Le charbon, le méthane, le pétrole et le gaz naturel, les dernières cibles de la guerre contre le carbone, ont été visés par la dernière Conférence des Nations Unies sur le climat, la COP26. Kim Parlee parle avec Michael Craig, chef, Répartition des actifs et Produits dérivés à Gestion de Placements TD, des occasions de placement qui ressortent de la transition vers les énergies renouvelables.
Print Transcript
[MUSIQUE]
Michael, c’est toujours un plaisir de vous recevoir. Je pense que les effets sont évidents pour de nombreuses personnes quand on voit une hausse des prix des produits de base et du pétrole. Mais de votre point de vue, qui est plus global, quels sont les points clés à retenir de la COP26?
Oui, parfois, Kim, c’est tout sauf évident. Le plus évident était, à la toute fin, l’annonce de la réduction du charbon, qui en fait n’a pas répondu aux attentes initiales. Mais, le lendemain, les actions du charbon dégringolaient. Donc, le résultat est directement devant nous. Dès qu’un changement de politique se produit dans un secteur particulier, on peut tout de suite voir la réaction des marchés.
Et cette année, on a vu les prix du charbon s’envoler. Par contre, les entreprises d’extraction n’ont pas vraiment pris part à cette hausse. Et c’est là qu’il existe des risques. Il y a dix ans, la dynamique était vraiment différente. De nos jours, les entreprises sont constamment menacées si elles sont exposées aux risques liés aux politiques à l’échelle mondiale.
Pouvez-vous nous parler davantage des risques liés aux politiques? Je sais que votre équipe et vous étudiez ce qu’on appelle l’intensité de carbone et ses implications. De quoi s’agit-il? Pourquoi les investisseurs devraient-ils s’y intéresser?
Une partie de notre travail, en tant que fiduciaires, est de toujours être à l’affût des risques émergents pour nos portefeuilles. Et l’intensité de carbone est certainement un risque émergent de plusieurs manières. Premièrement, si on parle d’unité de mesure, la menace se voit dans la moyenne pondérée de l’intensité de carbone d’un portefeuille. Il s’agit du carbone qu’une entreprise crée directement ou indirectement, par exemple par sa consommation d’électricité, divisé par ses ventes. On tient compte de plusieurs mesures dont celle-là pour les entreprises dans lesquelles on investit.
Ensuite, on examine le portefeuille dans son ensemble pour cibler ses points sensibles. Et bon, on essaie de gérer ces risques comme on le fait avec les autres. On n’essaie pas d’exclure quoi que ce soit, mais de comprendre la situation actuelle. Avec le temps, on s’attend à ce que l’intensité de carbone diminue. Mais c’est une première étape pour bien comprendre où on se situe, quelle est la pollution créée par nos portefeuilles et nos placements, et comment on peut travailler avec les entreprises pour rendre leurs affaires plus vertes et rendre également les portefeuilles de nos clients plus verts.
J’aimerais vous poser une question bête. Si on dit que plus l’intensité de carbone est élevée, plus les risques auxquels s’expose l’entreprise sont élevés, cela pourrait donc avoir un effet sur le cours des actions au fil du temps parce qu’elles sont plus exposées à ces risques?
Tout à fait. La particularité du carbone, c’est qu’il y a 30 ans, il n’avait aucune valeur. Aujourd’hui, par contre, il en a beaucoup. Et il coûte de l’argent aux entreprises qui en consomment. On veut être bien informés de ces risques dans nos portefeuilles pour s’assurer de bien les gérer.
D’un côté, quand on parle d’intensité de carbone, on voit qu’il est difficile pour les entreprises de bien la gérer. Mais d’un autre côté, il est clair que de bonnes occasions ont été suscitées par la COP26.
Certainement. Le marché mondial du carbone devient tranquillement beaucoup plus unifié. Mais ce n’est pas encore le cas. Il est encore un peu fragmenté. L’Europe est bien en avance : son marché du carbone unifié y représente beaucoup plus de la moitié de son secteur. Mais en Amérique du Nord, on voit apparaître des marchés, comme les marchés californien et québécois, où les entreprises devront acheter des crédits carbone pour pouvoir polluer.
Au final, il s’agit de mettre un prix sur la pollution. Ce qu’il y a de bien avec ce système, c’est qu’il a créé un marché comme celui des autres produits de base, où il est possible d’échanger. Et bien honnêtement, il ne faut pas être un génie pour comprendre que le prix du carbone continuera d’augmenter, ne serait-ce qu’avec les changements réglementaires. Donc, il s’agit pour nous d’une occasion d’ajouter un nouvel actif à nos portefeuilles. Et comme il est peu corrélé à nos placements de base, il pourrait contribuer à améliorer l’expérience de nos clients.
Mmm. Je sais également que, dans les deux dernières années, la direction de VMTD s’est attardée aux actifs réels, aux infrastructures et à d’autres choses du genre, qui représentent différentes manières de répartir le capital. Dites-moi ce que vous attendez de cette stratégie à moyen terme. Parce qu’il me semble que ce sont notamment aux éoliennes et aux usines de batteries que vous vous intéressez.
Oui, c’est un secteur qui nous enthousiasme vraiment beaucoup. Les collègues avec lesquels nous travaillons depuis notre alliance avec Greystone sont de véritables experts, donc nous sommes très enthousiastes pour nos placements actuels et futurs dans ce secteur. Et pour revenir à votre point, le monde a besoin de beaucoup de nouvelles infrastructures. Mark Carney a indiqué qu’environ 114 mille milliards de dollars seraient nécessaires pour électrifier l’économie mondiale d’ici 2050.
Il existe une véritable demande pour ce capital et de nombreuses occasions intéressantes avec les nouvelles sources d’énergie, les giga-usines, etc. Et beaucoup de ces occasions sont ici même, au Canada, ce qui est génial. Il s’agit donc d’une nouvelle catégorie d’actif extraordinaire. C’est une excellente manière de diversifier nos portefeuilles et d’ajouter par la même occasion des rendements très, très attrayants. Donc, ce secteur m’enthousiasme beaucoup. Et on continuera à chercher des occasions de l’intégrer à nos portefeuilles grâce à nos équipes, qui parcourent le monde à la recherche de placements.
Michael, merci beaucoup. Comme toujours, c’est un plaisir de vous avoir reçu.
Le plaisir était pour moi, Kim. Bonne soirée.
[MUSIQUE]
Michael, c’est toujours un plaisir de vous recevoir. Je pense que les effets sont évidents pour de nombreuses personnes quand on voit une hausse des prix des produits de base et du pétrole. Mais de votre point de vue, qui est plus global, quels sont les points clés à retenir de la COP26?
Oui, parfois, Kim, c’est tout sauf évident. Le plus évident était, à la toute fin, l’annonce de la réduction du charbon, qui en fait n’a pas répondu aux attentes initiales. Mais, le lendemain, les actions du charbon dégringolaient. Donc, le résultat est directement devant nous. Dès qu’un changement de politique se produit dans un secteur particulier, on peut tout de suite voir la réaction des marchés.
Et cette année, on a vu les prix du charbon s’envoler. Par contre, les entreprises d’extraction n’ont pas vraiment pris part à cette hausse. Et c’est là qu’il existe des risques. Il y a dix ans, la dynamique était vraiment différente. De nos jours, les entreprises sont constamment menacées si elles sont exposées aux risques liés aux politiques à l’échelle mondiale.
Pouvez-vous nous parler davantage des risques liés aux politiques? Je sais que votre équipe et vous étudiez ce qu’on appelle l’intensité de carbone et ses implications. De quoi s’agit-il? Pourquoi les investisseurs devraient-ils s’y intéresser?
Une partie de notre travail, en tant que fiduciaires, est de toujours être à l’affût des risques émergents pour nos portefeuilles. Et l’intensité de carbone est certainement un risque émergent de plusieurs manières. Premièrement, si on parle d’unité de mesure, la menace se voit dans la moyenne pondérée de l’intensité de carbone d’un portefeuille. Il s’agit du carbone qu’une entreprise crée directement ou indirectement, par exemple par sa consommation d’électricité, divisé par ses ventes. On tient compte de plusieurs mesures dont celle-là pour les entreprises dans lesquelles on investit.
Ensuite, on examine le portefeuille dans son ensemble pour cibler ses points sensibles. Et bon, on essaie de gérer ces risques comme on le fait avec les autres. On n’essaie pas d’exclure quoi que ce soit, mais de comprendre la situation actuelle. Avec le temps, on s’attend à ce que l’intensité de carbone diminue. Mais c’est une première étape pour bien comprendre où on se situe, quelle est la pollution créée par nos portefeuilles et nos placements, et comment on peut travailler avec les entreprises pour rendre leurs affaires plus vertes et rendre également les portefeuilles de nos clients plus verts.
J’aimerais vous poser une question bête. Si on dit que plus l’intensité de carbone est élevée, plus les risques auxquels s’expose l’entreprise sont élevés, cela pourrait donc avoir un effet sur le cours des actions au fil du temps parce qu’elles sont plus exposées à ces risques?
Tout à fait. La particularité du carbone, c’est qu’il y a 30 ans, il n’avait aucune valeur. Aujourd’hui, par contre, il en a beaucoup. Et il coûte de l’argent aux entreprises qui en consomment. On veut être bien informés de ces risques dans nos portefeuilles pour s’assurer de bien les gérer.
D’un côté, quand on parle d’intensité de carbone, on voit qu’il est difficile pour les entreprises de bien la gérer. Mais d’un autre côté, il est clair que de bonnes occasions ont été suscitées par la COP26.
Certainement. Le marché mondial du carbone devient tranquillement beaucoup plus unifié. Mais ce n’est pas encore le cas. Il est encore un peu fragmenté. L’Europe est bien en avance : son marché du carbone unifié y représente beaucoup plus de la moitié de son secteur. Mais en Amérique du Nord, on voit apparaître des marchés, comme les marchés californien et québécois, où les entreprises devront acheter des crédits carbone pour pouvoir polluer.
Au final, il s’agit de mettre un prix sur la pollution. Ce qu’il y a de bien avec ce système, c’est qu’il a créé un marché comme celui des autres produits de base, où il est possible d’échanger. Et bien honnêtement, il ne faut pas être un génie pour comprendre que le prix du carbone continuera d’augmenter, ne serait-ce qu’avec les changements réglementaires. Donc, il s’agit pour nous d’une occasion d’ajouter un nouvel actif à nos portefeuilles. Et comme il est peu corrélé à nos placements de base, il pourrait contribuer à améliorer l’expérience de nos clients.
Mmm. Je sais également que, dans les deux dernières années, la direction de VMTD s’est attardée aux actifs réels, aux infrastructures et à d’autres choses du genre, qui représentent différentes manières de répartir le capital. Dites-moi ce que vous attendez de cette stratégie à moyen terme. Parce qu’il me semble que ce sont notamment aux éoliennes et aux usines de batteries que vous vous intéressez.
Oui, c’est un secteur qui nous enthousiasme vraiment beaucoup. Les collègues avec lesquels nous travaillons depuis notre alliance avec Greystone sont de véritables experts, donc nous sommes très enthousiastes pour nos placements actuels et futurs dans ce secteur. Et pour revenir à votre point, le monde a besoin de beaucoup de nouvelles infrastructures. Mark Carney a indiqué qu’environ 114 mille milliards de dollars seraient nécessaires pour électrifier l’économie mondiale d’ici 2050.
Il existe une véritable demande pour ce capital et de nombreuses occasions intéressantes avec les nouvelles sources d’énergie, les giga-usines, etc. Et beaucoup de ces occasions sont ici même, au Canada, ce qui est génial. Il s’agit donc d’une nouvelle catégorie d’actif extraordinaire. C’est une excellente manière de diversifier nos portefeuilles et d’ajouter par la même occasion des rendements très, très attrayants. Donc, ce secteur m’enthousiasme beaucoup. Et on continuera à chercher des occasions de l’intégrer à nos portefeuilles grâce à nos équipes, qui parcourent le monde à la recherche de placements.
Michael, merci beaucoup. Comme toujours, c’est un plaisir de vous avoir reçu.
Le plaisir était pour moi, Kim. Bonne soirée.
[MUSIQUE]