Un mois de négociation effrénée peut-il mener à un marché plus équilibré?

[MUSIQUE] * Mais commençons juste par… c’était un mois de négociation complètement fou. On a assisté à d’importants replis et rebonds. Est-on sorti de la volatilité? * Non, je ne pense pas. Les Sept Magnifiques, les actions technologiques, l’intelligence artificielle, il y a encore beaucoup de surévaluations. Ce n’est pas que ça ne fera pas beaucoup d’argent, mais les attentes sont supérieures à la réalité. Donc cela va durer un certain temps. Il faudra beaucoup de temps pour que ça se stabilise. * C’est comme la bulle technologique. Google était une excellente entreprise. Apple était une excellente entreprise. Elles sont allées trop haut, ont baissé, et maintenant elles sont 10 fois plus hautes que le niveau où elles étaient à l’époque. * Vous savez, cela se produit toujours. Comme vous l’avez dit, c’est très facile, en rétrospective, de voir ce qui s’est passé. C’est parfois plus difficile, sur le moment, de voir ce qui se passe. Je vais vous poser une question sur la rotation sectorielle, parce qu’on a vu des choses intéressantes. * Certains titres liés à l’intelligence artificielle ont baissé. On a vu récemment des sociétés comme celles des services publics revenir. Pensez-vous que l’engouement pour l’intelligence artificielle s’essouffle? Ces titres ont-ils atteint un sommet? * C’est comme la bulle technologique. 90 % va échouer et 10 % va vous faire faire fortune. L’astuce est de déterminer quels titres pourront vous faire gagner une fortune à long terme. C’est surtout que ça va trop vite. * Les bénéfices de l’IA sont phénoménaux. C’est l’avenir. Comme l’Internet était l’avenir, mais cela ne s’est pas produit d’un seul coup. Donc, la rotation qu’on observe en ce moment, avec l’argent des énormes bénéfices du secteur de l’IA et des Sept Magnifiques, qui va vers d’autres titres, c’est très sain. L’argent doit être investi dans d’autres actions et renforcer l’économie pour soutenir toutes ces nouveautés fantastiques. * Parlons un peu de la Fed. La réunion sera en septembre. Jackson Hole va avoir lieu avant cela. On parlera plus tard des élections américaines qui suivront. Il est inhabituel de voir une intervention de la Fed avant une élection américaine, mais les marchés anticipent un mouvement. * Eh bien, souvenez-vous, Donald Trump a menacé Jay Powell : s’il augmentait avant l’élection, il serait destitué. Je veux dire, s’il baissait les taux avant l’élection, il serait licencié parce que Trump estime que cela aiderait les démocrates. Si l’on exclut cela… la Fed se fonde sur les données. Les données sont-elles suffisamment uniformes et pertinentes pour donner à la Fed une raison de baisser les taux à la prochaine réunion? * Non, je ne pense pas. La plupart des gens, 80 % ou 90 %, disent qu’ils vont réduire les taux d’au moins un quart à la prochaine réunion. Je ne pense pas que les données soient encore à ce niveau. C’est mon point de vue. * Intéressant. D’accord, eh bien, on verra. Je ne sais pas combien d’autres données seront publiées avant, mais plus beaucoup. Je pense qu’une grande partie est déjà sortie. * En fait, les emplois non agricoles seront fortement remaniés aux États-Unis. C’est toujours le cas à cette période de l’année. Dans les prochains jours. Ils ont ajusté le nombre d’emplois non agricoles de la dernière année. Et la révision pourrait atteindre un demi-million… plus d’un demi-million d’emplois, en plus ou en moins. Probablement moins parce qu’ils ne comptent pas la main-d’œuvre immigrée. * La main-d’œuvre des immigrants est comptée dans le rapport mensuel, mais pas dans le rapport annuel, ce qui fait une énorme différence. C’est là qu’une révision en profondeur aura lieu. Mais je ne pense pas que ce sera suffisant pour inciter la Fed à bouger. * Intéressant. D’accord, il pourrait y avoir une révision importante. Parlons un peu des élections américaines maintenant. Je dois vous dire que la plupart des gens à qui j’ai parlé au cours des derniers mois, Phil, ont beaucoup parlé de la candidature Trump-Vance, parce que, jusqu’à ce que Joe Biden démissionne, les gens pensaient qu’il s’agirait d’un couronnement plutôt que d’une course électorale. * Kamala Harris est maintenant dans la course avec Tim Walz. Il semble qu’il s’agisse vraiment d’une course maintenant. Et il faut prendre en compte ce qui se passera si on a une présidente Kamala… Je devrais plutôt dire présidente Harris. * Oh, oui. Je pense vraiment que les investisseurs conservateurs, les experts conservateurs, etc., n’acceptent pas le fait que Trump a perdu son avance dans les sondages et qu’il est en grande difficulté. Et par conséquent, il faut tenir compte de certains facteurs, comme la rotation sectorielle. Harris se concentre sur les énergies renouvelables, Trump s’y oppose catégoriquement. Les actions du secteur des soins de santé, Trump est contre les soins de santé universels, Harris est pour. * La politique budgétaire… Harris veut une augmentation des dépenses publiques, une hausse de l’impôt des sociétés, une hausse de l’impôt des particuliers. C’est un changement important, à 360° par rapport à l’approche de Trump. Nos relations commerciales avec la Chine et la façon dont elles se font. Harris sera un peu plus conciliante pour relancer les échanges, contrairement à Trump, qui veut imposer des tarifs douaniers sur tout et tout fermer. * La réglementation : Trump ne veut pas de réglementation. Et, bien sûr, Biden et Harris veulent plus de réglementation, particulièrement dans le secteur des services financiers et de la pollution, et évidemment tout ce qui touche au réchauffement de la planète. * Et puis il y a la volatilité des marchés, parce que la course est folle, les gens font leurs paris à la Bugs Bunny, comme le public des Bugs Bunny qui sort et entre constamment du cinéma. C’est ce qui va se passer. Peu importe le dernier sondage, tout le monde va changer d’avis. [MUSIQUE]