La Réserve fédérale américaine maintient ses taux, mais annonce une réduction prochaine de l’assouplissement quantitatif. Anthony Okolie et Scott Colbourne, directeur général, Gestion de Placements TD, discutent des efforts continus de la Fed pour trouver un juste équilibre entre une position conciliante et une position plus ferme.
Print Transcript
Comme prévu, la Fed a laissé ses taux inchangés, mais elle a indiqué que des hausses de taux pourraient survenir plus tôt que prévu. Scott, que pensez-vous des événements d’aujourd’hui?
Bonjour, Anthony. À l’heure actuelle, nous attendons quelques nouvelles de la Fed, et la première chose que je voulais savoir, c’est si nous allons recevoir un préavis par rapport au retrait des mesures de relance. Et la Fed a laissé sous-entendre que, si les conditions continuent comme prévu, un assouplissement du programme d’achat d’obligations pourrait être justifié plus tôt. Le marché considère donc que la Fed va probablement amorcer son retrait en novembre. L’autre aspect important dont on peut parler, ce sont les graphiques à points ou, chaque trimestre, elle publie le Sommaire des projections économiques, qui nous donne une indication des prévisions, qu’il s’agisse de croissance, d’inflation et, évidemment, pour les investisseurs en titres à revenu fixe, dans quelle direction les taux d’intérêt vont aller.
La Fed a également revu à la hausse ses perspectives d’inflation pour le reste de l’année, mais elle maintient qu’elles sont transitoires. Êtes-vous d’accord avec cette évaluation?
Vous savez, c’est une question très importante avec laquelle les marchés sont aux prises. On croit que les perspectives d’inflation sont transitoires. Mais je pense qu’il y a des opinions bien arrêtées des deux côtés. Et je pense que le point le plus important qu’il faut surveiller, à mesure qu’on progresse et qu’on évalue si c’est temporaire, c’est de savoir si le prix des logements va rester tel quel, et comment cet aspect-là alimente l’inflation, et aussi son impact sur le marché du travail. Et il est certain que le marché du travail a subi beaucoup de pressions. C’est donc une évolution constante des marchés. Je pense qu’on va se concentrer là-dessus. Mais, dans l’ensemble, les mesures des attentes d’inflation effectuées par le marché demeurent relativement en adéquation avec cette thèse, selon laquelle l’inflation est un phénomène temporaire.
Scott, on continue de constater un aplatissement de la courbe des taux. Alors pourquoi les taux à long terme n’augmentent-ils pas, étant donné que la Fed a annoncé un ralentissement des mesures de relance?
Par exemple, si on examine les graphiques à points aujourd’hui, en 2022, on constate qu’une seule hausse de taux a été prise en compte. Le graphique à points médian indique une seule hausse de taux en 2022. En juin, les taux étaient à zéro. Et maintenant, en 2023, on prévoit quatre hausses. Donc, il y en a eu deux en juin et, pour 2024, qui représente une nouvelle partie des projections ce mois-ci, les taux d’intérêt atteignent environ 1,75 %. On a donc une idée de l’évolution des taux selon la Fed. Et quand la courbe des taux tient compte de ça, on voit que la Fed procède peut-être à une révision à la hausse le plus tôt possible dans l’horizon de prévision. La courbe des taux s’aplatit donc quelque peu. Et on a été un peu surpris par ces graphiques à points. C’était un peu surprenant. Je dirais que la Fed a quelque peu durci le ton à l’égard des marchés, mais il s’agit certainement d’un aplatissement de la courbe des taux.
Je suis heureux que vous ayez mentionné les marchés au-delà de l’inflation et la reprise du marché de l’emploi; la Fed tient-elle compte d’autres facteurs, notamment le plafond d’endettement et les événements entourant le promoteur immobilier chinois Evergrande, maintenant au bord du gouffre, qui a ébranlé les marchés plus tôt cette semaine?
Il y a beaucoup d’obstacles sur le marché ces jours-ci, et la Fed a certainement revu à la baisse ses prévisions de croissance. Et cela a en partie eu un impact sur la trajectoire de ses prévisions. En Chine, la croissance des projets immobiliers ralentit depuis un certain temps. Le cas d’Evergrande n’est pas nouveau, mais c’est certainement un autre cas de croissance négative. Au final, il y a des obstacles à la croissance. La situation budgétaire est très changeante en raison du plafond d’endettement, des négociations sur les mesures de relance et d’une grande incertitude. Et par rapport à l’inflation, dont on a parlé, il y a aussi une grande incertitude à ce sujet. On traverse donc une période difficile. Et je pense que ce que la Fed essaie de faire, c’est d’introduire lentement le concept de réduction des mesures de relance, sans essayer de trop secouer le marché, compte tenu du nombre important de difficultés auxquelles le marché va être confronté à l’avenir.
Pour terminer, quelles perspectives voyez-vous pour le dollar américain à court terme?
Eh bien, la réaction initiale d’aujourd’hui a été un léger affaiblissement du dollar américain, mais je pense qu’au fil du temps, à mesure que la Fed va hausser les taux et qu’elle va mettre fin à son retrait des mesures de relance, le dollar américain va en ressortir légèrement gagnant. Le dollar américain s’est stabilisé alors que de plus en plus de hausses de taux ont été prises en compte. Je penche donc en faveur d’une stabilisation du dollar américain et d’une légère hausse, alors qu’on fait face à des facteurs de croissance défavorables et à des incertitudes sur le marché vers la fin de l’année et en 2022.
Scott, merci beaucoup pour ces explications.
Ça m’a fait plaisir. Merci, Anthony.
Bonjour, Anthony. À l’heure actuelle, nous attendons quelques nouvelles de la Fed, et la première chose que je voulais savoir, c’est si nous allons recevoir un préavis par rapport au retrait des mesures de relance. Et la Fed a laissé sous-entendre que, si les conditions continuent comme prévu, un assouplissement du programme d’achat d’obligations pourrait être justifié plus tôt. Le marché considère donc que la Fed va probablement amorcer son retrait en novembre. L’autre aspect important dont on peut parler, ce sont les graphiques à points ou, chaque trimestre, elle publie le Sommaire des projections économiques, qui nous donne une indication des prévisions, qu’il s’agisse de croissance, d’inflation et, évidemment, pour les investisseurs en titres à revenu fixe, dans quelle direction les taux d’intérêt vont aller.
La Fed a également revu à la hausse ses perspectives d’inflation pour le reste de l’année, mais elle maintient qu’elles sont transitoires. Êtes-vous d’accord avec cette évaluation?
Vous savez, c’est une question très importante avec laquelle les marchés sont aux prises. On croit que les perspectives d’inflation sont transitoires. Mais je pense qu’il y a des opinions bien arrêtées des deux côtés. Et je pense que le point le plus important qu’il faut surveiller, à mesure qu’on progresse et qu’on évalue si c’est temporaire, c’est de savoir si le prix des logements va rester tel quel, et comment cet aspect-là alimente l’inflation, et aussi son impact sur le marché du travail. Et il est certain que le marché du travail a subi beaucoup de pressions. C’est donc une évolution constante des marchés. Je pense qu’on va se concentrer là-dessus. Mais, dans l’ensemble, les mesures des attentes d’inflation effectuées par le marché demeurent relativement en adéquation avec cette thèse, selon laquelle l’inflation est un phénomène temporaire.
Scott, on continue de constater un aplatissement de la courbe des taux. Alors pourquoi les taux à long terme n’augmentent-ils pas, étant donné que la Fed a annoncé un ralentissement des mesures de relance?
Par exemple, si on examine les graphiques à points aujourd’hui, en 2022, on constate qu’une seule hausse de taux a été prise en compte. Le graphique à points médian indique une seule hausse de taux en 2022. En juin, les taux étaient à zéro. Et maintenant, en 2023, on prévoit quatre hausses. Donc, il y en a eu deux en juin et, pour 2024, qui représente une nouvelle partie des projections ce mois-ci, les taux d’intérêt atteignent environ 1,75 %. On a donc une idée de l’évolution des taux selon la Fed. Et quand la courbe des taux tient compte de ça, on voit que la Fed procède peut-être à une révision à la hausse le plus tôt possible dans l’horizon de prévision. La courbe des taux s’aplatit donc quelque peu. Et on a été un peu surpris par ces graphiques à points. C’était un peu surprenant. Je dirais que la Fed a quelque peu durci le ton à l’égard des marchés, mais il s’agit certainement d’un aplatissement de la courbe des taux.
Je suis heureux que vous ayez mentionné les marchés au-delà de l’inflation et la reprise du marché de l’emploi; la Fed tient-elle compte d’autres facteurs, notamment le plafond d’endettement et les événements entourant le promoteur immobilier chinois Evergrande, maintenant au bord du gouffre, qui a ébranlé les marchés plus tôt cette semaine?
Il y a beaucoup d’obstacles sur le marché ces jours-ci, et la Fed a certainement revu à la baisse ses prévisions de croissance. Et cela a en partie eu un impact sur la trajectoire de ses prévisions. En Chine, la croissance des projets immobiliers ralentit depuis un certain temps. Le cas d’Evergrande n’est pas nouveau, mais c’est certainement un autre cas de croissance négative. Au final, il y a des obstacles à la croissance. La situation budgétaire est très changeante en raison du plafond d’endettement, des négociations sur les mesures de relance et d’une grande incertitude. Et par rapport à l’inflation, dont on a parlé, il y a aussi une grande incertitude à ce sujet. On traverse donc une période difficile. Et je pense que ce que la Fed essaie de faire, c’est d’introduire lentement le concept de réduction des mesures de relance, sans essayer de trop secouer le marché, compte tenu du nombre important de difficultés auxquelles le marché va être confronté à l’avenir.
Pour terminer, quelles perspectives voyez-vous pour le dollar américain à court terme?
Eh bien, la réaction initiale d’aujourd’hui a été un léger affaiblissement du dollar américain, mais je pense qu’au fil du temps, à mesure que la Fed va hausser les taux et qu’elle va mettre fin à son retrait des mesures de relance, le dollar américain va en ressortir légèrement gagnant. Le dollar américain s’est stabilisé alors que de plus en plus de hausses de taux ont été prises en compte. Je penche donc en faveur d’une stabilisation du dollar américain et d’une légère hausse, alors qu’on fait face à des facteurs de croissance défavorables et à des incertitudes sur le marché vers la fin de l’année et en 2022.
Scott, merci beaucoup pour ces explications.
Ça m’a fait plaisir. Merci, Anthony.