La Réserve fédérale a maintenu son taux directeur près de zéro et indique que son important programme d’achat d’obligations se poursuit normalement. Anthony Okolie discute avec James Marple, économiste principal, Groupe Banque TD, des perspectives de la Réserve fédérale.
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Comme prévu, la Réserve fédérale américaine n’a pas modifié son taux directeur, qui demeure près de zéro, mais elle a un peu durci le ton lors de sa réunion. James, qu’est-ce qui a retenu votre attention aujourd’hui?
Eh bien, la Réserve fédérale reconnaît jusqu’à un certain point que la reprise économique se poursuit. Il est intéressant de constater que son communiqué ne fait pas référence au fait que les cas de COVID-19 sont de moins en moins nombreux puisque, de toute évidence, ce n’est plus le cas. Les membres de la Réserve fédérale n’ont pas parlé, dans le communiqué, des conséquences possibles de cette situation sur l’économie. Mais, au moins, ils reconnaissent qu’on n’est plus dans un monde où les cas de COVID-19 sont de moins en moins nombreux. Je ne dirais certainement pas qu’ils durcissent le ton à ce sujet. Par ailleurs, ils ont reconnu que, bien que les secteurs les plus touchés par le virus s’améliorent, qu’ils continuent à progresser, ils ne se sont pas encore complètement remis. Le ton était sans doute le plus ferme, dans le communiqué, là où la Réserve fédérale a reconnu avoir commencé ses achats d’actifs pour faire avancer ses objectifs de plein emploi et de stabilité des prix. Elle a déclaré que les progrès ont été continus. Elle a indiqué qu’elle continuerait à analyser la situation. Donc, elle insinue ici qu’à tout le moins, elle pense réduire ses mesures. Bien sûr, on se rappelle que le président de la Réserve fédérale a dit que le comité discuterait de la réduction des mesures, eh bien, il en parle à présent et donne des indices que c’est là la prochaine étape de la politique monétaire des États-Unis.
James, je veux parler un peu d’inflation, parce que la Réserve fédérale maintient ou continue de croire que l’inflation est transitoire, et elle met de l’avant des exemples comme celui du secteur du bois d’œuvre, qui est redescendu après avoir connu des sommets records. Êtes-vous d’accord avec le communiqué? Qu’est-ce que vous en pensez?
Et James, comme vous l’avez déjà mentionné, on parle de plus en plus du fait que la Réserve fédérale pourrait réduire son programme d’achat d’obligations. Pensez-vous que cela se produira cette année?
Eh bien, je suis convaincu qu’on entendra d’autres orientations à venir sur la réduction des mesures. Je ne sais pas, je crois qu’elle ne commencera pas le processus avant la toute fin de cette année ou le début de l’année prochaine. Mais il y aura d’autres communications sur le sujet. En fait, le président de la Réserve fédérale parle maintenant et devra, je crois, répondre à des questions sur le sujet et devra parler des conversations qui se sont tenues entre les membres de la Réserve fédérale sur la réduction des mesures. Et puis, en août, ils auront le sommet de Jackson Hole, à la toute fin du mois. Il s’agit d’un moment que les membres de la Réserve fédérale prennent normalement pour avoir des conversations plus approfondies sur des sujets comme celui-là et aussi sur les grandes transitions des politiques. Et je crois que même d’ici septembre, il est très possible qu’on ait plus d’indications sur le moment où cela se produira. Je crois qu’ils essaieront de s’y prendre vraiment d’avance pour annoncer ce qui s’en vient. Ils ne voudront jamais surprendre les marchés financiers. Ils ne voudront pas reproduire ce qui s’est produit avec la crise liée à la réduction des mesures de relance en 2014. Je suis convaincu qu’on recevra plus d’indications sur le sujet et que la réduction des mesures commencera à un certain point, probablement vers la fin de cette année. Je crois qu’un des points à retenir du communiqué de la Réserve fédérale est que l’économie progresse vers l’objectif prévu pour l’inflation et l’emploi. En vous basant sur les perspectives de la Réserve fédérale, quels risques percevez-vous?
Eh bien, à court terme certainement, il y a l’augmentation du nombre de cas dans plusieurs autres pays, attribuable en grande partie au variant Delta, qui est plus contagieux. Cette situation pose problème non seulement du côté de la demande, mais aussi de par le fait que plusieurs personnes ne peuvent pas aller au travail parce qu’elles ont été exposées au virus. Et on a déjà vu les défis que cela présente pour l’embauche. Et vraiment, ce qu’il manque, c’est une reprise du marché de l’emploi. Tout obstacle à la reprise, en termes d’offre potentielle, particulièrement en termes d’offre de travail potentielle, pose un risque pour la reprise. Et bien sûr, vous savez, la Réserve fédérale ne dispose pas de beaucoup d’outils pour faire face à ces difficultés. Donc, je crois, c’est là que sera le casse-tête. Si l’inflation continue d’être élevée et que les problèmes liés à l’offre ne s’atténuent pas parce que la pandémie se poursuit, les politiques devront continuer d’aller vers la normalisation. C’est là, selon moi, que les risques se trouvent, à la fois pour l’économie et les marchés financiers.
Enfin, selon vous, quelle sera la progression du dollar américain dans les prochains mois?
Eh bien, je pense que récemment, il a rapidement remonté. Il pourrait y avoir un peu de dépréciation. C’est ce qu’il devrait y avoir vers la fin de cette année. Je pense que par la suite, si on le compare au dollar canadien du moins, on pourrait assister à un recul pour se rapprocher de là où on en est aujourd’hui. Il n’y a pas de fluctuation majeure du côté du dollar canadien, qui se trouve tout juste autour des 80 sous, c’est-à-dire là où il devrait se trouver selon nous.
James, merci beaucoup du temps que vous nous avez accordé.
Bienvenue. Merci, Anthony.
Eh bien, la Réserve fédérale reconnaît jusqu’à un certain point que la reprise économique se poursuit. Il est intéressant de constater que son communiqué ne fait pas référence au fait que les cas de COVID-19 sont de moins en moins nombreux puisque, de toute évidence, ce n’est plus le cas. Les membres de la Réserve fédérale n’ont pas parlé, dans le communiqué, des conséquences possibles de cette situation sur l’économie. Mais, au moins, ils reconnaissent qu’on n’est plus dans un monde où les cas de COVID-19 sont de moins en moins nombreux. Je ne dirais certainement pas qu’ils durcissent le ton à ce sujet. Par ailleurs, ils ont reconnu que, bien que les secteurs les plus touchés par le virus s’améliorent, qu’ils continuent à progresser, ils ne se sont pas encore complètement remis. Le ton était sans doute le plus ferme, dans le communiqué, là où la Réserve fédérale a reconnu avoir commencé ses achats d’actifs pour faire avancer ses objectifs de plein emploi et de stabilité des prix. Elle a déclaré que les progrès ont été continus. Elle a indiqué qu’elle continuerait à analyser la situation. Donc, elle insinue ici qu’à tout le moins, elle pense réduire ses mesures. Bien sûr, on se rappelle que le président de la Réserve fédérale a dit que le comité discuterait de la réduction des mesures, eh bien, il en parle à présent et donne des indices que c’est là la prochaine étape de la politique monétaire des États-Unis.
James, je veux parler un peu d’inflation, parce que la Réserve fédérale maintient ou continue de croire que l’inflation est transitoire, et elle met de l’avant des exemples comme celui du secteur du bois d’œuvre, qui est redescendu après avoir connu des sommets records. Êtes-vous d’accord avec le communiqué? Qu’est-ce que vous en pensez?
- Eh bien, on voit certainement cela du côté de l’offre. Et on peut voir la même chose pour plusieurs produits de base, mais aussi simplement dans les problèmes auxquels le secteur automobile fait face en matière d’offre. Il existe des contraintes liées à l’offre qui sont associées à la pandémie et devraient être transitoires. Elles ont des conséquences majeures sur la production, mais devraient disparaître à mesure que la pandémie s’estompe. Simultanément, la demande a été très forte pour les biens en raison d’une part, de la politique monétaire qui a fait descendre les taux d’intérêt à zéro et, d’autre part, bien entendu, des différents programmes fiscaux. Je pense qu’à ce stade-ci, vous savez, l’inflation est attribuable autant à la demande qu’à l’offre. Les défis liés à l’offre vont peut-être finir par disparaître, mais le défi sera alors que l’économie fonctionnerait en quelque sorte dans un état de demande excédentaire. Si c’est le cas, la Réserve fédérale devra intervenir à un certain point. Et on peut parler de certains de ces facteurs transitoires, mais ça ne change pas la réalité : une surchauffe de l’économie aura tendance à faire augmenter les prix. Et la police monétaire devra à un certain point faire face à ce défi.
Et James, comme vous l’avez déjà mentionné, on parle de plus en plus du fait que la Réserve fédérale pourrait réduire son programme d’achat d’obligations. Pensez-vous que cela se produira cette année?
Eh bien, je suis convaincu qu’on entendra d’autres orientations à venir sur la réduction des mesures. Je ne sais pas, je crois qu’elle ne commencera pas le processus avant la toute fin de cette année ou le début de l’année prochaine. Mais il y aura d’autres communications sur le sujet. En fait, le président de la Réserve fédérale parle maintenant et devra, je crois, répondre à des questions sur le sujet et devra parler des conversations qui se sont tenues entre les membres de la Réserve fédérale sur la réduction des mesures. Et puis, en août, ils auront le sommet de Jackson Hole, à la toute fin du mois. Il s’agit d’un moment que les membres de la Réserve fédérale prennent normalement pour avoir des conversations plus approfondies sur des sujets comme celui-là et aussi sur les grandes transitions des politiques. Et je crois que même d’ici septembre, il est très possible qu’on ait plus d’indications sur le moment où cela se produira. Je crois qu’ils essaieront de s’y prendre vraiment d’avance pour annoncer ce qui s’en vient. Ils ne voudront jamais surprendre les marchés financiers. Ils ne voudront pas reproduire ce qui s’est produit avec la crise liée à la réduction des mesures de relance en 2014. Je suis convaincu qu’on recevra plus d’indications sur le sujet et que la réduction des mesures commencera à un certain point, probablement vers la fin de cette année. Je crois qu’un des points à retenir du communiqué de la Réserve fédérale est que l’économie progresse vers l’objectif prévu pour l’inflation et l’emploi. En vous basant sur les perspectives de la Réserve fédérale, quels risques percevez-vous?
Eh bien, à court terme certainement, il y a l’augmentation du nombre de cas dans plusieurs autres pays, attribuable en grande partie au variant Delta, qui est plus contagieux. Cette situation pose problème non seulement du côté de la demande, mais aussi de par le fait que plusieurs personnes ne peuvent pas aller au travail parce qu’elles ont été exposées au virus. Et on a déjà vu les défis que cela présente pour l’embauche. Et vraiment, ce qu’il manque, c’est une reprise du marché de l’emploi. Tout obstacle à la reprise, en termes d’offre potentielle, particulièrement en termes d’offre de travail potentielle, pose un risque pour la reprise. Et bien sûr, vous savez, la Réserve fédérale ne dispose pas de beaucoup d’outils pour faire face à ces difficultés. Donc, je crois, c’est là que sera le casse-tête. Si l’inflation continue d’être élevée et que les problèmes liés à l’offre ne s’atténuent pas parce que la pandémie se poursuit, les politiques devront continuer d’aller vers la normalisation. C’est là, selon moi, que les risques se trouvent, à la fois pour l’économie et les marchés financiers.
Enfin, selon vous, quelle sera la progression du dollar américain dans les prochains mois?
Eh bien, je pense que récemment, il a rapidement remonté. Il pourrait y avoir un peu de dépréciation. C’est ce qu’il devrait y avoir vers la fin de cette année. Je pense que par la suite, si on le compare au dollar canadien du moins, on pourrait assister à un recul pour se rapprocher de là où on en est aujourd’hui. Il n’y a pas de fluctuation majeure du côté du dollar canadien, qui se trouve tout juste autour des 80 sous, c’est-à-dire là où il devrait se trouver selon nous.
James, merci beaucoup du temps que vous nous avez accordé.
Bienvenue. Merci, Anthony.