Si vous vous préparez à prendre votre retraite au cours des prochaines années, vous commencez peut-être à penser à vos diverses sources de revenu. La conversion de votre régime enregistré d’épargne-retraite (REER) en fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) n’est qu’une partie du casse-tête de la planification de la retraite. Georgia Swan, planificatrice spécialiste de la fiscalité et des successions à Gestion de patrimoine TD, s’entretient avec Greg Bonnell à propos des facteurs à prendre en considération au moment de retirer de l’argent de son FERR.
Si vous approchez de la retraite, vous commencez peut-être à songer à convertir votre REER en un fonds enregistré de revenu de retraite, ou FERR. Avant de le faire, il y a peut-être certains points que vous voudrez prendre en considération. Ici pour nous en dire davantage, Georgia Swan, planificatrice spécialiste de la fiscalité et des successions à Gestion de patrimoine TD. Georgia, c’est un plaisir de vous avoir avec nous. On va commencer ici. Que doit-on savoir pour pouvoir effectuer ce changement dans notre vie?
Eh bien, merci de m’avoir invitée, Greg. En fait, la première chose à laquelle vous devez réfléchir, c’est que vous devez convertir votre REER en FERR avant la fin de l’année de votre 71e anniversaire. Lorsque vous réfléchissez à cette question, la première chose à considérer, c’est essentiellement de déterminer si vous avez besoin de cet argent-là? Si vous avez besoin de cet argent-là et que c’est la seule source de revenu dont vous disposez à la retraite, le bon moment, c’est maintenant.
Par contre, si vous n’avez pas besoin de l’argent immédiatement ou si vous savez que vous allez recevoir un revenu d’autres sources, comme des prestations de retraite ou d’autres types de placements, si vous avez des immeubles locatifs, alors au moins deux ans avant la retraite, vous devriez commencer à vous poser ces questions et à consulter votre conseiller en placement et votre conseiller fiscal pour faire des projections sur votre situation à votre retraite quand vous allez recevoir le revenu de différentes sources, et quelle serait la meilleure option : procéder tôt à une conversion, ou attendre au dernier moment possible.
D’accord, donc si quelqu’un a fait ses calculs, il a déterminé ce qui fonctionne pour lui et sa situation particulière. Bien sûr, à un moment donné, vous allez commencer à retirer des fonds du FERR. C’est là tout l’intérêt. Vous avez travaillé pour ça toute votre vie. Qu’est-ce qu’il faut garder à l’esprit pour choisir le bon moment?
Pour ce qui est de choisir le bon moment, quand vous convertissez votre REER, il y a des montants minimums obligatoires que vous devez commencer à retirer, et ces montants minimums augmentent au fur et à mesure que vous prenez de l’âge. Comme je l’ai dit, si vous ne recevez aucun autre revenu à la retraite, alors oui, absolument, vous pouvez commencer à retirer le montant minimum obligatoire et peut-être même plus. Toutefois, si vous recevez un revenu d’ailleurs, vous devez vous assurer que le montant minimum que vous recevez ne vous force pas à passer à une tranche d’imposition supérieure, ou peut-être que vos prestations de la SV seront récupérées en raison de ce montant. Vous devez donc équilibrer les composantes plus souples de votre revenu, c’est-à-dire ce que vous touchez de comptes non enregistrés ou d’autres sources du genre, avec le fait que vous êtes obligé de retirer au moins ce montant de votre FERR.
Vous avez parlé de montants minimums lorsqu’il est question d’un FERR, mais y a-t-il des situations où il serait logique de retirer un peu plus que ce montant-là? Quels en seraient les avantages?
Oui, absolument. Comme je l’ai dit, si vous pouvez faire preuve de souplesse à l’égard des autres sources de revenu que vous touchez, c’est peut-être une bonne idée de retirer un montant supérieur au montant minimum de votre FERR afin de le décaisser. Je pense que beaucoup de gens ne se rendent pas compte qu’un FERR ou un REER est vraiment un incitatif à épargner en vue de la retraite. Et bien que ce soit une mesure de planification fiscale à court terme, quand vous essayez de garder le plus d’argent possible dans vos poches au quotidien parce que vous élevez vos enfants, vous remboursez vos prêts étudiants ou que vous voulez simplement joindre les deux bouts, quand vous retirez cet argent-là, il est entièrement imposable à titre de revenu ordinaire, ce que la plupart des gens comprennent. Il peut donc être logique de retirer plus que ce montant minimum et de reporter l’encaissement du revenu de certaines de ces autres sources, afin que vous puissiez le retirer.
Vous devez également vous rappeler que si vous décédez et qu’il reste un montant important d’argent dans votre FERR et que vous désignez une personne autre que votre conjoint comme bénéficiaire, alors qu’il va recevoir l’argent... supposons que vous décédez et qu’il reste 300 000 $ dans votre FERR, il touche les 300 000 $, mais le montant total de ce revenu se retrouve dans votre déclaration de revenus finale, donc ça peut être un peu choquant si ce montant-là est imposé, par exemple, ou s’il est très élevé, et qu’il est imposé au taux marginal le plus élevé de votre province. C’est pourquoi, lorsque vous faites votre planification à long terme, c’est parfois logique d’essayer de retirer les fonds du FERR et de laisser les autres types de revenus que vous avez, comme vos placements non enregistrés, croître, parce qu’ils ont un traitement fiscal un peu plus avantageux, par exemple, au décès.
Je sais qu’en matière de planification fiscale, il y a tellement de facteurs à prendre en considération, par exemple, si le conjoint fait partie de l’équation, alors quels types de calculs doit-on faire ou, à tout le moins, quels types de questions doit-on se poser? Eh bien, si votre conjoint est plus jeune que vous, au moment de la conversion, vous pouvez utiliser l’âge de votre conjoint plus jeune pour calculer les montants minimums, ce qui les fait baisser un peu. Si vous avez 65 ans ou plus, vous pourriez envisager de convertir partiellement votre REER en FERR, soit ne pas le convertir entièrement. Parce qu’à ce moment-là, vous pourriez commencer à profiter du crédit d’impôt pour revenu de pension ou du fractionnement du revenu de pension avec votre conjoint. Il y a donc certains avantages si vous êtes marié, ou si vous avez un conjoint de fait, de faire ce genre de planification et d’examen.
Vous avez parlé des incidences fiscales et, évidemment, du FERR et d’autres instruments de placement, peut-être de certains placements que vous avez dans un régime non enregistré. Qu’arrive-t-il si on ajoute un CELI? Comment doit-on s’y prendre pour commencer? Si on regarde l’ensemble des placements de son portefeuille et qu’on se dit : « Je suis déjà sur la bonne voie... », que doit-on faire pour commencer à y penser?
Eh bien, il s’agit de déterminer la composition optimale de votre revenu. Et certainement, le CELI est vraiment l’un des meilleurs instruments de placement. Vous pouvez y placer votre argent, il peut fructifier à l’abri de l’impôt, et si vous le laissez là, ce sera vraiment la seule véritable source de revenu libre d’impôt que vous n’aurez jamais. À ce moment-là, vous pouvez commencer à regarder... parce que peu importe le montant que vous allez retirer de votre FERR, c’est essentiellement ce qu’il est, du moins, le montant minimum.
Vous pouvez commencer à examiner les placements plus souples que vous détenez, en équilibrant votre portefeuille ou votre portefeuille non enregistré de manière à ce que vous receviez une moins grande part de ce revenu immédiat sous forme de dividendes ou d’intérêts, et que vous le laissiez fructifier davantage du côté des gains en capital. Il est donc souvent plus logique de décaisser votre REER en premier, ou votre FERR, pardon, en premier, avant d’envisager certaines de ces sources de revenu plus flexibles, et ensuite, bien sûr, de laisser le CELI fructifier.
Georgia, c’est toujours un plaisir de connaître votre point de vue. Merci de vous être jointe à nous.
Merci de m’avoir invitée. [MUSIQUE]