Le régime enregistré d’épargne-retraite (REER) est souvent perçu comme un outil servant à financer une retraite sans tracas. Or, si vous soutenez aussi un parent âgé et des enfants adultes, comment pouvez-vous vous assurer de bien financer votre plan de retraite? Georgia Swan, planificatrice spécialiste de la fiscalité et des successions, Gestion de patrimoine TD, discute avec Greg Bonnell des façons dont les membres de la dénommée génération sandwich peuvent gérer leurs REER.
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On sait que le régime enregistré d’épargne-retraite est un outil précieux pour épargner en vue de la retraite. Mais si vous faites partie de la génération sandwich, il n’y a peut-être pas que votre situation personnelle qui entre en ligne de compte quand vous cotisez à un REER. Entre la hausse du coût de la vie et les différents facteurs démographiques, vous avez peut-être d’autres responsabilités, comme aider des parents âgés et des enfants adultes.
Comment s’assurer que votre REER suffira à couvrir toutes vos dépenses? Georgia Swan est planificatrice spécialiste de la fiscalité et des successions à GPTD. Georgia, ravi de vous voir.
Également, Greg. Comment allez-vous?
Ça va bien, merci. On va parler des membres de la génération sandwich et des pressions qu’ils subissent. Certains se trouvent dans une situation très inconfortable.
Oui, c’est vrai. Au départ, ce groupe désignait les gens ayant un parent de plus de 65 ans et qui subviennent aussi aux besoins d’enfants mineurs. Grosso modo, il s’agit du groupe des 40 à 59 ans. Quelques-uns ont moins de 40 ans ou plus de 60 ans. Mais de nos jours, ce phénomène s’accentue.
De plus en plus de gens soutiennent financièrement des enfants devenus adultes. Ils les aident à acheter une maison ou simplement à joindre les deux bouts. En plus, très souvent, quand nos parents ont planifié leur retraite, ils n’avaient aucune idée d’à quoi ressembleraient les conditions économiques actuelles. Résultat, la génération sandwich aide aussi financièrement des parents vieillissants.
Cette génération est mise à très rude épreuve. D’autant plus que dans la génération sandwich, certains s’occupent aussi des petits-enfants. Ils en ont parfois la garde ou la tutelle officielle parce que leurs propres enfants sont en difficulté. D’autres donnent un coup de pouce pour les cours de sport ou de musique, ou les études. C’est ce que j’appelle la génération club-sandwich, en référence aux obligations supplémentaires qui accentuent la pression.
Il y a une vingtaine d’années, Georgia, on ne parlait pas de la retraite de la même façon. J’imaginais qu’une fois arrivé à l’âge que j’ai actuellement, j’aurais une existence insouciante, faite de voyages et de loisirs. Force est de constater que l’émergence de cette génération sandwich change vraiment la donne pour bien des gens de mon âge ou un peu plus âgés. Alors, à quel point est-il important de planifier et d’utiliser le REER pour alléger un peu ces pressions?
Il n’y a pas de mots assez forts pour souligner l’importance de la planification. Vous devez prendre ces décisions main dans la main avec votre conseiller en placement ou votre planificateur financier. Il faut vraiment envisager le REER comme l’une des composantes d’un plan financier solide et sain.
L’un des grands avantages de cotiser à un REER, c’est que vous recevez un remboursement d’impôt pour l’année en cours, et c’est de l’argent qui revient immédiatement dans le budget du ménage. Et puis bien sûr, dans un REER, l’argent fructifie à l’abri de l’impôt jusqu’à ce que vous le convertissiez en FERR pour commencer à retirer des fonds.
À ce moment-là, vous devez retirer au moins le montant minimal, qui augmente à mesure que vous vieillissez. Travaillez avec votre conseiller en placement ou votre planificateur financier pour mieux comprendre votre situation actuelle, pour anticiper vos besoins futurs et déterminer qui aura besoin de votre aide. Et bien sûr, il faut examiner toutes ces questions sous l’angle du revenu dont vous disposerez à la retraite.
Si vous comptez sur un revenu que vous êtes certain de toucher à la retraite, ou si vous avez une autre source de revenu, vous devez en tenir compte pour décider du montant à mettre de côté dans votre REER chaque année.
Parlons-en. Vous avez énuméré certains des avantages d’un REER. Comment s’assurer de bien garnir son REER?
Avant tout, pour pouvoir inclure vos cotisations à votre REER dans votre déclaration de revenus de 2023, vous avez jusqu’au 29 février 2024. Mais très souvent, vers le 15 février, tout le monde se rend subitement compte qu’il est grand temps de cotiser. Où trouver l’argent?
Les gens font des pieds et des mains. Certains utilisent même leur ligne de crédit. Il vaut mieux établir un budget pour cotiser régulièrement toute l’année. Par exemple, vous pouvez verser 200 $ automatiquement chaque mois. C’est bien plus facile de trouver 200 $ par mois que de trouver 2 400 $ d’un seul coup en février.
Et bien sûr, si votre employeur offre un programme de cotisations de contrepartie, sautez sur l’occasion. Vous ne gagnez rien à ne pas en profiter.
Pour ceux qui font partie de la génération sandwich, comment discuter de la façon d’aider... C’est très plaisant d’être en mesure d’aider les gens que vous aimez, que ce soit les personnes qui vous ont élevé ou vos enfants et vos enfants adultes. Mais il y a des limites. La plupart d’entre nous ont des moyens limités.
Tout à fait. Tout dépend bien sûr de la dynamique familiale et de la littératie financière. Mais si vous avez des gens dans votre vie qui s’attendent à recevoir un soutien financier de votre part – N’oubliez pas que le soutien n’est pas toujours directement financier. Quand vous gardez gratuitement vos petits-enfants, quand vous emmenez des parents âgés à des rendez-vous médicaux, vous dépensez aussi votre argent.
Quand vous avez ces conversations et que l’on s’attend à ce que vous aidiez financièrement une autre génération, le budget devient une affaire de famille. On ne peut pas simplement venir vous demander de l’argent. J’ai eu un client qui était de plus en plus inquiet parce que son enfant lui demandait constamment des fonds, mais il n’avait aucune idée d’où allait cet argent, et il commençait à s’inquiéter pour son propre bien-être financier.
Il a fini par expliquer à l’enfant qu’il était toujours prêt à aider dans les limites du raisonnable, mais qu’à partir de maintenant, il demanderait à voir où va cet argent. Il faut donc discuter avec tous les membres de la famille, et il faut réfléchir aux attentes de tous. De plus en plus, des clients me demandent, comment donner efficacement de l’argent à leurs enfants.
Mais j’ai aussi vu des gens rédiger des testaments où, dans les faits, ils prennent des dispositions pour leurs parents au cas où ils décéderaient avant eux. C’est très différent des générations précédentes. Ce qu’il faut éviter à tout prix, c’est de se retrouver dans une situation où vous devrez un jour demander de l’aide, parce que vous mettez le doigt dans un engrenage infernal.
D’accord, ces conversations sont très importantes. Il y a énormément de facteurs à prendre en compte. Si vous êtes dans cette situation, j’imagine qu’il faut en parler à quelqu’un.
Tout à fait. Comme je l’ai dit, il faut procéder en étroite collaboration avec vos conseillers. Prenez rendez-vous avec eux chaque année, parce que vos besoins, votre situation et les besoins des deux autres générations que vous soutenez vont changer. Et vous devez avancer en phase avec ces changements.
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Comment s’assurer que votre REER suffira à couvrir toutes vos dépenses? Georgia Swan est planificatrice spécialiste de la fiscalité et des successions à GPTD. Georgia, ravi de vous voir.
Également, Greg. Comment allez-vous?
Ça va bien, merci. On va parler des membres de la génération sandwich et des pressions qu’ils subissent. Certains se trouvent dans une situation très inconfortable.
Oui, c’est vrai. Au départ, ce groupe désignait les gens ayant un parent de plus de 65 ans et qui subviennent aussi aux besoins d’enfants mineurs. Grosso modo, il s’agit du groupe des 40 à 59 ans. Quelques-uns ont moins de 40 ans ou plus de 60 ans. Mais de nos jours, ce phénomène s’accentue.
De plus en plus de gens soutiennent financièrement des enfants devenus adultes. Ils les aident à acheter une maison ou simplement à joindre les deux bouts. En plus, très souvent, quand nos parents ont planifié leur retraite, ils n’avaient aucune idée d’à quoi ressembleraient les conditions économiques actuelles. Résultat, la génération sandwich aide aussi financièrement des parents vieillissants.
Cette génération est mise à très rude épreuve. D’autant plus que dans la génération sandwich, certains s’occupent aussi des petits-enfants. Ils en ont parfois la garde ou la tutelle officielle parce que leurs propres enfants sont en difficulté. D’autres donnent un coup de pouce pour les cours de sport ou de musique, ou les études. C’est ce que j’appelle la génération club-sandwich, en référence aux obligations supplémentaires qui accentuent la pression.
Il y a une vingtaine d’années, Georgia, on ne parlait pas de la retraite de la même façon. J’imaginais qu’une fois arrivé à l’âge que j’ai actuellement, j’aurais une existence insouciante, faite de voyages et de loisirs. Force est de constater que l’émergence de cette génération sandwich change vraiment la donne pour bien des gens de mon âge ou un peu plus âgés. Alors, à quel point est-il important de planifier et d’utiliser le REER pour alléger un peu ces pressions?
Il n’y a pas de mots assez forts pour souligner l’importance de la planification. Vous devez prendre ces décisions main dans la main avec votre conseiller en placement ou votre planificateur financier. Il faut vraiment envisager le REER comme l’une des composantes d’un plan financier solide et sain.
L’un des grands avantages de cotiser à un REER, c’est que vous recevez un remboursement d’impôt pour l’année en cours, et c’est de l’argent qui revient immédiatement dans le budget du ménage. Et puis bien sûr, dans un REER, l’argent fructifie à l’abri de l’impôt jusqu’à ce que vous le convertissiez en FERR pour commencer à retirer des fonds.
À ce moment-là, vous devez retirer au moins le montant minimal, qui augmente à mesure que vous vieillissez. Travaillez avec votre conseiller en placement ou votre planificateur financier pour mieux comprendre votre situation actuelle, pour anticiper vos besoins futurs et déterminer qui aura besoin de votre aide. Et bien sûr, il faut examiner toutes ces questions sous l’angle du revenu dont vous disposerez à la retraite.
Si vous comptez sur un revenu que vous êtes certain de toucher à la retraite, ou si vous avez une autre source de revenu, vous devez en tenir compte pour décider du montant à mettre de côté dans votre REER chaque année.
Parlons-en. Vous avez énuméré certains des avantages d’un REER. Comment s’assurer de bien garnir son REER?
Avant tout, pour pouvoir inclure vos cotisations à votre REER dans votre déclaration de revenus de 2023, vous avez jusqu’au 29 février 2024. Mais très souvent, vers le 15 février, tout le monde se rend subitement compte qu’il est grand temps de cotiser. Où trouver l’argent?
Les gens font des pieds et des mains. Certains utilisent même leur ligne de crédit. Il vaut mieux établir un budget pour cotiser régulièrement toute l’année. Par exemple, vous pouvez verser 200 $ automatiquement chaque mois. C’est bien plus facile de trouver 200 $ par mois que de trouver 2 400 $ d’un seul coup en février.
Et bien sûr, si votre employeur offre un programme de cotisations de contrepartie, sautez sur l’occasion. Vous ne gagnez rien à ne pas en profiter.
Pour ceux qui font partie de la génération sandwich, comment discuter de la façon d’aider... C’est très plaisant d’être en mesure d’aider les gens que vous aimez, que ce soit les personnes qui vous ont élevé ou vos enfants et vos enfants adultes. Mais il y a des limites. La plupart d’entre nous ont des moyens limités.
Tout à fait. Tout dépend bien sûr de la dynamique familiale et de la littératie financière. Mais si vous avez des gens dans votre vie qui s’attendent à recevoir un soutien financier de votre part – N’oubliez pas que le soutien n’est pas toujours directement financier. Quand vous gardez gratuitement vos petits-enfants, quand vous emmenez des parents âgés à des rendez-vous médicaux, vous dépensez aussi votre argent.
Quand vous avez ces conversations et que l’on s’attend à ce que vous aidiez financièrement une autre génération, le budget devient une affaire de famille. On ne peut pas simplement venir vous demander de l’argent. J’ai eu un client qui était de plus en plus inquiet parce que son enfant lui demandait constamment des fonds, mais il n’avait aucune idée d’où allait cet argent, et il commençait à s’inquiéter pour son propre bien-être financier.
Il a fini par expliquer à l’enfant qu’il était toujours prêt à aider dans les limites du raisonnable, mais qu’à partir de maintenant, il demanderait à voir où va cet argent. Il faut donc discuter avec tous les membres de la famille, et il faut réfléchir aux attentes de tous. De plus en plus, des clients me demandent, comment donner efficacement de l’argent à leurs enfants.
Mais j’ai aussi vu des gens rédiger des testaments où, dans les faits, ils prennent des dispositions pour leurs parents au cas où ils décéderaient avant eux. C’est très différent des générations précédentes. Ce qu’il faut éviter à tout prix, c’est de se retrouver dans une situation où vous devrez un jour demander de l’aide, parce que vous mettez le doigt dans un engrenage infernal.
D’accord, ces conversations sont très importantes. Il y a énormément de facteurs à prendre en compte. Si vous êtes dans cette situation, j’imagine qu’il faut en parler à quelqu’un.
Tout à fait. Comme je l’ai dit, il faut procéder en étroite collaboration avec vos conseillers. Prenez rendez-vous avec eux chaque année, parce que vos besoins, votre situation et les besoins des deux autres générations que vous soutenez vont changer. Et vous devez avancer en phase avec ces changements.
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