La transition des combustibles fossiles vers l’énergie propre change notre façon de produire et de consommer de l’énergie à grande échelle. Kim Parlee en discute avec Carl Elia, vice-président et gestionnaire de portefeuilles clients pour l’équipe Investissements en infrastructures à Gestion de Placements TD.
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KIM PARLEE : La transition des combustibles fossiles aux énergies propres révolutionne notre façon de consommer et, par conséquent, celle dont nous produisons de l’énergie. J’ai quelques chiffres pour vous. Selon l’Agence internationale de l’énergie, les investissements dans les infrastructures pourraient atteindre 140 000 milliards de dollars au cours des 30 prochaines années. Mon invité affirme qu’il est important d’être sélectif quand on examine ces occasions. Carl Elia est vice-président et gestionnaire de portefeuilles clients pour le secteur des investissements en infrastructures à Gestion de Placements TD. Il nous rejoint maintenant. Carl, c’est un plaisir de vous accueillir.
On parle beaucoup de la transition vers l’énergie propre. Ce qu’on appelle la grande transition énergétique, dans votre milieu. Dans quels secteurs les effets de cette transition se font-ils sentir le plus fortement, globalement?
CARL ELIA : Oui, merci de l’invitation, Kim. Le cœur de cette transition, c’est la décarbonisation de nos activités. Tous les secteurs sont touchés. Dans les sciences du bâtiment, on innove dans le domaine du béton et du bois. Dans l’agriculture, il faut gérer les émissions de méthane. Et bien évidemment, dans le domaine des transports, c’est l’électrification des véhicules.
Mais en fin de compte, nous n’utilisons pas moins d’énergie. Ce qui se passe en réalité, c’est que la capacité de production augmente considérablement. Si on prend la capacité de production de toutes les centrales électriques du monde, il va falloir tripler cette capacité dans les 30 prochaines années. Et 80 % de cette production provient de l’énergie éolienne et solaire.
KIM PARLEE : Si on creuse un peu et que l’on se penche plus précisément sur les infrastructures d’énergies propres – vous avez mentionné toute une série de changements très intéressants – nous en sommes aux tout premiers stades de développement. Où se situent précisément les occasions, selon vous?
CARL ELIA : Ok. Je ne dirais pas qu’on en est aux premiers stades. Plutôt qu’on est à bord d’un train à grande vitesse, en route pour un très long périple. Ces 10 dernières années, les technologies éoliennes et solaires ont mûri et sont devenues courantes. Et c’est ce qui produit avec de nouvelles technologies comme les batteries de stockage ou l’hydrogène.
Nous pensons que la transition énergétique, c’est le meilleur endroit pour investir et accéder à la croissance sur le marché des infrastructures. Et les occasions se situent sur le marché des moyennes entreprises. Pour ce qui est de l’énergie renouvelable et des infrastructures énergétiques, l’ampleur des opérations est souvent moindre que dans d’autres secteurs.
KIM PARLEE : J’aimerais revenir un peu en arrière, car je pense que vous faites allusion à un point important. Ce train à grande vitesse avance sur un marché gigantesque, et l’argent qui entre dans ce secteur provient surtout des investisseurs institutionnels. Il se passe beaucoup de choses.
CARL ELIA : Oui, tout à fait, Kim. Il y a une très forte demande pour cette catégorie d’actif, pour les infrastructures privées, surtout sur les marchés institutionnels où les plus grands gestionnaires amassent beaucoup de capitaux. Ce qui nous ramène à l’idée d’investir sur le marché des moyennes entreprises. Ce qu’on observe, c’est un décalage avec la demande adressée à ces grands gestionnaires. Il n’y a jamais eu autant de fonds de gestion qui dépassent la barre des 10 milliards de dollars. La demande évolue donc vers les opérations de plus grande envergure.
Mais sur le marché des infrastructures, plus de 80 % des opérations sont inférieures à 500 millions de dollars, et les mégagestionnaires ne s’y intéressent pas vraiment. Il y a donc beaucoup de marge pour exploiter ce marché et pour créer des occasions.
KIM PARLEE : Ceux qui nous regardent ont hâte que l’on parle des opportunités et du marché des moyennes entreprises. Je promets qu’on va y venir. Je voudrais juste qu’on parle d’un graphique qui montre les opérations sur le marché des infrastructures au cours des cinq dernières années. Là encore, il s’agit de comprendre d’où vient l’argent, d’un point de vue global. Que montre ce graphique?
CARL ELIA : Oui. Ce graphique met en évidence ce train à grande vitesse qui est déjà en marche. Si on regarde les opérations dans les infrastructures par secteur depuis 5 ans, les énergies renouvelables dominent fortement, avec plus de 52 % des actifs. Et à mesure que les industries cherchent à se décarboniser, comme les transports et l’agriculture, de plus en plus de projets liés aux énergies renouvelables, au stockage, à l’hydrogène, à la transmission et aux autres infrastructures énergétiques vont se matérialiser pour soutenir cet effort.
KIM PARLEE : Bien. Passons au marché des moyennes entreprises, car c’est là que vous voyez beaucoup d’occasions. Expliquez-nous ce qu’est le marché des moyennes entreprises. Et plus précisément, je crois que vous pouvez nous donner quelques exemples de placements que vous trouvez intéressants.
CARL ELIA : Oui. Pour nous, ça désigne les opérations qui, en contexte, représentent entre 100 et 300 millions de dollars de capitaux. C’est assez modeste pour des projets d’infrastructure.
Pour donner un exemple parlant, on investit par l’intermédiaire de nos plateformes. Des entreprises qui possèdent et exploitent des infrastructures, mais dont l’équipe de direction cherche de nouvelles occasions de bâtir de nouvelles infrastructures pour nos clients. C’est ce que fait Rabbalshede Kraft, notre plateforme d’énergies renouvelables scandinave. Cette équipe établie en Suède exploite un parc éolien d’une capacité de plus de 250 MW, avec 700 MW supplémentaires à ajouter au portefeuille.
L’avantage de cette approche, c’est qu’on fait appel à des experts locaux. Quand on gère un fonds mondial d’infrastructures, il faut se dire que les permis de développement de projets sont obtenus au niveau local. On a des équipes qui peuvent travailler sur des fusions et acquisitions locales, trouver des occasions plus modestes. C’est très important pour ajouter une croissance créative pour nos clients.
KIM PARLEE : Et j’imagine qu’en plus, le niveau de concurrence à l’égard de ces actifs est moindre, puisqu’ils n’attirent pas les grands investisseurs institutionnels.
CARL ELIA : Exactement.
KIM PARLEE : Comment les investisseurs individuels peuvent-ils accéder à ce marché? Ça semble difficile au vu des sommes engagées par les investisseurs institutionnels – l’accès est difficile quel que soit le type d’infrastructure privée.
CARL ELIA : C’est vrai. Jusqu’à présent, les infrastructures privées faisaient surtout partie de la catégorie des actifs institutionnels, mais c’est en train d’évoluer. Avant, la seule façon pour les investisseurs individuels d’y accéder, c’était par l’entremise d’entités et de projets cotés en bourse. Ce qui n’apporte pas la même diversification et les mêmes avantages que l’accès direct privé au marché des infrastructures.
En ce moment, on voit évoluer des structures hybrides qui combinent des entités cotées en bourse et des infrastructures privées pour donner aux clients de détail la liquidité dont ils ont besoin à différentes étapes de leur vie. À la TD par exemple, on a un certain nombre de fonds communs de placement qui sont directement exposés à notre fonds d’infrastructures. Nous avons aussi un fonds hybride, le Fonds en gestion commune d’actifs réels.
KIM PARLEE : Carl, merci beaucoup de nous avoir accordé de votre temps.
CARL ELIA : Merci beaucoup, Kim.
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On parle beaucoup de la transition vers l’énergie propre. Ce qu’on appelle la grande transition énergétique, dans votre milieu. Dans quels secteurs les effets de cette transition se font-ils sentir le plus fortement, globalement?
CARL ELIA : Oui, merci de l’invitation, Kim. Le cœur de cette transition, c’est la décarbonisation de nos activités. Tous les secteurs sont touchés. Dans les sciences du bâtiment, on innove dans le domaine du béton et du bois. Dans l’agriculture, il faut gérer les émissions de méthane. Et bien évidemment, dans le domaine des transports, c’est l’électrification des véhicules.
Mais en fin de compte, nous n’utilisons pas moins d’énergie. Ce qui se passe en réalité, c’est que la capacité de production augmente considérablement. Si on prend la capacité de production de toutes les centrales électriques du monde, il va falloir tripler cette capacité dans les 30 prochaines années. Et 80 % de cette production provient de l’énergie éolienne et solaire.
KIM PARLEE : Si on creuse un peu et que l’on se penche plus précisément sur les infrastructures d’énergies propres – vous avez mentionné toute une série de changements très intéressants – nous en sommes aux tout premiers stades de développement. Où se situent précisément les occasions, selon vous?
CARL ELIA : Ok. Je ne dirais pas qu’on en est aux premiers stades. Plutôt qu’on est à bord d’un train à grande vitesse, en route pour un très long périple. Ces 10 dernières années, les technologies éoliennes et solaires ont mûri et sont devenues courantes. Et c’est ce qui produit avec de nouvelles technologies comme les batteries de stockage ou l’hydrogène.
Nous pensons que la transition énergétique, c’est le meilleur endroit pour investir et accéder à la croissance sur le marché des infrastructures. Et les occasions se situent sur le marché des moyennes entreprises. Pour ce qui est de l’énergie renouvelable et des infrastructures énergétiques, l’ampleur des opérations est souvent moindre que dans d’autres secteurs.
KIM PARLEE : J’aimerais revenir un peu en arrière, car je pense que vous faites allusion à un point important. Ce train à grande vitesse avance sur un marché gigantesque, et l’argent qui entre dans ce secteur provient surtout des investisseurs institutionnels. Il se passe beaucoup de choses.
CARL ELIA : Oui, tout à fait, Kim. Il y a une très forte demande pour cette catégorie d’actif, pour les infrastructures privées, surtout sur les marchés institutionnels où les plus grands gestionnaires amassent beaucoup de capitaux. Ce qui nous ramène à l’idée d’investir sur le marché des moyennes entreprises. Ce qu’on observe, c’est un décalage avec la demande adressée à ces grands gestionnaires. Il n’y a jamais eu autant de fonds de gestion qui dépassent la barre des 10 milliards de dollars. La demande évolue donc vers les opérations de plus grande envergure.
Mais sur le marché des infrastructures, plus de 80 % des opérations sont inférieures à 500 millions de dollars, et les mégagestionnaires ne s’y intéressent pas vraiment. Il y a donc beaucoup de marge pour exploiter ce marché et pour créer des occasions.
KIM PARLEE : Ceux qui nous regardent ont hâte que l’on parle des opportunités et du marché des moyennes entreprises. Je promets qu’on va y venir. Je voudrais juste qu’on parle d’un graphique qui montre les opérations sur le marché des infrastructures au cours des cinq dernières années. Là encore, il s’agit de comprendre d’où vient l’argent, d’un point de vue global. Que montre ce graphique?
CARL ELIA : Oui. Ce graphique met en évidence ce train à grande vitesse qui est déjà en marche. Si on regarde les opérations dans les infrastructures par secteur depuis 5 ans, les énergies renouvelables dominent fortement, avec plus de 52 % des actifs. Et à mesure que les industries cherchent à se décarboniser, comme les transports et l’agriculture, de plus en plus de projets liés aux énergies renouvelables, au stockage, à l’hydrogène, à la transmission et aux autres infrastructures énergétiques vont se matérialiser pour soutenir cet effort.
KIM PARLEE : Bien. Passons au marché des moyennes entreprises, car c’est là que vous voyez beaucoup d’occasions. Expliquez-nous ce qu’est le marché des moyennes entreprises. Et plus précisément, je crois que vous pouvez nous donner quelques exemples de placements que vous trouvez intéressants.
CARL ELIA : Oui. Pour nous, ça désigne les opérations qui, en contexte, représentent entre 100 et 300 millions de dollars de capitaux. C’est assez modeste pour des projets d’infrastructure.
Pour donner un exemple parlant, on investit par l’intermédiaire de nos plateformes. Des entreprises qui possèdent et exploitent des infrastructures, mais dont l’équipe de direction cherche de nouvelles occasions de bâtir de nouvelles infrastructures pour nos clients. C’est ce que fait Rabbalshede Kraft, notre plateforme d’énergies renouvelables scandinave. Cette équipe établie en Suède exploite un parc éolien d’une capacité de plus de 250 MW, avec 700 MW supplémentaires à ajouter au portefeuille.
L’avantage de cette approche, c’est qu’on fait appel à des experts locaux. Quand on gère un fonds mondial d’infrastructures, il faut se dire que les permis de développement de projets sont obtenus au niveau local. On a des équipes qui peuvent travailler sur des fusions et acquisitions locales, trouver des occasions plus modestes. C’est très important pour ajouter une croissance créative pour nos clients.
KIM PARLEE : Et j’imagine qu’en plus, le niveau de concurrence à l’égard de ces actifs est moindre, puisqu’ils n’attirent pas les grands investisseurs institutionnels.
CARL ELIA : Exactement.
KIM PARLEE : Comment les investisseurs individuels peuvent-ils accéder à ce marché? Ça semble difficile au vu des sommes engagées par les investisseurs institutionnels – l’accès est difficile quel que soit le type d’infrastructure privée.
CARL ELIA : C’est vrai. Jusqu’à présent, les infrastructures privées faisaient surtout partie de la catégorie des actifs institutionnels, mais c’est en train d’évoluer. Avant, la seule façon pour les investisseurs individuels d’y accéder, c’était par l’entremise d’entités et de projets cotés en bourse. Ce qui n’apporte pas la même diversification et les mêmes avantages que l’accès direct privé au marché des infrastructures.
En ce moment, on voit évoluer des structures hybrides qui combinent des entités cotées en bourse et des infrastructures privées pour donner aux clients de détail la liquidité dont ils ont besoin à différentes étapes de leur vie. À la TD par exemple, on a un certain nombre de fonds communs de placement qui sont directement exposés à notre fonds d’infrastructures. Nous avons aussi un fonds hybride, le Fonds en gestion commune d’actifs réels.
KIM PARLEE : Carl, merci beaucoup de nous avoir accordé de votre temps.
CARL ELIA : Merci beaucoup, Kim.
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