
Alors que la planète attend impatiemment l’arrivée de vaccins contre le coronavirus, les investisseurs recherchent des actions qui ont enregistré de fortes baisses durant la pandémie et qui pourraient être prêtes à rebondir. Kim Parlee en discute avec Damian Fernandes, gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD.
Print Transcript
[SON]
Alors que le monde attend avec impatience l’arrivée des vaccins contre la COVID-19, les investisseurs se demandent ce qui va se passer avec certaines actions. Ceux qui ont souffert de la pandémie rebondiront-ils? Et ceux qui l’ont surmontée, que va-t-il leur arriver?
Damian Fernandes, gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD va nous exposer ses réflexions sur ces questions. Damian, merci beaucoup d’être là aujourd’hui. Je vais commencer par une grande question, si vous me le permettez.
Les marchés boursiers se sont très bien comportés. Mais êtes-vous optimiste au sujet des actions à l’horizon 2021?
Oh, c’est une question difficile. Formulons ça de cette façon, Kim. Nous avons assisté à un formidable redressement. Je crois qu’au plus bas le marché était proche de 60 %, grâce à des mesures de relance monétaire et fiscale importantes et à de très très bonnes nouvelles concernant le vaccin.
Il serait aberrant de s’attendre à ce que le marché soit aussi performant l’année prochaine. Cela ne s’est jamais produit auparavant. Nous n’assisterons pas à un tel redressement.
Ce que les investisseurs devraient envisager pour l’année prochaine, c’est de passer du redressement à une mutation. Ce que vous avez dit en introduction sur l’évolution du monde l’année prochaine, je crois que c’est vrai. Dans un an, la plupart des vaccins qui affichent des résultats plutôt efficaces seront distribués à grande échelle. Je pense que le monde... Je crois que la croissance économique, nous-mêmes, les consommateurs, nos comportements seront très différents de ce qu’ils sont aujourd’hui. Et je pense que ça représente une occasion.
Je n’essaie pas d’éluder la question. Je ne suis pas aussi optimiste qu’avant. Je crois que l’ampleur du redressement a sûrement entraîné des retombées positives.
Mais ça ne veut pas dire que je ne suis pas positif, car nous connaissons une reprise. Et les taux restent très bas. Tous ces facteurs sont favorables à nos actions.
Eh bien, citons quelques noms qui, selon vous, pourraient connaître une progression un peu plus importante que les marchés en général une fois que le vaccin sera disponible. L’un des noms que vous aimez citer est Amex. Expliquez-nous un peu pourquoi.
Bien sûr. Quand on pense à American Express, c’est une société de cartes de crédit qui agit sur deux plans. Fournir l’infrastructure nécessaire aux opérations et assumer le risque de crédit. C’est l’une des trois plateformes mondiales qui facilitent le crédit : on a Visa, Mastercard et Amex. American Express est la seule parmi les trois à assumer le risque de crédit.
Sa clientèle est généralement constituée de clients aux revenus plus élevés. Donc le risque de crédit, bien que présent... n’est pas aussi élevé que pour une banque traditionnelle. Ne parlons pas de banque, mais plutôt de prêteur traditionnel qui a une orientation différente par rapport à la clientèle à laquelle il prête.
Beaucoup de clients d’American Express, comme vous et moi, ont probablement été mis en quarantaine à la maison et ont réduit leurs dépenses en raison de la COVID. De fait, l’année prochaine, vous verrez une augmentation importante de l’activité des clients d’American Express qui sont restés en quarantaine à la maison, car ils ont délaissé la consommation de services. Par exemple, les vacances.
Ou les services personnels, comme les spas ou les restaurants. Tous ces biens de consommation personnels qui s’adressent aux détenteurs de cartes American Express ont connu un déclin cette année. Mais dans un scénario de reprise, où un vaccin est disponible, vous constaterez une énorme demande latente pour ces services. Et je pense qu’American Express en bénéficiera.
C’est intéressant. Vous avez aussi quelques noms du secteur de l’énergie. Ce secteur, bien sûr, a été frappé, a rebondi un peu depuis, je dirais, un mois ou deux. Quels noms aimez-vous citer et pourquoi?
J’aime votre formulation de la situation. Ce secteur a effectivement été frappé depuis le début de l’année. La demande s’est effondrée. Et, bien sûr, en début d’année, nous avons eu ce problème avec l’Arabie saoudite et la Russie en termes d’approvisionnement.
Mais en général, les actions de ce secteur se sont comportées comme on peut s’y attendre en cas de récession mondiale et d’arrêt complet de l’activité. Et selon la thèse évoquée sur le fait que l’année prochaine serait différente, et que si nous disposons d’un vaccin, et il est certain que ce sera le cas, il sera largement distribué, nous verrons une reprise de la demande d’énergie, de pétrole. Un grand nombre des sociétés qui ont enregistré des flux de trésorerie négatifs connaîtront en fait l’inverse l’année prochaine.
Elles ont déjà réduit leurs budgets de dépenses en immobilisations. Elles réfléchissent déjà au fait que... l’argent qu’elles gagnent sera directement injecté dans le résultat net. Quand je pense à des noms de ce secteur, ce sont des acteurs traditionnels que nous détenons dans nos portefeuilles, comme CNQ, Canadian Natural Resources au Canada, ou ConocoPhillips, ou Chevron aux États-Unis.
Toutes ces sociétés affichent des bilans très solides par rapport à leurs pairs, au sein d’un secteur qui est vraiment en difficulté. Elles ont versé leurs dividendes. Elles ont suffisamment de liquidités. Et dans un scénario de reprise, elles verront la demande de leurs produits, c’est-à-dire l’énergie, augmenter.
Vous avez donc... cette configuration favorable et des sociétés qui ont subi de fortes pressions. Et l’année prochaine, avec la reprise, la demande de leurs produits augmentera. Et elles devraient aussi voir leurs flux de trésorerie augmenter.
Il ne nous reste que quelques minutes, Damian. J’aimerais parler du cas d’Amazon parce la société a connu une progression phénoménale. Pourquoi aimez-vous cet exemple?
Eh bien, je veux faire une distinction. J’ai parlé de passer d’un redressement à une reprise, de réfléchir à quoi le monde ressemblera quand le vaccin sera là. De toute évidence, je crois qu’une certaine demande a connu une forte croissance. Mais je crois que certaines sociétés, et Amazon est très représentative de ce phénomène, ont opéré un virage permanent vis-à-vis de la demande.
Avec notre scénario actuel de confinement, les clients qui n’avaient jamais utilisé Amazon auparavant sont maintenant familiarisés avec cette société et la livraison en ligne. Les clients qui n’avaient jamais pensé à magasiner en ligne avant sont maintenant à l’aise avec cette méthode. Je ne pense pas que ça s’arrêtera l’année prochaine.
Alors, oui, la consommation évoluera des produits vers les services, mais bon nombre des nouveaux abonnés à Amazon Prime conserveront leur abonnement parce qu’ils y voient un intérêt. Certaines sociétés ressortent gagnantes, elles ont tiré leur épingle du jeu cette année. Certains pourraient se dire qu’il faudrait vendre tel ou tel produit l’année prochaine, car comment continuer à afficher les mêmes résultats? Amazon s’en sortira très bien grâce à ses deux activités commerciales, le commerce électronique et la livraison de biens de consommation à domicile, ajoutés à sa position de chef de file dans l’infonuagique. Cette situation va perdurer.
Il est peu probable que les revenus de ces deux activités baissent. La croissance va continuer en raison de la stimulation. Vous avez attiré des clients qui n’étaient pas là avant et qui vont continuer à utiliser vos produits.
Merci pour ce résumé Damian. Merci beaucoup d’avoir été des nôtres aujourd’hui.
De rien. Merci, Kim.
[MUSIQUE]
Alors que le monde attend avec impatience l’arrivée des vaccins contre la COVID-19, les investisseurs se demandent ce qui va se passer avec certaines actions. Ceux qui ont souffert de la pandémie rebondiront-ils? Et ceux qui l’ont surmontée, que va-t-il leur arriver?
Damian Fernandes, gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD va nous exposer ses réflexions sur ces questions. Damian, merci beaucoup d’être là aujourd’hui. Je vais commencer par une grande question, si vous me le permettez.
Les marchés boursiers se sont très bien comportés. Mais êtes-vous optimiste au sujet des actions à l’horizon 2021?
Oh, c’est une question difficile. Formulons ça de cette façon, Kim. Nous avons assisté à un formidable redressement. Je crois qu’au plus bas le marché était proche de 60 %, grâce à des mesures de relance monétaire et fiscale importantes et à de très très bonnes nouvelles concernant le vaccin.
Il serait aberrant de s’attendre à ce que le marché soit aussi performant l’année prochaine. Cela ne s’est jamais produit auparavant. Nous n’assisterons pas à un tel redressement.
Ce que les investisseurs devraient envisager pour l’année prochaine, c’est de passer du redressement à une mutation. Ce que vous avez dit en introduction sur l’évolution du monde l’année prochaine, je crois que c’est vrai. Dans un an, la plupart des vaccins qui affichent des résultats plutôt efficaces seront distribués à grande échelle. Je pense que le monde... Je crois que la croissance économique, nous-mêmes, les consommateurs, nos comportements seront très différents de ce qu’ils sont aujourd’hui. Et je pense que ça représente une occasion.
Je n’essaie pas d’éluder la question. Je ne suis pas aussi optimiste qu’avant. Je crois que l’ampleur du redressement a sûrement entraîné des retombées positives.
Mais ça ne veut pas dire que je ne suis pas positif, car nous connaissons une reprise. Et les taux restent très bas. Tous ces facteurs sont favorables à nos actions.
Eh bien, citons quelques noms qui, selon vous, pourraient connaître une progression un peu plus importante que les marchés en général une fois que le vaccin sera disponible. L’un des noms que vous aimez citer est Amex. Expliquez-nous un peu pourquoi.
Bien sûr. Quand on pense à American Express, c’est une société de cartes de crédit qui agit sur deux plans. Fournir l’infrastructure nécessaire aux opérations et assumer le risque de crédit. C’est l’une des trois plateformes mondiales qui facilitent le crédit : on a Visa, Mastercard et Amex. American Express est la seule parmi les trois à assumer le risque de crédit.
Sa clientèle est généralement constituée de clients aux revenus plus élevés. Donc le risque de crédit, bien que présent... n’est pas aussi élevé que pour une banque traditionnelle. Ne parlons pas de banque, mais plutôt de prêteur traditionnel qui a une orientation différente par rapport à la clientèle à laquelle il prête.
Beaucoup de clients d’American Express, comme vous et moi, ont probablement été mis en quarantaine à la maison et ont réduit leurs dépenses en raison de la COVID. De fait, l’année prochaine, vous verrez une augmentation importante de l’activité des clients d’American Express qui sont restés en quarantaine à la maison, car ils ont délaissé la consommation de services. Par exemple, les vacances.
Ou les services personnels, comme les spas ou les restaurants. Tous ces biens de consommation personnels qui s’adressent aux détenteurs de cartes American Express ont connu un déclin cette année. Mais dans un scénario de reprise, où un vaccin est disponible, vous constaterez une énorme demande latente pour ces services. Et je pense qu’American Express en bénéficiera.
C’est intéressant. Vous avez aussi quelques noms du secteur de l’énergie. Ce secteur, bien sûr, a été frappé, a rebondi un peu depuis, je dirais, un mois ou deux. Quels noms aimez-vous citer et pourquoi?
J’aime votre formulation de la situation. Ce secteur a effectivement été frappé depuis le début de l’année. La demande s’est effondrée. Et, bien sûr, en début d’année, nous avons eu ce problème avec l’Arabie saoudite et la Russie en termes d’approvisionnement.
Mais en général, les actions de ce secteur se sont comportées comme on peut s’y attendre en cas de récession mondiale et d’arrêt complet de l’activité. Et selon la thèse évoquée sur le fait que l’année prochaine serait différente, et que si nous disposons d’un vaccin, et il est certain que ce sera le cas, il sera largement distribué, nous verrons une reprise de la demande d’énergie, de pétrole. Un grand nombre des sociétés qui ont enregistré des flux de trésorerie négatifs connaîtront en fait l’inverse l’année prochaine.
Elles ont déjà réduit leurs budgets de dépenses en immobilisations. Elles réfléchissent déjà au fait que... l’argent qu’elles gagnent sera directement injecté dans le résultat net. Quand je pense à des noms de ce secteur, ce sont des acteurs traditionnels que nous détenons dans nos portefeuilles, comme CNQ, Canadian Natural Resources au Canada, ou ConocoPhillips, ou Chevron aux États-Unis.
Toutes ces sociétés affichent des bilans très solides par rapport à leurs pairs, au sein d’un secteur qui est vraiment en difficulté. Elles ont versé leurs dividendes. Elles ont suffisamment de liquidités. Et dans un scénario de reprise, elles verront la demande de leurs produits, c’est-à-dire l’énergie, augmenter.
Vous avez donc... cette configuration favorable et des sociétés qui ont subi de fortes pressions. Et l’année prochaine, avec la reprise, la demande de leurs produits augmentera. Et elles devraient aussi voir leurs flux de trésorerie augmenter.
Il ne nous reste que quelques minutes, Damian. J’aimerais parler du cas d’Amazon parce la société a connu une progression phénoménale. Pourquoi aimez-vous cet exemple?
Eh bien, je veux faire une distinction. J’ai parlé de passer d’un redressement à une reprise, de réfléchir à quoi le monde ressemblera quand le vaccin sera là. De toute évidence, je crois qu’une certaine demande a connu une forte croissance. Mais je crois que certaines sociétés, et Amazon est très représentative de ce phénomène, ont opéré un virage permanent vis-à-vis de la demande.
Avec notre scénario actuel de confinement, les clients qui n’avaient jamais utilisé Amazon auparavant sont maintenant familiarisés avec cette société et la livraison en ligne. Les clients qui n’avaient jamais pensé à magasiner en ligne avant sont maintenant à l’aise avec cette méthode. Je ne pense pas que ça s’arrêtera l’année prochaine.
Alors, oui, la consommation évoluera des produits vers les services, mais bon nombre des nouveaux abonnés à Amazon Prime conserveront leur abonnement parce qu’ils y voient un intérêt. Certaines sociétés ressortent gagnantes, elles ont tiré leur épingle du jeu cette année. Certains pourraient se dire qu’il faudrait vendre tel ou tel produit l’année prochaine, car comment continuer à afficher les mêmes résultats? Amazon s’en sortira très bien grâce à ses deux activités commerciales, le commerce électronique et la livraison de biens de consommation à domicile, ajoutés à sa position de chef de file dans l’infonuagique. Cette situation va perdurer.
Il est peu probable que les revenus de ces deux activités baissent. La croissance va continuer en raison de la stimulation. Vous avez attiré des clients qui n’étaient pas là avant et qui vont continuer à utiliser vos produits.
Merci pour ce résumé Damian. Merci beaucoup d’avoir été des nôtres aujourd’hui.
De rien. Merci, Kim.
[MUSIQUE]