Actions / Devises / Économie / Énergie / Canada / International / Idées de placement / Nouvelles / Vue d’ensemble
Le dernier rapport sur le PIB canadien montre que la croissance de l’économie a été annualisée de 2,9 % au troisième trimestre, surpassant les attentes d’une croissance de 1,5 %. Andrew Kelvin, stratège en chef, Canada à Valeurs Mobilières TD, se joint à Greg Bonnell pour discuter de ce que cela signifie pour la décision de la Banque du Canada concernant les taux la semaine prochaine.
Print Transcript
[LOGO AUDIO]
L’économie canadienne a progressé de 2,9 % au troisième trimestre, les exportations d’énergie ayant éclipsé la baisse des dépenses des ménages et des investissements dans le secteur de l’habitation. Mais à l’approche de la décision de la Banque du Canada concernant les taux la semaine prochaine, comment notre banque centrale va-t-elle réagir aux données publiées aujourd’hui? Nous en parlons avec Andrew Kelvin, stratège en chef, Canada à Valeurs Mobilières TD. Bienvenue à nouveau au programme.
Merci de m’avoir invité. C’est toujours un plaisir d’être ici.
Que devrions-nous penser de ce PIB? En lisant la nouvelle ce matin, je me suis dit qu’il y avait un peu de ci, un peu de ça. J’avais hâte d’entendre votre point de vue à ce sujet.
C’était vraiment un peu partout. Si vous voulez brosser un portrait très positif de l’économie canadienne, c’est facile de le faire. En fait, la croissance a été beaucoup plus forte que prévu en juin, juillet et août. On peut en déduire qu’il y a encore moins de capacités inutilisées dans l’économie qu’on ne l’aurait estimé il y a 48 heures. En revanche, et c’est davantage de ce côté-là que je penche, certains des indicateurs plus prospectifs étaient un peu inquiétants. Les dépenses des ménages ont carrément diminué.
Cette situation fait suite à un deuxième trimestre extraordinairement vigoureux. Un ralentissement était donc dû, et je pense qu’on pourrait peut-être expliquer ce repli par l’excellent deuxième trimestre qu’on a connu, où il y a eu un rebond important. Mais ce n’est pas nécessairement un signe positif. Les investissements dans le secteur de l’habitation demeurent sous pression.
Les dépenses publiques sont l’un des facteurs qui ont le plus contribué au rendement au troisième trimestre. Je ne crois pas que la croissance des dépenses publiques restera supérieure à la tendance en 2023. Même si c’est formidable de voir une hausse inattendue, certains éléments prospectifs et segments de l’économie dont on a vraiment dépendu au cours des deux, trois, quatre ou cinq dernières années ont affiché une certaine faiblesse. Et on a eu une estimation rapide pour octobre, avec les données mensuelles à l’échelle du secteur. Et ça donne à penser que la croissance en octobre a été à peu près stable.
Si vous êtes la Banque du Canada, la croissance a de toute évidence été beaucoup plus forte qu’au troisième trimestre, mais votre prévision de 0,5 % pour le quatrième trimestre, où la Banque du Canada prévoit une croissance... et ce sont des chiffres annualisés. Donc, un résultat de 0,5 % annualisé sur un trimestre, c’est essentiellement 0. C’est encore très en jeu, ne serait-ce qu’avec ce transfert plus souple en octobre.
Je pense que la Banque du Canada peut vraiment creuser la question, prendre tout ce qui lui convient. Et on en revient à la question de savoir si elle est vraiment, vraiment préoccupée par la trajectoire de l’inflation mesurée par l’IPC? Certains signes précurseurs indiquent que le resserrement de la politique monétaire porte ses fruits. Si elle est suffisamment convaincue que le resserrement du système se manifeste dans les secteurs de l’économie où ça doit se manifester, les dépenses des ménages et le marché de l’habitation, de manière à réduire un peu la demande, à ralentir l’économie jusqu’en 2023 et à réduire l’inflation, elle peut probablement souffler un peu et augmenter les taux de façon relativement modeste, à un niveau normal de 25 points de base.
Mais si elle n’est pas convaincue que l’IPC est maîtrisé, elle peut examiner la combinaison d’une inflation de base encore très élevée, d’une inflation globale encore très élevée, et on ne pense pas que l’inflation globale va ralentir d’ici la fin de l’année, et il faut regarder le fait qu’il y a peut-être moins de capacités inutilisées dans l’économie qu’elle ne s’était rendu compte, et qu’elle se dit : « Vous savez quoi, on doit quand même être un peu plus audacieux. » Je pense qu’on pourrait présenter des arguments convaincants en faveur d’une augmentation de 25 ou 50 points de base.
Dans l’ensemble, la Banque du Canada approche de la fin de ce cycle de resserrement. On pense qu’il va y avoir une pause, du moins au début de la moitié de 2023, ou au premier trimestre, devrais-je dire.
Imaginez notre banque centrale ou toute autre banque centrale essayer de réduire l’inflation au moyen de ces hausses de taux massives. Ça serait formidable si elle pouvait écraser l’inflation. Elle la maîtriserait. Elle la ramènerait là où elle doit être et ne plongerait pas l’économie dans un gouffre, ce qui nous amène au risque de récession.
Il semble que tout le monde prévoie en quelque sorte une récession pour l’an prochain. On regarde des chiffres comme ceux-ci et ce vers quoi on pourrait se diriger. Est-ce un fait accompli ou doit-on vraiment présumer qu’on sera en récession d’ici l’an prochain?
Je ne crois pas que ce soit un fait accompli, pour le simple fait qu’on s’attend à ce que la croissance de la population soit très robuste tout au long de 2023. Si le nombre d’habitants augmente, ça sera plus difficile pour l’ensemble de l’économie de diminuer. Par habitant, ça va beaucoup ressembler à une récession, quelle qu’en soit l’issue, selon nous. On pense qu’il va y avoir une modeste récession au premier semestre de l’année prochaine, des chiffres annualisés d’environ 0,5 % à moins 0,1 % pour les deux premiers trimestres de l’année. Mais dans l’ensemble, ces taux sont assez modestes dans un contexte de croissance de 1 %, 1,5 % ou 2 % de la population. Ça nous donne l’impression qu’il y a un repli un peu plus important de l’activité.
Mais la Banque du Canada, selon son point de vue... le ralentissement au premier semestre de 2023, je crois, est pris en compte. Je pense que la Banque du Canada est du même avis. C’est ce qu’on a entendu dans ses plus récentes communications, selon lesquelles une récession est aussi probable qu’une absence de récession au début de 2023. Le truc pour la Banque du Canada, c’est qu’elle doit s’assurer, quand elle va atteindre son point de répit au début de 2023 ou peut-être au deuxième trimestre de 2023, et je suis peut-être trop optimiste, qu’elle a pris les mesures nécessaires pour juguler l’inflation. Parce que là où les choses pourraient devenir très problématiques, c’est si elle cesse prématurément de prendre des mesures, et lorsqu’on va arriver à la fin de 2023 ou au début de 2024, qu’elle se rend compte qu’elle n’a pas fait assez pour maîtriser l’inflation et qu’elle doit recommencer à relever les taux.
Parce que c’est à ce stade qu’on va vraiment commencer à aggraver les répercussions économiques, à amplifier les hausses du taux de chômage. Et les taux des prêts hypothécaires qui ont été établis pendant la pandémie pourraient revenir à leur niveau actuel, ce qui serait, selon moi, un problème de marché pour l’économie canadienne.
Au début de la pandémie, la politique budgétaire et la politique monétaire ont évidemment contribué à la soutenir. La politique monétaire a réduit les dépenses et les coûts d’emprunt à néant, et ensuite les dépenses budgétaires augmentent beaucoup. Y a-t-il un risque de décalage? Si la Banque du Canada et les autres banques centrales disent : « C’est là qu’on s’arrête... on a fait ce qu’il fallait faire. On en reste là. » Elles tentent de maîtriser l’inflation, mais la population commence à ressentir les effets négatifs qui l’inquiètent. Les politiciens n’aiment pas ça quand la population est préoccupée, car ça a un effet négatif sur eux. Y a-t-il un danger que la politique budgétaire compromette la politique monétaire?
Il y a toujours un danger. Et si on recule en 2020, 2021, et ce n’est pas pour reprocher quoi que ce soit au gouvernement fédéral, car la situation était très difficile et évoluait rapidement. C’est très difficile d’affiner la politique budgétaire. Ce que je veux dire, c’est que la leçon de 2020 et 2021, c’est que la politique budgétaire est très puissante. C’est donc très important que les agents fiscaux et la banque centrale agissent de façon concertée.
À court terme, je ne vois aucune indication que le gouvernement fédéral est susceptible de contrer les efforts de ciblage de l’inflation de la Banque du Canada. Les annonces qu’on a entendues... et il y a eu une mise à jour financière assez récemment. Je croyais que les nouvelles dépenses étaient assez prudentes. Par exemple, les crédits d’impôt ciblés ou pour les personnes à faible revenu peuvent avoir d’importantes répercussions sur les moyens de subsistance d’un groupe donné, sans avoir d’effets inflationnistes à grande échelle. Si on regarde l’annonce récente en Alberta, je crois qu’environ 2,5 milliards de dollars seront dépensés pour alléger le fardeau de l’inflation.
Ces types de programmes d’aide ciblés peuvent contribuer à atténuer les répercussions les plus importantes de la combinaison du ralentissement de la croissance et d’une forte inflation. Mais il est important que le gouvernement fédéral ne mette pas en place un programme de relance budgétaire à grande échelle. Et je dirais simplement que d’après les annonces récentes du gouvernement fédéral, rien n’indique qu’il prévoit en mettre un en place au printemps. Mais vous avez bien raison. C’est très facile de dire, quand on n’est pas sous pression, qu’on ne va pas faire de dépenses irréfléchies.
Les choses pourraient être complètement différentes si le gouvernement donne l’impression d’afficher des signes dans les sondages et qu’il subit beaucoup de pressions de la part de ses électeurs. Je suppose que le point positif, c’est qu’il ne semble pas nécessaire de tenir des élections avant 2025. Il n’y aura donc pas le même type de pressions à court terme que celles qui s’exerceraient sur le gouvernement si, disons, on assistait à des élections à l’automne 2023. Parce que dans ce scénario, je pense qu’il y aurait beaucoup plus de pressions politiques en jeu.
[LOGO AUDIO]
[MUSIQUE]
[LOGO AUDIO]
L’économie canadienne a progressé de 2,9 % au troisième trimestre, les exportations d’énergie ayant éclipsé la baisse des dépenses des ménages et des investissements dans le secteur de l’habitation. Mais à l’approche de la décision de la Banque du Canada concernant les taux la semaine prochaine, comment notre banque centrale va-t-elle réagir aux données publiées aujourd’hui? Nous en parlons avec Andrew Kelvin, stratège en chef, Canada à Valeurs Mobilières TD. Bienvenue à nouveau au programme.
Merci de m’avoir invité. C’est toujours un plaisir d’être ici.
Que devrions-nous penser de ce PIB? En lisant la nouvelle ce matin, je me suis dit qu’il y avait un peu de ci, un peu de ça. J’avais hâte d’entendre votre point de vue à ce sujet.
C’était vraiment un peu partout. Si vous voulez brosser un portrait très positif de l’économie canadienne, c’est facile de le faire. En fait, la croissance a été beaucoup plus forte que prévu en juin, juillet et août. On peut en déduire qu’il y a encore moins de capacités inutilisées dans l’économie qu’on ne l’aurait estimé il y a 48 heures. En revanche, et c’est davantage de ce côté-là que je penche, certains des indicateurs plus prospectifs étaient un peu inquiétants. Les dépenses des ménages ont carrément diminué.
Cette situation fait suite à un deuxième trimestre extraordinairement vigoureux. Un ralentissement était donc dû, et je pense qu’on pourrait peut-être expliquer ce repli par l’excellent deuxième trimestre qu’on a connu, où il y a eu un rebond important. Mais ce n’est pas nécessairement un signe positif. Les investissements dans le secteur de l’habitation demeurent sous pression.
Les dépenses publiques sont l’un des facteurs qui ont le plus contribué au rendement au troisième trimestre. Je ne crois pas que la croissance des dépenses publiques restera supérieure à la tendance en 2023. Même si c’est formidable de voir une hausse inattendue, certains éléments prospectifs et segments de l’économie dont on a vraiment dépendu au cours des deux, trois, quatre ou cinq dernières années ont affiché une certaine faiblesse. Et on a eu une estimation rapide pour octobre, avec les données mensuelles à l’échelle du secteur. Et ça donne à penser que la croissance en octobre a été à peu près stable.
Si vous êtes la Banque du Canada, la croissance a de toute évidence été beaucoup plus forte qu’au troisième trimestre, mais votre prévision de 0,5 % pour le quatrième trimestre, où la Banque du Canada prévoit une croissance... et ce sont des chiffres annualisés. Donc, un résultat de 0,5 % annualisé sur un trimestre, c’est essentiellement 0. C’est encore très en jeu, ne serait-ce qu’avec ce transfert plus souple en octobre.
Je pense que la Banque du Canada peut vraiment creuser la question, prendre tout ce qui lui convient. Et on en revient à la question de savoir si elle est vraiment, vraiment préoccupée par la trajectoire de l’inflation mesurée par l’IPC? Certains signes précurseurs indiquent que le resserrement de la politique monétaire porte ses fruits. Si elle est suffisamment convaincue que le resserrement du système se manifeste dans les secteurs de l’économie où ça doit se manifester, les dépenses des ménages et le marché de l’habitation, de manière à réduire un peu la demande, à ralentir l’économie jusqu’en 2023 et à réduire l’inflation, elle peut probablement souffler un peu et augmenter les taux de façon relativement modeste, à un niveau normal de 25 points de base.
Mais si elle n’est pas convaincue que l’IPC est maîtrisé, elle peut examiner la combinaison d’une inflation de base encore très élevée, d’une inflation globale encore très élevée, et on ne pense pas que l’inflation globale va ralentir d’ici la fin de l’année, et il faut regarder le fait qu’il y a peut-être moins de capacités inutilisées dans l’économie qu’elle ne s’était rendu compte, et qu’elle se dit : « Vous savez quoi, on doit quand même être un peu plus audacieux. » Je pense qu’on pourrait présenter des arguments convaincants en faveur d’une augmentation de 25 ou 50 points de base.
Dans l’ensemble, la Banque du Canada approche de la fin de ce cycle de resserrement. On pense qu’il va y avoir une pause, du moins au début de la moitié de 2023, ou au premier trimestre, devrais-je dire.
Imaginez notre banque centrale ou toute autre banque centrale essayer de réduire l’inflation au moyen de ces hausses de taux massives. Ça serait formidable si elle pouvait écraser l’inflation. Elle la maîtriserait. Elle la ramènerait là où elle doit être et ne plongerait pas l’économie dans un gouffre, ce qui nous amène au risque de récession.
Il semble que tout le monde prévoie en quelque sorte une récession pour l’an prochain. On regarde des chiffres comme ceux-ci et ce vers quoi on pourrait se diriger. Est-ce un fait accompli ou doit-on vraiment présumer qu’on sera en récession d’ici l’an prochain?
Je ne crois pas que ce soit un fait accompli, pour le simple fait qu’on s’attend à ce que la croissance de la population soit très robuste tout au long de 2023. Si le nombre d’habitants augmente, ça sera plus difficile pour l’ensemble de l’économie de diminuer. Par habitant, ça va beaucoup ressembler à une récession, quelle qu’en soit l’issue, selon nous. On pense qu’il va y avoir une modeste récession au premier semestre de l’année prochaine, des chiffres annualisés d’environ 0,5 % à moins 0,1 % pour les deux premiers trimestres de l’année. Mais dans l’ensemble, ces taux sont assez modestes dans un contexte de croissance de 1 %, 1,5 % ou 2 % de la population. Ça nous donne l’impression qu’il y a un repli un peu plus important de l’activité.
Mais la Banque du Canada, selon son point de vue... le ralentissement au premier semestre de 2023, je crois, est pris en compte. Je pense que la Banque du Canada est du même avis. C’est ce qu’on a entendu dans ses plus récentes communications, selon lesquelles une récession est aussi probable qu’une absence de récession au début de 2023. Le truc pour la Banque du Canada, c’est qu’elle doit s’assurer, quand elle va atteindre son point de répit au début de 2023 ou peut-être au deuxième trimestre de 2023, et je suis peut-être trop optimiste, qu’elle a pris les mesures nécessaires pour juguler l’inflation. Parce que là où les choses pourraient devenir très problématiques, c’est si elle cesse prématurément de prendre des mesures, et lorsqu’on va arriver à la fin de 2023 ou au début de 2024, qu’elle se rend compte qu’elle n’a pas fait assez pour maîtriser l’inflation et qu’elle doit recommencer à relever les taux.
Parce que c’est à ce stade qu’on va vraiment commencer à aggraver les répercussions économiques, à amplifier les hausses du taux de chômage. Et les taux des prêts hypothécaires qui ont été établis pendant la pandémie pourraient revenir à leur niveau actuel, ce qui serait, selon moi, un problème de marché pour l’économie canadienne.
Au début de la pandémie, la politique budgétaire et la politique monétaire ont évidemment contribué à la soutenir. La politique monétaire a réduit les dépenses et les coûts d’emprunt à néant, et ensuite les dépenses budgétaires augmentent beaucoup. Y a-t-il un risque de décalage? Si la Banque du Canada et les autres banques centrales disent : « C’est là qu’on s’arrête... on a fait ce qu’il fallait faire. On en reste là. » Elles tentent de maîtriser l’inflation, mais la population commence à ressentir les effets négatifs qui l’inquiètent. Les politiciens n’aiment pas ça quand la population est préoccupée, car ça a un effet négatif sur eux. Y a-t-il un danger que la politique budgétaire compromette la politique monétaire?
Il y a toujours un danger. Et si on recule en 2020, 2021, et ce n’est pas pour reprocher quoi que ce soit au gouvernement fédéral, car la situation était très difficile et évoluait rapidement. C’est très difficile d’affiner la politique budgétaire. Ce que je veux dire, c’est que la leçon de 2020 et 2021, c’est que la politique budgétaire est très puissante. C’est donc très important que les agents fiscaux et la banque centrale agissent de façon concertée.
À court terme, je ne vois aucune indication que le gouvernement fédéral est susceptible de contrer les efforts de ciblage de l’inflation de la Banque du Canada. Les annonces qu’on a entendues... et il y a eu une mise à jour financière assez récemment. Je croyais que les nouvelles dépenses étaient assez prudentes. Par exemple, les crédits d’impôt ciblés ou pour les personnes à faible revenu peuvent avoir d’importantes répercussions sur les moyens de subsistance d’un groupe donné, sans avoir d’effets inflationnistes à grande échelle. Si on regarde l’annonce récente en Alberta, je crois qu’environ 2,5 milliards de dollars seront dépensés pour alléger le fardeau de l’inflation.
Ces types de programmes d’aide ciblés peuvent contribuer à atténuer les répercussions les plus importantes de la combinaison du ralentissement de la croissance et d’une forte inflation. Mais il est important que le gouvernement fédéral ne mette pas en place un programme de relance budgétaire à grande échelle. Et je dirais simplement que d’après les annonces récentes du gouvernement fédéral, rien n’indique qu’il prévoit en mettre un en place au printemps. Mais vous avez bien raison. C’est très facile de dire, quand on n’est pas sous pression, qu’on ne va pas faire de dépenses irréfléchies.
Les choses pourraient être complètement différentes si le gouvernement donne l’impression d’afficher des signes dans les sondages et qu’il subit beaucoup de pressions de la part de ses électeurs. Je suppose que le point positif, c’est qu’il ne semble pas nécessaire de tenir des élections avant 2025. Il n’y aura donc pas le même type de pressions à court terme que celles qui s’exerceraient sur le gouvernement si, disons, on assistait à des élections à l’automne 2023. Parce que dans ce scénario, je pense qu’il y aurait beaucoup plus de pressions politiques en jeu.
[LOGO AUDIO]
[MUSIQUE]