
La récente hausse des taux obligataires et la volatilité des marchés pourraient cacher un revirement considérable. Anthony Okolie et Jimmy Xu, gestionnaire de portefeuille, Gestion de Placements TD, discutent de ce que ces changements signifient pour les risques liés au marché boursier.
Bien sûr. Bonjour, Anthony! Absolument. Le graphique à l’écran montre le taux des obligations du Trésor américain à 10 ans, qui est représenté par une ligne tracée en vert, par rapport à l’indice de volatilité en bleu. Donc ce graphique montre que, étant donné que le taux des obligations du Trésor américain à 10 ans a augmenté au cours du dernier mois, la volatilité boursière s’accélère.
Ce qui se passe sur le marché des titres à revenu fixe a donc un impact sur le marché boursier. Et la raison pour laquelle cela se produit est en fait assez intuitive. Quand on y pense, lorsqu’on achète des actions, on achète en fait les flux de trésorerie ou les bénéfices futurs de l’entreprise qui sont actualisés à la valeur actuelle. Et le taux des obligations à 10 ans est très important dans ce processus, car il est souvent utilisé... c’est le taux d’intérêt utilisé pour actualiser ces flux de trésorerie.
Donc, quand le taux des obligations à 10 ans augmente, ces flux de trésorerie futurs valent moins cher. Ce qui préoccupe le marché, c’est que si les taux des obligations à 10 ans augmentent trop rapidement, ça entraîne un repli du marché boursier. Et c’est pourquoi le taux des obligations à 10 ans a entraîné une forte hausse de la volatilité.
Oui, cela montre vraiment pourquoi il est si important que les gens portent attention au taux des obligations du Trésor à 10 ans. Même si la volatilité est assez faible par rapport à d’autres périodes, il se passe encore beaucoup de choses sur le marché. Est-ce que je me trompe?
Oui, tout à fait. Si on regarde l’indice de volatilité actuellement, on constate qu’il semble assez faible comparativement aux cycles précédents, où les taux ont très rapidement reculé comme en 2018 et pendant le repli des marchés. Mais je pense que c’est un peu trompeur, parce que ça cache certains des cas sectoriels assez extrêmes que nous voyons.
Par exemple, les banques régionales américaines, qui profitent d’une hausse des taux d’intérêt, parce qu’elles peuvent obtenir des marges d’intérêt nettes plus élevées, ont surpassé les actions technologiques, qui profitent d’une baisse des taux d’intérêt, de plus de 30 % cette année. C’est énorme, si on tient compte du fait que seulement un peu plus de deux mois ont passé cette année. Il y a donc un impact sur les taux d’intérêt, malgré le fait que, en surface, il y a un certain calme, mais en dessous, beaucoup de choses se produisent.
Alors qu’est-ce que les investisseurs devraient retirer de tout ça?
Oui, je crois qu’il est très important de reconnaître que nous entrons dans une phase du cycle du marché où le contexte macroéconomique sous-jacent évolue très, très rapidement. Je pense que, du point de vue des placements, il faut reconnaître que le portefeuille, ou ce qui a fonctionné l’année dernière, n’est probablement pas le portefeuille optimal à conserver cette année, au moment où l’économie va se redresser après la crise de COVID.
Je crois donc qu’il est très important à l’heure actuelle d’utiliser la gestion active pour séparer les gagnants des perdants, pour tirer parti de cette dynamique et faire de l’argent sans le laisser dormir. Parce qu’actuellement, la différence entre les gagnants et les perdants est assez importante.
Et cette saga va certainement se poursuivre. Et nous allons continuer de surveiller la situation. Jimmy, merci beaucoup d’avoir été là aujourd’hui.
Ça m’a fait plaisir.
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