L’essor de l’intelligence artificielle (IA) est devenu un thème clé dans les récents résultats, en particulier dans le secteur des technologies. Joseph Bonner, analyste principal, Communications et Technologies à Argus Research, explique pourquoi il est important de se rappeler que l’IA en est encore à un stade précoce de son développement.
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L'un des principaux moteurs des bénéfices, surtout dans le secteur technologique? Il s'agit bien sûr de l'intelligence artificielle, mais cette dynamique peut-elle durer? Si l'IA demeure au cœur des préoccupations de beaucoup d'investisseurs, des inquiétudes ont été exprimées quant à une éventuelle bulle de l'IA. Joe Bonner, de Argus Research, est parmi nous. Bonjour, Joe.
Bonjour, Greg. Ça me fait plaisir.
Parlons de l'intelligence artificielle et des tendances. Le métavers était une grande tendance, puis l'IA l'a écartée. Ces grandes idées répondent-elles aux attentes?
Nous sommes au sommet du cycle de l'engouement. Je pensais que c'était l'an dernier, mais la dynamique s'emballe encore plus. Revenez en arrière. L'infonuagique, il y a également eu un cycle d'engouement. Avant cela, avant c'était le iPhone, le téléphone intelligent, et avant cela, c'était Internet. Nous avons déjà vécu cela. Il y a une nouvelle technologie prometteuse qui promet d'accélérer l'efficacité, de réduire les coûts, d'améliorer les choses. Tout le monde, toutes les compagnies veulent en profiter, la vendre, l'acheter, la développer. Il faut se rappeler que nous sommes au début du cycle. C'est une technologie logicielle qui suit un processus itératif. Tous les six à neuf mois, il y a ChatGPT 4.0 ou Gemini 2.5. Chaque six à neuf mois, la technologie va s'améliorer encore plus. À l'heure actuelle, nous sommes au tout début du cycle. Il y a beaucoup d'engouement. Il y aura peut-être des hauts et des bas, mais la situation va s'améliorer constamment.
Et l'intelligence artificielle va finir par trouver des usages. C'est ce que je veux vous demander. Nous en sommes aux toutes premières manches. Vous dites que cette technologie va devenir plus rentable, va s'améliorer, mais à un moment donné, il va falloir qu'on puisse la mettre dans sa poche, la mettre dans un ordinateur. C'est l'appli clé qui n'est pas encore arrivée.
Oui. Il faut se rendre compte que, encore une fois, nous sommes au début. Ce sont des technologies qui commettent des erreurs, alors il faut songer également à la question de la sécurité. Les imitations et les faux, le contenu généré par l'IA, comment le distinguer du contenu qui n'est pas généré par l'IA? Il faut qu'il s'agisse d'autre chose que d'un robot conversationnel intelligent. L'appli, comme vous dites, que l'on pourra mettre en poche et qui fera une différence, nous n'y sommes pas encore.
Jusqu'ici, c'est surtout les fabricants de puces qui font l'objet de l'intérêt des investisseurs. On voit le lien, puce, informatique, intelligence artificielle. À la prochaine phase, il sera plus difficile de choisir. Est-ce Google, Microsoft, une autre compagnie qui est encore ignorée?
Oui, il y a beaucoup de jeunes pousses dans ce secteur, beaucoup de capitaux qui s'engouffrent dans le secteur. Vous avez raison. NVIDIA, le fabricant de puces, c'est la société qui monte en ce moment. Songez à Microsoft. Microsoft a investi dans OpenAI en 2019. Ça, c'est beaucoup de chance ou beaucoup de prévoyance, comme l'on voudra. Il s'agit d'un coin du marché de l'IA. Mais l'IA contribue déjà au chiffre d'affaires de nuagique de Microsoft. À l'heure actuelle, ce sont les gros joueurs qui ont une longueur d'avance, mais comme j'ai dit, beaucoup de capitaux s'engouffrent dans les jeunes pousses. Il s'agira d'un secteur très actif pendant quelque temps.
Nous n'avons pas encore évoqué le métavers, compagnie qui a changé de nom. En se basant sur l'hypothèse que le métavers, c'était l'avenir.
Le métavers, ça a été un échec. Il faut revenir à l'époque où Mark Zuckerberg, le chef de la direction, a changé le nom de la compagnie et a dit que celle-ci basculait. Il a dit à la fin de la décennie. Nous en sommes en 2024, il nous reste quelques années. Mais les marchés veulent tout, tout de suite. Le marché est impatient. Les marchés ne voient que les investissements qui s'engouffrent, les coûts qui sont engagés, mais n'ont pas encore constaté de rentabilisation. Encore une fois, nous n'y sommes pas.
Parlons de certains autres domaines sur lesquels vous vous concentrez, y compris le logiciel d'entreprise. On a vu la croissance, mais les pronostics ne sont pas terribles.
Il y a eu beaucoup d'avertissements. Pas tellement des avertissements au niveau des bénéfices, non, mais on a beaucoup parlé de questions contractuelles, on a parlé de l'environnement macro-économique, le fait que beaucoup de contrats prennent plus longtemps à être exécutés, les résistances des clients, résistances des budgets. Mais quand on voit les chiffres, encore une fois, une entreprise comme Microsoft, qui a vu son chiffre d'affaires nuagique augmenter de 31 %, une compagnie plus petite comme ServiceNow, son chiffre d'affaires dans le nuagique augmente autour de 25 %. Il y a beaucoup de préoccupations, mais les contrats sont toujours passés. Alors il faut prendre ces préoccupations au sérieux, mais aussi faire la part des choses en considérant les statistiques. Beaucoup d'entreprises adoreraient avoir cette croissance du chiffre d'affaires.
Que pensez-vous du secteur pour l'avenir? Est-ce que ces deux facteurs commenceront à se rapprocher, la perception et la réalité?
Je crois que c'est le cas, oui. Je ne suis pas économiste, mais quand on considère la situation macro-économique, nous sommes dans une situation assez favorable. Mais encore une fois, il faut considérer les pronostics. On relève les pronostics. Je suis optimiste en dépit de toutes les préoccupations.
Un autre élément de votre univers de couverture: le secteur des médias. J'ai passé 25 ans dans les médias traditionnels avant d'assumer ce rôle, donc j'ai vécu certaines des baisses d'activité, pour utiliser un euphémisme; que se passe-t-il?
Quand on parle des médias, les compagnies de médias traditionnels, la diffusion en continu est arrivée et tout le monde a dû rivaliser avec Netflix. Tout le monde a commencé un service de diffusion en continu, a beaucoup investi, mis en place des services, produit davantage de contenu, rapatriant du contenu qui avait été conféré sous licence afin de pouvoir développer ses services de diffusion continue et ça n'a pas marché. Tout le monde ne parlait que des abonnés. Maintenant, il s'agit de la rentabilité. Tout le monde recherche un service de diffusion en continu rentable. Les marchés aiment la rentabilité plus que les abonnés. Mais la question relative à ces services de diffusion en continu qui ne sont pas parvenus à une échelle suffisante, les forfaits, on parlait des forfaits de câblodiffusion, maintenant, on parle de la création de forfaits de substitution: Services sportifs, qui entre en vigueur plus tard cette année, d'autres entreprises qui proposent leurs services en forfait, et ce pour résoudre le problème de l'échelle insuffisante. Donc l'accent mis sur la rentabilité, c'est important, mais il y a un point d'interrogation. Est-ce que ces services qui n'ont pas l'échelle suffisante vont survivre? Si vous songez à Paramount, Paramount+, est-ce que le service est à vendre ou non, est-ce que l'entreprise va se retirer du marché ou non, ça, c'est un cas de bulle. Il faut se demander, dans d'autres cas, s'il ne faudra pas procéder à des regroupements à un moment donné.
Bonjour, Greg. Ça me fait plaisir.
Parlons de l'intelligence artificielle et des tendances. Le métavers était une grande tendance, puis l'IA l'a écartée. Ces grandes idées répondent-elles aux attentes?
Nous sommes au sommet du cycle de l'engouement. Je pensais que c'était l'an dernier, mais la dynamique s'emballe encore plus. Revenez en arrière. L'infonuagique, il y a également eu un cycle d'engouement. Avant cela, avant c'était le iPhone, le téléphone intelligent, et avant cela, c'était Internet. Nous avons déjà vécu cela. Il y a une nouvelle technologie prometteuse qui promet d'accélérer l'efficacité, de réduire les coûts, d'améliorer les choses. Tout le monde, toutes les compagnies veulent en profiter, la vendre, l'acheter, la développer. Il faut se rappeler que nous sommes au début du cycle. C'est une technologie logicielle qui suit un processus itératif. Tous les six à neuf mois, il y a ChatGPT 4.0 ou Gemini 2.5. Chaque six à neuf mois, la technologie va s'améliorer encore plus. À l'heure actuelle, nous sommes au tout début du cycle. Il y a beaucoup d'engouement. Il y aura peut-être des hauts et des bas, mais la situation va s'améliorer constamment.
Et l'intelligence artificielle va finir par trouver des usages. C'est ce que je veux vous demander. Nous en sommes aux toutes premières manches. Vous dites que cette technologie va devenir plus rentable, va s'améliorer, mais à un moment donné, il va falloir qu'on puisse la mettre dans sa poche, la mettre dans un ordinateur. C'est l'appli clé qui n'est pas encore arrivée.
Oui. Il faut se rendre compte que, encore une fois, nous sommes au début. Ce sont des technologies qui commettent des erreurs, alors il faut songer également à la question de la sécurité. Les imitations et les faux, le contenu généré par l'IA, comment le distinguer du contenu qui n'est pas généré par l'IA? Il faut qu'il s'agisse d'autre chose que d'un robot conversationnel intelligent. L'appli, comme vous dites, que l'on pourra mettre en poche et qui fera une différence, nous n'y sommes pas encore.
Jusqu'ici, c'est surtout les fabricants de puces qui font l'objet de l'intérêt des investisseurs. On voit le lien, puce, informatique, intelligence artificielle. À la prochaine phase, il sera plus difficile de choisir. Est-ce Google, Microsoft, une autre compagnie qui est encore ignorée?
Oui, il y a beaucoup de jeunes pousses dans ce secteur, beaucoup de capitaux qui s'engouffrent dans le secteur. Vous avez raison. NVIDIA, le fabricant de puces, c'est la société qui monte en ce moment. Songez à Microsoft. Microsoft a investi dans OpenAI en 2019. Ça, c'est beaucoup de chance ou beaucoup de prévoyance, comme l'on voudra. Il s'agit d'un coin du marché de l'IA. Mais l'IA contribue déjà au chiffre d'affaires de nuagique de Microsoft. À l'heure actuelle, ce sont les gros joueurs qui ont une longueur d'avance, mais comme j'ai dit, beaucoup de capitaux s'engouffrent dans les jeunes pousses. Il s'agira d'un secteur très actif pendant quelque temps.
Nous n'avons pas encore évoqué le métavers, compagnie qui a changé de nom. En se basant sur l'hypothèse que le métavers, c'était l'avenir.
Le métavers, ça a été un échec. Il faut revenir à l'époque où Mark Zuckerberg, le chef de la direction, a changé le nom de la compagnie et a dit que celle-ci basculait. Il a dit à la fin de la décennie. Nous en sommes en 2024, il nous reste quelques années. Mais les marchés veulent tout, tout de suite. Le marché est impatient. Les marchés ne voient que les investissements qui s'engouffrent, les coûts qui sont engagés, mais n'ont pas encore constaté de rentabilisation. Encore une fois, nous n'y sommes pas.
Parlons de certains autres domaines sur lesquels vous vous concentrez, y compris le logiciel d'entreprise. On a vu la croissance, mais les pronostics ne sont pas terribles.
Il y a eu beaucoup d'avertissements. Pas tellement des avertissements au niveau des bénéfices, non, mais on a beaucoup parlé de questions contractuelles, on a parlé de l'environnement macro-économique, le fait que beaucoup de contrats prennent plus longtemps à être exécutés, les résistances des clients, résistances des budgets. Mais quand on voit les chiffres, encore une fois, une entreprise comme Microsoft, qui a vu son chiffre d'affaires nuagique augmenter de 31 %, une compagnie plus petite comme ServiceNow, son chiffre d'affaires dans le nuagique augmente autour de 25 %. Il y a beaucoup de préoccupations, mais les contrats sont toujours passés. Alors il faut prendre ces préoccupations au sérieux, mais aussi faire la part des choses en considérant les statistiques. Beaucoup d'entreprises adoreraient avoir cette croissance du chiffre d'affaires.
Que pensez-vous du secteur pour l'avenir? Est-ce que ces deux facteurs commenceront à se rapprocher, la perception et la réalité?
Je crois que c'est le cas, oui. Je ne suis pas économiste, mais quand on considère la situation macro-économique, nous sommes dans une situation assez favorable. Mais encore une fois, il faut considérer les pronostics. On relève les pronostics. Je suis optimiste en dépit de toutes les préoccupations.
Un autre élément de votre univers de couverture: le secteur des médias. J'ai passé 25 ans dans les médias traditionnels avant d'assumer ce rôle, donc j'ai vécu certaines des baisses d'activité, pour utiliser un euphémisme; que se passe-t-il?
Quand on parle des médias, les compagnies de médias traditionnels, la diffusion en continu est arrivée et tout le monde a dû rivaliser avec Netflix. Tout le monde a commencé un service de diffusion en continu, a beaucoup investi, mis en place des services, produit davantage de contenu, rapatriant du contenu qui avait été conféré sous licence afin de pouvoir développer ses services de diffusion continue et ça n'a pas marché. Tout le monde ne parlait que des abonnés. Maintenant, il s'agit de la rentabilité. Tout le monde recherche un service de diffusion en continu rentable. Les marchés aiment la rentabilité plus que les abonnés. Mais la question relative à ces services de diffusion en continu qui ne sont pas parvenus à une échelle suffisante, les forfaits, on parlait des forfaits de câblodiffusion, maintenant, on parle de la création de forfaits de substitution: Services sportifs, qui entre en vigueur plus tard cette année, d'autres entreprises qui proposent leurs services en forfait, et ce pour résoudre le problème de l'échelle insuffisante. Donc l'accent mis sur la rentabilité, c'est important, mais il y a un point d'interrogation. Est-ce que ces services qui n'ont pas l'échelle suffisante vont survivre? Si vous songez à Paramount, Paramount+, est-ce que le service est à vendre ou non, est-ce que l'entreprise va se retirer du marché ou non, ça, c'est un cas de bulle. Il faut se demander, dans d'autres cas, s'il ne faudra pas procéder à des regroupements à un moment donné.