Avec plus des trois quarts des sociétés de l’indice S&P 500 ayant enregistré des résultats, les bénéfices du premier trimestre ont progressé de plus de 10 %. Mais les marchés sont loin d’être impressionnés. Kim Parlee s’entretient avec Damian Fernandes, gestionnaire de portefeuille, Gestion de Placements TD, des actions qui pourraient affronter les facteurs macroéconomiques défavorables.
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Très bien. Avec les trois quarts des sociétés de l’indice S&P 500 qui déclarent déjà leurs bénéfices, vous serez peut-être surpris d’apprendre que ceux-ci ont augmenté de plus de 10 %. Les marchés ont réagi de façon mitigée. Pour nous faire part de ses réflexions sur ce qu’il surveille, Damian Fernandes est ici avec nous. Il est bien sûr gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD.
Damian, c’est toujours un plaisir de vous avoir avec nous. Je suis contente que vous participiez à l’émission. Pouvez-vous me dire ce que vous constatez jusqu’à maintenant? Y a-t-il des thèmes communs aux sociétés en ce moment?
Merci, Kim. C’est un plaisir d’être ici. Et j’ai bien aimé ce que vous avez dit au début. Vous avez dit que les bénéfices avaient augmenté de 10 %, et c’est exact. 80 % des bénéfices déclarés des sociétés de l’indice S&P ont augmenté d’environ 10 %.
Mais, fait intéressant, les revenus... le chiffre d’affaires, est en hausse de 12 %. Donc quand on y pense, le chiffre d’affaires augmente de 12 %, mais les bénéfices, de 10 %. Donc ce qui se passe vraiment, c’est que la marge se détériore. Les coûts augmentent plus rapidement que les bénéfices. Et je pense que si je pouvais brosser un portrait de la situation jusqu’à maintenant, c’est qu’on voit enfin des pressions inflationnistes sur les coûts, que ça nuit à ces sociétés-là aux États-Unis et que ça mine la confiance.
Intéressant. Je sais que vous avez apporté un graphique. J’aimerais le présenter. Et on va le regarder de plus près. Et il s’intitule : « Les gyms d’hôtel sont meilleurs que les gyms à domicile. » Dites-m’en un peu plus là-dessus, Damian.
Oui. C’est une blague, et c’est lié aux bénéfices, d’accord? Et le graphique montre que si vous aviez investi 100 $ dans les actions d’Hilton et celles de Peloton avant la pandémie, vous pouvez voir, bien sûr, les sociétés qui ont profité de la pandémie. Donc les bénéfices et les revenus des sociétés qui sont ressorties gagnantes du confinement ont considérablement augmenté.
Et puis, au cours des derniers mois et trimestres, les données fondamentales des entreprises qui ont profité du confinement se sont quelque peu effondrées. Et à l’inverse, Hilton a déposé son rapport hier, et son titre est pratiquement de retour sur les rails. Ils ont dit que d’ici le troisième trimestre, les revenus de chaque chambre moyenne vont revenir aux niveaux de 2019.
Ils ont rétabli leurs dividendes. Et donc Hilton présente des thèmes qui sont liés à la réouverture. Ils ne pas sont liés au confinement. La société profite de ses bénéfices. Et les sociétés qui, ces dernières années... on pense ici à Netflix et à la réaction par rapport à Netflix, ou même Amazon, n’est-ce pas? Ces sociétés qui sont vraiment ressorties gagnantes du confinement lié à la COVID voient de réelles difficultés en cette période de publication des bénéfices. À l’inverse, les sociétés qui constatent une reprise de la réouverture profitent de ces bénéfices.
Eh bien, quand on regarde ce filtre, je suppose que les sociétés qui profitent de la réouverture et peut-être aussi celles qui résistent à l’inflation un peu mieux que d’autres... qui est sur votre radar? Que voyez-vous de ce côté-là?
Eh bien, quand on pense à ça...pour nous, quand on songe à investir dans des sociétés de grande qualité, on veut généralement voir des chefs de file du secteur. On veut voir des liens avec les tendances à long terme. On veut voir, de façon générale, en cette période de publication des bénéfices, que les bénéfices augmentent plus rapidement que les revenus.
L’une des sociétés que j’ai vraiment aimé voir démontrer ça, c’est Visa. Une bonne partie des revenus de Visa proviennent d’opérations transfrontalières, de gens qui voyagent dans différents pays et qui utilisent leurs cartes Visa. Ils ont dit que les opérations transfrontalières étaient revenues à 90 % de ce qu’elles étaient avant la pandémie, et qu’elles auraient atteint 100 % d’ici septembre.
Visa a enregistré une croissance des revenus de 25 %, et une croissance du BPA de 30 %. Donc, contrairement à ce dont je parlais à l’échelle globale, Visa a vu ses marges augmenter. Le marché est donc très volatil en ce moment, et c’est comme mettre toutes ces sociétés-là dans le même panier.
Visa est une société technologique. Les titres technologiques subissent des pressions.
Mais les paramètres fondamentaux sous-jacents sont beaucoup plus solides pour certaines de ces entreprises. Elles profitent davantage des perspectives actuelles. J’appelle ça la revanche des dépenses de consommation. Tout le monde qui a été confiné au cours des deux dernières années veut maintenant partir en vacances. C’est le segment le plus rentable des activités de Visa. Ils en profitent. Ils ont confirmé leurs prévisions.
KIM PARLEE : Oui.
Désolé.
Non, j’allais juste dire... c’est une histoire très intéressante. Mais je vais aussi vous demander de vous faire l’avocat du diable par rapport à Visa. Est-ce que la croissance économique pourrait être préoccupante? Quel est le scénario baissier pour Visa?
Oui. C’est un peu une fausse appellation. Et Powell a pris la parole aujourd’hui, et il a dit la même chose. Et je sais que votre invité précédent en a parlé. La croissance économique demeure très forte. À l’heure actuelle, on se demande qui est solide sur les marchés, et si la Fed va devoir procéder à un resserrement excessif.
Visa n’est pas vraiment liée à ça, car je pense que les dépenses de consommation dont Visa va profiter, ça va être un retour à la normale, juste la numérisation des espèces, et c’est une tendance à long terme. Les gens utilisent moins d’argent et davantage leurs cartes pour faire leurs paiements, que ce soit pour des biens ou des services. La société bénéficie de facteurs favorables à long terme. Elle a aussi un coup de pouce supplémentaire grâce aux gens qui reviennent à des activités de consommation qu’ils n’effectuaient pas auparavant, comme aller en vacances.
Et donc Visa a confirmé ses prévisions. On parle d’une croissance à deux chiffres du bénéfice par action pour cette année, liée aux tendances à long terme. C’est le genre d’entreprises qu’on aime.
Damian, je déteste faire ça. Il ne me reste que 30 secondes, mais pouvez-vous me dire quelles sont certains des principaux aspects que vous surveillez pour le second semestre de l’année?
Eh bien, pour le second semestre de l’année... on a parlé des bénéfices jusqu’à présent. Une grande partie des prévisions des bénéfices repose sur une reprise au deuxième semestre. Les gens s’attendent à ce que les bénéfices augmentent plus rapidement aux troisième et quatrième trimestres, que ça n’a été le cas au premier trimestre, et que ça sera au deuxième trimestre.
Je ne crois pas, pour être réaliste, que ce qui se passe sur les marchés et les prix des produits de base, avec le resserrement de la Fed, et le risque géopolitique, que ce soit faisable. Alors, ce que je surveille pour le reste de l’année, c’est de combien ces bénéfices vont devoir diminuer.
Le marché s’était déjà corrigé de 13 %, 14 % avant le changement d’aujourd’hui. Est-ce justifiable de montrer que les bénéfices sont beaucoup plus rééquilibrés et qu’ils sont à un niveau avec lequel les gens sont à l’aise, de sorte qu’il n’y ait pas cette importante révision négative? C’est ce que je vais surveiller, Kim, au deuxième semestre de l’année.
Damian, merci beaucoup d’avoir été des nôtres.
C’est toujours un plaisir.
[MUSIQUE]
Damian, c’est toujours un plaisir de vous avoir avec nous. Je suis contente que vous participiez à l’émission. Pouvez-vous me dire ce que vous constatez jusqu’à maintenant? Y a-t-il des thèmes communs aux sociétés en ce moment?
Merci, Kim. C’est un plaisir d’être ici. Et j’ai bien aimé ce que vous avez dit au début. Vous avez dit que les bénéfices avaient augmenté de 10 %, et c’est exact. 80 % des bénéfices déclarés des sociétés de l’indice S&P ont augmenté d’environ 10 %.
Mais, fait intéressant, les revenus... le chiffre d’affaires, est en hausse de 12 %. Donc quand on y pense, le chiffre d’affaires augmente de 12 %, mais les bénéfices, de 10 %. Donc ce qui se passe vraiment, c’est que la marge se détériore. Les coûts augmentent plus rapidement que les bénéfices. Et je pense que si je pouvais brosser un portrait de la situation jusqu’à maintenant, c’est qu’on voit enfin des pressions inflationnistes sur les coûts, que ça nuit à ces sociétés-là aux États-Unis et que ça mine la confiance.
Intéressant. Je sais que vous avez apporté un graphique. J’aimerais le présenter. Et on va le regarder de plus près. Et il s’intitule : « Les gyms d’hôtel sont meilleurs que les gyms à domicile. » Dites-m’en un peu plus là-dessus, Damian.
Oui. C’est une blague, et c’est lié aux bénéfices, d’accord? Et le graphique montre que si vous aviez investi 100 $ dans les actions d’Hilton et celles de Peloton avant la pandémie, vous pouvez voir, bien sûr, les sociétés qui ont profité de la pandémie. Donc les bénéfices et les revenus des sociétés qui sont ressorties gagnantes du confinement ont considérablement augmenté.
Et puis, au cours des derniers mois et trimestres, les données fondamentales des entreprises qui ont profité du confinement se sont quelque peu effondrées. Et à l’inverse, Hilton a déposé son rapport hier, et son titre est pratiquement de retour sur les rails. Ils ont dit que d’ici le troisième trimestre, les revenus de chaque chambre moyenne vont revenir aux niveaux de 2019.
Ils ont rétabli leurs dividendes. Et donc Hilton présente des thèmes qui sont liés à la réouverture. Ils ne pas sont liés au confinement. La société profite de ses bénéfices. Et les sociétés qui, ces dernières années... on pense ici à Netflix et à la réaction par rapport à Netflix, ou même Amazon, n’est-ce pas? Ces sociétés qui sont vraiment ressorties gagnantes du confinement lié à la COVID voient de réelles difficultés en cette période de publication des bénéfices. À l’inverse, les sociétés qui constatent une reprise de la réouverture profitent de ces bénéfices.
Eh bien, quand on regarde ce filtre, je suppose que les sociétés qui profitent de la réouverture et peut-être aussi celles qui résistent à l’inflation un peu mieux que d’autres... qui est sur votre radar? Que voyez-vous de ce côté-là?
Eh bien, quand on pense à ça...pour nous, quand on songe à investir dans des sociétés de grande qualité, on veut généralement voir des chefs de file du secteur. On veut voir des liens avec les tendances à long terme. On veut voir, de façon générale, en cette période de publication des bénéfices, que les bénéfices augmentent plus rapidement que les revenus.
L’une des sociétés que j’ai vraiment aimé voir démontrer ça, c’est Visa. Une bonne partie des revenus de Visa proviennent d’opérations transfrontalières, de gens qui voyagent dans différents pays et qui utilisent leurs cartes Visa. Ils ont dit que les opérations transfrontalières étaient revenues à 90 % de ce qu’elles étaient avant la pandémie, et qu’elles auraient atteint 100 % d’ici septembre.
Visa a enregistré une croissance des revenus de 25 %, et une croissance du BPA de 30 %. Donc, contrairement à ce dont je parlais à l’échelle globale, Visa a vu ses marges augmenter. Le marché est donc très volatil en ce moment, et c’est comme mettre toutes ces sociétés-là dans le même panier.
Visa est une société technologique. Les titres technologiques subissent des pressions.
Mais les paramètres fondamentaux sous-jacents sont beaucoup plus solides pour certaines de ces entreprises. Elles profitent davantage des perspectives actuelles. J’appelle ça la revanche des dépenses de consommation. Tout le monde qui a été confiné au cours des deux dernières années veut maintenant partir en vacances. C’est le segment le plus rentable des activités de Visa. Ils en profitent. Ils ont confirmé leurs prévisions.
KIM PARLEE : Oui.
Désolé.
Non, j’allais juste dire... c’est une histoire très intéressante. Mais je vais aussi vous demander de vous faire l’avocat du diable par rapport à Visa. Est-ce que la croissance économique pourrait être préoccupante? Quel est le scénario baissier pour Visa?
Oui. C’est un peu une fausse appellation. Et Powell a pris la parole aujourd’hui, et il a dit la même chose. Et je sais que votre invité précédent en a parlé. La croissance économique demeure très forte. À l’heure actuelle, on se demande qui est solide sur les marchés, et si la Fed va devoir procéder à un resserrement excessif.
Visa n’est pas vraiment liée à ça, car je pense que les dépenses de consommation dont Visa va profiter, ça va être un retour à la normale, juste la numérisation des espèces, et c’est une tendance à long terme. Les gens utilisent moins d’argent et davantage leurs cartes pour faire leurs paiements, que ce soit pour des biens ou des services. La société bénéficie de facteurs favorables à long terme. Elle a aussi un coup de pouce supplémentaire grâce aux gens qui reviennent à des activités de consommation qu’ils n’effectuaient pas auparavant, comme aller en vacances.
Et donc Visa a confirmé ses prévisions. On parle d’une croissance à deux chiffres du bénéfice par action pour cette année, liée aux tendances à long terme. C’est le genre d’entreprises qu’on aime.
Damian, je déteste faire ça. Il ne me reste que 30 secondes, mais pouvez-vous me dire quelles sont certains des principaux aspects que vous surveillez pour le second semestre de l’année?
Eh bien, pour le second semestre de l’année... on a parlé des bénéfices jusqu’à présent. Une grande partie des prévisions des bénéfices repose sur une reprise au deuxième semestre. Les gens s’attendent à ce que les bénéfices augmentent plus rapidement aux troisième et quatrième trimestres, que ça n’a été le cas au premier trimestre, et que ça sera au deuxième trimestre.
Je ne crois pas, pour être réaliste, que ce qui se passe sur les marchés et les prix des produits de base, avec le resserrement de la Fed, et le risque géopolitique, que ce soit faisable. Alors, ce que je surveille pour le reste de l’année, c’est de combien ces bénéfices vont devoir diminuer.
Le marché s’était déjà corrigé de 13 %, 14 % avant le changement d’aujourd’hui. Est-ce justifiable de montrer que les bénéfices sont beaucoup plus rééquilibrés et qu’ils sont à un niveau avec lequel les gens sont à l’aise, de sorte qu’il n’y ait pas cette importante révision négative? C’est ce que je vais surveiller, Kim, au deuxième semestre de l’année.
Damian, merci beaucoup d’avoir été des nôtres.
C’est toujours un plaisir.
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