Les données récentes montrent que l’économie canadienne a continué de croître cette année, principalement en raison de la forte demande des consommateurs. Leslie Preston, économiste principale à la TD, affirme que même si la croissance devrait se poursuivre, la demande des consommateurs devrait diminuer.
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L'économie canadienne a rebondi pendant le premier trimestre de l'année, après des résultats très mitigés au quatrième trimestre. Bonne nouvelle, la croissance était limitée, 1,7 %, exclusivement attribuable à la consommation, laquelle a progressé nettement de 3 %. Une croissance décente au premier trimestre, mais moins que la Banque du Canada l'avait prévu dans ses dernières prévisions dans le rapport de politique monétaire.
Quand on considère ce rapport sur le PIB, les résultats, c'était un rebond, mais pas aussi net que prévu. Pensez-vous que la croissance se poursuivra?
C'est une situation où il faut regarder les détails. À 1,7 %, le résultat général était décevant, mais la consommation se portait bien, comme prévu. Il y avait d'autres gains, les stocks par exemple, et la météo aussi, qui ont plombé l'indice global. Nous pensons qu'il y aura au deuxième trimestre une croissance de 2 %, qui est un résultat décent pour le Canada, supérieur au premier trimestre, mais les 3 % de dépenses de consommation devraient rétrograder car il y aura une perte d'élan, un essoufflement du consommateur au Canada. Nous pensons que les fortes dépenses de consommation au premier trimestre ne se reproduiront pas.
C'est à rendre perplexe jusqu'ici, on relève le coût des emprunts afin de ralentir la consommation, puis mois après mois, les consommateurs ne semblent nullement s'en ressentir.
Globalement, les consommateurs canadiens, au niveau macro-économique, ont affiché une croissance décente au premier trimestre, mais par habitant, individuellement, la plupart des Canadiens ont réduit leurs dépenses. Or, la croissance démographique du Canada a contribué à gonfler le chiffre global, mais quand on considère les données par ménage, il y a certainement un recul des dépenses des ménages. Qu'avons-nous vu sur le marché du travail jusqu'ici?
Il y a eu des chiffres assez considérables pour l'emploi au Canada. Il faut ajuster nos repères au niveau des chiffres de l'emploi. La croissance démographique très forte se répercute dans les gains de l'emploi mois après mois, mais il faut se concentrer sur le taux de chômage dans l'enquête sur la population active. En dépit des chiffres très forts pour l'emploi qui ont été commentés dans les médias, le taux de chômage à 6,1 % était inchangé. Pour le mois d'avril, comme vous le savez, les données pour le mois de mai paraissent vendredi, il y a eu une stabilité dans le taux de chômage, mais depuis un an, le taux de chômage a progressé de plus de 1 %. Le marché du travail, je n'aime pas à dire qu'il mollit, mais plutôt qu'il revient à l'équilibre. En 2022, lorsque le taux de chômage a atteint son creux post-pandémie, le marché du travail était très serré. Le taux de chômage a progressivement augmenté jusqu'à 6,1, qui est toujours inférieur à la moyenne sur 20 ans du taux de chômage au Canada. Le marché du travail se porte bien mais il n'est pas aussi serré qu'en 2022.
Quand les données sur l'emploi paraissent chaque mois, sont commentées dans le rapport économique de la Banque TD, il s'agit non seulement des emplois gagnés, des emplois perdus, mais il y a les heures travaillées, les salaires. Que voyons-nous sur ce plan-là?
Nous avons vu des signes intéressants en matière de croissance des salaires. Celle-ci recule progressivement, ce que la Banque du Canada recherche, et encore une fois, cela est caractéristique d'un marché du travail qui, après avoir été trop serré, revient à l'équilibre.
Ce qui nous amène à la grande question. Voilà l'objectif de la lutte depuis le début, depuis que nous avons découvert que l'inflation n'était pas transitoire. Toutes ces hausses de taux très énergiques maintenues si longtemps, tout ceci vise à faire reculer l'inflation; recule-t-elle?
Oui, nous avons vu l'inflation baisser. Quand on considère les mesures de base auxquelles s'intéresse la Banque du Canada, celle-ci s'établit à 2,8 % au mois d'avril. La fourchette de la Banque du Canada est entre 2 et 3 %. Le gouverneur Macklem a signifié qu'il signifie 2 %, mais nous sommes au moins dans la bonne fourchette. Nous prévoyons que l'inflation se rapprochera de 2 % d'ici la fin de cette année, sur la mesure sur 12 mois, mais si l'on raccourcit le cadre de référence, les trois derniers mois annualisés, l'inflation est en deçà de 2 %. Nous pensons que le chiffre annuel va également rejoindre 2 %.
En lisant les rapports de Services économiques TD, qui a beaucoup travaillé sur ce sujet, il y a l'inflation du logement. Quand on retranche cet élément, on est déjà parvenu il y a longtemps à l'objectif.
Oui. Cela a été une critique majeure adressée par les économistes. L'inflation du logement s'établit à 6,4 % sur 12 mois. L'inflation globale, l'IPC, 2,7. Si vous retranchez le logement, l'inflation n'est guère plus élevée que 1,2 %. La Banque du Canada affirme que le logement est un coût très important pour les Canadiens, que nous ne pouvons pas en faire abstraction entièrement, mais il est intéressant que la mesure d'inflation de base antérieurement utilisée par la banque excluait les coûts d'intérêt des prêts hypothécaires. Selon cette mesure également, nous sommes très proche de 2 % d'inflation.
L'élément de logement, c'est ce qui maintient l'inflation au-delà de la cible de la Banque du Canada. La Banque du Canada n'a pas beaucoup de possibilité d'influencer cela à court terme.
Quand on considère ce rapport sur le PIB, les résultats, c'était un rebond, mais pas aussi net que prévu. Pensez-vous que la croissance se poursuivra?
C'est une situation où il faut regarder les détails. À 1,7 %, le résultat général était décevant, mais la consommation se portait bien, comme prévu. Il y avait d'autres gains, les stocks par exemple, et la météo aussi, qui ont plombé l'indice global. Nous pensons qu'il y aura au deuxième trimestre une croissance de 2 %, qui est un résultat décent pour le Canada, supérieur au premier trimestre, mais les 3 % de dépenses de consommation devraient rétrograder car il y aura une perte d'élan, un essoufflement du consommateur au Canada. Nous pensons que les fortes dépenses de consommation au premier trimestre ne se reproduiront pas.
C'est à rendre perplexe jusqu'ici, on relève le coût des emprunts afin de ralentir la consommation, puis mois après mois, les consommateurs ne semblent nullement s'en ressentir.
Globalement, les consommateurs canadiens, au niveau macro-économique, ont affiché une croissance décente au premier trimestre, mais par habitant, individuellement, la plupart des Canadiens ont réduit leurs dépenses. Or, la croissance démographique du Canada a contribué à gonfler le chiffre global, mais quand on considère les données par ménage, il y a certainement un recul des dépenses des ménages. Qu'avons-nous vu sur le marché du travail jusqu'ici?
Il y a eu des chiffres assez considérables pour l'emploi au Canada. Il faut ajuster nos repères au niveau des chiffres de l'emploi. La croissance démographique très forte se répercute dans les gains de l'emploi mois après mois, mais il faut se concentrer sur le taux de chômage dans l'enquête sur la population active. En dépit des chiffres très forts pour l'emploi qui ont été commentés dans les médias, le taux de chômage à 6,1 % était inchangé. Pour le mois d'avril, comme vous le savez, les données pour le mois de mai paraissent vendredi, il y a eu une stabilité dans le taux de chômage, mais depuis un an, le taux de chômage a progressé de plus de 1 %. Le marché du travail, je n'aime pas à dire qu'il mollit, mais plutôt qu'il revient à l'équilibre. En 2022, lorsque le taux de chômage a atteint son creux post-pandémie, le marché du travail était très serré. Le taux de chômage a progressivement augmenté jusqu'à 6,1, qui est toujours inférieur à la moyenne sur 20 ans du taux de chômage au Canada. Le marché du travail se porte bien mais il n'est pas aussi serré qu'en 2022.
Quand les données sur l'emploi paraissent chaque mois, sont commentées dans le rapport économique de la Banque TD, il s'agit non seulement des emplois gagnés, des emplois perdus, mais il y a les heures travaillées, les salaires. Que voyons-nous sur ce plan-là?
Nous avons vu des signes intéressants en matière de croissance des salaires. Celle-ci recule progressivement, ce que la Banque du Canada recherche, et encore une fois, cela est caractéristique d'un marché du travail qui, après avoir été trop serré, revient à l'équilibre.
Ce qui nous amène à la grande question. Voilà l'objectif de la lutte depuis le début, depuis que nous avons découvert que l'inflation n'était pas transitoire. Toutes ces hausses de taux très énergiques maintenues si longtemps, tout ceci vise à faire reculer l'inflation; recule-t-elle?
Oui, nous avons vu l'inflation baisser. Quand on considère les mesures de base auxquelles s'intéresse la Banque du Canada, celle-ci s'établit à 2,8 % au mois d'avril. La fourchette de la Banque du Canada est entre 2 et 3 %. Le gouverneur Macklem a signifié qu'il signifie 2 %, mais nous sommes au moins dans la bonne fourchette. Nous prévoyons que l'inflation se rapprochera de 2 % d'ici la fin de cette année, sur la mesure sur 12 mois, mais si l'on raccourcit le cadre de référence, les trois derniers mois annualisés, l'inflation est en deçà de 2 %. Nous pensons que le chiffre annuel va également rejoindre 2 %.
En lisant les rapports de Services économiques TD, qui a beaucoup travaillé sur ce sujet, il y a l'inflation du logement. Quand on retranche cet élément, on est déjà parvenu il y a longtemps à l'objectif.
Oui. Cela a été une critique majeure adressée par les économistes. L'inflation du logement s'établit à 6,4 % sur 12 mois. L'inflation globale, l'IPC, 2,7. Si vous retranchez le logement, l'inflation n'est guère plus élevée que 1,2 %. La Banque du Canada affirme que le logement est un coût très important pour les Canadiens, que nous ne pouvons pas en faire abstraction entièrement, mais il est intéressant que la mesure d'inflation de base antérieurement utilisée par la banque excluait les coûts d'intérêt des prêts hypothécaires. Selon cette mesure également, nous sommes très proche de 2 % d'inflation.
L'élément de logement, c'est ce qui maintient l'inflation au-delà de la cible de la Banque du Canada. La Banque du Canada n'a pas beaucoup de possibilité d'influencer cela à court terme.