Que vous soyez séparé ou que votre conjoint décède, il n’est pas toujours facile d’élever des enfants en tant que parent monoparental. Anthony Okolie discute avec Nicole Ewing, directrice, Planification fiscale et successorale, Gestion de patrimoine TD, de certaines des premières mesures à prendre pour vous assurer que vos finances sont en ordre.
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[LOGO SONORE]
Élever une famille n’est jamais facile. Et quand on doit assumer soudainement le rôle de chef de famille monoparentale, c’est encore plus difficile. Voici l’histoire de Polly.
J’ai quitté l’Inde avec un diplôme de maîtrise en poche en 1987. J’ai été confrontée à une réalité très différente de mes rêves. J’ai trouvé un emploi à l’usine. Je n’avais pas le choix. J’ai même cumulé deux emplois. Je travaillais sept jours sur sept. Mais j’étais déterminée à ne pas rester dans cette situation. Je voulais monter.
On a bâti une entreprise prospère avec mon mari, mais c’était très difficile. On a travaillé fort ensemble. Mais en 2005, mon mari est décédé. Tous mes rêves se sont écroulés. À cette époque, je ne savais plus du tout quoi faire.
Pour savoir par où commencer quand on devient chef de famille monoparentale, j’accueille Nicole Ewing, directrice de Planification fiscale et successorale à GPTD. Nicole, merci beaucoup de vous joindre à nous aujourd’hui.
Ça me fait plaisir.
Quelles sont les premières étapes à suivre pour s’assurer que vos finances sont en ordre si vous devenez parent monoparental, que ce soit planifié ou inattendu?
Évidemment, selon que votre situation est le fruit d’un événement inattendu ou non, vous n’allez pas avoir les mêmes options. Elles seront différentes selon les circonstances de la séparation. Ou peut-être qu’un des conjoints est décédé. Dans tous les cas, il faut vraiment prendre acte du fait que la situation a changé et qu’on doit la réévaluer. On examine donc l’ensemble des actifs, des dettes, des revenus, des dépenses, en séparant les dépenses discrétionnaires et non discrétionnaires, et on voit si on peut faire des ajustements. Ce point de vue global va revêtir une grande importance.
Je suggérerais de travailler avec un planificateur financier qui pourra vous accompagner dans ces étapes, peut-être vous renseigner sur des points avec lesquels vous êtes moins à l’aise et vous présenter vos options. Et si vous n’êtes pas à l’aise avec certains points, c’est peut-être parce que l’autre s’en occupait. Et c’est tout à fait naturel. Dans toutes les familles, on se partage les tâches. Si c’est surtout l’autre personne qui s’occupait des finances, il faut chercher sans tarder à en apprendre davantage pour se sentir à l’aise avec certaines questions, par exemple l’épargne-retraite, les autres types de dépenses, quand faire le changement d’huile de la voiture. Il faut bien comprendre quelles sont vos nouvelles obligations et comment vous allez les gérer sans l’autre personne.
Parce qu’avant, vous n’aviez pas besoin d’y penser quand vous étiez en couple.
Tout à fait. L’autre s’occupait de telle ou telle chose, vous vous occupiez du reste.
Maintenant, il faut avoir une vue d’ensemble. Une vue d’ensemble. Quel type de soutien financier y a-t-il pour les familles monoparentales au Canada? Parce que, comme vous l’avez dit, c’est difficile de porter seul le fardeau financier.
Le poids est parfois difficile à porter. Ma première suggestion, bien sûr, c’est de s’assurer de régler la question des pensions alimentaires pour les enfants. Ensuite, certaines prestations gouvernementales sont disponibles. Au niveau fédéral, on a l’Allocation canadienne pour enfants, qui donne droit au versement d’une allocation aux particuliers. Le montant que vous recevrez dépendra de votre situation familiale et de votre revenu, mais c’est en tout cas une question à examiner. Ensuite, il y a l’Allocation canadienne pour les travailleurs. Vous pouvez envisager cette option si vos revenus sont faibles. Vous aurez peut-être droit à cette aide.
Mais ce n’est pas tout. Il y a peut-être des prestations provinciales auxquelles vous pourriez avoir droit. Pour les études des enfants, vous pouvez toucher des subventions pour le REEE. Il y a beaucoup de programmes gouvernementaux qui valent la peine qu’on se renseigne. Vous trouverez d’excellents renseignements sur le site Web du gouvernement du Canada. Et je rappelle qu’un planificateur financier peut vous aider sur ces questions.
C’est difficile de s’y retrouver seul. Vous avez bien sûr tout intérêt à vous faire accompagner par un planificateur financier.
Votre planificateur connaîtra votre situation. Vous pouvez lui poser des questions. Et il a déjà sans doute travaillé avec des gens dans le même cas que vous. Il aura des renseignements que vous n’avez pas, il pourra anticiper certaines questions et vous transmettre l’information.
Et il comprendra votre situation et ce que vous vivez. Si votre conjoint décède, et que vous vous retrouvez en situation de parent monoparental, quelles mesures devez-vous envisager? Comme tout arrive en même temps, c’est difficile de tout suivre et de tout gérer.
Chacun réagit au chagrin différemment. Certaines personnes vont se jeter à corps perdu dans l’action. C’est leur façon de faire face. Elles vont passer tout de suite à l’action. Pour d’autres, ce n’est pas possible.
Il faut donc être lucide quant à notre capacité à gérer nos affaires financières tout au long du processus de deuil. Là encore, il sera très important de travailler avec des professionnels, parce qu’ils peuvent vous conseiller. Mais dans l’immédiat, en ce qui concerne les finances, il faut se demander si on est admissible à des prestations de l’employeur, aux prestations de survivant du RPC du gouvernement du Canada. Là aussi, il y a des options à envisager.
Mais si votre conjoint décède, ou si le coparent de votre enfant décède, il faut réfléchir à la situation dans laquelle vous vous trouveriez si quelque chose vous arrivait. Il faut donc mettre à jour les documents de succession. Il faut mettre à jour les procurations, les testaments, s’assurer d’établir des fiducies pour les enfants mineurs, et songer à la tutelle des enfants. Je suggérerais de procéder à un examen complet et de s’assurer que les documents successoraux sont à jour pendant l’élaboration d’un nouveau plan financier.
Et ce faisant, vous aurez un aperçu complet de votre situation financière?
Tout à fait.
En ce qui concerne l’impôt, qu’est-ce qu’un parent monoparental peut réclamer? Par exemple, peut-on déclarer ses enfants comme personnes à charge?
Ça dépend. Tout dépend des dispositions de l’accord de séparation. Souvent, ce document détermine qui peut demander certaines prestations. Si l’accord stipule un partage de 40 à 60 % de la garde des enfants ou du rôle de coparent, vous pouvez demander l’Allocation canadienne pour enfants et recevoir chacun la moitié de l’allocation. Le gouvernement ne fera pas d’autre calcul. Il ne voudra rien entendre.
Le gouvernement est très strict à cet égard.
C’est 50/50. Si vous n’avez pas la garde de l’enfant au moins à hauteur de 40 %, vous ne pourrez pas recevoir l’allocation. Tout dépend donc fortement des arrangements que vous avez mis en place et des règles du gouvernement concernant l’admissibilité à certaines aides. Ceci dit, les pensions alimentaires pour enfants ne sont généralement pas imposables. Elles ne sont pas non plus déductibles d’impôt. C’est intouchable.
Il y a énormément de décisions à prendre pour une seule personne. Où peut-on obtenir de l’aide pour gérer toutes ces questions?
C’est vraiment crucial d’obtenir de l’aide, de communiquer avec des gens qui ont l’expertise ou l’expérience nécessaire. Travaillez avec votre conseiller financier pour y voir plus clair sur certaines questions, pour créer un nouveau plan financier, un plan financier global, repérer des problèmes ou des lacunes dans votre planification qui n’existaient pas auparavant. Réunissez tous les experts avec qui vous travaillez. Si vous avez un avocat ou un notaire, ou encore un comptable, ils devraient travailler avec votre conseiller financier en équipe, pour vous aider à élaborer un plan à mesure que vous avancez dans cette nouvelle réalité.
Nicole, ce sont d’excellents conseils, comme toujours. Merci beaucoup de nous avoir rejoints aujourd’hui.
Je vous en prie. [LOGO SONORE] [MUSIQUE ENTRAÎNANTE]
Élever une famille n’est jamais facile. Et quand on doit assumer soudainement le rôle de chef de famille monoparentale, c’est encore plus difficile. Voici l’histoire de Polly.
J’ai quitté l’Inde avec un diplôme de maîtrise en poche en 1987. J’ai été confrontée à une réalité très différente de mes rêves. J’ai trouvé un emploi à l’usine. Je n’avais pas le choix. J’ai même cumulé deux emplois. Je travaillais sept jours sur sept. Mais j’étais déterminée à ne pas rester dans cette situation. Je voulais monter.
On a bâti une entreprise prospère avec mon mari, mais c’était très difficile. On a travaillé fort ensemble. Mais en 2005, mon mari est décédé. Tous mes rêves se sont écroulés. À cette époque, je ne savais plus du tout quoi faire.
Pour savoir par où commencer quand on devient chef de famille monoparentale, j’accueille Nicole Ewing, directrice de Planification fiscale et successorale à GPTD. Nicole, merci beaucoup de vous joindre à nous aujourd’hui.
Ça me fait plaisir.
Quelles sont les premières étapes à suivre pour s’assurer que vos finances sont en ordre si vous devenez parent monoparental, que ce soit planifié ou inattendu?
Évidemment, selon que votre situation est le fruit d’un événement inattendu ou non, vous n’allez pas avoir les mêmes options. Elles seront différentes selon les circonstances de la séparation. Ou peut-être qu’un des conjoints est décédé. Dans tous les cas, il faut vraiment prendre acte du fait que la situation a changé et qu’on doit la réévaluer. On examine donc l’ensemble des actifs, des dettes, des revenus, des dépenses, en séparant les dépenses discrétionnaires et non discrétionnaires, et on voit si on peut faire des ajustements. Ce point de vue global va revêtir une grande importance.
Je suggérerais de travailler avec un planificateur financier qui pourra vous accompagner dans ces étapes, peut-être vous renseigner sur des points avec lesquels vous êtes moins à l’aise et vous présenter vos options. Et si vous n’êtes pas à l’aise avec certains points, c’est peut-être parce que l’autre s’en occupait. Et c’est tout à fait naturel. Dans toutes les familles, on se partage les tâches. Si c’est surtout l’autre personne qui s’occupait des finances, il faut chercher sans tarder à en apprendre davantage pour se sentir à l’aise avec certaines questions, par exemple l’épargne-retraite, les autres types de dépenses, quand faire le changement d’huile de la voiture. Il faut bien comprendre quelles sont vos nouvelles obligations et comment vous allez les gérer sans l’autre personne.
Parce qu’avant, vous n’aviez pas besoin d’y penser quand vous étiez en couple.
Tout à fait. L’autre s’occupait de telle ou telle chose, vous vous occupiez du reste.
Maintenant, il faut avoir une vue d’ensemble. Une vue d’ensemble. Quel type de soutien financier y a-t-il pour les familles monoparentales au Canada? Parce que, comme vous l’avez dit, c’est difficile de porter seul le fardeau financier.
Le poids est parfois difficile à porter. Ma première suggestion, bien sûr, c’est de s’assurer de régler la question des pensions alimentaires pour les enfants. Ensuite, certaines prestations gouvernementales sont disponibles. Au niveau fédéral, on a l’Allocation canadienne pour enfants, qui donne droit au versement d’une allocation aux particuliers. Le montant que vous recevrez dépendra de votre situation familiale et de votre revenu, mais c’est en tout cas une question à examiner. Ensuite, il y a l’Allocation canadienne pour les travailleurs. Vous pouvez envisager cette option si vos revenus sont faibles. Vous aurez peut-être droit à cette aide.
Mais ce n’est pas tout. Il y a peut-être des prestations provinciales auxquelles vous pourriez avoir droit. Pour les études des enfants, vous pouvez toucher des subventions pour le REEE. Il y a beaucoup de programmes gouvernementaux qui valent la peine qu’on se renseigne. Vous trouverez d’excellents renseignements sur le site Web du gouvernement du Canada. Et je rappelle qu’un planificateur financier peut vous aider sur ces questions.
C’est difficile de s’y retrouver seul. Vous avez bien sûr tout intérêt à vous faire accompagner par un planificateur financier.
Votre planificateur connaîtra votre situation. Vous pouvez lui poser des questions. Et il a déjà sans doute travaillé avec des gens dans le même cas que vous. Il aura des renseignements que vous n’avez pas, il pourra anticiper certaines questions et vous transmettre l’information.
Et il comprendra votre situation et ce que vous vivez. Si votre conjoint décède, et que vous vous retrouvez en situation de parent monoparental, quelles mesures devez-vous envisager? Comme tout arrive en même temps, c’est difficile de tout suivre et de tout gérer.
Chacun réagit au chagrin différemment. Certaines personnes vont se jeter à corps perdu dans l’action. C’est leur façon de faire face. Elles vont passer tout de suite à l’action. Pour d’autres, ce n’est pas possible.
Il faut donc être lucide quant à notre capacité à gérer nos affaires financières tout au long du processus de deuil. Là encore, il sera très important de travailler avec des professionnels, parce qu’ils peuvent vous conseiller. Mais dans l’immédiat, en ce qui concerne les finances, il faut se demander si on est admissible à des prestations de l’employeur, aux prestations de survivant du RPC du gouvernement du Canada. Là aussi, il y a des options à envisager.
Mais si votre conjoint décède, ou si le coparent de votre enfant décède, il faut réfléchir à la situation dans laquelle vous vous trouveriez si quelque chose vous arrivait. Il faut donc mettre à jour les documents de succession. Il faut mettre à jour les procurations, les testaments, s’assurer d’établir des fiducies pour les enfants mineurs, et songer à la tutelle des enfants. Je suggérerais de procéder à un examen complet et de s’assurer que les documents successoraux sont à jour pendant l’élaboration d’un nouveau plan financier.
Et ce faisant, vous aurez un aperçu complet de votre situation financière?
Tout à fait.
En ce qui concerne l’impôt, qu’est-ce qu’un parent monoparental peut réclamer? Par exemple, peut-on déclarer ses enfants comme personnes à charge?
Ça dépend. Tout dépend des dispositions de l’accord de séparation. Souvent, ce document détermine qui peut demander certaines prestations. Si l’accord stipule un partage de 40 à 60 % de la garde des enfants ou du rôle de coparent, vous pouvez demander l’Allocation canadienne pour enfants et recevoir chacun la moitié de l’allocation. Le gouvernement ne fera pas d’autre calcul. Il ne voudra rien entendre.
Le gouvernement est très strict à cet égard.
C’est 50/50. Si vous n’avez pas la garde de l’enfant au moins à hauteur de 40 %, vous ne pourrez pas recevoir l’allocation. Tout dépend donc fortement des arrangements que vous avez mis en place et des règles du gouvernement concernant l’admissibilité à certaines aides. Ceci dit, les pensions alimentaires pour enfants ne sont généralement pas imposables. Elles ne sont pas non plus déductibles d’impôt. C’est intouchable.
Il y a énormément de décisions à prendre pour une seule personne. Où peut-on obtenir de l’aide pour gérer toutes ces questions?
C’est vraiment crucial d’obtenir de l’aide, de communiquer avec des gens qui ont l’expertise ou l’expérience nécessaire. Travaillez avec votre conseiller financier pour y voir plus clair sur certaines questions, pour créer un nouveau plan financier, un plan financier global, repérer des problèmes ou des lacunes dans votre planification qui n’existaient pas auparavant. Réunissez tous les experts avec qui vous travaillez. Si vous avez un avocat ou un notaire, ou encore un comptable, ils devraient travailler avec votre conseiller financier en équipe, pour vous aider à élaborer un plan à mesure que vous avancez dans cette nouvelle réalité.
Nicole, ce sont d’excellents conseils, comme toujours. Merci beaucoup de nous avoir rejoints aujourd’hui.
Je vous en prie. [LOGO SONORE] [MUSIQUE ENTRAÎNANTE]