De plus en plus de Canadiens vivent au-delà de 80 ans ou 90 ans. Votre pécule de retraite pourra-t-il durer aussi longtemps? Nicole Ewing, directrice, Planification fiscale et successorale à Gestion de patrimoine TD se joint à Kim Parlee pour discuter de l’importance d’une stratégie de décumulation qui vous permettra de dépenser votre épargne en toute confiance à la retraite.
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Bienvenue. De plus en plus de gens vivent au-delà de 80 ans, voire 90 ans. La question est de savoir si leur épargne pourra suivre. Nicole Ewing, directrice, Planification fiscale et successorale à GPTD va nous donner des idées pour profiter de notre argent durement gagné sans tomber à court, exemples à l’appui. Nicole, c’est toujours un plaisir de vous recevoir. Je vais entrer dans le vif du sujet. Quels sont les risques de voir son épargne s’épuiser?
La volatilité boursière, l’inflation, les impôts, les dépenses excessives, la santé, parfois le financement des soins des enfants, voire des petits-enfants. Nos parents vivent aussi plus longtemps, et on doit parfois les aider financièrement. On peut être victime d’exploitation financière, y devenir plus vulnérable. Il y a donc beaucoup de façons dont on peut potentiellement utiliser notre argent à la retraite, tant positives que négatives.
On a déjà parlé de la décumulation. Pour ceux qui nous écoutent, j’aimerais qu’on rappelle de quoi il s’agit. Je dirais même qu’il s’agit d’une décumulation stratégique, de l’utilisation très réfléchie de ces économies.
C’est exact. Il s’agit de gérer et de dépenser prudemment les actifs qui nous permettent de financer notre retraite avec l’argent qu’on a épargné. Et on le fait de façon stratégique. On veut maximiser ces ressources pour les faire durer le plus longtemps possible.
On peut par exemple opter pour le fractionnement du revenu, s’assurer de réclamer le Régime de pensions du Canada ou la Sécurité de la vieillesse au moment le plus judicieux. Et l’ordre dans lequel on retire notre argent peut vraiment faire une différence. Il faut donc dépenser sciemment en vue d’un objectif, en veillant à faire durer les fonds le plus longtemps possible pour financer votre retraite le plus longtemps possible.
À quoi faut-il porter attention quand on examine les différents facteurs? Ou plutôt, de quels facteurs faut-il tenir compte dans cette stratégie de décumulation?
Bien sûr, il faut tenir compte de vos objectifs, de ce que vous financez, de vos actifs, de vos revenus, peut-être de vos besoins en soins de santé, tant actuels que futurs, de votre espérance de vie en fonction de vos antécédents familiaux. Vous avez peut-être des obligations fiscales à l’étranger, des objectifs pour votre plan successoral. Il y a beaucoup de facteurs à considérer et peut-être aussi des compromis à faire.
Bien, passons aux chiffres. Il nous reste un peu de temps pour creuser la question. Prenons l’exemple de quelqu’un qui prend sa retraite à 65 ans avec 250 000 $ d’épargne-retraite, soit 200 000 $ dans un compte non enregistré et 50 000 $ dans un CELI. Expliquez-nous à quoi ça ressemble si l’épargne doit durer 10 ans, 20 ans, 30 ans, voire 35 ans.
Je tiens avant tout à préciser que les hypothèses que nous formulons ici sont très importantes. C’est vraiment la base des calculs. Si les 200 000 $ sont placés dans un compte non enregistré, le revenu de ce compte est assujetti à l’impôt. Au moment du retrait, les fonds sont assujettis à l’impôt. On a 50 000 $ dans un CELI que l’on peut retirer sans payer d’impôt. Les fonds ne sont pas imposables. L’ordre des retraits aura aussi son importance. En supposant un taux d’inflation de 2 %, un rendement de 5 % sur ces placements, et un taux d’imposition moyen de 25 %, sur 10 ans, vous pourriez dépenser 28 335 $ par année, indexés annuellement, avant d’épuiser votre épargne.
Sur 20 ans, ce montant n’est plus que de 15 545 $. Sur 30 ans, il tombe à 11 338 $ par année. Et sur 35 ans, le même pécule de 250 000 $ ne vous permettra de dépenser qu’un peu plus de 10 000 $ par année. Ces montants ne comprennent pas d’éventuels régimes de retraite privés, ni vos droits aux prestations du RPC ou de la Sécurité de la vieillesse, mais ça montre que l’espérance de vie, que la durée des dépenses à la retraite, a un impact majeur sur le montant que vous pouvez dépenser chaque année.
On a déjà abordé ce point par le passé, mais ce que vous dépenserez dans vos premières années de retraite sera probablement très différent de ce que vous dépenserez plus tard. Vous devrez dépenser plus ou moins, pour différentes raisons. Mais si on considère les besoins par rapport aux ressources, quels sont les moyens de combler l’écart de financement pour combler les besoins?
Bien sûr, épargnez autant que vous le pouvez. Avant d’être à la retraite, assurez-vous d’épargner le plus possible et donnez la priorité à cette épargne. Ensuite, investissez de la façon la plus fiscalement avantageuse possible. Comme on vient de le voir dans l’exemple, si la totalité de ce montant de 250 000 $ se trouvait dans un REER, un FERR ou un CELI, vous seriez dans une situation fiscale nettement préférable par rapport à un compte non enregistré. L’efficience fiscale est donc un point important.
Ensuite, il faut aussi parer aux imprévus, comme le décès d’un conjoint ou le fait que vous ne puissiez pas compter sur l’héritage vous auriez peut-être reçu de vos parents. Il faut en tenir compte. Il faudra peut-être repousser la retraite. On peut chercher à déterminer combien on pourrait tirer de la maison, si on a la chance d’être propriétaire.
Est-ce qu’on va s’en servir? Va-t-on la vendre pour acheter un logement plus petit? Louer une partie du logement? Ou peut-être vendre la maison pour financer la retraite? Il y a beaucoup d’options à envisager, y compris un travail à temps partiel à la retraite pour compléter les revenus issus de ce que l’on a déjà mis de côté pendant les années d’épargne.
Merci pour ces précieux conseils, Nicole. Et sachez que l’un des moyens les plus efficaces, c’est de faire des projections. Travaillez avec un planificateur et un conseiller pour trouver des solutions. Le temps est écoulé, Nicole. Merci beaucoup.
Ça fait plaisir, Kim.
[MUSIQUE]
La volatilité boursière, l’inflation, les impôts, les dépenses excessives, la santé, parfois le financement des soins des enfants, voire des petits-enfants. Nos parents vivent aussi plus longtemps, et on doit parfois les aider financièrement. On peut être victime d’exploitation financière, y devenir plus vulnérable. Il y a donc beaucoup de façons dont on peut potentiellement utiliser notre argent à la retraite, tant positives que négatives.
On a déjà parlé de la décumulation. Pour ceux qui nous écoutent, j’aimerais qu’on rappelle de quoi il s’agit. Je dirais même qu’il s’agit d’une décumulation stratégique, de l’utilisation très réfléchie de ces économies.
C’est exact. Il s’agit de gérer et de dépenser prudemment les actifs qui nous permettent de financer notre retraite avec l’argent qu’on a épargné. Et on le fait de façon stratégique. On veut maximiser ces ressources pour les faire durer le plus longtemps possible.
On peut par exemple opter pour le fractionnement du revenu, s’assurer de réclamer le Régime de pensions du Canada ou la Sécurité de la vieillesse au moment le plus judicieux. Et l’ordre dans lequel on retire notre argent peut vraiment faire une différence. Il faut donc dépenser sciemment en vue d’un objectif, en veillant à faire durer les fonds le plus longtemps possible pour financer votre retraite le plus longtemps possible.
À quoi faut-il porter attention quand on examine les différents facteurs? Ou plutôt, de quels facteurs faut-il tenir compte dans cette stratégie de décumulation?
Bien sûr, il faut tenir compte de vos objectifs, de ce que vous financez, de vos actifs, de vos revenus, peut-être de vos besoins en soins de santé, tant actuels que futurs, de votre espérance de vie en fonction de vos antécédents familiaux. Vous avez peut-être des obligations fiscales à l’étranger, des objectifs pour votre plan successoral. Il y a beaucoup de facteurs à considérer et peut-être aussi des compromis à faire.
Bien, passons aux chiffres. Il nous reste un peu de temps pour creuser la question. Prenons l’exemple de quelqu’un qui prend sa retraite à 65 ans avec 250 000 $ d’épargne-retraite, soit 200 000 $ dans un compte non enregistré et 50 000 $ dans un CELI. Expliquez-nous à quoi ça ressemble si l’épargne doit durer 10 ans, 20 ans, 30 ans, voire 35 ans.
Je tiens avant tout à préciser que les hypothèses que nous formulons ici sont très importantes. C’est vraiment la base des calculs. Si les 200 000 $ sont placés dans un compte non enregistré, le revenu de ce compte est assujetti à l’impôt. Au moment du retrait, les fonds sont assujettis à l’impôt. On a 50 000 $ dans un CELI que l’on peut retirer sans payer d’impôt. Les fonds ne sont pas imposables. L’ordre des retraits aura aussi son importance. En supposant un taux d’inflation de 2 %, un rendement de 5 % sur ces placements, et un taux d’imposition moyen de 25 %, sur 10 ans, vous pourriez dépenser 28 335 $ par année, indexés annuellement, avant d’épuiser votre épargne.
Sur 20 ans, ce montant n’est plus que de 15 545 $. Sur 30 ans, il tombe à 11 338 $ par année. Et sur 35 ans, le même pécule de 250 000 $ ne vous permettra de dépenser qu’un peu plus de 10 000 $ par année. Ces montants ne comprennent pas d’éventuels régimes de retraite privés, ni vos droits aux prestations du RPC ou de la Sécurité de la vieillesse, mais ça montre que l’espérance de vie, que la durée des dépenses à la retraite, a un impact majeur sur le montant que vous pouvez dépenser chaque année.
On a déjà abordé ce point par le passé, mais ce que vous dépenserez dans vos premières années de retraite sera probablement très différent de ce que vous dépenserez plus tard. Vous devrez dépenser plus ou moins, pour différentes raisons. Mais si on considère les besoins par rapport aux ressources, quels sont les moyens de combler l’écart de financement pour combler les besoins?
Bien sûr, épargnez autant que vous le pouvez. Avant d’être à la retraite, assurez-vous d’épargner le plus possible et donnez la priorité à cette épargne. Ensuite, investissez de la façon la plus fiscalement avantageuse possible. Comme on vient de le voir dans l’exemple, si la totalité de ce montant de 250 000 $ se trouvait dans un REER, un FERR ou un CELI, vous seriez dans une situation fiscale nettement préférable par rapport à un compte non enregistré. L’efficience fiscale est donc un point important.
Ensuite, il faut aussi parer aux imprévus, comme le décès d’un conjoint ou le fait que vous ne puissiez pas compter sur l’héritage vous auriez peut-être reçu de vos parents. Il faut en tenir compte. Il faudra peut-être repousser la retraite. On peut chercher à déterminer combien on pourrait tirer de la maison, si on a la chance d’être propriétaire.
Est-ce qu’on va s’en servir? Va-t-on la vendre pour acheter un logement plus petit? Louer une partie du logement? Ou peut-être vendre la maison pour financer la retraite? Il y a beaucoup d’options à envisager, y compris un travail à temps partiel à la retraite pour compléter les revenus issus de ce que l’on a déjà mis de côté pendant les années d’épargne.
Merci pour ces précieux conseils, Nicole. Et sachez que l’un des moyens les plus efficaces, c’est de faire des projections. Travaillez avec un planificateur et un conseiller pour trouver des solutions. Le temps est écoulé, Nicole. Merci beaucoup.
Ça fait plaisir, Kim.
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