Le marché immobilier canadien a atteint des niveaux records cette année, mais d’éventuelles hausses de taux d’intérêt en 2022 pourraient freiner l’activité immobilière. Anthony et Rishi Sondhi, économiste, Groupe Banque TD, discutent des perspectives du marché immobilier pour l’année à venir.
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[MUSIQUE]
Rishi, le marché canadien du logement n’a montré aucun signe de ralentissement cette année, malgré une brève accalmie durant l’été. Ce resserrement du marché est-il principalement lié à l’insuffisance de l’offre ou à d’autres facteurs?
Bonjour, Anthony. Alors. L’offre est certes insuffisante, mais cela vient du fait que la demande est tellement forte. Il serait de toute façon difficile d’avoir l’offre nécessaire pour répondre à ce niveau de demande. Donc ce qui explique en grande partie cette situation, c’est la forte demande. L’offre étant insuffisante en raison de la vigueur de la demande, les gens ne trouvent pas de logement.
La question est de savoir pourquoi la demande est si forte. Eh bien, les taux d’intérêt sont faibles, le marché de l’emploi se redresse, la croissance de la population est légèrement en hausse. Le contexte macroéconomique a favorisé la demande de logements pendant la pandémie.
La Banque du Canada réitère ses éventuelles hausses de taux pour 2022. Avez-vous constaté des signes de précipitation des acheteurs avant que ces taux élevés entrent en vigueur?
Oui. Les données d’octobre témoignent d’une forte hausse de 9 % sur un mois. Donc, dans un contexte historique, il s’agit d’une augmentation mensuelle très élevée. Pour nous, cela indique que les acheteurs devancent bel et bien les hausses de taux de la Banque du Canada.
À la fin octobre, la Banque du Canada a indiqué une forte intention d’augmenter les taux. Et je pense que c’est un message fort pour les acheteurs. C’est ce qui s’est produit en octobre et en novembre. Il semble que les ventes aient plus ou moins tenu le coup par rapport à octobre. Et octobre était un très bon mois. Cela pourrait aussi… être le cas pour le mois de novembre, un autre mois favorisé par une certaine activité.
Nous n’avons pas les données complètes pour novembre, mais les données provisoires le suggèrent fortement. Nous voyons donc des signes sur le terrain.
D’accord. Donc, à part les taux d’intérêt plus élevés, quels sont les autres facteurs qui pourraient nuire à l’activité immobilière au Canada?
Eh bien, nous avons le variant Omicron. Nous n’en savons pas encore beaucoup sur le variant, mais il pourrait faire grimper l’inflation si les chaînes d’approvisionnement étaient entravées. Et une inflation accrue se traduit par des revenus réels. Les revenus corrigés de l’inflation sont plus faibles et cela pourrait nuire à la demande. Cela pourrait aussi ralentir la croissance démographique. Et si la croissance de la population ralentit, la demande de logements locatifs baisse, les loyers n’augmentent pas autant, et cela pourrait peser sur les décisions d’investissement dans des propriétés locatives.
D’accord. Que prévoyez-vous pour l’activité immobilière et les prix des logements l’an prochain?
Eh bien, nous pensons que ce sera plus sain pour les ventes de maisons l’an prochain et cela parce que le contexte macroéconomique est très favorable. Nous pensons que le revenu économique et la croissance de l’emploi seront robustes. La croissance de la population devrait augmenter, malgré le risque lié à Omicron.
Une grande partie de la population vieillit et atteint l’âge d’achat d’un logement, il y a donc un certain soutien démographique. Enfin, l’épargne des ménages est assez élevée et certaines des économies excédentaires accumulées pendant la pandémie devraient être filtrées en mises de fonds, ce qui devrait soutenir la demande.
Ces facteurs devraient compenser, dans une certaine mesure, la hausse des taux d’intérêt et le niveau d’activité ne sera pas aussi robuste l’an prochain qu’en 2021. L’année 2021 a été exceptionnelle, mais le niveau des ventes pour 2022 devrait être supérieur à celui d’avant la pandémie. Nous nous attendons donc à un autre scénario de ventes vigoureux, et qui devrait se répercuter sur les prix. Nous prévoyons une autre année de croissance assez forte des prix sur une base annuelle moyenne et cela s’explique par le resserrement des marchés, comme nous l’avons mentionné plus tôt dans l’entretien. Et par la demande qui devrait être relativement forte, malgré le fait que les taux d’intérêt vont probablement augmenter.
C’est intéressant. Merci beaucoup de votre présence aujourd’hui.
Merci, Anthony.
[MUSIQUE]
Rishi, le marché canadien du logement n’a montré aucun signe de ralentissement cette année, malgré une brève accalmie durant l’été. Ce resserrement du marché est-il principalement lié à l’insuffisance de l’offre ou à d’autres facteurs?
Bonjour, Anthony. Alors. L’offre est certes insuffisante, mais cela vient du fait que la demande est tellement forte. Il serait de toute façon difficile d’avoir l’offre nécessaire pour répondre à ce niveau de demande. Donc ce qui explique en grande partie cette situation, c’est la forte demande. L’offre étant insuffisante en raison de la vigueur de la demande, les gens ne trouvent pas de logement.
La question est de savoir pourquoi la demande est si forte. Eh bien, les taux d’intérêt sont faibles, le marché de l’emploi se redresse, la croissance de la population est légèrement en hausse. Le contexte macroéconomique a favorisé la demande de logements pendant la pandémie.
La Banque du Canada réitère ses éventuelles hausses de taux pour 2022. Avez-vous constaté des signes de précipitation des acheteurs avant que ces taux élevés entrent en vigueur?
Oui. Les données d’octobre témoignent d’une forte hausse de 9 % sur un mois. Donc, dans un contexte historique, il s’agit d’une augmentation mensuelle très élevée. Pour nous, cela indique que les acheteurs devancent bel et bien les hausses de taux de la Banque du Canada.
À la fin octobre, la Banque du Canada a indiqué une forte intention d’augmenter les taux. Et je pense que c’est un message fort pour les acheteurs. C’est ce qui s’est produit en octobre et en novembre. Il semble que les ventes aient plus ou moins tenu le coup par rapport à octobre. Et octobre était un très bon mois. Cela pourrait aussi… être le cas pour le mois de novembre, un autre mois favorisé par une certaine activité.
Nous n’avons pas les données complètes pour novembre, mais les données provisoires le suggèrent fortement. Nous voyons donc des signes sur le terrain.
D’accord. Donc, à part les taux d’intérêt plus élevés, quels sont les autres facteurs qui pourraient nuire à l’activité immobilière au Canada?
Eh bien, nous avons le variant Omicron. Nous n’en savons pas encore beaucoup sur le variant, mais il pourrait faire grimper l’inflation si les chaînes d’approvisionnement étaient entravées. Et une inflation accrue se traduit par des revenus réels. Les revenus corrigés de l’inflation sont plus faibles et cela pourrait nuire à la demande. Cela pourrait aussi ralentir la croissance démographique. Et si la croissance de la population ralentit, la demande de logements locatifs baisse, les loyers n’augmentent pas autant, et cela pourrait peser sur les décisions d’investissement dans des propriétés locatives.
D’accord. Que prévoyez-vous pour l’activité immobilière et les prix des logements l’an prochain?
Eh bien, nous pensons que ce sera plus sain pour les ventes de maisons l’an prochain et cela parce que le contexte macroéconomique est très favorable. Nous pensons que le revenu économique et la croissance de l’emploi seront robustes. La croissance de la population devrait augmenter, malgré le risque lié à Omicron.
Une grande partie de la population vieillit et atteint l’âge d’achat d’un logement, il y a donc un certain soutien démographique. Enfin, l’épargne des ménages est assez élevée et certaines des économies excédentaires accumulées pendant la pandémie devraient être filtrées en mises de fonds, ce qui devrait soutenir la demande.
Ces facteurs devraient compenser, dans une certaine mesure, la hausse des taux d’intérêt et le niveau d’activité ne sera pas aussi robuste l’an prochain qu’en 2021. L’année 2021 a été exceptionnelle, mais le niveau des ventes pour 2022 devrait être supérieur à celui d’avant la pandémie. Nous nous attendons donc à un autre scénario de ventes vigoureux, et qui devrait se répercuter sur les prix. Nous prévoyons une autre année de croissance assez forte des prix sur une base annuelle moyenne et cela s’explique par le resserrement des marchés, comme nous l’avons mentionné plus tôt dans l’entretien. Et par la demande qui devrait être relativement forte, malgré le fait que les taux d’intérêt vont probablement augmenter.
C’est intéressant. Merci beaucoup de votre présence aujourd’hui.
Merci, Anthony.
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