Il peut être subjectif et difficile de mesurer l’impact réel d’un organisme de bienfaisance. Comment pouvez-vous savoir si vos dons contribuent à changer les choses? Jo-Anne Ryan, vice-présidente, Services des conseils philanthropiques, Gestion de patrimoine TD et directrice générale de la Fondation de dons particuliers, et Kim Parlee discutent de façons de vous assurer que vos dons sont utilisés là où ça compte.
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[MUSIQUE]
Mesurer l’impact réel des organismes de bienfaisance ou d’une cause en particulier n’est pas facile. Par exemple, dans le cas d’un organisme qui lutte contre une maladie, est-ce qu’on évalue le nombre de vies sauvées, les recherches effectuées, ou encore son mode de fonctionnement, son efficacité? C’est évidemment subjectif, et ça peut être plus difficile à déterminer.
Pour nous aider à répondre à la question d’aujourd’hui, accueillons Jo-Anne Ryan, vice-présidente des Services des conseils philanthropiques à Gestion de patrimoine TD et directrice générale de la Fondation de dons particuliers. Jo-Anne, merci d’être des nôtres. Voici la question d’aujourd’hui. Prenons l’exemple d’un organisme Quand je donne à un organisme de bienfaisance, comment puis-je savoir si ça a un impact?
C’est une excellente question, Kim, parce que vous voulez vous assurer que vos dons comptent et qu’ils génèrent les résultats que vous souhaitez. Commencez donc par poser des questions à l’organisation. Examinez ses états financiers et ses rapports annuels. Selon le domaine d’action de l’organisation, adaptez vos questions en conséquence.
Prenons l’exemple d’un organisme comme Passeport pour ma réussite, qui est vraiment fantastique. Il fait un excellent travail pour encourager les jeunes des secteurs à risque très élevé à poursuivre leurs études secondaires et les empêcher de décrocher. Vous pourriez commencer par le nombre de personnes servies au cours d’une année donnée. Ça serait un bon point de départ.
Mais il ne faut pas vous arrêter là. C’est un excellent exemple et, encore une Si l’organisme veut réduire le taux de décrochage au secondaire dans une région donnée, vous voulez qu’il rende compte de ces mesures année après année, en espérant que le taux de décrochage continue de diminuer.
Vous pourriez vouloir pousser plus loin. Il mesure probablement le nombre de personnes qui participent à son programme et poursuivent des études postsecondaires. À quoi ressemblent les résultats d’une année à l’autre? Comment est-ce que ça se compare à son plan stratégique et à ses cibles? Ce sont d’excellentes questions, mais vous devrez vraiment les personnaliser et avoir de bonnes conversations avec les organismes sur la façon dont ils mesurent l’impact.
C’est un excellent exemple et, encore une fois, vous avez raison – il faut vraiment comprendre les mesures qui sont importantes pour l’organisation, ce qui est essentiel. Qu’en est-il des frais d’administration? Parce que beaucoup de gens s’attardent au montant d’argent qui est dépensé pour faire fonctionner l’organisme, par rapport au montant versé à la cause qu’il appuie.
Faites attention. On ne peut pas nécessairement conclure qu’un organisme de bienfaisance est plus performant parce que ses frais d’administration sont moins élevés. Il faut de l’argent pour gérer efficacement une organisation. Vous voulez que l’organisme puisse embaucher des gens compétents. Il doit les payer. Pas autant que dans le secteur à but lucratif, mais il doit les payer.
Il a des dépenses de marketing à engager pour faire connaître le bon travail qu’il fait. Vous voulez qu’il ait des ordinateurs et des outils qui l’aident à faire son travail plus efficacement. Donc, si un organisme de bienfaisance est entièrement géré par des bénévoles et qu’il n’a absolument aucuns frais d’administration, ça ne veut pas dire qu’il est plus performant qu’un organisme de bienfaisance qui paie des frais d’administration. Mais vous voulez que ces frais soient raisonnables.
Donc vous devez vous intéresser à certaines choses, par exemple ses flux de revenus sont-ils diversifiés? Ça serait une bonne chose. Pourquoi poser cette question? Parce la plus grosse dépense qu’un organisme de bienfaisance puisse avoir, c’est probablement pour organiser des galas et des événements de collecte de fonds. Donc, si ça constitue la majorité de ses activités de financement, alors ses coûts seront plus élevés que ceux d’une organisation qui dépend de dons annuels, de dons planifiés, d’événements et d’autres sources de revenus qui n’entraînent pas des coûts aussi élevés.
L’ARC a établi des lignes directrices quant à ce qui est raisonnable. Et regardez les états financiers de l’organisme de bienfaisance, que vous trouverez sur son site Web. Vous pouvez aussi trouver les états financiers de l’organisme dans sa déclaration de renseignements sur le site Web de l’ARC.
Jo-Anne, une dernière question pour vous. Quels signaux d’alerte faut-il surveiller quand on évalue un organisme de bienfaisance?
Excellente question. Le premier signal d'alerte est lié à la mission de l’organisme de bienfaisance. Est-ce qu’elle est floue ou est-ce qu’elle est claire? Et est-ce qu’il fait vraiment ce qu’il dit qu’il fait ou est-ce qu’il a dévié de cette mission? Ça serait un signal d’alerte. Il y a aussi la direction de l’organisme.
Est-ce qu’il y a des changements constants, surtout dans les postes importants comme ceux de chef de la direction, chef des finances, chef de la collecte de fonds? C’est certainement un signal d’alerte. Un organisme de bienfaisance est basé sur l’établissement de relations avec les donateurs. Et donc, si les personnes clés changent constamment, c’est un signal d’alerte à surveiller.
Encore une fois, regardez ses états financiers. Assurez-vous qu’il ne se vante pas, comme on l’a dit plus tôt, d’avoir des frais d’administration nuls ou faibles. Assurez-vous qu’il a des réserves suffisantes. On l’a vu lors de la pandémie. Certains organismes n’ont pas survécu parce qu’ils n’avaient pas de réserves suffisantes. Vous devez donc examiner ses états financiers comme vous le feriez pour toute autre organisation.
Finalement, penchez-vous sur la gouvernance. Regardez le conseil d’administration. Est-il bien diversifié ou tous les membres se ressemblent-ils? Les compétences des membres du conseil sont-elles diversifiées, ce qui est très important, surtout pour un organisme à but non lucratif.
Et comment l’évaluation est-elle effectuée? Comment le conseil évalue-t-il le personnel de direction? Comme c’est le cas pour tous les organismes, et surtout les organismes de bienfaisance, la gouvernance devient de plus en plus importante. Vous devriez donc poser des questions à ce sujet également.
Jo-Anne, merci beaucoup.
Tout le plaisir était pour moi. Merci de m’avoir reçue.
Jo-Anne Ryan, de Gestion de patrimoine TD. Si vous voulez poser une question à l’équipe de Parlons argent, envoyez un courriel à moneytalk@td.com en indiquant « Ask MoneyTalk » dans l’objet. Nous trouverons la bonne personne pour y répondre et nous publierons sa réponse sur le site https://www.moneytalkgo.com/fr/.
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Mesurer l’impact réel des organismes de bienfaisance ou d’une cause en particulier n’est pas facile. Par exemple, dans le cas d’un organisme qui lutte contre une maladie, est-ce qu’on évalue le nombre de vies sauvées, les recherches effectuées, ou encore son mode de fonctionnement, son efficacité? C’est évidemment subjectif, et ça peut être plus difficile à déterminer.
Pour nous aider à répondre à la question d’aujourd’hui, accueillons Jo-Anne Ryan, vice-présidente des Services des conseils philanthropiques à Gestion de patrimoine TD et directrice générale de la Fondation de dons particuliers. Jo-Anne, merci d’être des nôtres. Voici la question d’aujourd’hui. Prenons l’exemple d’un organisme Quand je donne à un organisme de bienfaisance, comment puis-je savoir si ça a un impact?
C’est une excellente question, Kim, parce que vous voulez vous assurer que vos dons comptent et qu’ils génèrent les résultats que vous souhaitez. Commencez donc par poser des questions à l’organisation. Examinez ses états financiers et ses rapports annuels. Selon le domaine d’action de l’organisation, adaptez vos questions en conséquence.
Prenons l’exemple d’un organisme comme Passeport pour ma réussite, qui est vraiment fantastique. Il fait un excellent travail pour encourager les jeunes des secteurs à risque très élevé à poursuivre leurs études secondaires et les empêcher de décrocher. Vous pourriez commencer par le nombre de personnes servies au cours d’une année donnée. Ça serait un bon point de départ.
Mais il ne faut pas vous arrêter là. C’est un excellent exemple et, encore une Si l’organisme veut réduire le taux de décrochage au secondaire dans une région donnée, vous voulez qu’il rende compte de ces mesures année après année, en espérant que le taux de décrochage continue de diminuer.
Vous pourriez vouloir pousser plus loin. Il mesure probablement le nombre de personnes qui participent à son programme et poursuivent des études postsecondaires. À quoi ressemblent les résultats d’une année à l’autre? Comment est-ce que ça se compare à son plan stratégique et à ses cibles? Ce sont d’excellentes questions, mais vous devrez vraiment les personnaliser et avoir de bonnes conversations avec les organismes sur la façon dont ils mesurent l’impact.
C’est un excellent exemple et, encore une fois, vous avez raison – il faut vraiment comprendre les mesures qui sont importantes pour l’organisation, ce qui est essentiel. Qu’en est-il des frais d’administration? Parce que beaucoup de gens s’attardent au montant d’argent qui est dépensé pour faire fonctionner l’organisme, par rapport au montant versé à la cause qu’il appuie.
Faites attention. On ne peut pas nécessairement conclure qu’un organisme de bienfaisance est plus performant parce que ses frais d’administration sont moins élevés. Il faut de l’argent pour gérer efficacement une organisation. Vous voulez que l’organisme puisse embaucher des gens compétents. Il doit les payer. Pas autant que dans le secteur à but lucratif, mais il doit les payer.
Il a des dépenses de marketing à engager pour faire connaître le bon travail qu’il fait. Vous voulez qu’il ait des ordinateurs et des outils qui l’aident à faire son travail plus efficacement. Donc, si un organisme de bienfaisance est entièrement géré par des bénévoles et qu’il n’a absolument aucuns frais d’administration, ça ne veut pas dire qu’il est plus performant qu’un organisme de bienfaisance qui paie des frais d’administration. Mais vous voulez que ces frais soient raisonnables.
Donc vous devez vous intéresser à certaines choses, par exemple ses flux de revenus sont-ils diversifiés? Ça serait une bonne chose. Pourquoi poser cette question? Parce la plus grosse dépense qu’un organisme de bienfaisance puisse avoir, c’est probablement pour organiser des galas et des événements de collecte de fonds. Donc, si ça constitue la majorité de ses activités de financement, alors ses coûts seront plus élevés que ceux d’une organisation qui dépend de dons annuels, de dons planifiés, d’événements et d’autres sources de revenus qui n’entraînent pas des coûts aussi élevés.
L’ARC a établi des lignes directrices quant à ce qui est raisonnable. Et regardez les états financiers de l’organisme de bienfaisance, que vous trouverez sur son site Web. Vous pouvez aussi trouver les états financiers de l’organisme dans sa déclaration de renseignements sur le site Web de l’ARC.
Jo-Anne, une dernière question pour vous. Quels signaux d’alerte faut-il surveiller quand on évalue un organisme de bienfaisance?
Excellente question. Le premier signal d'alerte est lié à la mission de l’organisme de bienfaisance. Est-ce qu’elle est floue ou est-ce qu’elle est claire? Et est-ce qu’il fait vraiment ce qu’il dit qu’il fait ou est-ce qu’il a dévié de cette mission? Ça serait un signal d’alerte. Il y a aussi la direction de l’organisme.
Est-ce qu’il y a des changements constants, surtout dans les postes importants comme ceux de chef de la direction, chef des finances, chef de la collecte de fonds? C’est certainement un signal d’alerte. Un organisme de bienfaisance est basé sur l’établissement de relations avec les donateurs. Et donc, si les personnes clés changent constamment, c’est un signal d’alerte à surveiller.
Encore une fois, regardez ses états financiers. Assurez-vous qu’il ne se vante pas, comme on l’a dit plus tôt, d’avoir des frais d’administration nuls ou faibles. Assurez-vous qu’il a des réserves suffisantes. On l’a vu lors de la pandémie. Certains organismes n’ont pas survécu parce qu’ils n’avaient pas de réserves suffisantes. Vous devez donc examiner ses états financiers comme vous le feriez pour toute autre organisation.
Finalement, penchez-vous sur la gouvernance. Regardez le conseil d’administration. Est-il bien diversifié ou tous les membres se ressemblent-ils? Les compétences des membres du conseil sont-elles diversifiées, ce qui est très important, surtout pour un organisme à but non lucratif.
Et comment l’évaluation est-elle effectuée? Comment le conseil évalue-t-il le personnel de direction? Comme c’est le cas pour tous les organismes, et surtout les organismes de bienfaisance, la gouvernance devient de plus en plus importante. Vous devriez donc poser des questions à ce sujet également.
Jo-Anne, merci beaucoup.
Tout le plaisir était pour moi. Merci de m’avoir reçue.
Jo-Anne Ryan, de Gestion de patrimoine TD. Si vous voulez poser une question à l’équipe de Parlons argent, envoyez un courriel à moneytalk@td.com en indiquant « Ask MoneyTalk » dans l’objet. Nous trouverons la bonne personne pour y répondre et nous publierons sa réponse sur le site https://www.moneytalkgo.com/fr/.
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