La flambée des prix de l’uranium se poursuit alors que les investisseurs voient la demande d’énergie nucléaire croître. De même, l’intérêt du marché est attisé par un fonds d’investissement dans l’uranium relativement nouveau. Kim Parlee et Greg Barnes, directeur général à Valeurs Mobilières TD, discutent des perspectives pour l’uranium.
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Le prix de l’uranium poursuit son envolée. Les investisseurs misent sur la hausse de la demande en énergie nucléaire, qui semble accentuée par la montée en flèche du prix du gaz, du pétrole et même du charbon. L’intérêt du marché est aussi avivé par un fonds d’uranium relativement récent, et on parle même de la création d’autres fonds similaires. Mais selon Greg Barnes, directeur général à Valeurs Mobilières TD, si on analyse les paramètres fondamentaux de l’uranium et son histoire, il a fallu une décennie pour en arriver aux sommets actuels.
Après la catastrophe du réacteur nucléaire de Fukushima au Japon en 2011, le marché de l’uranium s’est effondré. Son prix a chuté d’un pic de 140 $ la livre en 2007 ou 2008 à environ 18 $, simplement à cause de la baisse de la production nucléaire mondiale. Le Japon était hors course, l’Allemagne est devenue antinucléaire et un certain nombre d’autres pays lui ont emboîté le pas. La demande a donc chuté, et l’offre était excédentaire parce que le Kazakhstan intensifiait sa production. Il y a donc eu un décalage massif entre une offre trop abondante et une demande insuffisante. Et les prix se sont effondrés.
Mais 10 ans plus tard, on est finalement sortis de ce marché baissier, et la capacité de production d’énergie nucléaire remonte dans le monde. Elle dépasse maintenant le niveau d’avant Fukushima. Mais l’offre est limitée, parce que les producteurs ont dû cesser la production. C’était impossible d’être rentable avec des prix aussi bas.
Ce marché baissier a continué d’évoluer jusqu’à atteindre un point de pincement, où l’offre ne suit pas le rythme de la demande et où les stocks accumulés ces dix dernières années diminuent.
Pourrait-on approfondir un peu lla question de a demande? Comme vous le dites, on est enfin en présence d’un marché plus équilibré, qui est arrivé au point de pincement que vous décrivez. Mais j’entends beaucoup de gens parler des facteurs ESG et de leurs répercussions pour l’avenir de l’énergie nucléaire. Qu’en pensez-vous?
C’est un sujet très intéressant étant donné la crise du carburant, la crise de l’énergie qui frappe actuellement la Chine et l’Europe. Et cette crise souligne que, globalement, on ne peut pas compter uniquement sur le solaire et l’éolien. Il faut une production de base, une production verte, et le nucléaire répond parfaitement à cette exigence. Je crois que la nécessité de l’énergie nucléaire est soudainement mise en lumière, et que le monde en aura probablement besoin à long terme. Compte tenu du sous-investissement massif dans le nucléaire, en particulier en Occident, nous devons peut-être repenser cette approche.
Je crois que l’énergie nucléaire cadre avec les facteurs ESG, parce qu’en fin de compte, c’est sans doute l’une des sources d’énergie de base les plus écologiques dont on dispose.
Cedi dit... Encore une fois, mes recherches sont limitées. Mais je suppose qu’on ne peut pas simplement dire, parfait, passons au nucléaire pour toute la production de base. On commence demain. Je suppose que la construction coûte cher, sans parler des réglementations et de tout l’historique, comme le désastre de Fukushima. À votre avis, dans quelle mesure cette montée en flèche est-elle spéculative, et dans quelle mesure se base-t-elle sur des données fondamentales qui livreront une valeur à long terme?
Il ne fait aucun doute qu’il sy a une part péculative dans cette envolée du prix et des actions de l’uranium. Les forums de Reddit se sont emparés de ce sujet avec une passion qui ne semble pas prête de s’éteindre. Ça joue sur cette hausse – sans aucun doute. Mais les données fondamentales qui sous-tendent ce qui se passe avec l’uranium et ce qui doit se passer dans le secteur du nucléaire sont réelles et durables. Et je pense que c’est une évolution positive à long terme, tant pour l’uranium que pour l’énergie nucléaire.
Pour ceux et celles qui nous écoutent vet qui oient une opportunité, on peut se dire que les prix vont monter ou baisser. Il y a différentes façons de s’y prendre. On peut voir les choses du côté du produit de base ou du producteur. Pourriez-vous nous parler des avantages et des risques des deux approches, mais aussi de ce dont il faut tenir compte? Je suppose que du côté des producteurs, l’extraction de l’uranium est relativement compliquée, avec tout ce que cela comporte.
Et en plus, Kim, sur les actions cotées en bourse, rares sont celles qui sont réellement des actions de producteurs d’uranium. Elles se comptent sur les doigts de la main – Et encore, une petite main! Vos options sont donc assez limitées si vous recherchez une exposition directe à la production d’uranium. Il y a beaucoup de compagnies d’exploration. Des compagnies d’exploration et de développement de très grande qualité. On peut probablement les compter sur les doigts de deux mains.
Si vous voulez un vrai effet de levier, optez pour les producteurs. Même si le prix de l’uranium est très volatil depuis quelque temps, avec des variations allant jusqu’à 5 $ ou 10 $ par jour, ce qui est une première. Mais comme je l’ai dit, les facteurs fondamentaux sous-jacents vont vraiment continuer de faire grimper les prix. À vous de voir comment vous voulez procéder – voulez-vous un effet de levier, ou profiter de la hausse du produit de base proprement dit?
Oui. Les acheteurs doivent se montrer vigilants et bien mesurer les risques. Greg, ce fut un plaisir. Merci beaucoup.
Merci, Kim.
[LOGO AUDIO]
[MUSIQUE]
Après la catastrophe du réacteur nucléaire de Fukushima au Japon en 2011, le marché de l’uranium s’est effondré. Son prix a chuté d’un pic de 140 $ la livre en 2007 ou 2008 à environ 18 $, simplement à cause de la baisse de la production nucléaire mondiale. Le Japon était hors course, l’Allemagne est devenue antinucléaire et un certain nombre d’autres pays lui ont emboîté le pas. La demande a donc chuté, et l’offre était excédentaire parce que le Kazakhstan intensifiait sa production. Il y a donc eu un décalage massif entre une offre trop abondante et une demande insuffisante. Et les prix se sont effondrés.
Mais 10 ans plus tard, on est finalement sortis de ce marché baissier, et la capacité de production d’énergie nucléaire remonte dans le monde. Elle dépasse maintenant le niveau d’avant Fukushima. Mais l’offre est limitée, parce que les producteurs ont dû cesser la production. C’était impossible d’être rentable avec des prix aussi bas.
Ce marché baissier a continué d’évoluer jusqu’à atteindre un point de pincement, où l’offre ne suit pas le rythme de la demande et où les stocks accumulés ces dix dernières années diminuent.
Pourrait-on approfondir un peu lla question de a demande? Comme vous le dites, on est enfin en présence d’un marché plus équilibré, qui est arrivé au point de pincement que vous décrivez. Mais j’entends beaucoup de gens parler des facteurs ESG et de leurs répercussions pour l’avenir de l’énergie nucléaire. Qu’en pensez-vous?
C’est un sujet très intéressant étant donné la crise du carburant, la crise de l’énergie qui frappe actuellement la Chine et l’Europe. Et cette crise souligne que, globalement, on ne peut pas compter uniquement sur le solaire et l’éolien. Il faut une production de base, une production verte, et le nucléaire répond parfaitement à cette exigence. Je crois que la nécessité de l’énergie nucléaire est soudainement mise en lumière, et que le monde en aura probablement besoin à long terme. Compte tenu du sous-investissement massif dans le nucléaire, en particulier en Occident, nous devons peut-être repenser cette approche.
Je crois que l’énergie nucléaire cadre avec les facteurs ESG, parce qu’en fin de compte, c’est sans doute l’une des sources d’énergie de base les plus écologiques dont on dispose.
Cedi dit... Encore une fois, mes recherches sont limitées. Mais je suppose qu’on ne peut pas simplement dire, parfait, passons au nucléaire pour toute la production de base. On commence demain. Je suppose que la construction coûte cher, sans parler des réglementations et de tout l’historique, comme le désastre de Fukushima. À votre avis, dans quelle mesure cette montée en flèche est-elle spéculative, et dans quelle mesure se base-t-elle sur des données fondamentales qui livreront une valeur à long terme?
Il ne fait aucun doute qu’il sy a une part péculative dans cette envolée du prix et des actions de l’uranium. Les forums de Reddit se sont emparés de ce sujet avec une passion qui ne semble pas prête de s’éteindre. Ça joue sur cette hausse – sans aucun doute. Mais les données fondamentales qui sous-tendent ce qui se passe avec l’uranium et ce qui doit se passer dans le secteur du nucléaire sont réelles et durables. Et je pense que c’est une évolution positive à long terme, tant pour l’uranium que pour l’énergie nucléaire.
Pour ceux et celles qui nous écoutent vet qui oient une opportunité, on peut se dire que les prix vont monter ou baisser. Il y a différentes façons de s’y prendre. On peut voir les choses du côté du produit de base ou du producteur. Pourriez-vous nous parler des avantages et des risques des deux approches, mais aussi de ce dont il faut tenir compte? Je suppose que du côté des producteurs, l’extraction de l’uranium est relativement compliquée, avec tout ce que cela comporte.
Et en plus, Kim, sur les actions cotées en bourse, rares sont celles qui sont réellement des actions de producteurs d’uranium. Elles se comptent sur les doigts de la main – Et encore, une petite main! Vos options sont donc assez limitées si vous recherchez une exposition directe à la production d’uranium. Il y a beaucoup de compagnies d’exploration. Des compagnies d’exploration et de développement de très grande qualité. On peut probablement les compter sur les doigts de deux mains.
Si vous voulez un vrai effet de levier, optez pour les producteurs. Même si le prix de l’uranium est très volatil depuis quelque temps, avec des variations allant jusqu’à 5 $ ou 10 $ par jour, ce qui est une première. Mais comme je l’ai dit, les facteurs fondamentaux sous-jacents vont vraiment continuer de faire grimper les prix. À vous de voir comment vous voulez procéder – voulez-vous un effet de levier, ou profiter de la hausse du produit de base proprement dit?
Oui. Les acheteurs doivent se montrer vigilants et bien mesurer les risques. Greg, ce fut un plaisir. Merci beaucoup.
Merci, Kim.
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