
Le délestage mondial de titres technologiques se poursuit en octobre, alors que le secteur de l’énergie s’impose comme leader. Le secteur technologique fera-t-il à nouveau remonter les marchés en 2022? Kim Parlee en discute avec Vitali Mossounov, gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD.
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Eh bien, si vous avez surveillé les marchés, comme beaucoup l’ont fait ces derniers temps, vous avez été témoins d’une lutte acharnée sur les marchés, où le secteur des technologies dominait, et, bien sûr, les taux grimpent et on voit ce secteur reculer, et d’autres secteurs, bien sûr, ont pris les devants. Mais quelqu’un est ici pour nous dire ce à quoi il prête attention et nous présenter des graphiques intéressants à examiner du côté technologique.
Vitali Mossounov est gestionnaire de portefeuille pour le FNB indiciel de chefs de file mondiaux des technologies TD. Il se joint à nous maintenant. Vitali, ça fait longtemps. Je suis contente de vous revoir. Je vais entrer tout de suite dans le vif du sujet. Vous nous avez apporté une série de graphiques très intéressants. Et j’aimerais qu’on jette un coup d’œil au premier graphique, qui présente le rendement des actions technologiques par rapport à l’indice S&P. Dites-moi pourquoi cela vous intéresse.
Eh bien, c’est un point de vue intéressant qui mérite selon moi d’être partagé. Nous avons ici tracé un graphique du rendement de l’indice S&P 500. Alors on a le marché par rapport aux actions technologiques de l’indice S&P 500, soit le secteur des technologies. Et on l’a indexé à une date qui est maintenant dans les livres d’histoire. On parle du 9 novembre 2020, la tristement célèbre date de l’annonce du vaccin de Pfizer. Ça fait 11 mois maintenant, et ce qu’on tente de démontrer ici, c’est le bras de fer réel, comme vous l’avez dit dans vos commentaires, entre le secteur des technologies et le reste du marché.
Des périodes de forte surperformance, des périodes de forte sous-performance, mais vous savez quoi? Ça fait 11 mois, et on en est au même point. Le marché et le secteur des technologies ont donc progressé de 28 %. Pour moi, le message est qu’il y a une certaine durabilité à l’égard des actions technologiques. Ce que je veux dire, c’est que dans une année, où il y a des préoccupations liées à l’inflation, les taux augmentent, et les actions technologiques continuent de dominer. Et c’est un point important à retenir pour les investisseurs.
Oui, vraiment. Et puis, il y a la thèse de l’investissement, et aussi la thèse de base des affaires, les technologies et tout ce qui est en demande augmente, peu importe la direction qu’on prend. Vous avez ici un autre graphique, qui est intéressant, selon moi, et qui donne un aperçu des prévisions de bénéfices. Encore une fois, il s’agit de comparer les prévisions de bénéfices des sociétés technologiques à celles des sociétés qui ne font pas partie du secteur des technologies. Dites-moi ce qu’on voit ici. Parce qu’on regarde le graphique, et je constate que les bénéfices dans le secteur des technologies sont plus faibles, mais je suppose que c’est aussi une question de croissance. Ils ont tendance à accuser un retard.
Eh bien, vous m’avez eu là-dessus. J’ai tendance à apporter plus de graphiques promotionnels pour le secteur technologique. Mais dans ce cas-ci, ce qui est important de souligner, c’est qu’il s’agit d’une année d’anomalies. Laissez-moi prendre un peu de recul. Qu’est-ce qu’on voit ici? On voit tout ce qui s’est passé depuis juin 2020. Ça semble remonter à plusieurs années, mais ça fait seulement 15 mois. Et c’est à ce moment-là que les prévisions de bénéfices ont atteint leur creux. Vraiment, les gens ne pouvaient pas s’attendre à ce que la situation empire. À partir de là, les prévisions de bénéfices pour 2021 qu’on présente sont à la hausse pour les actions technologiques et non technologiques. Et ce qu’on montre ici, c’est que même si les prévisions de bénéfices pour les sociétés technologiques se sont considérablement améliorées; elles sont d’environ 50 % plus élevées si on y regarde de près, les prévisions pour les actions non technologiques sont encore meilleures. Les données fondamentales de ce côté-là se sont montrées encore plus solides.
En fait, c’est très inhabituel. Les titres technologiques ont tendance à afficher de meilleures données fondamentales d’une année à l’autre. Pour moi, c’est un autre signal qui indique que même dans une année où le secteur des technologies n’a pas été en mesure d’afficher la même croissance des bénéfices et de suivre la croissance du reste du marché, les cours boursiers se sont maintenus.
Fascinant. D’accord, passons à la question suivante, qui est en lien avec ce que vous venez de dire. Vous savez, les bénéfices semblent un peu en retard, mais, comme vous le disiez, les actions suivent le rythme. Si on regarde le graphique qui s’en vient, elles ont plus que suivi en termes d’appréciation du cours de l’action. Qu’est-ce que vous voyez ici?
Eh bien, ce graphique met les choses en perspective. Vous savez, parfois, les actions non technologiques présentent de meilleurs paramètres fondamentaux. Elles sont moins chères que les actions technologiques. Ne devrait-on pas simplement investir dans ces autres secteurs? Et je réponds toujours : pensez-vous que les 10 prochaines années vont ressembler aux 10 dernières années? Et le graphique que vous voyez à l’écran représente les données fondamentales des 10 dernières années, les 10 dernières années de croissance des bénéfices. Encore une fois, pour le marché et pour le secteur des technologies, on les a indexés à 100 en septembre 2011.
Et ce qu’on voit ici est très, très clair. Les flux de bénéfices du marché ont doublé au cours des 10 dernières années. C’est formidable. Les bénéfices qui doublent en 10 ans, ça se prend bien! Mais les bénéfices générés par les sociétés technologiques ont triplé. Même si vous payez une prime pour ces sociétés, ça en vaut la peine en raison de ces paramètres fondamentaux supérieurs. Si vous pensez que les 10 prochaines années vont ressembler au graphique que vous voyez en ce moment, alors les actions technologiques en valent la peine.
Il ne me reste qu’environ 30 secondes, Vitali, mais j’aimerais parler de l’un de vos plus importants placements dans le FNB, Apple. Que pensez-vous de sa situation actuelle et de la direction qu’elle prend avec son plus récent iPhone?
Eh bien, le plus récent iPhone, ce n’est pas une grande surprise pour qui que ce soit. Des changements très graduels ont été annoncés il y a deux semaines. La sortie du téléphone s’est faite sans tambour ni trompette. Mais on pense qu’il y a plus d’un milliard d’utilisateurs avec des téléphones plutôt vieux. Apple met de l’avant d’importantes promotions. Elle devrait donc être en mesure de fidéliser ces utilisateurs-là. Le plus important, c’est qu’il y a eu beaucoup de changements à la réglementation devant les tribunaux et par les organismes de réglementation.
Et le problème se résume à l’App Store d’Apple. Ça représente 15 % de ses bénéfices. Et Apple a un modèle très lucratif, où elle perçoit une commission pouvant aller jusqu’à 30 % pour les achats effectués. Et en réalité, les événements qu’on observe montrent que les tribunaux et les organismes de réglementation interviennent et disent que ce pourcentage est peut-être trop élevé. On va peut-être permettre aux développeurs de communiquer directement avec leurs clients, de leur offrir d’autres modes de paiement et, par conséquent, de contourner les commissions d’Apple.
Bref, les obstacles réglementaires qui, selon nous, émergent, et le vent de changement qui souffle, eh bien cela n’aura pas d’effet sur la rentabilité d’Apple à court terme. Mais vous pouvez voir sur quoi notre attention se porte.
Vitali, c’est toujours un plaisir de vous recevoir. Merci pour ces explications. Merci beaucoup.
Merci, Kim.
[MUSIQUE]
Vitali Mossounov est gestionnaire de portefeuille pour le FNB indiciel de chefs de file mondiaux des technologies TD. Il se joint à nous maintenant. Vitali, ça fait longtemps. Je suis contente de vous revoir. Je vais entrer tout de suite dans le vif du sujet. Vous nous avez apporté une série de graphiques très intéressants. Et j’aimerais qu’on jette un coup d’œil au premier graphique, qui présente le rendement des actions technologiques par rapport à l’indice S&P. Dites-moi pourquoi cela vous intéresse.
Eh bien, c’est un point de vue intéressant qui mérite selon moi d’être partagé. Nous avons ici tracé un graphique du rendement de l’indice S&P 500. Alors on a le marché par rapport aux actions technologiques de l’indice S&P 500, soit le secteur des technologies. Et on l’a indexé à une date qui est maintenant dans les livres d’histoire. On parle du 9 novembre 2020, la tristement célèbre date de l’annonce du vaccin de Pfizer. Ça fait 11 mois maintenant, et ce qu’on tente de démontrer ici, c’est le bras de fer réel, comme vous l’avez dit dans vos commentaires, entre le secteur des technologies et le reste du marché.
Des périodes de forte surperformance, des périodes de forte sous-performance, mais vous savez quoi? Ça fait 11 mois, et on en est au même point. Le marché et le secteur des technologies ont donc progressé de 28 %. Pour moi, le message est qu’il y a une certaine durabilité à l’égard des actions technologiques. Ce que je veux dire, c’est que dans une année, où il y a des préoccupations liées à l’inflation, les taux augmentent, et les actions technologiques continuent de dominer. Et c’est un point important à retenir pour les investisseurs.
Oui, vraiment. Et puis, il y a la thèse de l’investissement, et aussi la thèse de base des affaires, les technologies et tout ce qui est en demande augmente, peu importe la direction qu’on prend. Vous avez ici un autre graphique, qui est intéressant, selon moi, et qui donne un aperçu des prévisions de bénéfices. Encore une fois, il s’agit de comparer les prévisions de bénéfices des sociétés technologiques à celles des sociétés qui ne font pas partie du secteur des technologies. Dites-moi ce qu’on voit ici. Parce qu’on regarde le graphique, et je constate que les bénéfices dans le secteur des technologies sont plus faibles, mais je suppose que c’est aussi une question de croissance. Ils ont tendance à accuser un retard.
Eh bien, vous m’avez eu là-dessus. J’ai tendance à apporter plus de graphiques promotionnels pour le secteur technologique. Mais dans ce cas-ci, ce qui est important de souligner, c’est qu’il s’agit d’une année d’anomalies. Laissez-moi prendre un peu de recul. Qu’est-ce qu’on voit ici? On voit tout ce qui s’est passé depuis juin 2020. Ça semble remonter à plusieurs années, mais ça fait seulement 15 mois. Et c’est à ce moment-là que les prévisions de bénéfices ont atteint leur creux. Vraiment, les gens ne pouvaient pas s’attendre à ce que la situation empire. À partir de là, les prévisions de bénéfices pour 2021 qu’on présente sont à la hausse pour les actions technologiques et non technologiques. Et ce qu’on montre ici, c’est que même si les prévisions de bénéfices pour les sociétés technologiques se sont considérablement améliorées; elles sont d’environ 50 % plus élevées si on y regarde de près, les prévisions pour les actions non technologiques sont encore meilleures. Les données fondamentales de ce côté-là se sont montrées encore plus solides.
En fait, c’est très inhabituel. Les titres technologiques ont tendance à afficher de meilleures données fondamentales d’une année à l’autre. Pour moi, c’est un autre signal qui indique que même dans une année où le secteur des technologies n’a pas été en mesure d’afficher la même croissance des bénéfices et de suivre la croissance du reste du marché, les cours boursiers se sont maintenus.
Fascinant. D’accord, passons à la question suivante, qui est en lien avec ce que vous venez de dire. Vous savez, les bénéfices semblent un peu en retard, mais, comme vous le disiez, les actions suivent le rythme. Si on regarde le graphique qui s’en vient, elles ont plus que suivi en termes d’appréciation du cours de l’action. Qu’est-ce que vous voyez ici?
Eh bien, ce graphique met les choses en perspective. Vous savez, parfois, les actions non technologiques présentent de meilleurs paramètres fondamentaux. Elles sont moins chères que les actions technologiques. Ne devrait-on pas simplement investir dans ces autres secteurs? Et je réponds toujours : pensez-vous que les 10 prochaines années vont ressembler aux 10 dernières années? Et le graphique que vous voyez à l’écran représente les données fondamentales des 10 dernières années, les 10 dernières années de croissance des bénéfices. Encore une fois, pour le marché et pour le secteur des technologies, on les a indexés à 100 en septembre 2011.
Et ce qu’on voit ici est très, très clair. Les flux de bénéfices du marché ont doublé au cours des 10 dernières années. C’est formidable. Les bénéfices qui doublent en 10 ans, ça se prend bien! Mais les bénéfices générés par les sociétés technologiques ont triplé. Même si vous payez une prime pour ces sociétés, ça en vaut la peine en raison de ces paramètres fondamentaux supérieurs. Si vous pensez que les 10 prochaines années vont ressembler au graphique que vous voyez en ce moment, alors les actions technologiques en valent la peine.
Il ne me reste qu’environ 30 secondes, Vitali, mais j’aimerais parler de l’un de vos plus importants placements dans le FNB, Apple. Que pensez-vous de sa situation actuelle et de la direction qu’elle prend avec son plus récent iPhone?
Eh bien, le plus récent iPhone, ce n’est pas une grande surprise pour qui que ce soit. Des changements très graduels ont été annoncés il y a deux semaines. La sortie du téléphone s’est faite sans tambour ni trompette. Mais on pense qu’il y a plus d’un milliard d’utilisateurs avec des téléphones plutôt vieux. Apple met de l’avant d’importantes promotions. Elle devrait donc être en mesure de fidéliser ces utilisateurs-là. Le plus important, c’est qu’il y a eu beaucoup de changements à la réglementation devant les tribunaux et par les organismes de réglementation.
Et le problème se résume à l’App Store d’Apple. Ça représente 15 % de ses bénéfices. Et Apple a un modèle très lucratif, où elle perçoit une commission pouvant aller jusqu’à 30 % pour les achats effectués. Et en réalité, les événements qu’on observe montrent que les tribunaux et les organismes de réglementation interviennent et disent que ce pourcentage est peut-être trop élevé. On va peut-être permettre aux développeurs de communiquer directement avec leurs clients, de leur offrir d’autres modes de paiement et, par conséquent, de contourner les commissions d’Apple.
Bref, les obstacles réglementaires qui, selon nous, émergent, et le vent de changement qui souffle, eh bien cela n’aura pas d’effet sur la rentabilité d’Apple à court terme. Mais vous pouvez voir sur quoi notre attention se porte.
Vitali, c’est toujours un plaisir de vous recevoir. Merci pour ces explications. Merci beaucoup.
Merci, Kim.
[MUSIQUE]