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Qu’est-ce qu’une récession? Ce que les investisseurs doivent savoir pour y survivre

Les replis peuvent faire peur aux investisseurs, mais ce n’est pas forcément justifié. Voici ce que les néophytes peuvent faire en période de récession.

Écrit par Tamar Satov
le 28 février 2023
Illustration : Veronica Park

Les médias traditionnels et les médias sociaux ne cessent de le dire : les indicateurs économiques pointent vers une récession à venir. Mais qu’est-ce qu’une récession exactement? En tant qu’investisseur, est-ce qu’il y a vraiment de quoi vous inquiéter? Voici ce que vous devez savoir sur ce type de ralentissement économique, notamment ce qui se passe en période de récession, combien de temps les récessions durent en général, ce qui cause les récessions et comment les économistes distinguent récession et dépression.

Qu’est-ce qu’une récession?

Pour simplifier, une récession est une période d’au moins six mois durant laquelle l’activité économique d’un pays est en déclin. Plus précisément, le repère souvent utilisé est deux trimestres consécutifs au cours desquels le produit intérieur brut (PIB), l’indicateur le plus courant pour mesurer la croissance économique d’un pays, diminue.

Types de récessions

Il existe plusieurs grands schémas de récession, qui se révèlent après la reprise économique. En voici des exemples :

  • Récession en V : forte baisse subite, rapidement suivie d’un rebond ou d’une reprise spectaculaires
  • Récession en U : dure plus longtemps qu’une récession en V; le creux économique persiste pendant un certain temps, avec des frémissements, avant une reprise graduelle.
  • Récession en W : effondrement économique avec une rechute peu après la reprise; on parle aussi de « récession à double creux ».
  • Récession en L : chute vertigineuse, suivie d’une longue période de croissance très lente; pas de retour avant longtemps à la situation d’avant la récession. C’est ce qu’on appelle le plus souvent une dépression.

Que se passe-t-il en période de récession?

Pendant une récession, l’activité économique décline. Cela se manifeste de différentes façons :

  • Baisse de la production des entreprises : Comme leur chiffre d’affaires et leurs bénéfices diminuent, les entreprises cherchent des moyens de réduire leurs coûts, notamment en restreignant leur production.
  • Hausse du chômage : Une autre façon pour les entreprises de couper dans leurs dépenses lorsqu’elles ont moins de rentrées d’argent est de réduire le nombre d’heures rémunérées ou de procéder à des mises à pied. La conséquence, c’est que le chômage augmente.
  • Stagnation ou baisse des salaires : Plus le taux de chômage est élevé, moins les travailleurs ont de marge de manœuvre pour négocier des augmentations.
  • Ralentissement des dépenses de consommation : Lorsque les travailleurs ont moins d’argent (ou craignent de perdre leur emploi), ils font moins de dépenses.
  • Baisse des marchés boursiers : À mesure que les sociétés cotées en bourse réduisent leur production – et que leurs bénéfices chutent –, le cours de leur action baisse.

Qu’est-ce qui provoque une récession?

De nombreux facteurs peuvent entraîner une récession économique. Voici quelques-unes des principales causes :

  • Choc économique : Événement brutal et inattendu, comme une guerre ou une pandémie, qui déstabilise l’économie et peut avoir un impact sur la façon dont les gens et les entreprises dépensent et épargnent leur argent. Si les dépenses et la croissance diminuent, l’économie risque d’entrer en récession.
  • Endettement : Les entreprises et les consommateurs trop endettés risquent de ne pas pouvoir rembourser leurs prêts et de déclarer faillite, ce qui peut bouleverser l’économie. S’il y en a trop, cela peut bouleverser l’économie. La crise des prêts hypothécaires à risque aux États-Unis en 2008 en est un exemple : la hausse rapide des taux a rendu difficile pour beaucoup de gens de continuer à faire leurs versements hypothécaires.
  • Hyperinflation : La plupart des banques centrales ont une cible d’inflation d’environ 2 %. L’hyperinflation, c’est lorsque le coût de la vie monte en flèche au-dessus de cette cible. Pour réussir à joindre les deux bouts, les consommateurs peuvent alors réduire leurs dépenses discrétionnaires. Et une baisse rapide de la demande de consommation peut nuire aux résultats des entreprises et entraîner une récession.
  • Taux d’intérêt élevés : Pour lutter contre l’hyperinflation, il arrive souvent que les banques centrales relèvent les taux d’intérêt. Toutefois, lorsque le coût d’emprunt augmente, il peut être plus difficile pour les entreprises et les consommateurs surendettés de rembourser leurs dettes et cela peut décourager les investissements et les dépenses de consommation.
  • Déflation : Les économies réagissent mal aux baisses de prix. La déflation nuit aux bénéfices des entreprises, ce qui peut les amener à procéder à des mises à pied ou à des baisses de salaires.
  • Bulles spéculatives : Il arrive que les investisseurs surévaluent un marché ou un secteur, ce qui entraîne la formation d’une bulle spéculative. Lorsque celle-ci éclate, il peut y avoir des mises à pied et une baisse des dépenses de consommation. Si le secteur en question contribue fortement à l’économie, la baisse des revenus dans ce secteur pourrait avoir des répercussions sur la croissance économique globale du pays.
  • Perte de confiance des consommateurs : Si les consommateurs craignent des pertes d’emploi, des baisses de salaires, ou une hausse des prix ou des taux d’intérêt, ils risquent de réduire leurs dépenses et de privilégier l’épargne en prévision de temps difficiles. Cette baisse des dépenses de consommation peut déclencher une récession.

Quels sont les signes annonciateurs d’une récession?

On ne peut jamais savoir avec certitude qu’une récession s’en vient, mais en étudiant les replis passés, les économistes et d’autres spécialistes ont repéré certains signes récurrents qui pourraient aider à prédire l’arrivée d’une récession :

  • Chômage très faible. D’après les données historiques, avant le début d’une récession, le taux de chômage reste bas pendant plusieurs mois (neuf mois, en moyenne). Bien sûr, ce n’est que lorsqu’une hausse du chômage dure suffisamment longtemps pour écarter l’hypothèse d’une simple fluctuation temporaire qu’on sait qu’il était au plus bas.
  • Hausse rapide des salaires. Cet indicateur est souvent lié à un faible taux de chômage, car les entreprises peuvent se trouver forcées de payer des salaires plus élevés pour conserver leur personnel et attirer les candidats qualifiés, qui se font rares. Toutefois, les hausses des salaires coûtent cher aux entreprises et peuvent présager une récession.
  • Ralentissement du marché du logement. Une grande partie de l’activité économique canadienne est liée au marché du logement. Par conséquent, une baisse des constructions et des ventes de maisons peut être le signe d’une récession à venir.
  • Faiblesse des indicateurs économiques. Chaque mois, le Conference Board du Canada suit l’évolution de neuf indicateurs économiques – comme les permis de construire, les commandes manufacturières, les cours boursiers, les attentes des consommateurs et les demandes de prestations d’assurance-chômage – au moyen de l’indice composé des indicateurs avancés, également connu sous le nom d’indice économique avancé. Lorsqu’il baisse, la possibilité d’une récession augmente.
  • Inversion de la courbe des taux obligataires. En termes simples, le taux d’une obligation est le rendement du capital qu’elle produira si vous la conservez jusqu’à son échéance. Les taux des obligations d’État à court terme sont habituellement plus bas que ceux des obligations à long terme. Il arrive, toutefois, que les taux s’inversent et que le rendement soit meilleur pour les obligations à court terme qu’à long terme. Les récessions sont souvent précédées d’une telle inversion de la courbe.
  • Marché baissier durable. Lorsque les cours boursiers baissent de 20 % ou plus, on dit que le marché est baissier. Par le passé, plus un marché baissier durait, plus il était probable qu’une récession se préparait. De nombreux jeunes investisseurs ont une expérience très limitée des marchés baissiers, voire aucune. Voici un bref historique des marchés baissiers passés

Secteurs qui souffrent le plus en période de récession

Lorsque les consommateurs et les entreprises ont moins d’argent, il y a des postes de dépenses qu’ils sont plus susceptibles de réduire que d’autres. Par conséquent, certains secteurs peuvent être plus durement touchés par une récession, notamment les suivants :

  • Hôtellerie : Les voyages d’agrément et les voyages d’affaires peuvent constituer des cibles faciles en période de restrictions budgétaires, ce qui peut avoir des répercussions sur les hôtels, les restaurants et les agences de voyages.
  • Impression et publication : Les entreprises peuvent avoir moins besoin d’imprimer des documents internes et commerciaux lorsque leur production est réduite, et les consommateurs peuvent réduire le nombre de journaux, de magazines ou de livres qu’ils achètent pour faire des économies. Au cours des récessions passées, les revenus publicitaires des journaux et des maisons d’édition ont souffert.
  • Construction, bois d’œuvre et béton : Les promoteurs sont moins susceptibles de construire en période de récession et les propriétaires sont moins susceptibles de rénover.
  • Commerces de détail et services non essentiels : Tout produit ou service dont une entreprise ou un consommateur peut temporairement se passer.

Quels secteurs sont les plus en mesure de résister à une récession?

Certains secteurs résistent mieux aux récessions parce qu’ils offrent des produits ou services considérés comme essentiels. Autrement dit, la hausse des prix, quelle qu’elle soit, ne change pas trop les montants que la population canadienne y consacre. Ces secteurs sont les suivants :

  • Soins de santé
  • Épicerie
  • Transport (bien que les ventes d’automobiles puissent fluctuer en fonction de ce que les gens dépensent)
  • Services publics

Combien de temps durent les récessions?

Le Conseil du cycle économique de l’Institut C. D. Howe est la principale entité qui valide les dates des cycles économiques au Canada. Dans le passé, il a annoncé les dates officielles de début et de fin des récessions pour l’économie canadienne, à la suite d’une reprise soutenue. Il peut indiquer le moment précis où l’économie était à son plus bas. Les cinq récessions qui ont frappé le Canada depuis 1970 ont duré de deux mois à plus de deux ans, pour une moyenne d’environ neuf mois, comme il est détaillé ci-dessous.

Récessions au Canada depuis 1970

  • Récession causée par la COVID-19 (de février à avril 2020)
  • Grande récession (d’octobre 2008 à mai 2009)
  • Récession de la guerre du Golfe (de mars 1990 à mai 1992)
  • Récession causée par la stagflation (de juin 1981 à octobre 1982)
  • Récession causée par le choc pétrolier (d’octobre 1974 à mars 1975)

Répercussions d’une récession sur les investisseurs jeunes ou néophytes

Les nouveaux investisseurs peuvent être effrayés par les bouleversements économiques d’une récession. Toutefois, il est important de se rappeler que les récessions sont des aspects normaux du cycle économique et qu’elles sont inévitables de temps à autre. C’est pourquoi il est si important de bien comprendre votre horizon de placement et vos objectifs financiers lorsque vous investissez.

Par exemple, si vous êtes jeune et que vous faites des placements en vue de la retraite, votre horizon à long terme peut vous aider à faire face aux fluctuations de l’économie et des marchés. La clé est de vous concentrer sur le rendement moyen du capital investi sur de nombreuses années, et non sur une courte période. En conservant vos placements, vous éviterez non seulement les pertes que vous auriez encaissées en vendant alors que le marché est baissier, mais vous ne manquerez pas non plus de profiter de la croissance qui accompagnera la reprise.

Comment se préparer à une récession

On ne sait jamais ce qui peut arriver, mais ces conseils peuvent vous aider à atténuer les conséquences d’une crise financière.

  • Établissez un budget. Il n’est pas facile d’élaborer un plan pour faire des économies si vous ne savez pas exactement ce que vous gagnez et ce que vous dépensez. En créant un budget qui tient compte de vos revenus et de vos dépenses, vous pourrez voir là où vous pourriez couper si vous ne recevez pas l’augmentation que vous attendiez ou si vous perdez votre emploi.
  • Créez un fonds d’urgence. En mettant de côté dans un fonds d’urgence l’équivalent d’au moins trois mois de frais de subsistance, vous vous donnerez le temps de reprendre pied si vous perdez votre emploi. Si c’est déjà fait, continuez à alimenter ce fonds de façon à pouvoir tenir six mois ou plus, car en période de récession vous pourriez mettre plus de trois mois à retrouver un emploi.
  • Remboursez vos dettes. L’une des façons les plus simples de réduire vos dépenses mensuelles futures est de rembourser vos dettes, en particulier celles dont le taux d’intérêt est élevé, comme le solde de vos cartes de crédit.
  • Acquérez de nouvelles compétences. En améliorant vos connaissances et vos compétences, vous serez en meilleure posture sur le marché de l’emploi, en cas de besoin.

Récession vs dépression

Comme l’ancien président des États-Unis, Harry Truman, l’avait déclaré : « La récession c’est quand votre voisin perd son emploi. La dépression c’est quand vous perdez le vôtre. » Même si c’est ce qu’on peut ressentir à titre individuel en période de crise économique, ce n’est évidemment pas la définition officielle. Alors, qu’est-ce qu’une dépression et en quoi est-ce différent d’une récession? C’est tout simplement une question d’échelle : une dépression dure des années plutôt que des mois, et le niveau de chômage et la croissance économique négative sont plus graves. La seule dépression que le Canada ait connue a été la Grande Dépression, d’avril 1929 à mai 1933.

Marché baissier vs récession

Lorsque les cours boursiers baissent d’au moins 20 %, on parle de marché baissier. Mais quel est le lien entre un marché baissier et une récession? Un marché baissier peut être suivi d’une récession ou d’une dépression, comme ce fut le cas lors de la Grande Dépression, mais il y a eu aussi de nombreux marchés baissiers qui n’ont pas conduit à une récession. Toutefois, plus un marché baissier dure longtemps, plus une récession est susceptible de survenir.

Foire aux questions sur les récessions

Pouvez-vous donner un exemple de récession?

Au début de 2020, l’activité économique au Canada a connu un repli sans précédent en raison de la pandémie de COVID-19 : entre février et avril, le PIB a chuté de 17,7 % avant de rebondir. Même si elle a été de courte durée, cette forte baisse est le dernier exemple de récession au Canada à ce jour.

En termes simples, qu’est-ce qui provoque une récession?

De nombreux facteurs peuvent causer une récession. Cela va des événements graves qui paralysent l’économie (comme une guerre ou une pandémie) à des choses plus subtiles comme une perte de confiance des consommateurs ou une baisse de la demande qui incite les entreprises à réduire leur production ou à mettre à pied des travailleurs.

Comment faire fructifier son patrimoine en période de récession?

Élaborez un plan d’urgence pour faire face aux contraintes financières qui peuvent survenir en période de récession, comme une perte d’emploi ou une réduction de vos heures de travail. Si vous faites preuve de prévoyance et placez de l’argent dans un compte d’épargne à intérêt élevé, vous pourriez avoir suffisamment de liquidités pour faire des placements à moindre prix en cas de récession, puis profiter pleinement de la croissance lors de la reprise des marchés qui finira par se produire.

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