Pendant la pandémie, les organismes à but non lucratif se sont relevé les manches même s’ils ont dû eux aussi faire face à des difficultés importantes. Partout au pays, les provinces adoptent des semaines de reconnaissance du secteur à but non lucratif. Jo-Anne Ryan, directrice générale de la Fondation de dons particuliers et vice-présidente, Services des conseils philanthropiques, Gestion de patrimoine TD, se joint à Kim Parlee pour discuter des organismes à but non lucratif et de ce qu’ils voudraient qu’on sache.
Print Transcript
Partout au pays, des provinces lancent des semaines de reconnaissance. Vous n’en avez peut-être jamais entendu parler, mais elles s’adressent à une industrie de 50 milliards de dollars qui demeure méconnue. Je parle de l’industrie des organismes de bienfaisance, donc à but non lucratif, qui ont été plus nécessaires et plus sous pression que jamais au cours de la pandémie.
La première semaine de reconnaissance de l’Ontario a commencé lundi. Pour discuter de la santé de ce secteur, on reçoit aujourd’hui Jo-Anne Ryan. Elle est directrice générale de la Fondation de dons particuliers et vice-présidente des Services des conseils philanthropiques à Gestion de patrimoine TD. Jo-Anne, c’est toujours un plaisir de vous recevoir. La Semaine de reconnaissance du secteur sans but lucratif est nouvelle en Ontario, elle a débuté ce lundi. Mais des semaines du même genre sont déclarées partout au pays.
Oui. Pour l’Ontario, il s’agit du projet de loi 9 émanant d’un député et adopté unanimement en décembre par les partis ontariens. Il dédie la troisième semaine de février de chaque année à la reconnaissance des organismes de bienfaisance ou à but non lucratif, de leur personnel et de leurs bénévoles. Le secteur est plus important que beaucoup de gens le croient. L’Ontario compte 58 000 organismes de bienfaisance et à but non lucratif.
Ils emploient plus d’un million de personnes et génèrent des revenus de plus de 50 milliards de dollars par an pour l’économie. La Nouvelle-Écosse a commencé la même chose en 2020. Puis, l’Ontario a adopté l’idée. Le plan est d’étendre la pratique à l’ensemble du pays. C’est la fondation de la famille Viana, Centraide Canada et le Ontario Nonprofit Network qui sont à l’origine de cette initiative exceptionnelle.
Vous dites que ces organismes emploient un million de personnes en Ontario. Je ne le savais pas. C’est un nombre impressionnant. Vous qui collaborez étroitement avec tant de philanthropes et d’organismes importants, pourquoi pensez-vous qu’il faut s’arrêter et prendre le temps de célébrer le secteur à but non lucratif en ce moment?
D’abord, je pense que ce secteur est souvent ignoré. On veut célébrer les professionnels qui aident les gens dans des situations désastreuses et veulent leur apporter de la joie en des temps difficiles. On connaît tous des gens qui ont profité du travail de ces organismes.
Ils sont essentiels à la santé et à la vitalité de nos collectivités. Ils ont également joué un rôle de premier plan pour soutenir les Ontariens pendant la pandémie. Beaucoup des gens qui y travaillent sont épuisés. Cette semaine est une occasion de les remercier, de leur dire qu’on apprécie ce qu’ils font. Les organismes, leurs bénévoles et leur personnel sont des héros méconnus.
Vous parlez d’épuisement. Selon vous, quels sont d’autres défis auxquels font face ce secteur ou les gens qui travaillent dans ce secteur en ce moment?
En raison de la pandémie, de nombreux organismes ont modifié leur manière de mener leurs activités. Certains ont tout cessé. Pour beaucoup, les demandes de services ont augmenté. C’est particulièrement le cas des banques alimentaires, comme on le sait. Continuer de répondre à la demande a été difficile, ce qui a été aggravé par la réduction de la main-d’œuvre attribuable à la COVID-19.
Dans le secteur social, les besoins les plus importants ont encore trait à la nourriture, au logement, à l’itinérance et, bien sûr, à la santé mentale. Mais il ne faut pas laisser de côté les arts et la culture. Ils dépendent des ventes de billets et d’événements. Leurs activités ont été suspendues ou ouvertes seulement en partie. Les répercussions ont donc été énormes sur ces organismes.
Il y a aussi des organismes sportifs et récréatifs. Ils ont dû cesser leurs activités à répétition ou les mener avec une capacité réduite. Ils dépendent de frais d’inscription et autres, et de commandites. Donc, il n’y a aucun aspect et aucune partie des organismes à but non lucratif ou de bienfaisance qui n’a pas souffert de la pandémie.
Je connais plusieurs artistes qui ont fait des choses pour des organismes de bienfaisance pendant la pandémie. Et mon Dieu qu’ils ont mis un peu de lumière dans l’intense obscurité des deux dernières années. Vous avez tout à fait raison.
Vous avez toujours été douée pour expliquer comment intégrer les dons de bienfaisance à un plan financier de façon stratégique. Des dates d’échéance arrivent bientôt. Comment aimez-vous approcher les dons dans le cadre d’un plan?
Comme vous le savez, à Gestion de patrimoine TD, on encourage nos clients à intégrer les dons de bienfaisance ou philanthropiques à leurs plans financiers et successoraux. Il faut donc comprendre les incitatifs fiscaux relatifs aux dons. Par exemple, quand on donne des titres cotés en bourse à des organismes de bienfaisance, on obtient un reçu fiscal et nos gains en capital sont libres d’impôt. Il faut aussi connaître les différents instruments de placement associés aux dons.
Il peut s’agir de fonds à vocation arrêtée par le donateur ou de legs de titres. Si on est en mesure de donner financièrement, c’est merveilleux. Mais il ne faut pas oublier l’importance du bénévolat. Tout le monde souffre un peu de l’enfermement, donc beaucoup d’entre nous sont enthousiastes à l’idée de sortir, de mettre à profit nos compétences ou d’en acquérir de nouvelles, de rencontrer des gens, d’intégrer un comité ou un conseil d’administration.
Les organismes de bienfaisance ont besoin de notre aide. Les gens peuvent aussi se rendre à une galerie d’art ou à un musée local, ce qui leur fait une belle sortie et aide en même temps ces organismes.
Oui. Vraiment. Le bénévolat, on en a déjà beaucoup parlé, est une excellente façon de mieux connaître un organisme si on pense augmenter les dons qu’on lui fait. Vous avez mentionné que, selon vous, certains auraient bien besoin d’aide en ce moment. Voulez-vous en mentionner quelques-uns pour lesquels c’est particulièrement le cas?
Bien sûr. Premièrement, on ne peut pas se tromper en soutenant le Centraide local. L’aide que cet organisme offre prend beaucoup de formes : il fournit notamment de la nourriture, des services en santé mentale, de l’aide psychologique, des refuges et toutes sortes d’autres services de proximité essentiels. Donc, c’est un bon point de départ. Deuxièmement, il ne faut pas oublier les arts et la culture.
Comme je l’ai dit, on peut se rendre dans une galerie d’art, assister à une production théâtrale, faire un don ou visiter un site, ce qui fait une très belle sortie. Troisièmement, les femmes ont été particulièrement touchées par la pandémie. Beaucoup ont dû démissionner, et donc leur carrière en a souffert. Certaines sont restées enfermées à l’intérieur dans des situations violentes, incapables de sortir en raison des confinements.
Il existe un organisme pancanadien qui finance des programmes fantastiques. Il s’agit de la Fondation canadienne des femmes. Elle permet à des femmes et des filles de sortir de la violence et de la pauvreté, et d’acquérir de la confiance en elles et du leadership. Ce sont d’excellentes causes à soutenir.
Jo-Anne, merci beaucoup. C’était un plaisir de vous accueillir. Merci beaucoup de nous avoir parlé de tout ça.
Merci, Kim. C’était un plaisir d’être ici.
[MUSIQUE]
La première semaine de reconnaissance de l’Ontario a commencé lundi. Pour discuter de la santé de ce secteur, on reçoit aujourd’hui Jo-Anne Ryan. Elle est directrice générale de la Fondation de dons particuliers et vice-présidente des Services des conseils philanthropiques à Gestion de patrimoine TD. Jo-Anne, c’est toujours un plaisir de vous recevoir. La Semaine de reconnaissance du secteur sans but lucratif est nouvelle en Ontario, elle a débuté ce lundi. Mais des semaines du même genre sont déclarées partout au pays.
Oui. Pour l’Ontario, il s’agit du projet de loi 9 émanant d’un député et adopté unanimement en décembre par les partis ontariens. Il dédie la troisième semaine de février de chaque année à la reconnaissance des organismes de bienfaisance ou à but non lucratif, de leur personnel et de leurs bénévoles. Le secteur est plus important que beaucoup de gens le croient. L’Ontario compte 58 000 organismes de bienfaisance et à but non lucratif.
Ils emploient plus d’un million de personnes et génèrent des revenus de plus de 50 milliards de dollars par an pour l’économie. La Nouvelle-Écosse a commencé la même chose en 2020. Puis, l’Ontario a adopté l’idée. Le plan est d’étendre la pratique à l’ensemble du pays. C’est la fondation de la famille Viana, Centraide Canada et le Ontario Nonprofit Network qui sont à l’origine de cette initiative exceptionnelle.
Vous dites que ces organismes emploient un million de personnes en Ontario. Je ne le savais pas. C’est un nombre impressionnant. Vous qui collaborez étroitement avec tant de philanthropes et d’organismes importants, pourquoi pensez-vous qu’il faut s’arrêter et prendre le temps de célébrer le secteur à but non lucratif en ce moment?
D’abord, je pense que ce secteur est souvent ignoré. On veut célébrer les professionnels qui aident les gens dans des situations désastreuses et veulent leur apporter de la joie en des temps difficiles. On connaît tous des gens qui ont profité du travail de ces organismes.
Ils sont essentiels à la santé et à la vitalité de nos collectivités. Ils ont également joué un rôle de premier plan pour soutenir les Ontariens pendant la pandémie. Beaucoup des gens qui y travaillent sont épuisés. Cette semaine est une occasion de les remercier, de leur dire qu’on apprécie ce qu’ils font. Les organismes, leurs bénévoles et leur personnel sont des héros méconnus.
Vous parlez d’épuisement. Selon vous, quels sont d’autres défis auxquels font face ce secteur ou les gens qui travaillent dans ce secteur en ce moment?
En raison de la pandémie, de nombreux organismes ont modifié leur manière de mener leurs activités. Certains ont tout cessé. Pour beaucoup, les demandes de services ont augmenté. C’est particulièrement le cas des banques alimentaires, comme on le sait. Continuer de répondre à la demande a été difficile, ce qui a été aggravé par la réduction de la main-d’œuvre attribuable à la COVID-19.
Dans le secteur social, les besoins les plus importants ont encore trait à la nourriture, au logement, à l’itinérance et, bien sûr, à la santé mentale. Mais il ne faut pas laisser de côté les arts et la culture. Ils dépendent des ventes de billets et d’événements. Leurs activités ont été suspendues ou ouvertes seulement en partie. Les répercussions ont donc été énormes sur ces organismes.
Il y a aussi des organismes sportifs et récréatifs. Ils ont dû cesser leurs activités à répétition ou les mener avec une capacité réduite. Ils dépendent de frais d’inscription et autres, et de commandites. Donc, il n’y a aucun aspect et aucune partie des organismes à but non lucratif ou de bienfaisance qui n’a pas souffert de la pandémie.
Je connais plusieurs artistes qui ont fait des choses pour des organismes de bienfaisance pendant la pandémie. Et mon Dieu qu’ils ont mis un peu de lumière dans l’intense obscurité des deux dernières années. Vous avez tout à fait raison.
Vous avez toujours été douée pour expliquer comment intégrer les dons de bienfaisance à un plan financier de façon stratégique. Des dates d’échéance arrivent bientôt. Comment aimez-vous approcher les dons dans le cadre d’un plan?
Comme vous le savez, à Gestion de patrimoine TD, on encourage nos clients à intégrer les dons de bienfaisance ou philanthropiques à leurs plans financiers et successoraux. Il faut donc comprendre les incitatifs fiscaux relatifs aux dons. Par exemple, quand on donne des titres cotés en bourse à des organismes de bienfaisance, on obtient un reçu fiscal et nos gains en capital sont libres d’impôt. Il faut aussi connaître les différents instruments de placement associés aux dons.
Il peut s’agir de fonds à vocation arrêtée par le donateur ou de legs de titres. Si on est en mesure de donner financièrement, c’est merveilleux. Mais il ne faut pas oublier l’importance du bénévolat. Tout le monde souffre un peu de l’enfermement, donc beaucoup d’entre nous sont enthousiastes à l’idée de sortir, de mettre à profit nos compétences ou d’en acquérir de nouvelles, de rencontrer des gens, d’intégrer un comité ou un conseil d’administration.
Les organismes de bienfaisance ont besoin de notre aide. Les gens peuvent aussi se rendre à une galerie d’art ou à un musée local, ce qui leur fait une belle sortie et aide en même temps ces organismes.
Oui. Vraiment. Le bénévolat, on en a déjà beaucoup parlé, est une excellente façon de mieux connaître un organisme si on pense augmenter les dons qu’on lui fait. Vous avez mentionné que, selon vous, certains auraient bien besoin d’aide en ce moment. Voulez-vous en mentionner quelques-uns pour lesquels c’est particulièrement le cas?
Bien sûr. Premièrement, on ne peut pas se tromper en soutenant le Centraide local. L’aide que cet organisme offre prend beaucoup de formes : il fournit notamment de la nourriture, des services en santé mentale, de l’aide psychologique, des refuges et toutes sortes d’autres services de proximité essentiels. Donc, c’est un bon point de départ. Deuxièmement, il ne faut pas oublier les arts et la culture.
Comme je l’ai dit, on peut se rendre dans une galerie d’art, assister à une production théâtrale, faire un don ou visiter un site, ce qui fait une très belle sortie. Troisièmement, les femmes ont été particulièrement touchées par la pandémie. Beaucoup ont dû démissionner, et donc leur carrière en a souffert. Certaines sont restées enfermées à l’intérieur dans des situations violentes, incapables de sortir en raison des confinements.
Il existe un organisme pancanadien qui finance des programmes fantastiques. Il s’agit de la Fondation canadienne des femmes. Elle permet à des femmes et des filles de sortir de la violence et de la pauvreté, et d’acquérir de la confiance en elles et du leadership. Ce sont d’excellentes causes à soutenir.
Jo-Anne, merci beaucoup. C’était un plaisir de vous accueillir. Merci beaucoup de nous avoir parlé de tout ça.
Merci, Kim. C’était un plaisir d’être ici.
[MUSIQUE]