Il reste encore plusieurs mois avant que les Américains ne se rendent aux urnes, mais déjà, les spéculations vont bon train sur les conséquences des élections pour les marchés. Kim Parlee reçoit William Priest, vice-président de Gestion de patrimoine TD, et Kevin Hebner, stratège en placements mondiaux chez TD Epoch, pour évoquer différents scénarios selon l’issue des élections et pour explorer les répercussions sur les investisseurs.
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[MUSIQUE DE DÉBUT] * C’est actuellement l’un des grands points d’interrogation qui pèse sur les marchés : l’élection présidentielle américaine. Il ne s’agit pas seulement de savoir qui de Biden ou Trump occupera le bureau ovale, mais quel parti contrôlera le Congrès. * Les implications sont multiples pour les investisseurs, et mes deux invités ont rédigé un rapport à ce sujet. Bill Priest est vice-président de Gestion de patrimoine TD et Kevin Hebner est directeur général et stratège en placements mondiaux chez TD Epic. Ils sont avec moi aujourd’hui. Ravie de vous avoir tous les deux. * Ravi d’être ici. * C’est bien qu’on ait pu vous réunir. J’ai hâte qu’on commence. On va parler du rapport et des implications pour les investisseurs. Mais avant, j’ai pensé qu’il serait utile de donner un peu de contexte. Je sais que vous êtes en pleine préparation. Vous avez le titre provisoire d’un document sur lequel vous travaillez en ce moment. Le titre retenu pour l’instant est « Gathering Storm », l’orage qui se prépare aux États-Unis. * Vous avez parlé de trois grands sujets qui alimentent votre réflexion autour de cet orage qui approche. Je pense qu’il est important de parler de l’élection en évoquant son contexte. Commençons par cette idée qu’un orage se prépare. Pourquoi ce titre? * L’idée est née d’une série de livres de Winston Churchill. Il avait rédigé un rapport en six volumes sur la Deuxième Guerre mondiale. Le tout premier volume s’intitulait « L’orage approche ». * L’idée, c’est qu’à nos yeux, des événements très négatifs se produisent dans le monde. Essentiellement, on peut les répartir dans trois catégories. Tout d’abord, la fin de la mondialisation. On est en période de relocalisation, après l’ère de la délocalisation. * La mondialisation était une force très puissante. Elle reflétait la loi de l’avantage comparatif. La loi de l’avantage comparatif dit simplement que, peu importe la supériorité d’un pays dans la fabrication d’un produit, tout dépend de sa capacité relative à fabriquer ou à produire quelque chose. Il est rentable de commercer avec quelqu’un tant qu’il n’y a pas le même écart relatif. * Cette loi s’est imposée comme une évidence de 1989 à – pendant 20 ans. La loi de l’avantage comparatif était largement acceptée partout dans le monde, et presque tout le monde a prospéré. Certes, tous les pays n’ont pas prospéré. Et à l’intérieur d’un même pays, on a clairement accusé des pertes. * Aux États-Unis, des pans entiers du secteur manufacturier se sont effondrés. La sidérurgie a été en grande partie délocalisée, et les ouvriers n’ont reçu aucun soutien. Ils sont parfois devenus une base politique, en particulier en faveur des républicains. En théorie, selon la loi de l’avantage comparatif, il reste suffisamment de ressources pour former les gens à un nouveau métier ou compléter leurs revenus. C’est la théorie. Ça ne s’est pas vraiment produit aux États-Unis. * Voilà pour le premier sujet, l’inversement de la mondialisation. Le deuxième dont on parlait plus tôt, c’est la Chine. Le miracle économique chinois est derrière nous. * Oui. Selon nous, le miracle économique chinois est en grande partie derrière nous. On pourrait approfondir le sujet. Kevin a aussi beaucoup travaillé là-dessus. Et le troisième sujet, ce sont les difficultés budgétaires auxquelles les États-Unis, en particulier, seront confrontés. L’Europe sera aussi concernée, mais surtout les États-Unis. * Le pays va se heurter à plusieurs difficultés budgétaires, au sens où le coût de la dette va augmenter. Les échéances étaient très courtes. Il faut maintenant procéder au renouvellement. * Dans très peu de temps, quelque 10 000 milliards de dollars d’obligations devront être vendus. Il va falloir se pencher sur cette question au cours des deux prochaines années. Mais on entre dans une situation très instable. * D’accord. Pourrait-on revenir sur la Chine, sur le miracle économique qui est peut-être terminé ou du moins très ralenti. Kevin, pourriez-vous nous parler un peu des implications? * Oui. Ce sont les « trois D » dont Bill a parlé. La démondialisation, la dette immobilière, et enfin la démographie. La croissance tendancielle est passée de 6 à 8 % à 2 ou 3 % aujourd’hui. Comme la consommation reste solide, il y aura toujours de la croissance. * Mais pour l’immobilier et d’autres secteurs de l’économie, pour les investissements publics dans les infrastructures, l’avenir semble très morose. La Chine n’est donc plus le moteur de l’économie mondiale qu’elle était. Je crois que le poids de la Chine reste encore très important. Et elle veut que son poids soit reconnu dans l’architecture financière mondiale. * C’est en partie pourquoi les États-Unis et la Chine s’affrontent sur certains sujets. Mais les perspectives ont beaucoup changé à l’égard de la Chine. * Enfin, vous avez parlé de la situation budgétaire aux États-Unis. Quand on en a discuté ensemble un peu plus tôt, Bill, vous avez mentionné qu’actuellement, 96 % du PIB est consacré au service de la dette. * Oui. En 1992, trois ans après la chute du Mur de Berlin, la dette américaine représentait environ 46 % du PIB. Cette part est aujourd’hui de 96 %, et la tendance s’accélère. Franchement, aucun des deux partis n’y prête beaucoup attention. Comme s’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter. Pourtant, les nombreuses raisons derrière cette évolution n’existent plus aujourd’hui. * La productivité était en hausse aux États-Unis. On récoltait les fruits de la paix. On n’avait plus besoin de dépenser autant pour la défense. L’URSS affaiblie n’était plus vraiment une menace, alors qu’elle l’était avant 1989. * Mais la concurrence de la Chine et de la Russie fait remonter les dépenses militaires. Il faut plus d’argent pour faire face au vieillissement de la population. Il faut plus d’argent pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Tous ces facteurs vont provoquer une accélération à un moment où le coût de la dette augmente considérablement. * Voilà qui campe le décor à l’approche de l’une des élections les plus importantes à venir, non seulement pour les États-Unis, mais aussi pour le monde entier. Je ne sais plus si c’est vous Kevin, ou Bill, qui me disiez que la confiance des Américains dans leurs institutions, dans leurs gouvernements, n’a jamais été aussi basse. * Oui. Un sondage d’une grande entité avait indiqué qu’il y a 20 ans, au sein du G7, aucun pays n’avait plus confiance en ces institutions que les États-Unis. Aujourd’hui, on est au bas du classement. On est septième sur sept. Pour la confiance dans le système judiciaire, on est à égalité avec l’Italie. * Les graphiques que vous avez réunis dans le rapport sont intéressants. Le premier montre les sondages et où en sont certains candidats. Ils ne reflètent pas toujours la réalité, n’est-ce pas Kevin? Les sondages? * Il y a beaucoup de problèmes avec les sondages, notamment le taux de réponse, qu’il s’agisse de sondages par téléphone ou par Internet. Le taux de réponse est actuellement proche de 0,4 %. La fiabilité est donc très discutable, selon moi. * Vous évoquez aussi dans le rapport les prévisions des sites de paris en ligne. Expliquez-nous pourquoi vous pensez que ces chiffres sont plus fiables. * Je pense que les sites de paris sont plus fiables. Les gens choisissent d’aller sur ces sites. Ils mettent leur propre argent en jeu. Et un certain nombre d’études montrent que les paris sont de meilleurs indicateurs pour une foule d’événements liés au marché, y compris pour les élections. * Ce graphique montre que Trump est en tête. Biden arrive deuxième et en troisième position, on a sans doute Robert Kennedy. * Oui, il est maintenant clair que les regards sont sur lui. Auparavant, il y avait d’autres candidats. Ce que je trouve intéressant dans ces graphiques, c’est qu’en temps normal, il y a beaucoup de fluctuations. * Toutefois, la plupart des graphiques produits depuis novembre sont raisonnablement constants. Trump a une petite avance sur Biden. * Il reste encore beaucoup de temps, il reste six mois avant l’élection. De grands événements vont se produire au cours des quatre prochains mois. Reste à voir si la constance observée ces quatre derniers mois, avec une légère avance pour Trump, va se maintenir ou non. * Bill, qu’en pensez-vous? * Je pense que Kevin a été très clair. L’une des grandes questions que tous les candidats devront aborder à l’approche de l’automne, c’est le fait que l’on doit reconduire un tiers de notre dette actuelle cette année et financer un déficit croissant. Il va falloir trouver des acheteurs pour 10 000 milliards de dollars d’obligations. Et ce chiffre va augmenter d’année en année. * Le gouvernement consacre plus d’argent au service de la dette qu’à la défense nationale. Il va sans doute falloir que ça change. En résumé, le problème budgétaire s’aggrave. Selon le FMI, il faut réduire les dépenses ou augmenter les impôts de 40 % du PIB rien que pour stabiliser le niveau d’endettement en 2029. Il y a un réel problème budgétaire aux États-Unis. * Oui, certainement. Et on va en parler. On va parler de la façon dont ce problème sera abordé dans le prochain – On va y revenir dans une minute. J’aimerais qu’on parle du commerce. Vous dites dans votre rapport qu’on est tous devenus des nationalistes économiques. Pourriez-vous mettre cette affirmation en contexte. * Oui. Quand Bill et moi avons commencé à écrire sur la réinvention de la mondialisation en 2016, la réception a été plutôt hostile. Il y a un vrai changement en cours. En 2016, Trump a donné une vision différente du commerce. Lighthizer, son représentant au Commerce, a fait part de son point de vue sur les droits de douane et la Chine. * C’était très éloigné du consensus de l’époque. Mais le monde les a rejoints, et les deux partis ont convergé. La semaine dernière, Biden a annoncé la hausse des droits de douane. Trump et Lighthizer ont évoqué l’équilibre commercial et des droits de douane nettement plus élevés si Trump l’emporte en novembre. * Selon moi, c’est l’un des plus grands risques pour les marchés. Les droits de douane pourraient monter en flèche, avec des sanctions, des quotas et, au bout du compte, pour certains pays, un appel à l’équilibre commercial. C’est une façon très différente de concevoir le monde. Mais apparemment, ça s’en vient et les deux partis s’entendent dessus. * Oui, c’est intéressant. J’allais aborder la question des droits de douane. Comme vous le dites dans le rapport, Trump fait pression pour des droits de douane généraux de 10 %. Biden a montré qu’il était prêt à imposer des droits de douane sur les produits chinois pour protéger les travailleurs américains. Il l’a fait pour les véhicules électriques, les puces, etc. Les deux côtés adhèrent à ce point de vue, mais dans quelle mesure? * Oui. * Oui. * Quel que soit le vainqueur des élections, on s’attend à plus de mesures protectionnistes. Ceci dit, l’administration Trump irait encore plus loin. Sur ces questions, il faut prendre Trump et Lighthizer au pied de la lettre et au sérieux. * La fiscalité. Bill, comme vous l’avez dit, la situation budgétaire est désastreuse. Bien sûr, les impôts sont un moyen pour le gouvernement de collecter des fonds pour remédier en partie à ces problèmes. Où se situent les deux candidats? * Je ne pense pas que le sujet sera abordé pendant la campagne. Trump a parlé des baisses d’impôt instaurées durant son mandat. Il veut les rendre permanentes. Et c’est peut-être réalisable. * Mais derrière tout cela, le contexte est très inflationniste. Quand vous relocalisez, les prix de base augmentent. Il y a la question des dépenses gouvernementales pour les soins de santé, les services aux personnes âgées. Je ne vois pas comment s’affranchir de l’inflation. Je ne vois pas comment. C’est pourquoi sur les marchés boursiers par exemple, on commence à voir un impact sur les évaluations. * L’énergie. Vous soulignez aussi dans votre rapport que les prix de la production de pétrole et de gaz vont augmenter quoi qu’il arrive. * Oui. Le secret de l’administration Biden, c’est que la production américaine de pétrole et de gaz naturel a atteint des sommets. Pour les deux combustibles, le pays est le premier producteur mondial. C’est un sujet dont l’administration démocrate n’aime pas beaucoup parler. Mais la tendance se poursuivra certainement si Trump gagne en novembre, avec beaucoup plus d’octrois de permis, de nouveaux terrains, d’approbations de pipelines, etc. * Les gens craignent aussi que certaines mesures environnementales mises en place par l’administration Biden soient révoquées ou vidées de leur substance par Trump. C’est peu probable, car 70 % de cet argent est destiné aux districts républicains. Tout comme Biden n’aime pas parler de la production de combustibles fossiles, je pense que les républicains laisseront de côté la production d’énergie verte. Ils n’y toucheront pas. * C’est un peu comme pour l’Obamacare. Personne ne viendra critiquer l’Obamacare à cause de tous les avantages qu’il procure. De même pour la loi sur la réduction de l’inflation qui soutient l’industrie verte. L’énergie sera de toute façon une question intéressante, mais surtout sous une administration Trump. * Parlons un peu d’autres points politiques à surveiller concernant le marché américain. Commençons par le président de la Fed. Si Trump est élu, que va-t-il se passer? * Trump a très clairement indiqué qu’il remplacerait Jerome Powell, qu’il a nommé en 2018. Ceci dit, le mandat de Jerome Powell prendra fin dans exactement deux ans. Trump clame haut et fort qu’il préférerait quelqu’un de plus expansionniste, de plus sensible à ses caprices et à ceux du reste de l’administration républicaine. C’est une question très controversée. Il n’est pas certain qu’il puisse le faire. Mais il a affirmé haut et fort qu’il voulait remplacer M. Powell. * Il reste fidèle à ses tendances expansionnistes et inflationnistes. Tout le monde se pose la question. Qu’en est-il de la politique industrielle? Là encore, vous dites que l’un des éléments clés à surveiller, c’est la démondialisation. Je suppose qu’elle se poursuivra quel que soit l’occupant du Bureau ovale. * Oui, quelle que soit l’issue de l’élection, elle va se poursuivre. La relocalisation implique de déterminer ce qui est essentiel pour la nation. On l’a vu avec la loi CHIPS, plus particulièrement. On injecte des milliards et des milliards de dollars pour la fabrication de puces. Ce n’est peut-être pas très efficace, mais c’est pour bientôt. * Si l’on se projette dans 5 à 10 ans, selon certaines prévisions, la production de puces essentielles fabriquées aux États-Unis pourrait rivaliser avec celles de Taïwan. La qualité ne sera peut-être pas la même, mais le volume sera au rendez-vous. * La qualité devrait s’améliorer à mesure que l’on produira, j’imagine. On repart de zéro à bien des égards. * Le problème, c’est la main-d’œuvre et les qualifications. C’est très problématique. Le livre Chip War – un très bon ouvrage – retrace l’histoire des composants électroniques depuis l’époque de Texas Instruments et Fairchild Camera. Le livre remonte loin. * Il explique que les Américains dominaient le secteur. Puis ce fut le tour du Japon, avant que Taïwan ne se l’approprie définitivement. L’expertise de TSMC est inégalée dans le secteur manufacturier. Ils ne conçoivent pas de puces. Ils les fabriquent. Ce sont les meilleurs au monde. * Oui. La déréglementation, qui aussi revient sur le devant de la scène. Je suppose que tout dépend du prochain président. J’aimerais avoir votre point de vue. * Oui. Si Trump gagne l’élection en novembre, il a dit très clairement qu’il aimerait faire annuler un certain nombre de mesures réglementaires introduites par Biden. Il vise sans aucun doute le secteur de l’énergie. Deuxièmement, le secteur des services financiers. La technologie est un point très important, en particulier en termes de lutte antitrust. La FTC et le ministère de la Justice ont été très actifs dans ce domaine. * Les grandes entreprises technologiques auraient le feu vert pour reprendre une vague d’acquisitions. On pourrait voir, à partir du début de 2025, une explosion des fusions et acquisitions. Ces sociétés ont beaucoup de liquidités. Elles aimeraient acquérir beaucoup plus de capacités. L’évolution pourrait être très intéressante. * Pour ce qui est de la défense, on a déjà brièvement abordé le sujet, mais on sait que le président Biden, dans ses politiques, privilégie une approche multilatérale. Ce n’est pas le cas du président Trump. Qu’est-ce que ça implique? * Trump n’est pas favorable à une approche multilatérale tout court, que ce soit sur le commerce, les politiques, et certainement l’OTAN. Et d’une certaine façon, il a tout à fait raison. Cela remonte à Eisenhower. Les présidents américains ont reproché à d’autres pays de l’OTAN de ne pas dépenser suffisamment. Je pense qu’il a raison. * Mais dans la plupart des pays de l’OTAN, chez la plupart des anciens adversaires de la guerre froide, dans les autres pays occidentaux, en Chine, en Russie, en Iran, les dépenses liées à la défense augmentent. Je pense qu’à l’échelle mondiale, le secteur de la défense va rester florissant. * Oui. Qu’en pensez-vous, Bill? * Je suis tout à fait d’accord. Je crois qu’en Europe, on va assister à une forte augmentation des dépenses liées à la défense. Elle est un peu au milieu de nulle part. La Chine est en train de grignoter la part du secteur automobile, par exemple. C’est un secteur très important pour l’Allemagne. * En Russie... Juste pour illustrer l’évolution des relations Russie-Chine par rapport aux relations Russie-Europe, l’an dernier, la relation Russie-Chine a dominé les exportations et les importations au détriment de l’Europe. * Le volume a tout simplement doublé. Actuellement, les six voitures les plus achetées en Russie sont toutes chinoises. Le yuan est devenu la devise des échanges commerciaux. L’Europe a subi une énorme perte de part de marché. Cette guerre leur a énormément coûté. Après toutes les sanctions, la Russie a souffert quelque temps, mais finalement, c’est maintenant l’Iran qui achète. Tout son pétrole est exporté en Chine. * La majeure partie du pétrole russe est exportée dans d’autres pays qui sont hostiles aux États-Unis. L’Europe est un peu au milieu de nulle part au niveau de sa capacité concurrentielle. * C’est une période fascinante. Pour finir, j’aimerais qu’on évoque les conséquences pour les marchés, en particulier les actions. Nous avons ici un graphique tiré du rapport que vous avez rédigé ensemble. Il va s’afficher. Il montre le rendement de l’indice S&P 500 et des secteurs après l’élection de Donald Trump. À votre avis, peut-on s’attendre à une situation similaire? Qu’est-ce que vous anticipez? * La relance budgétaire, les réductions d’impôts et surtout la déréglementation pourraient faire monter le résultat par action et les marchés en général, comme le soulignait Bill. Les facteurs défavorables sont l’inflation, les taux d’intérêt plus élevés, etc. * Sur le plan des secteurs individuels, les perspectives semblent favorables pour la finance et la technologie, qui se sont aussi très bien comportées l’année qui a suivi l’élection de Trump en novembre 2016. On pourrait se trouver dans un tableau ressemblant. * L’histoire ne se répète pas, mais elle rime. Je pense qu’il pourrait y avoir certaines similitudes. * Je suis d’accord. Ça me rappelle un livre que j’ai lu il y a longtemps. Il décrivait les tendances économiques qui influent sur la rentabilité. Il montrait que lorsque la technologie commence à se substituer à la main-d’œuvre et aux actifs physiques, on crée un jeu où le gagnant rafle tout. * L’acteur dominant qui a les coûts les plus bas et la meilleure technologie finit par accaparer la totalité du marché. L’un de mes exemples préférés c’est Uber. On voit difficilement comment Uber n’aurait pas un bel avenir. [MUSIQUE DE FIN] [MUSIQUE DE GÉNÉRIQUE]