme un produit non essentiel. Quand on voit la réaction des gens quand ils perdent leur téléphone…
Oui.
Comment ils paniquent… Ce n’est pas un produit non essentiel! Oui…
J’ai eu du mal à m’en séparer…
C’est vrai.
… avant l’entretien.
C’est exact. Google.
Et Google, ou Alphabet, tout allait bien sur la ligne du haut. Ça, c’est vraiment des dépenses non essentielles, parce qu’il s’agit d’une entreprise de publicité. Une hausse de 11 %, 6 % après les difficultés de change. Mais somme toute, ce n’est pas mal.
Ce n’est pas là qu’on a vu une déception. La déception, c’est qu’un trimestre après que la direction a indiqué qu’elle avait compris, qu’elle allait maîtriser ses coûts, elle a embauché un nombre record de personnes. Gros navire, difficile de faire demi-tour. Je pense qu’elle le fait maintenant. Mais dans l’immédiat, ça a généré une grosse déception et vous avez vu le graphique.
Oui, 41 % pour l’année.
Meta… non, on a déjà parlé de Meta, je veux dire Amazon. Il ne nous reste qu’environ 40 secondes, alors dites-moi ce que vous en pensez.
Les ventes au détail d’Amazon ont été très bonnes, elles sont en hausse, 15 % environ. Les gens achètent sur Amazon, vous et moi probablement appartenons à ce gros groupe de personnes. AWS, comme Microsoft Cloud, a ralenti. C’était la première déception.
Mais, le gros coup porté à Amazon, et c’est pourquoi ce graphique est bien meilleur que ce qu’il devrait être, car elle a reculé de 25 % ce jour-là après le rapport, et tout est dû aux dépenses. Amazon n’a pas réduit ses dépenses assez rapidement, et elle n’enregistre aucun bénéfice. Les investisseurs continuent de leur donner une deuxième chance… peut-être le prochain trimestre, peut-être le suivant, mais Amazon arrive toujours perdante.
Vitali, c’est toujours un plaisir de vous avoir avec nous. Je n’aime pas toujours ce que vous dites, mais c’est toujours un plaisir de vous compter parmi nous. Merci beaucoup.
Merci.
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