Cette année, la progression fulgurante des sept géants de la technologie a propulsé l’indice S&P 500. La tendance actuelle pousse à la comparaison avec d’autres événements du passé, notamment l’époque de la bulle technologique. Phil Davis, fondateur de philstockworld.com, discute avec Kim Parlee de Parlons Argent.
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L’un des grands thèmes qui ressort des marchés boursiers cette année, c’est le rendement des titres technologiques, en particulier des 7 géants du secteur. Leurs actions ont tiré l’indice S&P 500 vers le haut cette année, mais cette tendance peut-elle se poursuivre en 2024?
Pour discuter des perspectives actuelles des marchés et de ce qui nous attend, voici l’un de nos invités préférés, Phil Davis, fondateur de PhilStockWorld.com. Phil, c’est toujours un plaisir de vous recevoir. Merci beaucoup d’être des nôtres.
Bonjour, Kim. Merci de m’avoir invité.
Commençons par un aperçu général. Que pensez-vous des 7 géants de la technologie, et pourquoi leur performance est-elle à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle?
Je pense qu’il faut regarder le marché dans son ensemble. Il faut bien comprendre qu’on a ces sept actions, Apple, Microsoft, Amazon, Google, Alphabet - D’ailleurs, Google est comptée deux fois, parce que [RIRES] l’indice tient compte de GOOG et GOOGL. C’est aberrant, et on ne le souligne pas assez. On compte deux fois la même société. Il y a aussi NVIDIA et Meta, anciennement Facebook. Et bien sûr, Tesla. Je ne sais pas ce que Tesla fait dans ce groupe, mais c’est comme ça.
Ces actions ont affiché des rendements spectaculaires avec, si je ne me trompe, une hausse d’environ 76 % sur l’année. Le reste de l’indice S&P a progressé de 6 %. On doit donc 90 % des gains de l’indice S&P de l’année à ces sept titres. C’est une mauvaise méthode de suivi. C’est ça, le problème. Cette méthode fausse la perception qu’on a des marchés.
Oui, tout à fait. Et ces chiffres témoignent des inquiétudes quant à la concentration du marché. Il faut y penser avant d’investir. Ce n’est pas la première fois que certaines actions dominent le marché. Je pense notamment aux « nifty fifty » des années 1960, et aux quatre sociétés phares de l’époque de la bulle technologique. Y a-t-il des parallèles?
Excellents rappels. [RIRES] C’est un peu différent, parce que... En fait, c’est comparable au groupe des « nifty fifty » qui incluait IBM et toutes les grandes entreprises. IBM, AT&T, etc. Ces sociétés avaient vraiment fait grimper l’indice. C’était tout à fait normal, parce que ces 50 actions représentaient 10 % du S&P 500.
Par contre, il est anormal que la hausse de l’indice repose seulement sur sept actions. C’est là que se situe la grande différence. Les valeurs phares de la bulle technologique ont fait l’objet de beaucoup de battage. Et ces actions n’ont pas déçu. Les chiffres de Google et Microsoft sont excellents.
Mais qu’en est-il des autres? Qu’en est-il du reste de l’économie? On trouve la réponse dans les sondages. Pourquoi les Américains sont-ils si mécontents du gouvernement? Parce que les chiffres sont très éloignés de la réalité. Le marché ne reflète pas la réalité.
Les gens sont en grande difficulté. L’économie n’est pas bien en point. Elle vivote tant bien que mal. Mais le marché boursier est en pleine effervescence, porté par sept actions.
Oui, le tableau est moins rose pour les 493 autres. Voilà le problème. Parlons un peu de l’avenir. Si on en revient aux 7 géants technologiques et à l’évolution de l’indice S&P 500, que doivent en penser les investisseurs?
On est en train de franchir un seuil. Ce seuil se situe environ à 30 fois les bénéfices, ce qui représente un rendement d’environ 3 % par année. À ce stade, les marchés se disent que si les actions offrent un rendement de 3 %, sachant que les obligations produisent un rendement de 4,5 % à 5 % par an, il vaut mieux opter pour des obligations.
Il n’y a aucune raison de détenir des actions en ce moment. On est en train de franchir ce cap. Le NASDAQ 1600 est un bon indicateur de la situation actuelle. Le S&P dépasse les 4600, on arrive à ce seuil de 30 fois les bénéfices. C’est là qu’il faut, à mon avis, faire preuve de retenue et essayer de trouver d’autres occasions d’investir.
Heureusement, il y a aussi les 493 autres actions. Il y a beaucoup d’occasions à saisir, car ces titres n’attirent pas l’attention. À l’heure actuelle, personne ne s’intéresse aux actions sous-évaluées du S&P.
Qu’est-ce que vous entrevoyez pour ces titres? Quels secteurs ou domaines précis retiennent votre attention?
Les secteurs sont intéressants. On suit de près des secteurs relativement à l’abri des chocs, parce qu’on estime qu’une récession reste possible. Le moindre dérapage de la Fed pourrait nous y plonger. On s’intéresse à des actions qui se portent plutôt bien indépendamment du contexte.
Dans notre sélection des meilleures opérations de l’année, vous verrez qu’on privilégie les titres à l’épreuve des chocs économiques. On veut des actions de sociétés peu endettées, à cause de la hausse des taux.
On veut des ratios bénéfices par employé très élevés, de sorte que la hausse des salaires n’affecte pas trop les cours de ces titres. Et bien sûr, on veut un bon ratio C/B pour faire mieux que les obligations.
Et qu’en est-il des secteurs? Lesquels sortent du lot? Je vois l’importance du profil des sociétés. Est-ce que vous privilégiez... Vous avez déjà parlé des énergies renouvelables. Ce secteur vous plaît. Je crois qu’il y a aussi les soins de santé?
Le secteur des soins de santé bénéficie du vieillissement de la population. La population vieillissante a de plus en plus besoin de soins de santé. C’est inexorable.
Les énergies renouvelables bénéficient de mesures de relance massives. On n’a pas d’autre choix que de réagir face au réchauffement de la planète. Et on est pris avec ça. Rien ne va changer du jour au lendemain et éliminer le besoin de développer les énergies renouvelables dans la prochaine décennie. Ces deux méga-tendances méritent donc qu’on s’y intéresse. [LOGO SONORE] [MUSIQUE]
L’un des grands thèmes qui ressort des marchés boursiers cette année, c’est le rendement des titres technologiques, en particulier des 7 géants du secteur. Leurs actions ont tiré l’indice S&P 500 vers le haut cette année, mais cette tendance peut-elle se poursuivre en 2024?
Pour discuter des perspectives actuelles des marchés et de ce qui nous attend, voici l’un de nos invités préférés, Phil Davis, fondateur de PhilStockWorld.com. Phil, c’est toujours un plaisir de vous recevoir. Merci beaucoup d’être des nôtres.
Bonjour, Kim. Merci de m’avoir invité.
Commençons par un aperçu général. Que pensez-vous des 7 géants de la technologie, et pourquoi leur performance est-elle à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle?
Je pense qu’il faut regarder le marché dans son ensemble. Il faut bien comprendre qu’on a ces sept actions, Apple, Microsoft, Amazon, Google, Alphabet - D’ailleurs, Google est comptée deux fois, parce que [RIRES] l’indice tient compte de GOOG et GOOGL. C’est aberrant, et on ne le souligne pas assez. On compte deux fois la même société. Il y a aussi NVIDIA et Meta, anciennement Facebook. Et bien sûr, Tesla. Je ne sais pas ce que Tesla fait dans ce groupe, mais c’est comme ça.
Ces actions ont affiché des rendements spectaculaires avec, si je ne me trompe, une hausse d’environ 76 % sur l’année. Le reste de l’indice S&P a progressé de 6 %. On doit donc 90 % des gains de l’indice S&P de l’année à ces sept titres. C’est une mauvaise méthode de suivi. C’est ça, le problème. Cette méthode fausse la perception qu’on a des marchés.
Oui, tout à fait. Et ces chiffres témoignent des inquiétudes quant à la concentration du marché. Il faut y penser avant d’investir. Ce n’est pas la première fois que certaines actions dominent le marché. Je pense notamment aux « nifty fifty » des années 1960, et aux quatre sociétés phares de l’époque de la bulle technologique. Y a-t-il des parallèles?
Excellents rappels. [RIRES] C’est un peu différent, parce que... En fait, c’est comparable au groupe des « nifty fifty » qui incluait IBM et toutes les grandes entreprises. IBM, AT&T, etc. Ces sociétés avaient vraiment fait grimper l’indice. C’était tout à fait normal, parce que ces 50 actions représentaient 10 % du S&P 500.
Par contre, il est anormal que la hausse de l’indice repose seulement sur sept actions. C’est là que se situe la grande différence. Les valeurs phares de la bulle technologique ont fait l’objet de beaucoup de battage. Et ces actions n’ont pas déçu. Les chiffres de Google et Microsoft sont excellents.
Mais qu’en est-il des autres? Qu’en est-il du reste de l’économie? On trouve la réponse dans les sondages. Pourquoi les Américains sont-ils si mécontents du gouvernement? Parce que les chiffres sont très éloignés de la réalité. Le marché ne reflète pas la réalité.
Les gens sont en grande difficulté. L’économie n’est pas bien en point. Elle vivote tant bien que mal. Mais le marché boursier est en pleine effervescence, porté par sept actions.
Oui, le tableau est moins rose pour les 493 autres. Voilà le problème. Parlons un peu de l’avenir. Si on en revient aux 7 géants technologiques et à l’évolution de l’indice S&P 500, que doivent en penser les investisseurs?
On est en train de franchir un seuil. Ce seuil se situe environ à 30 fois les bénéfices, ce qui représente un rendement d’environ 3 % par année. À ce stade, les marchés se disent que si les actions offrent un rendement de 3 %, sachant que les obligations produisent un rendement de 4,5 % à 5 % par an, il vaut mieux opter pour des obligations.
Il n’y a aucune raison de détenir des actions en ce moment. On est en train de franchir ce cap. Le NASDAQ 1600 est un bon indicateur de la situation actuelle. Le S&P dépasse les 4600, on arrive à ce seuil de 30 fois les bénéfices. C’est là qu’il faut, à mon avis, faire preuve de retenue et essayer de trouver d’autres occasions d’investir.
Heureusement, il y a aussi les 493 autres actions. Il y a beaucoup d’occasions à saisir, car ces titres n’attirent pas l’attention. À l’heure actuelle, personne ne s’intéresse aux actions sous-évaluées du S&P.
Qu’est-ce que vous entrevoyez pour ces titres? Quels secteurs ou domaines précis retiennent votre attention?
Les secteurs sont intéressants. On suit de près des secteurs relativement à l’abri des chocs, parce qu’on estime qu’une récession reste possible. Le moindre dérapage de la Fed pourrait nous y plonger. On s’intéresse à des actions qui se portent plutôt bien indépendamment du contexte.
Dans notre sélection des meilleures opérations de l’année, vous verrez qu’on privilégie les titres à l’épreuve des chocs économiques. On veut des actions de sociétés peu endettées, à cause de la hausse des taux.
On veut des ratios bénéfices par employé très élevés, de sorte que la hausse des salaires n’affecte pas trop les cours de ces titres. Et bien sûr, on veut un bon ratio C/B pour faire mieux que les obligations.
Et qu’en est-il des secteurs? Lesquels sortent du lot? Je vois l’importance du profil des sociétés. Est-ce que vous privilégiez... Vous avez déjà parlé des énergies renouvelables. Ce secteur vous plaît. Je crois qu’il y a aussi les soins de santé?
Le secteur des soins de santé bénéficie du vieillissement de la population. La population vieillissante a de plus en plus besoin de soins de santé. C’est inexorable.
Les énergies renouvelables bénéficient de mesures de relance massives. On n’a pas d’autre choix que de réagir face au réchauffement de la planète. Et on est pris avec ça. Rien ne va changer du jour au lendemain et éliminer le besoin de développer les énergies renouvelables dans la prochaine décennie. Ces deux méga-tendances méritent donc qu’on s’y intéresse. [LOGO SONORE] [MUSIQUE]