Au cours des dernières années, et surtout depuis la pandémie de COVID-19, beaucoup au Canada ont décidé de se lancer dans l’investissement autonome. Un certain nombre d’applis facilitent la négociation d’actions pour quiconque possède un téléphone, tandis qu’en ligne une foule d’outils et d’analyses permet de faire des recherches de grande qualité sur vos placements. Mais si vous ne savez pas comment le marché boursier fonctionne, il sera impitoyable. Il est facile d’y perdre de l’argent, de s’écarter de son plan et de se laisser submerger par les données.
Pourtant il n’est pas nécessaire d’être un économiste de formation pour investir et faire croître votre épargne. Des personnes de tous âges, horizons et niveaux de revenu et de connaissances en finances épargnent pour la retraite ou d’autres objectifs importants. Pour commencer, vous devez comprendre le fonctionnement du marché. Nous allons vous aider.
Qu’est-ce que le marché boursier?
Comme les marchés de producteurs agricoles ou les marchés aux puces, les marchés boursiers sont des endroits où se réunissent acheteurs et vendeurs. Dans notre cas, il ne s’agit pas de légumes ou d’objets de collection, mais plutôt d’actions de sociétés cotées en bourse. Par le passé, les courtiers d’une ville, agissant au nom d’acheteurs et de vendeurs, se réunissaient dans un lieu d’échange désigné, le parquet, pour acheter et vendre des actions. C’est pourquoi de nombreux marchés boursiers portent le nom de la ville où ils se trouvent, comme la Bourse de Toronto ou la Bourse de New York. Aujourd’hui, la plupart des marchés boursiers font appel à des plateformes numériques qui automatisent en grande partie les opérations.
Il est important de savoir que ce ne sont pas les actions de toutes les sociétés qui se négocient en bourse. Ainsi, pour une société fermée, les actions sont détenues par un petit groupe de personnes, comme une famille, ou par le propriétaire et quelques investisseurs. Il est beaucoup plus compliqué de vendre ces actions en privé qu’en bourse. Quand une entreprise fermée devient assez grande et compte un nombre suffisant d’actionnaires, elle peut décider de devenir une société ouverte.
Les actionnaires peuvent alors vendre leurs actions en bourse dans l’espoir de tirer un rendement de leur placement initial.
Qui peut inscrire ses actions en bourse?
Ce n’est pas toutes les sociétés qui peuvent s’inscrire en bourse, mais ce ne sont pas que les grandes entreprises qui le font. Certaines bourses s’adressent aux petites entreprises, même à celles qui ne génèrent pas de bénéfices et dont le chiffre d’affaires peut se limiter, disons, à 500 000 $. Les grandes entreprises sont généralement cotées sur les bourses les plus connues, qui attirent beaucoup d’investisseurs et dont la plus importante est la Bourse de New York (NYSE). Une société doit payer pour s’inscrire à une bourse. À la Bourse de Toronto, il en coûte entre 10 000 $ et 200 000 $ pour s’inscrire et bien davantage pour remplir les nombreuses obligations qui incombent à une société ouverte.
Par exemple, pour que les investisseurs soient traités équitablement, les organismes de réglementation et les bourses imposent de nombreuses règles aux sociétés ouvertes. Elles doivent notamment publier leurs états financiers, habituellement chaque trimestre, et tenir des assemblées annuelles afin d’élire un conseil d’administration ou de confirmer qu’il représente les intérêts des actionnaires. Dans ce rôle, le conseil d’administration est le patron du chef de la direction. Il est aussi interdit aux initiés – la direction, les administrateurs et les principaux actionnaires – de négocier des actions de la société s’ils connaissent des renseignements importants qui n’ont pas encore été communiqués à l’ensemble des actionnaires. Ce ne sont là que quelques-unes des nombreuses règles.

Comment le cours d’une action est-il déterminé?
Les termes « actions », « titres de participation » et « titres boursiers » sont interchangeables. Ils désignent tous une part des capitaux propres de la société. La valeur totale des actions de la société en circulation correspond à ses capitaux propres, ou capitalisation boursière. Dites-vous que, si la capitalisation boursière se chiffre à trois milliards de dollars, c’est le prix à payer pour racheter toutes les actions de la société et la privatiser à nouveau.
Bien sûr, ce montant peut changer. Le cours des actions fluctue selon le prix auquel un investisseur veut les acheter et un autre les vendre. Toutefois, acheteurs et vendeurs ne fixent pas le prix aléatoirement. Ce prix s’appuie sur les données fondamentales tirées des états financiers de la société. Votre courtier ou votre appli de placement vous en fournira certaines quand vous ferez des recherches sur le titre. Ces données sont entre autres la croissance des bénéfices, l’augmentation des revenus, la dette exigible et les dividendes versés. La plateforme de Placements directs TD, par exemple, affiche toutes sortes de données fondamentales que les investisseurs peuvent utiliser pour prendre des décisions à l’égard de leurs portefeuilles, y compris des rapports d’analystes. Toutefois, les sociétés et les secteurs ne suivent pas tous un même modèle; les entreprises de certains secteurs affichent normalement une croissance lente, tandis que pour les entreprises d’autres secteurs, un haut niveau d’endettement est normal.
Si une nouvelle vient refroidir les attentes de bénéfices d’un titre ou secteur, ou si des données fondamentales sont décevantes, les investisseurs potentiels peuvent alors réduire leur « cours acheteur », c’est-à-dire le prix auquel ils sont prêts à acquérir l’action; le cours tombe! À l’inverse, si les nouvelles sont positives, les actionnaires actuels voudront augmenter leur « cours vendeur », c’est-à-dire le prix auquel ils sont prêts à céder leurs actions, ce qui en fait augmenter le cours.
Qu’est-ce que vous obtenez en tant qu’actionnaire?
Auparavant, quand vous achetiez une action, vous receviez un certificat papier. Aujourd’hui, elle s’affiche simplement à l’écran de votre ordinateur ou sur le relevé de votre compte de courtage. La constante, c’est que ce titre de propriété enregistré vous donne un droit de vote sur les grandes décisions de la société, comme le choix des membres du conseil d’administration. Vous pouvez mandater quelqu’un pour vous représenter ou exercer vous-même votre droit en personne, par la poste ou par voie numérique. On vous avisera des assemblées et des résolutions spéciales de la société.
Évidemment, vos actions ne vaudront rien si l’entreprise fait faillite. En cas d’insolvabilité, une hiérarchie détermine l’ordre de paiement des parties intéressées. Viennent d’abord les employés et le fisc, ensuite les créanciers garantis, puis les créanciers non garantis, comme les fournisseurs et les porteurs d’obligations. Règle générale, les actionnaires arrivent en dernier; c’est pourquoi les actions sont considérées comme étant plus risquées que la plupart des autres placements.
Comment tirer profit du marché?
Le rendement des actions prend deux formes : les gains en capital et les dividendes. Le gain en capital correspond à la hausse du cours de l’action au fil du temps. Bien sûr, les actions peuvent aussi chuter et entraîner une perte en capital. Si vous achetez une action et que son cours monte, vous faites un gain non réalisé. Ce n’est qu’en vendant l’action que vous encaisserez le gain.
Les dividendes sont des paiements que les sociétés versent périodiquement aux actionnaires à même les bénéfices. Le plus souvent, ce sont les grandes entreprises bien établies qui en versent. Par exemple, pour chaque action détenue, une société verse 0,10 $ par trimestre, soit 0,40 $ par année. (Les dividendes sont déposés directement dans votre compte de courtage.) Si l’action se négocie à 10 $, son rendement en dividende est donc de 4 %.
Advenant que le cours de l’action augmente à 10,50 $ en fin d’année, le rendement total pour l’année sera de 9 %, soit le gain en capital plus le dividende. (Les frais supplémentaires et les frais d’opération sont exclus.) Ce rendement peut être supérieur à celui d’une obligation d’État ou d’un certificat de placement garanti, mais ces titres d’emprunt sont moins risqués. (C’est ici qu’interviennent les notions de risque et de rendement : en général, les actions sont plus risquées et offrent un potentiel de rendement plus élevé.)
Selon leur philosophie de placement, les investisseurs adoptent différentes approches pour réaliser des gains en bourse. Certains préfèrent la négociation active, cherchant à prévoir l’évolution du marché et à exploiter la variation quotidienne des cours. Il est extrêmement difficile d’y parvenir avec succès et constance. Vous pouvez d’ailleurs parier que d’autres investisseurs auront plus de connaissances des placements ou disposeront de plus de données et de fonds que vous. C’est l’une des raisons pour lesquelles nombre d’investisseurs ont recours à une stratégie d’achat à long terme qui consiste à conserver les actions acquises en misant sur leur plus-value au fil des années.
Où pouvez-vous acheter des actions?
Vous participez peut-être au marché boursier sans le savoir. Par exemple, quand vous cotisez au Régime de rentes du Québec, une partie des retenues sur votre chèque de paie est investie dans des actions. Votre employeur offre peut-être un régime de retraite ou un régime enregistré d’épargne-retraite (REER), y compris des fonds d’actions ou un régime d’actionnariat. Vous investissez peut-être dans des fonds communs de placement qui comprennent des actions. Si vous poursuivez des études postsecondaires, vous les payez peut-être au moyen d’un régime enregistré d’épargne-études (REEE) ouvert par vos parents, dont une partie est probablement investie en bourse.
Toutes ces façons sont bonnes d’utiliser les actions pour accroître votre épargne. Mais si vous voulez participer directement au marché boursier, c’est aussi facile. La première étape consiste à ouvrir un compte auprès d’un courtier, comme Placements directs TD. À une certaine époque, le courtier travaillait pour une maison de courtage; il exécutait les ordres de ses clients et conseillait ces derniers sur la façon de bâtir un portefeuille. De nos jours, la plupart des investisseurs autonomes optent pour le courtage en ligne ou « à escompte ». Dans ce cas, la maison de courtage détient les placements, exécute les ordres et vous fournit de l’information et des données sur le marché, mais elle ne vous donnera pas de conseils.
Les services de courtage en ligne sont offerts par la plupart des banques et caisses populaires ainsi que par des sociétés spécialisées dans ce type de courtage. Habituellement, il n’y a pas de frais pour ouvrir un compte et une seule opération coûte au plus 10 $. Quelques sociétés de courtage, dont Placements directs TD, offrent même certains placements sans commission. Par exemple, NégociTitres TD n’exige aucun montant minimum à investir, aucuns frais mensuels et aucune commission pour les opérations sur les FNB TD.
Comment choisir des actions
Pour choisir des actions, il faut s’appuyer sur certaines stratégies et approches.
1. Tenez compte des données fondamentales.
Pour confirmer la rentabilité ou le potentiel de croissance des sociétés sélectionnées, il est important d’examiner leurs données fondamentales, comme la croissance des bénéfices, les revenus, les flux de trésorerie disponibles, la hausse des ventes sur 12 mois. L’action de certaines sociétés peut monter en flèche sans qu’elles génèrent de revenus (c’est le cas de nombreuses entreprises technologiques), donnant à penser aux investisseurs qu’elles finiront par être rentables. (Mais c’est risqué : à un moment donné, les investisseurs peuvent décider de ne plus attendre les bénéfices et vendre leurs actions.) Règle générale, les cours boursiers augmentent avec les bénéfices; misez donc sur les entreprises que vous croyez susceptibles de faire bonne figure au fil du temps.
2. Diversifiez vos placements.
Lorsque vous choisissez des actions, mettez-vous à la place d’un gestionnaire de fonds. Aucun gestionnaire ne vous fera acheter une seule action, car si l’entreprise s’effondre, tout votre épargne s’évapore. Partagez plutôt vos achats entre différents secteurs d’activité et différentes régions. Cette stratégie, la diversification, peut vous protéger contre un achat malheureux. Si une entreprise faisait faillite, vous aurez les actions de beaucoup d’autres entreprises pour maintenir votre portefeuille à flot. Et il est peu probable que toutes fassent faillite.
3. Achetez ce que vous connaissez.
S’il faut choisir parmi des milliers d’actions dans le monde, par où commencer? Une approche possible, adoptée par bien des gestionnaires de fonds professionnels, consiste à acheter des sociétés que vous connaissez et dont vous aimez les produits. Comme il est probable que beaucoup de gens partagent votre avis, cela pourrait être de bon augure pour le titre. Si une société vous est familière, vous aurez une bonne idée de son fonctionnement, de ce qu’elle vend, de sa santé et plus encore. Voilà qui vous aidera à comprendre les données fondamentales et à prendre une décision d’achat éclairée.
4. Utilisez les outils de courtage à escompte.
Il est facile de négocier des actions sur le site Web ou l’application de votre courtier à escompte. Il suffit de trouver le titre de l’entreprise convoitée, de déterminer le montant de votre placement et de faire l’achat. Faut-il le rappeler, la diversification est importante. Vous pourriez donc acheter un montant équivalent de plusieurs titres. Utilisez également les outils de l’appli ou de votre site de courtage. La plupart des sociétés de courtage proposent des outils qui permettent de comparer les entreprises en fonction de diverses mesures : revenus, bénéfices ou rendement en dividende.
Peu importe votre façon d’investir, un gain rapide d’expérience sur le marché boursier peut vous aider à atteindre vos objectifs financiers, que ce soit d’épargner pour la retraite ou pour les études universitaires ou professionnelles de vos enfants. Les outils et les plateformes d’investissement évoluent, mais les entreprises vendent des actions depuis le Moyen Âge et les marchés boursiers existent depuis presque aussi longtemps. Allez-y lentement, étudiez les données fondamentales et, avec le temps, vous gagnerez en confiance.