Dans le contexte de la récente hausse de la volatilité, où est allé l’argent dans l’univers des fonds négociés en bourse? Greg Bonnell de Parlons Argent en direct, discute avec Andres Rincon, directeur général, chef, Ventes et Stratégie de FNB, Valeurs Mobilières TD.
Print Transcript
L'été a été intéressant sur les marchés: une rotation sectorielle et une baisse brève, mais spectaculaire. Qu'est-ce que cela signifie pour les flux de fonds dans le domaine des FNB? Andres Rincon, de Valeurs mobilières TD, est parmi nous. Bonjour, Andres. Bonjour, Greg. L'été, en général, est plutôt calme. Vous venez de faire paraître votre rapport semestriel. Que s'est-il passé dans les FNB, par rapport aux fonds communs de placement? Nous pouvons dire que la tendance se poursuit, en vertu de laquelle les FNB sont dominants. Les FNB continuent d'être le moteur des flux de fonds dans l'industrie des fonds de placements au Canada comme aux États-Unis. Et comme vous le disiez, le goût du risque est de retour, ce qui est très intéressant, compte tenu de la volatilité que nous constatons récemment. Un peu de perspective: dans le secteur des FNB, il y a eu 33 milliards de dollars de rentrées, et 8 milliards de dollars de sorties nettes dans les fonds communs de placement. C'est une tendance que l'on voit depuis la Covid. Au Canada, la Covid a été un tournant. Aux États-Unis, ce tournant était intervenu il y a bien des années auparavant. Mais nous ne voyons pas vraiment de possibilité que les fonds communs de placement retournent à une situation où ils reçoivent davantage de rentrées de fonds que les FNB. Ce qui est intéressant, c'est la composition. Il y a des flux de fonds dans les titres à revenu fixe dans les deux véhicules: les FNB et les fonds communs de placement. Mais dans les actions, ce ne sont que les FNB. Dans les fonds communs de placement, la plupart des sorties de fonds sont dans les fonds d'action, et en particulier les fonds équilibrés. Un élément-clé, ce sont les taux d'intérêt. Si les taux d'intérêt sont élevés, on délaisse les portefeuilles équilibrés et on se tourne vers les produits qui offrent un rendement. Avec une baisse des taux d'intérêt, il y aura peut-être un retour vers les fonds communs de placement au niveau équilibré, mais pour l'instant, il y a de fortes sorties de fonds des fonds communs de placement dans les actions et les fonds équilibrés. Mais s'il y a beaucoup de rentrées dans les FNB, c'est dans tous les produits, mais également des rentrées de fonds considérables dans des fonds communs de placement et les FNB de titres à revenu fixe. Ce qui est intéressant, c'est que le volet FNB est un peu à la traîne lorsqu'il s'agit du revenu... des titres à revenu fixe, plutôt. Il y a toujours beaucoup de rentrées de fonds dans les fonds communs de placement, de titres à revenu fixe, mais les FNB commencent à rattraper. Si j'ai bien compris votre rapport semestriel, les gens s'intéressaient moins aux fonds équilibrés qu'autrefois. Ils achetaient eux-mêmes des fonds d'actions ou de titres à revenu fixe. Oui. Bon nombre de ces mêmes investisseurs délaissent les fonds de communs de placement équilibrés en faveur d'un FNB équilibré. Ce qu'on appelle les FNB de répartition d'actifs sont très populaires ici, au Canada, notamment auprès des investisseurs particuliers. Mais beaucoup d'investisseurs, vous avez raison, choisissent de choisir leurs propres outils. Ils achètent des FNB d'actions et des FNB de titres à revenu fixe, ils créent leur propre portefeuille avec des FNB. Les FNB d'options d'achat couvertes - nous en avons déjà parlé pendant l'émission: vous avez dit que ce secteur va chauffer en ce qui concerne la concurrence. Oui. Pas seulement les FNB d'options d'achat couvertes. Prenons un peu de recul. Il y a 40 émetteurs au Canada, ce qui est un nombre considérable, mais il y a eu un ralentissement de nouveaux venus canadiens sur le marché. À présent, il y a un ou deux nouveaux venus américains. Bien sûr, aux États-Unis, il y a beaucoup-beaucoup de gros émetteurs qui ne sont pas nécessairement présents au Canada aujourd'hui. Il y a certains émetteurs importants qui sont présents ici, mais la plupart des émetteurs américains ne sont pas présents. Il y a eu des dépôts de demandes de deux gros émetteurs aux États-Unis qui vont venir au Canada: J.P. Morgan, le plus gros gestionnaire actif aux États-Unis, l'un des plus importants, et puis il y a Capital Group, qui est un très gros joueur dans le secteur des actions et des titres à revenu fixe aux États-Unis. Ce qui est intéressant dans le cas de J.P. Morgan: cette firme arrive au Canada avec deux de ses produits les plus populaires aux États-Unis, les deux plus gros fonds d'options d'achat couvertes au monde sont gérés par J.P. Morgan: le JEP et JPQ. Ces deux fonds proposent une exposition à l'ensemble du marché, le S&P 500 ou le Nasdaq, dans un portefeuille, avec des options d'achat couvertes. Ces fonds représentent 30 milliards et 50 milliards respectivement aux États-Unis. À présent, ils sont présents au Canada. Ce que l'on voit à présent, c'est qu'il y a beaucoup des autres joueurs qui se lancent sur le marché dans les FNB d'options d'achat couvertes. Invesco vient de créer deux fonds d'avantages de revenus: des FNB, qui sont des FNB d'options d'achat couvertes aujourd'hui. Ce sont les premiers FNB qui utilisent des billets reliés aux actions. Pour les FNB d'options d'achat couvertes. Ces instruments sont plus courants aux États-Unis. Le JEP et JPQ l'utilisent. C'est une structure différente aux États-Unis. Cela favorise le marché américain. C'est pourquoi ces instruments sont utilisés davantage aux États-Unis. Maintenant, ils sont présents au Canada. C'est très intéressant. Il y a beaucoup d'émetteurs qui s'en viennent au Canada avec leurs produits. Certains investisseurs qui regardent l'émission vont peut-être faire des recherches, s'intéresser au secteur. Quels sont les risques? Les risques? Il faut se rappeler que quand vous avez un fonds d'options d'achat couvertes, vous êtes toujours acheteur d'une corbeille d'actions. Il y a toujours une exposition à la baisse. Oui, ils offrent un rendement à l'investisseur, qui peut atténuer une certaine exposition à la baisse, mais en définitive, vous êtes toujours acheteur d'une corbeille d'actions qui aura certaines volatilités. Il est important de le comprendre. Il est également important de comprendre que vous renoncez au potentiel de hausse. Il y a donc un coût d'opportunités, lorsque vous vendez des options d'achat. L'investisseur prend activement la décision de renoncer à la croissance en faveur du rendement. Puisqu'il renonce à cette croissance, il s'agit donc d'un coût d'opportunités. C'est un élément qu'il est très important de comprendre lorsque vous investissez dans ce secteur. Nos spectateurs réguliers savent qu'Andres Rincon a sa propre émission, qui s'appelle Buyside Views, où il s'entretient avec des voix importantes dans l'industrie financière. Dans son dernier épisode, il s'entretient avec Tim Wiggan, chef de groupe Gestion de patrimoine et assurances, Groupe Banque TD, pour évoquer les grandes tendances sur lesquelles il s'est concentré dans le domaine de la gestion de patrimoine. Tout d'abord, la démographie. J'ai toujours été fasciné, j'ai toujours étudié la démographie, l'impact qu'elle a sur les marchés des capitaux en général. Nous sommes face à une démographie vieillissante, ce qui crée toutes sortes de facteurs et de thèmes dans notre secteur d'activité. Il y a notamment le passage de l'accumulation à la décumulation. Pour moi, c'est la conversion d'actifs en revenus. Vous arrêtez de travailler, et essentiellement, vous utilisez votre épargne et vos placements pour créer un revenu. La démographie joue également un rôle pour les plus jeunes générations, qui ont des principes différents en ce qui concerne les institutions financières avec lesquelles ils choisissent de faire affaire. Ils peuvent très bien ne pas vouloir faire affaire avec la banque de maman et papa. Ça, c'est un facteur important. Des éléments intéressants quant à l'impact de la démographie sur le paysage de placements. Andres et Tim Wiggan ont évoqué l'impact des taux d'intérêt élevés sur la gestion de patrimoine. Les taux d'intérêt élevés peuvent affecter la répartition entre les placements et l'épargne. Avec un niveau d'intérêt très élevé, cela peut dissuader certains, à leurs dépens à mon avis, mais cela peut dissuader certains d'entamer le parcours d'investissement, et de se contenter d'épargner, ce qui peut ne pas être aussi efficace en ce qui concerne le rendement à long terme et en ce qui concerne la fiscalité, mais qui représente tout de même un élément de l'ensemble. Pas mal d'éléments intéressants. Il s'agissait de deux thèmes seulement, parmi d'autres évoqués pendant une entrevue passionnante à laquelle j'ai pu assister. De quoi avez-vous parlé d'autre? Tout d'abord, cela m'a frappé que tous les secteurs d'activité sur lesquels travaille Tim Wiggan sont interconnectés. Il faut mettre en œuvre tous les secteurs pour servir les clients. Les clients, ce peut être des investisseurs individuels, des investisseurs institutionnels ou des Family offices. Il a également évoqué l'assurance. C'est un domaine très intéressant, avec toutes les catastrophes naturelles et le vol d'autos. C'était passionnant pour moi de l'écouter. Et puis également la croissance de la gestion de patrimoine, qui se diversifie mondialement et qui change rapidement. Donc, Tim Wiggan et moi-même nous connaissons depuis longtemps. Nous avons tous deux travaillé comme négociateurs pendant quelque temps. Il a travaillé à Valeurs mobilières TD. Oui. Il a travaillé dans la rangée d'à côté de moi dans les ventes d'actions il y a de nombreuses années. Il a occupé plusieurs rôles dans le secteur bancaire et les marchés des capitaux. Il a une longue expérience. J'encourage votre public à ouvrir une session sur le site de Valeurs mobilières TD, à écouter la vidéo. Et vous pouvez également l'écouter sur Spotify et sur les balados Apple. Parce que c'est vraiment passionnant, ce qu'il a à dire sur la croissance de l'industrie de la gestion du patrimoine.