
Anthony Okolie récapitule les faits saillants de la journée, notamment les dernières nouvelles sur la COVID-19, puis discute avec Anita Bruinsma, analyste en consommation discrétionnaire à Gestion de Placements TD, de la façon dont la COVID-19 affecte les détaillants alors que les consommateurs magasinent de plus en plus en ligne.
Print Transcript
[MUSIQUE]
Bonjour et bienvenue au Bulletin quotidien COVID-19 de Parlons Argent du jeudi 30 avril. Je m’appelle Anthony Okolie. Dans un instant, je recevrai Anita Bruinsma, analyste en consommation discrétionnaire à Gestion de Placements TD pour parler des effets de la COVID-19 sur le comportement des consommateurs et le secteur du commerce de détail. Mais avant : un petit tour des manchettes de la journée.
Le nombre d’Américains inscrits à l’assurance- chômage a augmenté de 3,8 millions la semaine dernière. Il s’agit de la plus faible augmentation depuis le 21 mars, quoique le nombre de gens sans emploi s’élève maintenant à plus de 30 millions. La Banque centrale européenne a maintenu les taux d’intérêt inchangés à zéro, de nouveaux rapports indiquant que l’économie a subi sa plus forte contraction au premier trimestre.
Et nous avons ici un portrait de la situation économique au Canada avant la pandémie de coronavirus. Le PIB canadien n’a pas bougé en février, les grèves tournantes des enseignants et les barrages ferroviaires ayant nui aux activités économiques. On attend maintenant les chiffres du PIB pour mars, qui montreront l’étendue des dommages du coronavirus sur l’économie canadienne.
Entre-temps, la chute marquée des prix du pétrole au coeur de la crise du coronavirus continue de miner le secteur de l’énergie. La plus importante société pétrolière européenne, Royal Dutch Shell, réduit son dividende pour la première fois depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Enfin, les grandes sociétés de technologie gardent bonne figure dans la période d’annonce des bénéfices post-COVID-19. Microsoft, Facebook et Tesla surpassent toutes les attentes, malgré les perturbations liées à la pandémie. Amazon et Apple devraient annoncer leurs résultats après la fermeture du marché.
Voilà qui conclut le résumé des manchettes. Je vais maintenant m’entretenir avec Anita Bruinsma.
Anita, le marché de détail est dévasté par la pandémie de COVID-19. Que disent les plus récentes données sur nos habitudes d’achat? Et surtout, quels secteurs sont les plus affectés?
Oui. Évidemment, les ventes au détail sont fortement secouées. Les dernières données portent sur le mois de mars. Mais ce qui nous intéresse à Gestion de Placements TD, ce sont les données supplémentaires qui offrent plus de détails sur les tendances de vente observées – et surtout ce qui s’est passé dans le mois d’avril.
Les données qui nous intéressent sont celles des cartes de crédit de Bank of America. Ce qu’elles montrent, c’est qu’au moment où les États-Unis ont déclaré l’état d’urgence, à la mi-mars, la réaction a été immédiate chez les consommateurs – les dépenses discrétionnaires ont fortement chuté, alors que les dépenses en biens essentiels ont beaucoup augmenté vu le souci de stocker des réserves.
Quelques exemples : dans les voyages, l’hébergement et le divertissement, notamment, les dépenses par carte de crédit ont diminué de plus de 100 %. C’est que les gens se font rembourser des voyages et des sorties qu’ils avaient planifiés. On s’est aussi penchés sur d’autres catégories discrétionnaires, comme les vêtements, où les ventes affichent une baisse de 60 % à 80 %, selon la journée. Et les dépenses dans les restaurants sont en baisse de 50 % à 70 %. On parle ici de chutes importantes.
Bien sûr, le tout est compensé en partie par d’autres segments – comme je le disais, les dépenses en biens essentiels. Il est fascinant de constater que, dans les quelques jours suivant l’ordre de confinement, les ventes d’épicerie ont augmenté de plus de 100 % – dans les premiers jours. Maintenant, la hausse a ralenti, mais on observe toujours une progression des achats d’épicerie sur carte de crédit, de l’ordre de 20 % à 30 % sur 12 mois. C’est évidemment ce qui justifie un peu le recul des ventes dans les restaurants.
Hormis l’alimentation, où dépense-t-on?
Deux autres catégories s’en sortent bien. D’abord, le segment de l’électronique. Rien d’étonnant vu toute l’organisation entourant le télétravail, les outils d’apprentissage pour les enfants et même les études à domicile. Best Buy indique que dans la semaine suivant l’ordre de confinement, ses ventes ont bondi de 25 %. On observe aussi le maintien de volumes de vente élevés dans l’électronique en ligne.
Ensuite, une catégorie qui se porte bien : la rénovation. Plusieurs raisons expliquent l’essor du commerce de la rénovation. D’abord, on peut acheter des biens essentiels chez Home Depot ou Lowe’s, par exemple, comme des produits de nettoyage, des gants – ce genre de choses. C’est un des avantages.
Mais l’aspect intéressant, c’est la hausse des ventes d’articles saisonniers. Les gens sont confinés à la maison et le printemps se fait sentir, surtout dans certaines régions aux États-Unis, où l’on reste à la maison, mais on peut sortir dehors. On achète du mobilier de jardin, des meubles de patio, des outils de jardinage, du gazon… tout ce qui favorise le plein air, même en confinement.
Autre catégorie en progression : les articles de bricolage. Les gens passent plus de temps à la maison. Beaucoup se retrouvent sans emploi, mais gagnent du temps pour accomplir des tâches prévues dans la maison. Alors, les dépenses de ce côté se sont très bien maintenues.
Et qu’en est-il du commerce en ligne ? Les commerçants en ligne semblent être les mieux outillés pour progresser dans ce nouvel environnement. Est-ce bien le cas?
Absolument. Vous ne serez pas surpris d’apprendre que les ventes en ligne sont en très forte hausse sur 12 mois. Maintenant, une bonne partie de ces ventes concernent les biens essentiels. On a donc vu Walmart, Amazon, Target et les épiceries composer avec une hausse astronomique des demandes sur 12 mois, ce qui a entraîné des défis pour ces entreprises, mais aussi de belles occasions.
Du point de vue des biens discrétionnaires, beaucoup d’entreprises font état d’une baisse des ventes ligne – à quelques exceptions près. On sait aussi que Nike et Adidas, qui ont toutes deux annoncé une forte progression de leurs ventes en ligne. Mais il faut se rappeler une chose : même si les ventes en ligne progressent, ces ventes en ligne ne compensent en rien la baisse des ventes sur place.
Avant la pandémie de COVID-19, 85 % des achats aux États-Unis se faisaient dans les établissements. Et même si le commerce en ligne augmente de 50 %, 60 % ou 70 %, peu importe, cette croissance ne pourra pas compenser le recul des ventes en magasin.
Même si le commerce en ligne a le vent dans les voiles, il ne réglera pas tous les problèmes des détaillants.
Non, malheureusement. Maintenant, quelques tendances intéressantes selon moi, sont perceptibles à ce jour. L’une d’elles étant que les entreprises qui ont investi massivement dans leurs fonctionnalités de commerce électronique récoltent aujourd’hui les fruits de cette stratégie – elles sont plus à même de traiter les commandes des clients, malgré des délais un peu plus longs qu’à l’habitude.
Quoi qu’il en soit, les clients reçoivent leur commande. Et je pense qu’à long terme ces entreprises bénéficieront d’un avantage concurrentiel. Les gens diront : cette entreprise a été là pour moi au temps de la COVID-19 et m’a fourni des biens essentiels. C’est ce qui va, selon moi, fidéliser la clientèle de ces entreprises au-delà de la crise.
Autre chose intéressante qu’on observe : c’est le coût élevé que représente le commerce électronique, surtout pour les magasins traditionnels qui ont pignon sur rue. Ce n’est pas parce qu’on constate une très forte hausse des ventes que les profits seront nécessairement au rendez-vous. Le commerce électronique est un mode de fonctionnement coûteux et certaines entreprises ont eu à accroître leurs capacités en cette période juste pour répondre à la demande.
Anita, compte tenu de tout cela, quelles sont vos perspectives à l’égard du secteur de détail et de son évolution?
Je pense, Anthony, qu’on pourrait faire une émission complète là-dessus parce qu’il y a tant à dire. Mais je vous dirai qu’il y a eu quelques signes de reprise dans les dernières semaines. En regardant les données de cartes de crédit, on constate dès le 15 avril un redressement soudain des dépenses en baisse sur les cartes de crédit. Le 15 avril est le jour où les chèques de relance ont commencé à être déposés dans les comptes bancaires des Américains. On a observé une augmentation des dépenses pour les articles d’épicerie et de tout genre, surtout les produits électroniques – j’imagine que les gens ont dû acheter un portable aux enfants qui s’apprêtaient à étudier de la maison pour un bon moment.
Ce sont des signes indicateurs de reprise. Je ne peux pas dire dans quelle mesure le soutien financier profitera à l’économie à long terme parce que l’argent de la relance ne compense pas pleinement le salaire de ceux qui ont perdu leur emploi. Mais ça va sûrement aider à mieux définir le plancher du déclin des ventes au détail.
Cela dit, bien sûr, le secteur de détail se bute à un grand nombre de difficultés. On se dirige vers une récession. Le taux de chômage culmine. Reste aussi à savoir quels seront les effets sur la situation financière des consommateurs et combien de temps il leur faudra pour se remettre sur pied et dépenser à nouveau de l’argent. Je pense qu’on verra beaucoup de changements au sein du commerce de détail dans les prochains mois.
Anita, merci beaucoup de votre éclairage.
OK, merci, Anthony.
[MUSIQUE]
Bonjour et bienvenue au Bulletin quotidien COVID-19 de Parlons Argent du jeudi 30 avril. Je m’appelle Anthony Okolie. Dans un instant, je recevrai Anita Bruinsma, analyste en consommation discrétionnaire à Gestion de Placements TD pour parler des effets de la COVID-19 sur le comportement des consommateurs et le secteur du commerce de détail. Mais avant : un petit tour des manchettes de la journée.
Le nombre d’Américains inscrits à l’assurance- chômage a augmenté de 3,8 millions la semaine dernière. Il s’agit de la plus faible augmentation depuis le 21 mars, quoique le nombre de gens sans emploi s’élève maintenant à plus de 30 millions. La Banque centrale européenne a maintenu les taux d’intérêt inchangés à zéro, de nouveaux rapports indiquant que l’économie a subi sa plus forte contraction au premier trimestre.
Et nous avons ici un portrait de la situation économique au Canada avant la pandémie de coronavirus. Le PIB canadien n’a pas bougé en février, les grèves tournantes des enseignants et les barrages ferroviaires ayant nui aux activités économiques. On attend maintenant les chiffres du PIB pour mars, qui montreront l’étendue des dommages du coronavirus sur l’économie canadienne.
Entre-temps, la chute marquée des prix du pétrole au coeur de la crise du coronavirus continue de miner le secteur de l’énergie. La plus importante société pétrolière européenne, Royal Dutch Shell, réduit son dividende pour la première fois depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Enfin, les grandes sociétés de technologie gardent bonne figure dans la période d’annonce des bénéfices post-COVID-19. Microsoft, Facebook et Tesla surpassent toutes les attentes, malgré les perturbations liées à la pandémie. Amazon et Apple devraient annoncer leurs résultats après la fermeture du marché.
Voilà qui conclut le résumé des manchettes. Je vais maintenant m’entretenir avec Anita Bruinsma.
Anita, le marché de détail est dévasté par la pandémie de COVID-19. Que disent les plus récentes données sur nos habitudes d’achat? Et surtout, quels secteurs sont les plus affectés?
Oui. Évidemment, les ventes au détail sont fortement secouées. Les dernières données portent sur le mois de mars. Mais ce qui nous intéresse à Gestion de Placements TD, ce sont les données supplémentaires qui offrent plus de détails sur les tendances de vente observées – et surtout ce qui s’est passé dans le mois d’avril.
Les données qui nous intéressent sont celles des cartes de crédit de Bank of America. Ce qu’elles montrent, c’est qu’au moment où les États-Unis ont déclaré l’état d’urgence, à la mi-mars, la réaction a été immédiate chez les consommateurs – les dépenses discrétionnaires ont fortement chuté, alors que les dépenses en biens essentiels ont beaucoup augmenté vu le souci de stocker des réserves.
Quelques exemples : dans les voyages, l’hébergement et le divertissement, notamment, les dépenses par carte de crédit ont diminué de plus de 100 %. C’est que les gens se font rembourser des voyages et des sorties qu’ils avaient planifiés. On s’est aussi penchés sur d’autres catégories discrétionnaires, comme les vêtements, où les ventes affichent une baisse de 60 % à 80 %, selon la journée. Et les dépenses dans les restaurants sont en baisse de 50 % à 70 %. On parle ici de chutes importantes.
Bien sûr, le tout est compensé en partie par d’autres segments – comme je le disais, les dépenses en biens essentiels. Il est fascinant de constater que, dans les quelques jours suivant l’ordre de confinement, les ventes d’épicerie ont augmenté de plus de 100 % – dans les premiers jours. Maintenant, la hausse a ralenti, mais on observe toujours une progression des achats d’épicerie sur carte de crédit, de l’ordre de 20 % à 30 % sur 12 mois. C’est évidemment ce qui justifie un peu le recul des ventes dans les restaurants.
Hormis l’alimentation, où dépense-t-on?
Deux autres catégories s’en sortent bien. D’abord, le segment de l’électronique. Rien d’étonnant vu toute l’organisation entourant le télétravail, les outils d’apprentissage pour les enfants et même les études à domicile. Best Buy indique que dans la semaine suivant l’ordre de confinement, ses ventes ont bondi de 25 %. On observe aussi le maintien de volumes de vente élevés dans l’électronique en ligne.
Ensuite, une catégorie qui se porte bien : la rénovation. Plusieurs raisons expliquent l’essor du commerce de la rénovation. D’abord, on peut acheter des biens essentiels chez Home Depot ou Lowe’s, par exemple, comme des produits de nettoyage, des gants – ce genre de choses. C’est un des avantages.
Mais l’aspect intéressant, c’est la hausse des ventes d’articles saisonniers. Les gens sont confinés à la maison et le printemps se fait sentir, surtout dans certaines régions aux États-Unis, où l’on reste à la maison, mais on peut sortir dehors. On achète du mobilier de jardin, des meubles de patio, des outils de jardinage, du gazon… tout ce qui favorise le plein air, même en confinement.
Autre catégorie en progression : les articles de bricolage. Les gens passent plus de temps à la maison. Beaucoup se retrouvent sans emploi, mais gagnent du temps pour accomplir des tâches prévues dans la maison. Alors, les dépenses de ce côté se sont très bien maintenues.
Et qu’en est-il du commerce en ligne ? Les commerçants en ligne semblent être les mieux outillés pour progresser dans ce nouvel environnement. Est-ce bien le cas?
Absolument. Vous ne serez pas surpris d’apprendre que les ventes en ligne sont en très forte hausse sur 12 mois. Maintenant, une bonne partie de ces ventes concernent les biens essentiels. On a donc vu Walmart, Amazon, Target et les épiceries composer avec une hausse astronomique des demandes sur 12 mois, ce qui a entraîné des défis pour ces entreprises, mais aussi de belles occasions.
Du point de vue des biens discrétionnaires, beaucoup d’entreprises font état d’une baisse des ventes ligne – à quelques exceptions près. On sait aussi que Nike et Adidas, qui ont toutes deux annoncé une forte progression de leurs ventes en ligne. Mais il faut se rappeler une chose : même si les ventes en ligne progressent, ces ventes en ligne ne compensent en rien la baisse des ventes sur place.
Avant la pandémie de COVID-19, 85 % des achats aux États-Unis se faisaient dans les établissements. Et même si le commerce en ligne augmente de 50 %, 60 % ou 70 %, peu importe, cette croissance ne pourra pas compenser le recul des ventes en magasin.
Même si le commerce en ligne a le vent dans les voiles, il ne réglera pas tous les problèmes des détaillants.
Non, malheureusement. Maintenant, quelques tendances intéressantes selon moi, sont perceptibles à ce jour. L’une d’elles étant que les entreprises qui ont investi massivement dans leurs fonctionnalités de commerce électronique récoltent aujourd’hui les fruits de cette stratégie – elles sont plus à même de traiter les commandes des clients, malgré des délais un peu plus longs qu’à l’habitude.
Quoi qu’il en soit, les clients reçoivent leur commande. Et je pense qu’à long terme ces entreprises bénéficieront d’un avantage concurrentiel. Les gens diront : cette entreprise a été là pour moi au temps de la COVID-19 et m’a fourni des biens essentiels. C’est ce qui va, selon moi, fidéliser la clientèle de ces entreprises au-delà de la crise.
Autre chose intéressante qu’on observe : c’est le coût élevé que représente le commerce électronique, surtout pour les magasins traditionnels qui ont pignon sur rue. Ce n’est pas parce qu’on constate une très forte hausse des ventes que les profits seront nécessairement au rendez-vous. Le commerce électronique est un mode de fonctionnement coûteux et certaines entreprises ont eu à accroître leurs capacités en cette période juste pour répondre à la demande.
Anita, compte tenu de tout cela, quelles sont vos perspectives à l’égard du secteur de détail et de son évolution?
Je pense, Anthony, qu’on pourrait faire une émission complète là-dessus parce qu’il y a tant à dire. Mais je vous dirai qu’il y a eu quelques signes de reprise dans les dernières semaines. En regardant les données de cartes de crédit, on constate dès le 15 avril un redressement soudain des dépenses en baisse sur les cartes de crédit. Le 15 avril est le jour où les chèques de relance ont commencé à être déposés dans les comptes bancaires des Américains. On a observé une augmentation des dépenses pour les articles d’épicerie et de tout genre, surtout les produits électroniques – j’imagine que les gens ont dû acheter un portable aux enfants qui s’apprêtaient à étudier de la maison pour un bon moment.
Ce sont des signes indicateurs de reprise. Je ne peux pas dire dans quelle mesure le soutien financier profitera à l’économie à long terme parce que l’argent de la relance ne compense pas pleinement le salaire de ceux qui ont perdu leur emploi. Mais ça va sûrement aider à mieux définir le plancher du déclin des ventes au détail.
Cela dit, bien sûr, le secteur de détail se bute à un grand nombre de difficultés. On se dirige vers une récession. Le taux de chômage culmine. Reste aussi à savoir quels seront les effets sur la situation financière des consommateurs et combien de temps il leur faudra pour se remettre sur pied et dépenser à nouveau de l’argent. Je pense qu’on verra beaucoup de changements au sein du commerce de détail dans les prochains mois.
Anita, merci beaucoup de votre éclairage.
OK, merci, Anthony.
[MUSIQUE]