L’investisseur légendaire Warren Buffett écarte les sociétés qu’il ne comprend pas. À la fin des années 1990, on lui a sévèrement reproché de résister à la vague des entreprises « point-com ». Pourtant, l’éclatement de la bulle techno en 2000 allait lui donner raison. Dans quoi a-t-il plutôt investi? La boisson gazeuse avec laquelle il est souvent photographié en donne un bon indice. Il n’est pas rare qu’il se fie à ses préférences d’achat personnelles lorsqu’il effectue des placements.
Les investisseurs à long terme devraient peut-être suivre son conseil et investir dans ce qu’ils connaissent au lieu de se laisser appâter par des sociétés dont le modèle d’affaires est difficile à quantifier. Par exemple, les Canadiens peuvent être portés à faire davantage confiance aux entreprises nationales qu’aux sociétés étrangères. Notre économie demeure modeste par rapport à celle d’autres pays, mais elle est stable et compte de plus en plus d’entreprises d’envergure internationale. À la recherche de placements à long terme, vous pourriez naturellement penser d’abord au Canada.
Idées de placement avantageuses à long terme au Canada
Le Canada offre aux investisseurs l’accès à diverses catégories d’actif : actions, titres à revenu fixe, placements en espèces et placements alternatifs, comme l’immobilier. Les produits dérivés, les actions de sociétés fermées, les produits de base et les cryptomonnaies sont des instruments de placement auxquels les investisseurs canadiens ont également accès.
Les placements au Canada offrent moins de choix qu’aux États-Unis du point de vue des titres. Notre marché est concentré dans trois grands secteurs : les services financiers (banques, compagnies d’assurance), l’énergie (pétrole et gaz) et les matériaux (métaux précieux et produits chimiques). Vous pouvez choisir des entreprises d’autres secteurs, comme les technologies, les soins de santé et les biens de consommation de base, mais les options sont limitées. Si vous voulez un portefeuille réellement diversifié, vous pourriez acheter des titres de sociétés étrangères dans des secteurs sous-représentés au Canada.
Voici quelques-uns des actifs populaires offerts au Canada :
Actions
Les actions octroient une participation, c’est-à-dire une part, dans la société émettrice. Cela ne veut pas dire que vous pouvez entrer dans l’entreprise et vous installer dans un bureau qui vous plaît, mais vous pouvez profiter de la croissance des bénéfices. Si l’entreprise va bien et que le cours de l’action augmente, vos placements vont prendre de la valeur. (Mais le contraire est aussi vrai.) Vous pouvez acheter des actions au moyen d’un compte de courtage, par exemple un compte Placements directs TD ou un compte NégociTitres TD.
Fonds communs de placement et FNB
Il existe d’autres façons d’ajouter des actions à votre portefeuille. En plus d’acheter des actions de sociétés, vous pouvez investir dans des fonds communs de placement et des fonds négociés en bourse (FNB), deux options de mise en commun des placements qui vous donnent accès à une multitude d’actions.
Vous pouvez investir de façon active ou passive. La gestion active consiste à investir dans des fonds gérés par des gestionnaires professionnels. En échange de frais (payés par l’investisseur), le gestionnaire choisit les sociétés dans lesquelles investir. Les fonds à gestion passive sont habituellement moins chers; ce type d’instrument de placement n’exige aucune décision quant à la composition de l’actif. En revanche, les fonds indiciels ou les FNB indiciels calquent le rendement d’un indice, comme l’indice composé S&P/TSX.
Titres à revenu fixe
Cette catégorie comprend les obligations, les bons du Trésor et les certificats de placement garanti (CPG). Les placements à revenu fixe sont émis par des sociétés et des gouvernements. En gros, vous prêtez pour une période déterminée de l’argent à la société ou au gouvernement, qui investit dans un nouveau projet ou la construction de routes. Les fonds prêtés vous rapportent des intérêts. Lorsque le prêt arrivera à échéance, vous récupérerez aussi votre capital. Les obligations peuvent également être négociées à profit (ou à perte) avec d’autres investisseurs.
CPG
Les placements offrent peu de certitude, mais les certificats de placement garanti (CPG) sont l’exception. Émis par des banques, ces placements sont une sorte de croisement entre un compte d’épargne et une obligation. Vous versez de l’argent à l’institution financière en échange d’intérêts. Mais, contrairement à un compte d’épargne, vos fonds doivent demeurer dans le CPG pendant une période déterminée. Si vous en avez besoin avant, vous risquez de payer une pénalité.
Liquidités
Les investisseurs peuvent également toucher des intérêts sur les liquidités détenues dans des comptes du marché monétaire et des certificats de dépôt.
Produits de base
Le Canada regorge de ressources naturelles comme le pétrole, le gaz naturel, l’or, l’argent, la potasse, le bois d’œuvre, qui peuvent souvent être négociées de différentes façons.
Immobilier
Grâce aux fiducies de placement immobilier (FPI), vous pouvez investir dans des propriétés comme des immeubles de bureaux ou des entrepôts. Placement populaire depuis longtemps au Canada, les FPI permettent d’investir régulièrement dans le secteur commercial et industriel. Ce sont en quelque sorte des fonds communs pour les placements immobiliers choisis par des investisseurs professionnels. Vous achetez des parts de la FPI, ce qui répartit votre placement entre plusieurs propriétés. Contrairement aux immeubles physiques, les FPI sont faciles à acheter et à vendre parce qu’elles se négocient sur des bourses ordinaires.
Avantages et inconvénients des placements à long terme au Canada
Avantages
- Investissez dans ce que vous connaissez : C’est ici que le conseil de M. Buffett est utile. Les Canadiens sont mieux placés pour comprendre le fonctionnement des entreprises au pays. Les supermarchés et les institutions financières qu’on fréquente sont cotés en bourse. Qu’on sache ou non interpréter les rapports sur les bénéfices, si le café d’un magasin coté en bourse commence à goûter l’eau, on se dit tout de suite que quelque chose cloche. Vous devrez faire plus de recherches pour évaluer les perspectives de croissance d’une entreprise, mais le fait d’avoir l’occasion d’interagir avec elle peut vous aider à prendre de meilleures décisions de placement.
- Tirez parti de l’intérêt composé : Les placements à long terme ne sont pas une particularité du Canada, mais offrent le pouvoir de l’intérêt composé. Supposons que vous achetez 100 actions à 100 $ chacune. Après un an, la valeur de l’action augmente de 3 % pour s’établir à 103 $. Si la croissance se reproduit l’année suivante, l’action vaut 106,09 $ (103 $ x 3 %). Après seulement deux ans de croissance de 3 %, une seule action vaudrait 106,09 $.
Inconvénients
- Le Canada est petit sur la scène mondiale : Le Canada représente moins de 2 % de l’économie mondiale. Malgré tous les avantages des placements à long terme au Canada, n’oubliez pas que le reste du monde regorge d’occasions de placement. La diversification géographique peut être tout aussi utile que la diversification des catégories d’actif, par exemple. Les professionnels des placements parlent de préférence nationale, soit la tendance des épargnants à se sentir plus à l’aise d’investir localement. Vous souhaiterez probablement détenir plus de 2 % de vos placements dans des entreprises et des titres canadiens, mais, comme pour toute chose, il est important de trouver un équilibre.
- Un marché concentré : Beaucoup de sociétés canadiennes sont dans le secteur des produits de base, comme le pétrole et le gaz. Ces secteurs peuvent être volatils et leur valeur fluctue en fonction de la demande mondiale. Par conséquent, les investisseurs qui s’intéressent aux fonds communs de placement et aux FNB dans ces secteurs s’exposent à des fluctuations.
Quoi prendre en compte dans le but de réaliser des gains à long terme
- Dormez-vous bien la nuit? Si vos placements vous causent de l’anxiété, songez à diminuer votre niveau de tolérance au risque en achetant des placements plus prudents.
- Votre portefeuille est-il bien diversifié? Une façon de gérer la volatilité est d’investir dans plusieurs catégories d’actif et régions afin de ne pas trop miser sur une ou deux catégories de placement. Vous pouvez également bâtir vous-même un portefeuille diversifié en achetant des parts de divers fonds ou FNB dans différents secteurs du marché ou en investissant dans des actions de secteurs et d’endroits différents.
- Savez-vous ce que vous avez acheté? Peu importe le type de placement, faites vos recherches.
À retenir
N’oubliez pas d’épargner
Même si vous voulez que votre argent fructifie, vous devez aussi épargner dans un compte pour répondre à une urgence ou à d’autres besoins à court terme. Idéalement, vous ne voulez pas avoir à vendre des placements lorsqu’il vous faut des liquidités pour faire réparer le toit ou subvenir à vos besoins pendant quelques mois en cas de perte d’emploi.
Établir un budget et tâcher de le respecter met en évidence les dépenses excessives ou le manque à gagner pour maintenir votre style de vie.
Méfiez-vous de l’inflation
Le Canada a connu certaines périodes où l’inflation était presque nulle et d’autres où elle était élevée, mais les prix des biens et services ont tendance à augmenter de 1 % à 3 % chaque année. Le rendement de vos placements devrait dépasser ce pourcentage à long terme, sinon votre pouvoir d’achat va en souffrir.
Voici un exemple : Supposons que vous ayez prévu 10 000 $ pour voyager chaque année à la retraite. En dollars d’aujourd’hui, le montant peut sembler raisonnable, mais si on ajoute 2,2 % d’inflation pour chacune des 25 prochaines années, ces voyages coûteront 17 297 $. Si vous placez de l’argent pour payer ces vacances, cette somme devra augmenter au rythme de l’inflation. Autrement dit, peu importe ce que vous rapporte votre argent, assurez-vous que ça dépasse le taux d’inflation.
Tenez compte de votre tolérance au risque
On associe souvent risque et danger; cette prise de conscience peut constituer une bonne protection en matière de placement. En même temps, plus le risque est grand, plus le rendement potentiel est élevé. Il s’agit de déterminer le niveau de rendement souhaité par rapport au risque que vous pouvez tolérer. En ce sens, la tolérance au risque devient une question d’équilibre.
Dans bien des cas, les jeunes qui sont à des années de la retraite peuvent prendre plus de risques; ils ont plus de temps pour se refaire si le marché recule. À l’approche de la retraite, vous pourriez vouloir protéger vos actifs en détenant des placements plus prudents. La tolérance au risque varie – certaines personnes détestent perdre de l’argent, tandis que d’autres sont prêtes à tout pour réaliser un gain important. Souvent, on se situe quelque part entre les deux.
Économisez de l’impôt grâce aux comptes de placement
Les investisseurs à long terme au Canada utilisent habituellement des comptes de placement enregistrés, qui offrent tous des incitatifs fiscaux pour encourager les placements.
Le régime enregistré d’épargne-retraite (REER) est le compte de placement le plus connu. Les cotisations à ce compte sont déductibles du revenu imposable, ce qui pourrait vous donner droit à un remboursement d’impôt, tandis que les placements dans le compte fructifient à l’abri de l’impôt jusqu’à ce que vous décaissiez les fonds à la retraite.
Le compte d’épargne libre d’impôt (CELI) est un autre compte populaire. Dans ce cas, les cotisations ne réduisent pas votre revenu imposable, mais vous pouvez faire des retraits en franchise d’impôt.
Les comptes non enregistrés ne bénéficient d’aucun traitement fiscal particulier, mais leurs placements sont imposés à des taux différents lors du retrait. Par exemple, les gains en capital (croissance d’un placement) et les dividendes bénéficient d’un traitement fiscal préférentiel et sont imposés à un taux inférieur à celui du revenu des obligations. L’avantage d’un compte non enregistré est que vous pouvez investir dans n’importe quelle catégorie d’actif (ce qui n’est pas le cas pour les comptes enregistrés, bien que la liste des placements admissibles demeure vaste) et qu’il n’y a aucune limite quant au montant que vous pouvez investir chaque année. Pour en savoir plus sur ces deux structures de compte, consultez l’article Comptes enregistrés vs comptes non enregistrés.