La Fed maintient son taux directeur près de zéro, mais annonce deux hausses de taux d’intérêt d’ici la fin de 2023. Anthony Okolie discute avec Scott Colbourne, directeur général, Gestion de Placements TD, du changement de politique de la Fed et de ses répercussions sur les marchés.
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ANTHONY OKOLIE [00:00:03] Comme prévu, la Réserve fédérale a laissé les taux inchangés, mais a indiqué qu’elle prévoyait les relever d’ici la fin de 2023. C’est beaucoup plus tôt que ce qu’elle prévoyait. Scott, qu’est-ce qui a retenu votre attention aujourd’hui?
SCOTT COLBOURNE [00:00:14] Bonjour, Anthony. Oui, le marché a été un peu surpris. On ne s’attendait à aucun changement, comme vous l’avez dit, en ce qui a trait aux taux et au programme d’achat, et on pensait qu’elle ne parlerait pas vraiment de la réduction des mesures de relance. Elle nous a surpris en apportant des changements aux graphiques à points. Ce n’est là qu’un résumé des projections économiques et des prévisions du gouverneur. Et comme vous le savez, en 2023, nous avons maintenant une prévision médiane de deux hausses du taux des fonds fédéraux. Ça a vraiment surpris les marchés. On s’attendait tous à peut-être une hausse en 2023. On pourrait donc dire que c’est un peu plus restrictif que ce que le marché avait prévu par rapport à l’orientation de la Fed à l’égard des taux.
ANTHONY OKOLIE [00:01:04] La Fed a également revu à la hausse ses perspectives d’inflation et de croissance cette année. Est-ce que ça a été une surprise pour les marchés?
SCOTT COLBOURNE [00:01:10] Oui, on s’attendait à ce que la Fed ajuste les prévisions. Les dernières prévisions ont été faites en mars, dans le cadre du résumé des projections économiques, et nous avons maintenant le résumé des projections économiques de juin. Et on s’attendait donc à ce que la croissance et l’inflation soient toutes rajustées à la hausse. La croissance et l’inflation ont étonnamment augmenté cette année. Et c’était en combinaison avec l’ajustement sur les graphiques à points. Il y a aussi eu de petits changements aux taux administrés dans le segment à court terme du marché, à l’intérêt sur les réserves excédentaires et au programme de prises en pension. Combinez tout ça et ajoutez l’annonce précédente sur la vente de ses obligations de sociétés, les FNB. Je dirais que globalement, quand on met tout ça ensemble, c’est décidément un changement de discours, un changement de parti pris de la Fed. Il est clair qu’elle est en train de faire passer le marché à un régime de taux d’intérêt légèrement plus élevé et à un régime plus restrictif de sa part.
ANTHONY OKOLIE [00:02:18] On n’a pas beaucoup parlé de la réduction des mesures de relance par la Fed aujourd’hui, mais croyez-vous que cela va se produire plus tard?
SCOTT COLBOURNE [00:02:23] Oui, les discussions étaient axées sur le marché. Quand va-t-on commencer à parler de réduction des mesures de relance? Et la Fed a reconnu aujourd’hui, ou Jay Powell, lors de sa conférence de presse, qu’elle examinait les conditions qui pourraient mener à d’autres discussions sur la réduction des mesures de relance. C’est donc inévitable. Nous savons qu’au cours des six prochains mois, la Fed va commencer à annoncer la fin du programme d’assouplissement quantitatif. La question est donc de savoir quand l’annonce aura lieu. Les marchés se concentrent peut-être sur le mois de septembre, car la réduction des mesures de relance aura lieu à la réunion de décembre ou au début du premier trimestre de 2022. Il est donc inévitable que ces discussions vont bientôt avoir lieu, compte tenu de tous les signaux envoyés par la Fed aujourd’hui, laissant sous-entendre des mesures un peu plus agressives, ce qui nous porte à croire que la Fed établit les conditions qui vont permettre au marché d’amorcer cette discussion.
ANTHONY OKOLIE [00:03:26] Et parlez-nous du dollar américain. Le billet vert s’est quelque peu raffermi juste après l’annonce. À votre avis, comment le dollar américain va-t-il se comporter à court terme?
SCOTT COLBOURNE [00:03:37] En rétrospective, depuis le début de l’année, le dollar américain est, de façon générale, légèrement plus faible. Et l’un des principaux facteurs à cet égard, ce sont les taux réels, en particulier aux États-Unis. Et jusqu’à aujourd’hui, les banques centrales plus sévères, comme la Banque du Canada et la Norvège, affichaient des rendements supérieurs. Mais ce que nous avons vu aujourd’hui, c’est un décrochage important, en fait, à court terme, des taux réels aux États-Unis, et ça aura pour effet de soutenir le dollar américain. Je pense donc que le dollar américain, la faiblesse des échanges commerciaux, pour le moment, a atteint son terme. Ce sera donc beaucoup plus nuancé, selon le pays avec lequel vous faites affaire et la position des banques centrales. Mais je ne suis plus dans le camp d’un dollar américain faible, étant donné les ajustements apportés par la politique de la Fed, en commençant par les ajustements d’aujourd’hui sur les graphiques à points.
ANTHONY OKOLIE [00:04:30] Scott, merci beaucoup pour vos commentaires.
SCOTT COLBOURNE [00:04:33] Avec plaisir, Anthony.
SCOTT COLBOURNE [00:00:14] Bonjour, Anthony. Oui, le marché a été un peu surpris. On ne s’attendait à aucun changement, comme vous l’avez dit, en ce qui a trait aux taux et au programme d’achat, et on pensait qu’elle ne parlerait pas vraiment de la réduction des mesures de relance. Elle nous a surpris en apportant des changements aux graphiques à points. Ce n’est là qu’un résumé des projections économiques et des prévisions du gouverneur. Et comme vous le savez, en 2023, nous avons maintenant une prévision médiane de deux hausses du taux des fonds fédéraux. Ça a vraiment surpris les marchés. On s’attendait tous à peut-être une hausse en 2023. On pourrait donc dire que c’est un peu plus restrictif que ce que le marché avait prévu par rapport à l’orientation de la Fed à l’égard des taux.
ANTHONY OKOLIE [00:01:04] La Fed a également revu à la hausse ses perspectives d’inflation et de croissance cette année. Est-ce que ça a été une surprise pour les marchés?
SCOTT COLBOURNE [00:01:10] Oui, on s’attendait à ce que la Fed ajuste les prévisions. Les dernières prévisions ont été faites en mars, dans le cadre du résumé des projections économiques, et nous avons maintenant le résumé des projections économiques de juin. Et on s’attendait donc à ce que la croissance et l’inflation soient toutes rajustées à la hausse. La croissance et l’inflation ont étonnamment augmenté cette année. Et c’était en combinaison avec l’ajustement sur les graphiques à points. Il y a aussi eu de petits changements aux taux administrés dans le segment à court terme du marché, à l’intérêt sur les réserves excédentaires et au programme de prises en pension. Combinez tout ça et ajoutez l’annonce précédente sur la vente de ses obligations de sociétés, les FNB. Je dirais que globalement, quand on met tout ça ensemble, c’est décidément un changement de discours, un changement de parti pris de la Fed. Il est clair qu’elle est en train de faire passer le marché à un régime de taux d’intérêt légèrement plus élevé et à un régime plus restrictif de sa part.
ANTHONY OKOLIE [00:02:18] On n’a pas beaucoup parlé de la réduction des mesures de relance par la Fed aujourd’hui, mais croyez-vous que cela va se produire plus tard?
SCOTT COLBOURNE [00:02:23] Oui, les discussions étaient axées sur le marché. Quand va-t-on commencer à parler de réduction des mesures de relance? Et la Fed a reconnu aujourd’hui, ou Jay Powell, lors de sa conférence de presse, qu’elle examinait les conditions qui pourraient mener à d’autres discussions sur la réduction des mesures de relance. C’est donc inévitable. Nous savons qu’au cours des six prochains mois, la Fed va commencer à annoncer la fin du programme d’assouplissement quantitatif. La question est donc de savoir quand l’annonce aura lieu. Les marchés se concentrent peut-être sur le mois de septembre, car la réduction des mesures de relance aura lieu à la réunion de décembre ou au début du premier trimestre de 2022. Il est donc inévitable que ces discussions vont bientôt avoir lieu, compte tenu de tous les signaux envoyés par la Fed aujourd’hui, laissant sous-entendre des mesures un peu plus agressives, ce qui nous porte à croire que la Fed établit les conditions qui vont permettre au marché d’amorcer cette discussion.
ANTHONY OKOLIE [00:03:26] Et parlez-nous du dollar américain. Le billet vert s’est quelque peu raffermi juste après l’annonce. À votre avis, comment le dollar américain va-t-il se comporter à court terme?
SCOTT COLBOURNE [00:03:37] En rétrospective, depuis le début de l’année, le dollar américain est, de façon générale, légèrement plus faible. Et l’un des principaux facteurs à cet égard, ce sont les taux réels, en particulier aux États-Unis. Et jusqu’à aujourd’hui, les banques centrales plus sévères, comme la Banque du Canada et la Norvège, affichaient des rendements supérieurs. Mais ce que nous avons vu aujourd’hui, c’est un décrochage important, en fait, à court terme, des taux réels aux États-Unis, et ça aura pour effet de soutenir le dollar américain. Je pense donc que le dollar américain, la faiblesse des échanges commerciaux, pour le moment, a atteint son terme. Ce sera donc beaucoup plus nuancé, selon le pays avec lequel vous faites affaire et la position des banques centrales. Mais je ne suis plus dans le camp d’un dollar américain faible, étant donné les ajustements apportés par la politique de la Fed, en commençant par les ajustements d’aujourd’hui sur les graphiques à points.
ANTHONY OKOLIE [00:04:30] Scott, merci beaucoup pour vos commentaires.
SCOTT COLBOURNE [00:04:33] Avec plaisir, Anthony.