Aujourd’hui, seulement 5 % des travailleurs du bâtiment au Canada sont des femmes. Natasha Ferguson, PDG de EthelFox Construct Group, travaille à changer cela. Cette année, elle a reçu le Prix Femmes de mérite de la YWCA de Toronto, qui est parrainé par la TD. Elle a parlé à Kim Parlee de son parcours dans le secteur de la construction et de l’organisme à but non lucratif qu’elle a créé, A Women’s Work.
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On sait tous que le secteur de la construction est dominé par les hommes. Seulement 5 % des travailleurs du bâtiment au Canada sont des femmes. Ce sont les chiffres de Statistique Canada. Mais notre invitée travaille à changer cela pour attirer plus de femmes dans le secteur et s’assurer de leur réussite.
Cette année, elle reçoit également le Prix Femmes de mérite de la YWCA de Toronto. Natasha Ferguson est PDG de EthelFox Construct Group et elle se joint à moi pour parler de son parcours. Ravie de vous accueillir.
Merci de m’avoir invitée.
C’est un grand plaisir. Pouvez-vous m’expliquer comment tout a commencé? Comment EthelFox a vu le jour et d’où vient votre intérêt pour la construction?
Ça a commencé très jeune. Mon père travaille toujours dans le bâtiment. Il avait l’habitude de m’emmener avec lui sur ses chantiers. Et il m’a transmis certaines choses durant cette période. Il aimait bien me faire travailler donc j’ai fait de la peinture et des cloisons quand j’avais cinq, six et sept ans.
Wow.
Mais je ne me suis pas dirigée vers ce domaine tout de suite. J’ai travaillé dans les communications d’entreprise, j’ai très bien réussi. Et en 2013, j’ai décidé de passer à la construction.
Wow. Parlez-moi de EthelFox. Vous êtes passé à la construction, mais de quelle façon? Et comment cette société a-t-elle pris de l’ampleur?
J’ai rencontré mon deuxième mari, qui était lui-même couvreur et entrepreneur. Et moi, j’avais l’entrepreneuriat dans le sang. On a lancé une petite entreprise de toiture appelée SkyLimitless Roofing. Je me suis retrouvée sur un toit et j’ai adoré ça.
J’ai commencé à acquérir des compétences. Nous avons connu un certain succès avec la société de toiture. Après quelques années, on a ouvert une société d’architecture et d’aménagement paysager. Puis, on s’est dirigés vers les rénovations. Le reste appartient à l’histoire. EthelFox Construct Group porte le nom de ma mère, Marian Osbourne et de ma fille, Fox.
Est-ce que Fox vous accompagne sur les chantiers maintenant?
Oui. Oui. Elle est très forte. Elle a beaucoup d’énergie. Elle porte bien son nom. Donc, oui.
C’est super. Donc, vous dirigez et exploitez l’entreprise et vous faites d’autres choses dont nous allons parler et le travail que vous accomplissez pour aider les femmes à aller vers les métiers du bâtiment… mais, est-ce plus difficile, en tant que femme, d’attirer des clients et de diriger l’entreprise? Quel est votre avis sur la question?
Je n’ai jamais eu de problème avec les clients. Nous travaillons dans le secteur résidentiel. On travaille sur des immeubles commerciaux, mais surtout sur des immeubles résidentiels, les gens sont demandeurs, on est si peu nombreux. Je pense que je suis la seule femme à diriger une société de construction globale.
D’emblée, quand je discute avec eux, ils sont intéressés. Ils se disent qu’ils n’ont jamais travaillé avec une entrepreneur du bâtiment femme. Ce n’est donc pas un problème de ce point de vue, mais si on parle du secteur et pour atteindre un niveau plus élevé, amener l’entreprise à un niveau plus élevé, oui, il y a une certaine discrimination, car il s’agit d’un secteur dominé par les hommes.
J’ai parfois de la difficulté à obtenir certains projets et à ouvrir certaines portes. Les gens doutent et se demandent si je peux le faire. Ou ils se demandent si c’est moi le patron.
Il m’est arrivé tellement de fois sur un chantier qu’on me demande où est mon patron. Et donc je réponds que c’est moi.
Oui. Merci beaucoup. C’est moi. Oui.
Oui.
Fantastique. Comment est-ce que la situation va évoluer, selon vous? Constatez-vous des progrès? Vous êtes un exemple de la force morale nécessaire pour réaliser de tels progrès. Mais est-ce que vous voyez d’autres exemples?
J’en vois plus, oui. Quand j’ai commencé dans le secteur, il y avait… la raison pour laquelle j’ai décidé de démarrer ma propre entreprise, c’était que je voulais des postes, je passais des entrevues, mais je ne les obtenais pas, même si j’avais les compétences nécessaires. J’avais des compétences en gestion de projet et en gestion d’entreprise.
Et c’était quand même difficile pour moi. Alors, qu’est-ce que je constate maintenant? C’est plus facile pour moi. Mais j’ai encore des problèmes. Va-t-on assister à des changements? D’accord.
Les 5 %, c’est déjà une progression. Avant, on était à 3,9 %. De toute évidence, il y a d’autres personnes qui ont impact. Mais il y a aussi les syndicats locaux et d’autres entreprises et organisations qui veulent vraiment éliminer cette discrimination liée au genre.
Vous avez parlé d’avoir un impact. L’une des meilleures choses à faire est de le faire et de le montrer aux gens.
Tout à fait.
Mais vous avez aussi créé un organisme à but non lucratif appelé A Women’s Work. De quoi s’agit-il?
C’est une organisation à but non lucratif que j’ai fondée il y a quelques années. C’était l’idée de ma défunte mère. On soutient les femmes dans le secteur avec des programmes de formation, d’estime de soi et de placement professionnel.
Je suis très heureuse, car plus de 350 femmes se sont inscrites au programme. On travaille avec le gouvernement. On travaille avec d’autres entreprises. Pour nous, il s’agit de collaborer et d’intégrer un plus grand nombre de femmes dans le secteur et de les former. Parce que le facteur le plus important et la raison pour laquelle il n’y a pas beaucoup de femmes dans le secteur, c’est qu’il y a cette discrimination liée au genre, mais il y a aussi un manque de formation sur les compétences et sur ce que vous pouvez réaliser dans le secteur.
C’est un secteur très intéressant. Il y a tant de choses à faire. Alors oui, il s’agit de former les femmes. Et une fois qu’elles sont formées, elles se sentent en confiance. Elles veulent savoir comment j’en suis arrivée là.
Je pense que mon histoire et ma plateforme ont aidé plus de femmes à poser ces questions. Oui.
Vous êtes une incroyable source d’inspiration pour votre fille, pour tout le monde. Cette discussion a été très agréable.
C’était un grand plaisir d’être là.
[MUSIQUE]
Cette année, elle reçoit également le Prix Femmes de mérite de la YWCA de Toronto. Natasha Ferguson est PDG de EthelFox Construct Group et elle se joint à moi pour parler de son parcours. Ravie de vous accueillir.
Merci de m’avoir invitée.
C’est un grand plaisir. Pouvez-vous m’expliquer comment tout a commencé? Comment EthelFox a vu le jour et d’où vient votre intérêt pour la construction?
Ça a commencé très jeune. Mon père travaille toujours dans le bâtiment. Il avait l’habitude de m’emmener avec lui sur ses chantiers. Et il m’a transmis certaines choses durant cette période. Il aimait bien me faire travailler donc j’ai fait de la peinture et des cloisons quand j’avais cinq, six et sept ans.
Wow.
Mais je ne me suis pas dirigée vers ce domaine tout de suite. J’ai travaillé dans les communications d’entreprise, j’ai très bien réussi. Et en 2013, j’ai décidé de passer à la construction.
Wow. Parlez-moi de EthelFox. Vous êtes passé à la construction, mais de quelle façon? Et comment cette société a-t-elle pris de l’ampleur?
J’ai rencontré mon deuxième mari, qui était lui-même couvreur et entrepreneur. Et moi, j’avais l’entrepreneuriat dans le sang. On a lancé une petite entreprise de toiture appelée SkyLimitless Roofing. Je me suis retrouvée sur un toit et j’ai adoré ça.
J’ai commencé à acquérir des compétences. Nous avons connu un certain succès avec la société de toiture. Après quelques années, on a ouvert une société d’architecture et d’aménagement paysager. Puis, on s’est dirigés vers les rénovations. Le reste appartient à l’histoire. EthelFox Construct Group porte le nom de ma mère, Marian Osbourne et de ma fille, Fox.
Est-ce que Fox vous accompagne sur les chantiers maintenant?
Oui. Oui. Elle est très forte. Elle a beaucoup d’énergie. Elle porte bien son nom. Donc, oui.
C’est super. Donc, vous dirigez et exploitez l’entreprise et vous faites d’autres choses dont nous allons parler et le travail que vous accomplissez pour aider les femmes à aller vers les métiers du bâtiment… mais, est-ce plus difficile, en tant que femme, d’attirer des clients et de diriger l’entreprise? Quel est votre avis sur la question?
Je n’ai jamais eu de problème avec les clients. Nous travaillons dans le secteur résidentiel. On travaille sur des immeubles commerciaux, mais surtout sur des immeubles résidentiels, les gens sont demandeurs, on est si peu nombreux. Je pense que je suis la seule femme à diriger une société de construction globale.
D’emblée, quand je discute avec eux, ils sont intéressés. Ils se disent qu’ils n’ont jamais travaillé avec une entrepreneur du bâtiment femme. Ce n’est donc pas un problème de ce point de vue, mais si on parle du secteur et pour atteindre un niveau plus élevé, amener l’entreprise à un niveau plus élevé, oui, il y a une certaine discrimination, car il s’agit d’un secteur dominé par les hommes.
J’ai parfois de la difficulté à obtenir certains projets et à ouvrir certaines portes. Les gens doutent et se demandent si je peux le faire. Ou ils se demandent si c’est moi le patron.
Il m’est arrivé tellement de fois sur un chantier qu’on me demande où est mon patron. Et donc je réponds que c’est moi.
Oui. Merci beaucoup. C’est moi. Oui.
Oui.
Fantastique. Comment est-ce que la situation va évoluer, selon vous? Constatez-vous des progrès? Vous êtes un exemple de la force morale nécessaire pour réaliser de tels progrès. Mais est-ce que vous voyez d’autres exemples?
J’en vois plus, oui. Quand j’ai commencé dans le secteur, il y avait… la raison pour laquelle j’ai décidé de démarrer ma propre entreprise, c’était que je voulais des postes, je passais des entrevues, mais je ne les obtenais pas, même si j’avais les compétences nécessaires. J’avais des compétences en gestion de projet et en gestion d’entreprise.
Et c’était quand même difficile pour moi. Alors, qu’est-ce que je constate maintenant? C’est plus facile pour moi. Mais j’ai encore des problèmes. Va-t-on assister à des changements? D’accord.
Les 5 %, c’est déjà une progression. Avant, on était à 3,9 %. De toute évidence, il y a d’autres personnes qui ont impact. Mais il y a aussi les syndicats locaux et d’autres entreprises et organisations qui veulent vraiment éliminer cette discrimination liée au genre.
Vous avez parlé d’avoir un impact. L’une des meilleures choses à faire est de le faire et de le montrer aux gens.
Tout à fait.
Mais vous avez aussi créé un organisme à but non lucratif appelé A Women’s Work. De quoi s’agit-il?
C’est une organisation à but non lucratif que j’ai fondée il y a quelques années. C’était l’idée de ma défunte mère. On soutient les femmes dans le secteur avec des programmes de formation, d’estime de soi et de placement professionnel.
Je suis très heureuse, car plus de 350 femmes se sont inscrites au programme. On travaille avec le gouvernement. On travaille avec d’autres entreprises. Pour nous, il s’agit de collaborer et d’intégrer un plus grand nombre de femmes dans le secteur et de les former. Parce que le facteur le plus important et la raison pour laquelle il n’y a pas beaucoup de femmes dans le secteur, c’est qu’il y a cette discrimination liée au genre, mais il y a aussi un manque de formation sur les compétences et sur ce que vous pouvez réaliser dans le secteur.
C’est un secteur très intéressant. Il y a tant de choses à faire. Alors oui, il s’agit de former les femmes. Et une fois qu’elles sont formées, elles se sentent en confiance. Elles veulent savoir comment j’en suis arrivée là.
Je pense que mon histoire et ma plateforme ont aidé plus de femmes à poser ces questions. Oui.
Vous êtes une incroyable source d’inspiration pour votre fille, pour tout le monde. Cette discussion a été très agréable.
C’était un grand plaisir d’être là.
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