Avec sa grande famille et ses multiples carrières, Roger Mooking, chef célèbre et musicien, dit que son argent est dépensé presque aussi rapidement qu’il est gagné.
Cet animateur d’émissions culinaires, qui est également auteur d’un livre de cuisine et lauréat d’un prix Juno, parle avec Kim de sa philosophie du succès et de l’argent.
Nous connaissons votre rapport à la musique, parlez-moi de votre rapport à l’argent.
J’ai quatre enfants. J’ai un tas de chiens. J’ai un ménage multigénérationnel. Ma belle-famille, j’ai failli dire « outlaws » [hors-la-loi] au lieu d’« in-laws » [belle-famille]... [RIRES] Ça représente une vie familiale bien remplie, beaucoup de besoins. La maison est malmenée, parce tellement de gens s’en servent. Il y a beaucoup de réparations, d’entretien. Je sais trop bien à quelle vitesse l’argent peut sortir de la maison, vous savez.
Dites-moi un peu quelle est votre philosophie en matière d’argent.
J’aime faire des choses. Mon rapport à l’argent découle de mon désir, de ma passion de faire des choses. Plus je travaille et plus je me rends compte que les gens aiment être avec des gens qui font des choses qui les passionnent. Parfois, ces gens ont les moyens de faire un chèque; parfois, non. J’ai été chanceux à cet égard, vous savez.
Revenons en arrière, un peu. Si vous songez à votre enfance, en famille, quel est votre premier souvenir à propos de l’argent?
Je me souviens que mon père nous disait : est-ce que vous savez comme c’est dur de gagner l’argent que coûte ce pain? Vous ne le comprenez pas vraiment. Alors, il nous faisait faire des travaux d’été. Avant que je puisse légalement travailler dans une cuisine ou ailleurs, il me faisait peindre la clôture, par exemple, pour 0,25 $ l’heure. Nous habitions sur un terrain de coin entièrement clôturé. Ce n’était pas une vaste prairie, nous étions en banlieue d’Edmonton, en Alberta, mais c’était un terrain de coin, donc une grande clôture.
En dehors des premiers travaux rémunérés que vous avez effectués dans la famille, quel a été votre premier véritable emploi rémunéré?
Un emploi dans un restaurant familial en bordure de l’autoroute à Edmonton. J’ai été cuisinier, puis après un moment, gérant... je devais ouvrir le restaurant avec le gérant le matin, or après un moment, le gérant s’est rendu compte que je pouvais faire ça seul. Je vivais à la maison, mon revenu était entièrement disponible, mais c’était peu. À 3,75 $ l’heure, il ne vous reste pas grand-chose après impôt, n’est-ce pas?
Avec ma première paie, je me suis acheté de bonnes chaussures, parce que je revenais à la maison si épuisé que je dormais jusqu’à mon quart suivant et que je m’étais rendu compte que c’était parce que je n’avais pas de bonnes chaussures pour être debout et marcher toute la journée. C’a été un de mes premiers gestes.
Nous avons des socs de porc mis à fumer depuis un bon moment. Pouvons-nous ouvrir? Bien sûr.
Oui? Oh! oh! oh! Wow! C’a fumé toute la nuit?
Ils ont été fumés pendant 10 heures.
Regarde ça. Ça semble tendre et juteux. Je vois que vous avez un petit vaporisateur ici. Qu’est-ce que c’est?
Jus de pomme et bourbon.
Vérifions ça.
[RIRES]
Hum, c’est bon! Ça va être bon sur les socs. Arrose-les, mon vieux!
Revenons à aujourd’hui. Quelle est la meilleure chose que vous ayez faite avec votre argent?
La meilleure chose que j’ai faite a été d’engager des entraîneurs pour assurer mon bien-être physique. Et j’achète des ingrédients de qualité à l’épicerie. Vous êtes ce que vous mangez, littéralement. Il y a des antécédents de maladie cardiaque dans ma famille, je dois m’assurer de pouvoir continuer à nourrir ma famille.
Quelle est la pire chose que vous ayez faite avec votre argent?
Recourir à des avocats sans prendre la peine de lire les contrats. Longtemps, je me suis contenté d’engager un avocat. Eux savent! Ils sont avocats. Laissons-les conclure le marché. Là, là, là. Et vous recevez une facture de 15 000 $ La rédaction d’un contrat qui me coûtait alors 15 000 $ me coûte aujourd’hui 500 $, [RIRES] n’est-ce pas?
Qui gère les finances de la famille? Pas les finances de vos entreprises, mais votre propre revenu et ce genre de choses.
L’argent, eh bien, nous nous organisons pour en gagner et ma femme et les enfants, pour le dépenser. [RIRES] La gestion se fait toute seule, d’une certaine façon. [RIRES]
Vous faites de l’argent, vous avez de nombreuses entreprises, vous faites beaucoup de choses, mais à quoi diriez-vous que sert votre argent?
Je ne cherche pas le plaisir dans l’argent, je suis tout simplement conscient d’avoir besoin d’argent pour loger, habiller et nourrir ma famille. Aussi longtemps que je sais pouvoir combler les besoins essentiels de ma famille à l’horizon d’un an, je dors bien, je suis bien. Tout le reste, on verra bien...
Quel serait votre meilleur conseil en matière d’argent pour les gens qui nous regardent?
Si vous avez des fonds disponibles, essayez de contrôler votre croissance. Je les investirais dans une entreprise dont je peux contrôler les résultats. Si je subis là une perte, je me couche en sachant que j’ai subi une perte, si je fais un gain, je me couche en sachant que j’ai bien fait travailler mon argent, mais j’ai un contrôle là-dessus. J’ai confiance dans mes capacités, que, si je m’investis dans une chose, je vais obtenir de bons résultats.
Dernière question : à quoi pouvons-nous nous attendre? Qu’est-ce qui s’en vient?
Cooking Channel lance au Canada mon émission Man, Fire, Food, dont c’est la sixième saison. Elle a fait le tour du monde. Elle arrive enfin au Canada. J’ouvre dans l’Ouest canadien un point de vente d’aliments et de boissons. Surveillez cela. Twist, à l’aéroport Pearson, va très bien, les résultats sont excellents, et je continue de faire des choses.
Une force de la nature, cet homme! Roger Mooking, chef et musicien célèbre, était des nôtres, à Parlons argent. Merci d’avoir été des nôtres, ce soir.