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Alors que le monde est confronté à la crise climatique, le captage du carbone devrait jouer un rôle central pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Anthony Okolie s’entretient avec Mitchell Li, analyste de l’énergie, Gestion de Placements TD, des raisons pour lesquelles cette technologie représente une importante occasion pour l’énergie renouvelable.
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Alors que le monde fait face à une urgence climatique, le captage du carbone devrait jouer un rôle central pour atteindre la carboneutralité. Pour conclure la série en trois parties sur la transition énergétique, Mitchell Li se joint à nous aujourd’hui. Il est analyste de l’énergie à Gestion de Placements TD. Mitchell, commençons par parler du captage du carbone.
Bien sûr. Il faut envisager le captage du carbone de deux façons. La première est la séquestration du carbone et la deuxième est la capture directe dans l’air. Pour la séquestration, il s’agit d’installer des appareils spéciaux dans l’installation émettrice de carbone, par exemple, une raffinerie de pétrole, et cet appareil aspire le dioxyde de carbone avant que celui-ci n’entre dans l’air. Pour la capture directe dans l’air, le nom est explicite. Vous utilisez des appareils pour capturer du dioxyde de carbone dans l’air. Ensuite, la question est de savoir ce que l’on fait du dioxyde de carbone récupéré. Et, encore une fois, il y a deux options. La première, c’est de le conserver en profondeur, sous terre, dans des réservoirs de pétrole et de gaz épuisés ou des formations salines. La deuxième, c’est de le réutiliser ultérieurement dans la fabrication de produits comme le plastique, le béton ou autre.
Et donc quel rôle joue le captage du carbone dans la transition énergétique?
Encore une fois, Anthony, comme vous l’avez mentionné plus tôt, l’objectif est d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Ce que cela signifie essentiellement, c’est que nous, en tant que société, ne devons pas ajouter plus de gaz à effet de serre dans l’atmosphère que ce que nous pouvons retirer. Le passage à l’énergie électrique jouera le rôle le plus important dans ce processus. Et cela signifie simplement que nous devons faire évoluer nos sources d’énergie vers l’électricité, idéalement alimentée par de l’énergie renouvelable, comme l’énergie éolienne ou solaire. Toutefois, les activités émettrices de dioxyde de carbone continueront d’exister, et on ne peut rien y faire. Je vous donne un exemple. La fabrication d’acier et de ciment émet du carbone. Il ne s’agit pas seulement de la combustion de combustibles fossiles, l’émission a lieu dans le cadre de la réaction chimique nécessaire pour ces produits. Pour faire du ciment, il faut du calcium et pour faire du calcium, vous devez brûler du calcaire, qui contient du calcium, du carbone et de l’oxygène. Le calcaire et la chaleur donnent de l’oxyde de calcium et du dioxyde de carbone. C’est juste une question de chimie, c’est la formule chimique et on ne peut pas changer cela. La fabrication de l’acier et du ciment seulement représente environ 10 % de l’ensemble des émissions. Vous comprenez maintenant pourquoi la capture du carbone peut aider parce que nous ne pouvons pas supprimer complètement l’émission de dioxyde de carbone. Nous devons trouver un moyen de le capturer pour qu’il n’entre pas dans l’atmosphère. Et dans le scénario de carboneutralité, la capture de carbone participera à 7 % à ce processus au cours de cette décennie jusqu’en 2030, puis ce nombre triplera de 2030 à 2050, donc d’environ 20 %. C’est un facteur crucial.
Nous avons déjà parlé des difficultés auxquelles certaines sources d’énergie renouvelable font face. Quels sont les obstacles rencontrés par les technologies de capture du carbone?
OK. Commençons par la séquestration, parce que la capture directe dans l’air est un peu plus complexe. Comme je le disais plus tôt, avec la séquestration, on utilise des appareils pour recueillir le dioxyde de carbone directement de votre site. Eh bien, cela ajoute aux coûts de votre installation, et d’un point de vue purement financier, ce n’est vraiment pas intéressant. Je vous donne un exemple. Supposons que vous êtes ingénieur, que vous travaillez pour la ville de Toronto et que vous examinez des devis pour réparer un pont ou un immeuble. Un des devis facture 100 $ par tonne de ciment et un autre le double de ce prix, mais ce dernier tient compte du coût de captage du carbone. Quel devis choisiriez-vous? Le moins cher a priori. Alors, comment changer les choses? Nous devons rendre tout ce qui émet du carbone plus cher par l’intermédiaire de politiques comme des taxes sur le carbone ou le prix du carbone. Parlons maintenant de la capture directe dans l’air, et c’est un plus grand défi, principalement en raison de la technologie. Donc, quand le carbone est émis, par exemple, d’une raffinerie de pétrole ou d’une centrale au charbon, il est très concentré et donc très facile à capturer. Mais une fois qu’il entre dans l’atmosphère, il se disperse, et devient très difficile à identifier. Si vous choisissez une molécule au hasard dans l’atmosphère, les chances qu’il s’agisse de dioxyde de carbone sont d’1 sur 2 500. Vous pouvez vous imaginer le type de technologie dont vous avez besoin pour extraire le carbone de l’atmosphère. Donc pour la capture directe dans l’air, c’est beaucoup plus d’un point de vue technologique que c’est difficile.
Et quel rôle jouent les taxes sur le carbone?
Alors. Les taxes sur le carbone ou le prix du carbone sont un excellent moyen d’encourager les émetteurs de carbone à arrêter les émissions. L’idée est que si vous émettez du carbone, vous paierez une pénalité financière. Ce qui est vraiment intéressant à propos des taxes carbone et des prix, c’est que les gouvernements se font vraiment à cette idée et mettent en place des plans de tarification du carbone. Il existe donc diverses méthodes pour la tarification du carbone. Les méthodes négociées sur le marché sont très intéressantes parce qu’elles progressent beaucoup plus haut et plus rapidement que quiconque ne s’y attendait. Probablement deux à trois ans plus rapidement que prévu. Cela signifie que nous devrions connaître une accélération dans l’annonce des projets de capture de carbone rapidement.
Et quel est le rôle actuel de GPTD dans la capture du carbone? Et pouvez-vous faire une distinction entre les émetteurs de carbone et ceux qui participent à la capture du carbone?
La capture du carbone est une technologie déployée par les émetteurs de carbone. Cela signifie que ceux qui s’en servent ajoutent cette technologie de capture du carbone à leurs projets. Cela signifie que ce sont eux qui s’en serviront. Ce sont eux les émetteurs de carbone. Ceux qui construisent les équipements sont habituellement les grands fabricants comme GE ou Honeywell. Et, en fin de compte, ce que cela signifie, c’est qu’il n’y a pas de nombreuses façons de faire exclusivement du captage de carbone. Au sein de GPTD, nous veillons à ce que nos clients émetteurs de carbone disposent d’un programme pour le réduire. Et cela signifie qu’il faut tirer parti de notre position en tant qu’actionnaires et établir un dialogue avec les entreprises pour s’assurer qu’elles ont une stratégie sérieuse en place pour réduire le carbone, qui comprend souvent la capture du carbone. Nous abordons vraiment la question sous l’angle de l’engagement.
Mitchell, merci beaucoup pour votre analyse.
Merci, Tony.
Bien sûr. Il faut envisager le captage du carbone de deux façons. La première est la séquestration du carbone et la deuxième est la capture directe dans l’air. Pour la séquestration, il s’agit d’installer des appareils spéciaux dans l’installation émettrice de carbone, par exemple, une raffinerie de pétrole, et cet appareil aspire le dioxyde de carbone avant que celui-ci n’entre dans l’air. Pour la capture directe dans l’air, le nom est explicite. Vous utilisez des appareils pour capturer du dioxyde de carbone dans l’air. Ensuite, la question est de savoir ce que l’on fait du dioxyde de carbone récupéré. Et, encore une fois, il y a deux options. La première, c’est de le conserver en profondeur, sous terre, dans des réservoirs de pétrole et de gaz épuisés ou des formations salines. La deuxième, c’est de le réutiliser ultérieurement dans la fabrication de produits comme le plastique, le béton ou autre.
Et donc quel rôle joue le captage du carbone dans la transition énergétique?
Encore une fois, Anthony, comme vous l’avez mentionné plus tôt, l’objectif est d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Ce que cela signifie essentiellement, c’est que nous, en tant que société, ne devons pas ajouter plus de gaz à effet de serre dans l’atmosphère que ce que nous pouvons retirer. Le passage à l’énergie électrique jouera le rôle le plus important dans ce processus. Et cela signifie simplement que nous devons faire évoluer nos sources d’énergie vers l’électricité, idéalement alimentée par de l’énergie renouvelable, comme l’énergie éolienne ou solaire. Toutefois, les activités émettrices de dioxyde de carbone continueront d’exister, et on ne peut rien y faire. Je vous donne un exemple. La fabrication d’acier et de ciment émet du carbone. Il ne s’agit pas seulement de la combustion de combustibles fossiles, l’émission a lieu dans le cadre de la réaction chimique nécessaire pour ces produits. Pour faire du ciment, il faut du calcium et pour faire du calcium, vous devez brûler du calcaire, qui contient du calcium, du carbone et de l’oxygène. Le calcaire et la chaleur donnent de l’oxyde de calcium et du dioxyde de carbone. C’est juste une question de chimie, c’est la formule chimique et on ne peut pas changer cela. La fabrication de l’acier et du ciment seulement représente environ 10 % de l’ensemble des émissions. Vous comprenez maintenant pourquoi la capture du carbone peut aider parce que nous ne pouvons pas supprimer complètement l’émission de dioxyde de carbone. Nous devons trouver un moyen de le capturer pour qu’il n’entre pas dans l’atmosphère. Et dans le scénario de carboneutralité, la capture de carbone participera à 7 % à ce processus au cours de cette décennie jusqu’en 2030, puis ce nombre triplera de 2030 à 2050, donc d’environ 20 %. C’est un facteur crucial.
Nous avons déjà parlé des difficultés auxquelles certaines sources d’énergie renouvelable font face. Quels sont les obstacles rencontrés par les technologies de capture du carbone?
OK. Commençons par la séquestration, parce que la capture directe dans l’air est un peu plus complexe. Comme je le disais plus tôt, avec la séquestration, on utilise des appareils pour recueillir le dioxyde de carbone directement de votre site. Eh bien, cela ajoute aux coûts de votre installation, et d’un point de vue purement financier, ce n’est vraiment pas intéressant. Je vous donne un exemple. Supposons que vous êtes ingénieur, que vous travaillez pour la ville de Toronto et que vous examinez des devis pour réparer un pont ou un immeuble. Un des devis facture 100 $ par tonne de ciment et un autre le double de ce prix, mais ce dernier tient compte du coût de captage du carbone. Quel devis choisiriez-vous? Le moins cher a priori. Alors, comment changer les choses? Nous devons rendre tout ce qui émet du carbone plus cher par l’intermédiaire de politiques comme des taxes sur le carbone ou le prix du carbone. Parlons maintenant de la capture directe dans l’air, et c’est un plus grand défi, principalement en raison de la technologie. Donc, quand le carbone est émis, par exemple, d’une raffinerie de pétrole ou d’une centrale au charbon, il est très concentré et donc très facile à capturer. Mais une fois qu’il entre dans l’atmosphère, il se disperse, et devient très difficile à identifier. Si vous choisissez une molécule au hasard dans l’atmosphère, les chances qu’il s’agisse de dioxyde de carbone sont d’1 sur 2 500. Vous pouvez vous imaginer le type de technologie dont vous avez besoin pour extraire le carbone de l’atmosphère. Donc pour la capture directe dans l’air, c’est beaucoup plus d’un point de vue technologique que c’est difficile.
Et quel rôle jouent les taxes sur le carbone?
Alors. Les taxes sur le carbone ou le prix du carbone sont un excellent moyen d’encourager les émetteurs de carbone à arrêter les émissions. L’idée est que si vous émettez du carbone, vous paierez une pénalité financière. Ce qui est vraiment intéressant à propos des taxes carbone et des prix, c’est que les gouvernements se font vraiment à cette idée et mettent en place des plans de tarification du carbone. Il existe donc diverses méthodes pour la tarification du carbone. Les méthodes négociées sur le marché sont très intéressantes parce qu’elles progressent beaucoup plus haut et plus rapidement que quiconque ne s’y attendait. Probablement deux à trois ans plus rapidement que prévu. Cela signifie que nous devrions connaître une accélération dans l’annonce des projets de capture de carbone rapidement.
Et quel est le rôle actuel de GPTD dans la capture du carbone? Et pouvez-vous faire une distinction entre les émetteurs de carbone et ceux qui participent à la capture du carbone?
La capture du carbone est une technologie déployée par les émetteurs de carbone. Cela signifie que ceux qui s’en servent ajoutent cette technologie de capture du carbone à leurs projets. Cela signifie que ce sont eux qui s’en serviront. Ce sont eux les émetteurs de carbone. Ceux qui construisent les équipements sont habituellement les grands fabricants comme GE ou Honeywell. Et, en fin de compte, ce que cela signifie, c’est qu’il n’y a pas de nombreuses façons de faire exclusivement du captage de carbone. Au sein de GPTD, nous veillons à ce que nos clients émetteurs de carbone disposent d’un programme pour le réduire. Et cela signifie qu’il faut tirer parti de notre position en tant qu’actionnaires et établir un dialogue avec les entreprises pour s’assurer qu’elles ont une stratégie sérieuse en place pour réduire le carbone, qui comprend souvent la capture du carbone. Nous abordons vraiment la question sous l’angle de l’engagement.
Mitchell, merci beaucoup pour votre analyse.
Merci, Tony.