La nouvelle année est arrivée avec un nouveau variant du virus et des pressions inflationnistes, ce qui ajoute de l’incertitude à vos perspectives financières pour 2022. Le moment est peut-être bien choisi pour brosser un portrait de la situation financière. Kim Parlee discute avec Nicole Ewing, directrice, Planification fiscale et successorale à Gestion de patrimoine TD, des façons de gérer la hausse des dépenses des ménages, de préparer les placements pour la croissance et de s’assurer d’être en mesure de faire face aux situations imprévues.
Print Transcript
Compte tenu de l’incertitude qui règne actuellement, on est nombreux à se sentir stressés et dépassés pour une multitude de raisons. Comme le souligne mon invitée, c’est dans ces moments-là qu’on risque de perdre de vue ses objectifs financiers. Nicole Ewing va nous donner quelques conseils pour maintenir le cap. Elle est directrice de Planification fiscale et successorale à Gestion de patrimoine TD.
Nicole, merci d’être des nôtres. Bonne année! Voyons par quoi commencer. Quelles mesures concrètes peut-on prendre pour mettre un semblant d’ordre, du moins dans notre vie financière?
Le meilleur moyen de commencer à prendre le contrôle de notre situation, c’est de bien la comprendre. Faites l’état des lieux, examinez votre situation financière actuelle. Quelles sont vos sources de revenus? À combien s’élèvent vos dépenses fixes et discrétionnaires? Faites le point sur vos dettes. Combien devez-vous rembourser? À quelle fréquence les remboursez-vous?
Vos dépenses à long terme ont-elles changé cette année par rapport à l’année dernière? Si vous avez des enfants qui commencent leur scolarité, anticipez-le. Vous pouvez aussi regarder les soldes de points de vos cartes de crédit. Si vous aviez prévu de les utiliser pour des vacances, vous pouvez peut-être les réaffecter à d’autres fins, comme payer certaines factures.
À partir du moment où vous savez où vous en êtes, vous pouvez prendre des décisions pour l’avenir et voir ce qui a pu changer. Vous avez peut-être des avantages par l’intermédiaire de votre emploi. Et le programme de cette année... On prendra peut-être des décisions différentes de l’an dernier, si notre situation a beaucoup changé.
Le meilleur moyen de s’y prendre, c’est donc de bien comprendre notre situation, et on est les mieux placés pour le faire. C’est judicieux de commencer par faire le point.
Oui, et c’est d’autant plus important en cette période très volatile. J’aimerais que l’on parle de l’inflation. On en parle de façon très théorique. Mais est-ce qu’il faut aussi se préparer à y faire face dans l’avenir proche?
Je vois l’inflation sous deux angles différents. Premièrement, comment peut-on ajuster les dépenses pour éviter d’être trop touché par la hausse des prix et de trop ressentir cette pression inflationniste? Y a-t-il des moyens de réduire certaines dépenses discrétionnaires?
Une dépense qui pouvait sembler raisonnable par le passé pourrait maintenant sembler déraisonnable, même si elle n’augmente que légèrement. Par exemple, si j’avais souscrit un service par abonnement l’année dernière avec l’intention de le renouveler mais que cette année, la facture est un peu trop élevée par rapport au budget prévu, je peux arrêter cet abonnement. Chaque fois que l’on peut réduire des dépenses discrétionnaires, ou même retarder certaines de ces dépenses, on peut compenser en partie cette pression inflationniste.
D’un autre côté, on a la possibilité d’investir judicieusement pour espérer maintenir notre croissance parallèlement à l’inflation. Et pour ce faire, on doit s’assurer d’investir intelligemment. On doit passer en revue les soldes de nos REER et de nos CELI. Les droits de cotisation se renouvellent en 2022, ce qui donne plus de marge. Peut-on prendre des décisions différentes concernant notre portefeuille pour faire face à ces pressions inflationnistes?
Et si l’on réfléchit à la volatilité dont vous avez parlé, est-ce qu’elle ne nous a pas quelque peu déstabilisés? Est-ce que notre situation est toujours aussi équilibrée qu’on le pensait? Faut-il faire quelques ajustements de ce côté?
Pour ce qui est des pressions inflationnistes, on peut compenser tant du côté des dépenses que du côté des investissements. Et si vous ne savez pas par où commencer, faites-vous aider. On a pris des décisions en s’appuyant sur ce que l’on savait à l’époque. À mesure que le monde change autour de nous, on peut avoir besoin de se tourner vers des gens qui ont une perspective plus large ou qui en savent plus sur certaines stratégies, et tirer parti de leurs connaissances.
Oui, excellente remarque. Adressez-vous à des experts au besoin.
Qu’est-ce qu’on peut faire pour se préparer à une situation d’urgence qui nécessitera des ressources financières, comme une perte d’emploi, une urgence imprévue? Dans le contexte actuel, on est plus exposés que jamais à ce type d’urgence.
Là aussi, il faut voir les deux côtés de la médaille. Si on a la possibilité de se préparer à faire face à des urgences, il faut s’assurer d’avoir des fonds de côté. Et on n’est pas obligé de passer par un compte d’épargne. On peut épargner dans un CELI, ce qui donne plus de souplesse à l’égard des occasions de croissance.
Et avec un CELI, on peut retirer des fonds quand on en a besoin, sans conséquences fiscales immédiates. On n’est donc pas pénalisé sur le plan fiscal, et on récupère les droits de cotisation l’année suivante. Si on opte pour cette solution et que l’on veut avoir la possibilité d’accéder aux fonds d’un CELI, il faut s’assurer de constituer ces soldes à l’avance.
On réfléchit aux façons de se préparer aux situations d’urgence, mais si une urgence se présente, il faut bien réfléchir à la source des fonds dans lesquels on puise. Si on a des REER, c’est peut-être là que l’on va envisager de retirer des fonds. Mais avec un REER, contrairement à un CELI, les répercussions fiscales sont immédiates et on perd ses droits de cotisation. Ce n’est donc peut-être pas la meilleure solution.
Le raisonnement traditionnel, c’est qu’il faut éviter de s’endetter. Mais parfois, il est financièrement plus sage de contracter une dette temporaire et de ne pas toucher aux soldes de ses REER. Quand on réfléchit aux façons de se préparer, on peut par exemple s’assurer d’avoir une ligne de crédit à disposition pour éviter d’utiliser des cartes de crédit à intérêt élevé. Il s’agit vraiment de faire le point sur sa situation financière actuelle, de voir s’il y a des lacunes à combler et de voir si on a la possibilité de se préparer en anticipant la nature des difficultés que l’on risque de rencontrer.
Encore une fois, demandez conseil à des experts. Si par principe, on pense qu’il ne faut absolument jamais s’endetter alors qu’en fait, c’est peut-être la meilleure stratégie dans une situation particulière, il faut s’assurer d’écouter ce qu’en disent les professionnels.
Nicole, excellents conseils, comme toujours. Merci encore d’avoir été des nôtres et de nous avoir accordé de votre temps.
Ça fait plaisir, Kim.
[MUSIQUE]
Nicole, merci d’être des nôtres. Bonne année! Voyons par quoi commencer. Quelles mesures concrètes peut-on prendre pour mettre un semblant d’ordre, du moins dans notre vie financière?
Le meilleur moyen de commencer à prendre le contrôle de notre situation, c’est de bien la comprendre. Faites l’état des lieux, examinez votre situation financière actuelle. Quelles sont vos sources de revenus? À combien s’élèvent vos dépenses fixes et discrétionnaires? Faites le point sur vos dettes. Combien devez-vous rembourser? À quelle fréquence les remboursez-vous?
Vos dépenses à long terme ont-elles changé cette année par rapport à l’année dernière? Si vous avez des enfants qui commencent leur scolarité, anticipez-le. Vous pouvez aussi regarder les soldes de points de vos cartes de crédit. Si vous aviez prévu de les utiliser pour des vacances, vous pouvez peut-être les réaffecter à d’autres fins, comme payer certaines factures.
À partir du moment où vous savez où vous en êtes, vous pouvez prendre des décisions pour l’avenir et voir ce qui a pu changer. Vous avez peut-être des avantages par l’intermédiaire de votre emploi. Et le programme de cette année... On prendra peut-être des décisions différentes de l’an dernier, si notre situation a beaucoup changé.
Le meilleur moyen de s’y prendre, c’est donc de bien comprendre notre situation, et on est les mieux placés pour le faire. C’est judicieux de commencer par faire le point.
Oui, et c’est d’autant plus important en cette période très volatile. J’aimerais que l’on parle de l’inflation. On en parle de façon très théorique. Mais est-ce qu’il faut aussi se préparer à y faire face dans l’avenir proche?
Je vois l’inflation sous deux angles différents. Premièrement, comment peut-on ajuster les dépenses pour éviter d’être trop touché par la hausse des prix et de trop ressentir cette pression inflationniste? Y a-t-il des moyens de réduire certaines dépenses discrétionnaires?
Une dépense qui pouvait sembler raisonnable par le passé pourrait maintenant sembler déraisonnable, même si elle n’augmente que légèrement. Par exemple, si j’avais souscrit un service par abonnement l’année dernière avec l’intention de le renouveler mais que cette année, la facture est un peu trop élevée par rapport au budget prévu, je peux arrêter cet abonnement. Chaque fois que l’on peut réduire des dépenses discrétionnaires, ou même retarder certaines de ces dépenses, on peut compenser en partie cette pression inflationniste.
D’un autre côté, on a la possibilité d’investir judicieusement pour espérer maintenir notre croissance parallèlement à l’inflation. Et pour ce faire, on doit s’assurer d’investir intelligemment. On doit passer en revue les soldes de nos REER et de nos CELI. Les droits de cotisation se renouvellent en 2022, ce qui donne plus de marge. Peut-on prendre des décisions différentes concernant notre portefeuille pour faire face à ces pressions inflationnistes?
Et si l’on réfléchit à la volatilité dont vous avez parlé, est-ce qu’elle ne nous a pas quelque peu déstabilisés? Est-ce que notre situation est toujours aussi équilibrée qu’on le pensait? Faut-il faire quelques ajustements de ce côté?
Pour ce qui est des pressions inflationnistes, on peut compenser tant du côté des dépenses que du côté des investissements. Et si vous ne savez pas par où commencer, faites-vous aider. On a pris des décisions en s’appuyant sur ce que l’on savait à l’époque. À mesure que le monde change autour de nous, on peut avoir besoin de se tourner vers des gens qui ont une perspective plus large ou qui en savent plus sur certaines stratégies, et tirer parti de leurs connaissances.
Oui, excellente remarque. Adressez-vous à des experts au besoin.
Qu’est-ce qu’on peut faire pour se préparer à une situation d’urgence qui nécessitera des ressources financières, comme une perte d’emploi, une urgence imprévue? Dans le contexte actuel, on est plus exposés que jamais à ce type d’urgence.
Là aussi, il faut voir les deux côtés de la médaille. Si on a la possibilité de se préparer à faire face à des urgences, il faut s’assurer d’avoir des fonds de côté. Et on n’est pas obligé de passer par un compte d’épargne. On peut épargner dans un CELI, ce qui donne plus de souplesse à l’égard des occasions de croissance.
Et avec un CELI, on peut retirer des fonds quand on en a besoin, sans conséquences fiscales immédiates. On n’est donc pas pénalisé sur le plan fiscal, et on récupère les droits de cotisation l’année suivante. Si on opte pour cette solution et que l’on veut avoir la possibilité d’accéder aux fonds d’un CELI, il faut s’assurer de constituer ces soldes à l’avance.
On réfléchit aux façons de se préparer aux situations d’urgence, mais si une urgence se présente, il faut bien réfléchir à la source des fonds dans lesquels on puise. Si on a des REER, c’est peut-être là que l’on va envisager de retirer des fonds. Mais avec un REER, contrairement à un CELI, les répercussions fiscales sont immédiates et on perd ses droits de cotisation. Ce n’est donc peut-être pas la meilleure solution.
Le raisonnement traditionnel, c’est qu’il faut éviter de s’endetter. Mais parfois, il est financièrement plus sage de contracter une dette temporaire et de ne pas toucher aux soldes de ses REER. Quand on réfléchit aux façons de se préparer, on peut par exemple s’assurer d’avoir une ligne de crédit à disposition pour éviter d’utiliser des cartes de crédit à intérêt élevé. Il s’agit vraiment de faire le point sur sa situation financière actuelle, de voir s’il y a des lacunes à combler et de voir si on a la possibilité de se préparer en anticipant la nature des difficultés que l’on risque de rencontrer.
Encore une fois, demandez conseil à des experts. Si par principe, on pense qu’il ne faut absolument jamais s’endetter alors qu’en fait, c’est peut-être la meilleure stratégie dans une situation particulière, il faut s’assurer d’écouter ce qu’en disent les professionnels.
Nicole, excellents conseils, comme toujours. Merci encore d’avoir été des nôtres et de nous avoir accordé de votre temps.
Ça fait plaisir, Kim.
[MUSIQUE]