La Réserve fédérale américaine annonce son intention d’assouplir son programme d’achat d’obligations dans le contexte de la récente hausse de l’inflation. Anthony Okolie discute avec Scott Colbourne, directeur général, Gestion de Placements TD, de la décision de la Fed et des perspectives en matière de taux d’intérêt.
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Scott, la Fed a annoncé son intention de réduire ses achats d’obligation mensuels ce mois-ci. La dernière fois que la Fed Cette décision était-elle prévue? Était-ce surprenant pour vous d’apprendre cela aujourd’hui?
Bonjour. Les marchés s’attendaient vraiment à trois choses. Ils se concentraient sur une réduction. Sur la façon dont la Fed caractériserait l’inflation. Et la troisième chose, c’était une alerte sur une hausse des taux. Et donc je reviens à votre question. Cette réduction était prévue. La Fed va diminuer ses achats d’obligations de 15 milliards $ à compter de ce mois-ci. Dix de ces titres sont des titres du Trésor américain, cinq titres adossés à des créances hypothécaires et cela devrait se terminer au mois de mai l’année prochaine. Mais la Fed s’est donné un petit un peu de souplesse en termes de hausse ou de baisse de la réduction selon la conjoncture économique. En ce qui concerne l’inflation, c’est vraiment intéressant. Pendant les dernières réunions, la Fed a essentiellement indiqué que l’inflation reflète en grande partie des facteurs transitoires. Elle se donne un peu de marge de manœuvre. Il est difficile de dire si elle est conciliante ou ferme, mais essentiellement, elle reflète des facteurs qu’on estime temporaires. Elle a donc introduit cet élément de couverture de l’ensemble de l’inflation, car on sait, depuis septembre, quand les dernières prévisions ont été réalisées, que l’emploi a été bon. On a eu quelques… le coût moyen de l’emploi…les salaires moyens sont plus élevés. Il y a donc, sur le marché, une inflation légèrement plus élevée. Donc, ils évaluent le marché, mais lui donnent une marge de manœuvre. Et certainement à la conférence de presse sur le dernier point, Powell, le gouverneur de la Fed, a répété, la baisse des achats d’obligations ne correspond pas au relèvement des taux et on est encore loin de connaître des hausses de taux.
La dernière fois que la Fed a réduit ses taux, le dollar américain s’est redressé et l’indice S&P 500 a reculé de 10 %. Pourrions-nous assister à la même chose cette fois-ci? Je ne préfère pas me fier à ce qui a eu lieu dans le passé.
Je reconnais ce qui s’est passé la dernière fois en 2013 et en 2014. Oui, la Fed a fait l’annonce en décembre 2013 et l’a terminé en octobre 2014. Mais nous avons d’abord souhaité effectuer la baisse en mai 2013 et de mai 2013 à la fin de l’année où les taux ont augmenté d’un pourcentage entier. Puis, au début de la baisse et à la fin, les taux se sont redressés. Donc, je pense qu’il est plus important de se concentrer sur le régime actuel. Le régime est légèrement différent de la situation dans laquelle nous nous trouvions la dernière fois. Et je pense que l’important, c’est l’inflation. Et le taux décroissant précédent pourrait être décrit comme un environnement idéal, une bonne croissance, une inflation stable. On était dans une fourchette d’environ 1,4 à 1,8 % à tout moment, plutôt favorable, affichant de bons bénéfices, évidemment pour le marché boursier. Cette fois-ci, le contexte d’inflation est légèrement différent. Alors, on doit faire attention de ne pas faire des analogies simples. Personnellement, je fais attention, et je pense toujours que la trajectoire des taux est légèrement plus élevée maintenant sur le marché obligataire à mesure que nous progressons, en particulier dans la mesure où nous tentons vraiment de composer avec l’incertitude quant à l’inflation l’an prochain.
Nous avons observé d’énormes changements dans les courbes des taux mondiaux au cours des deux dernières semaines. Que disent les courbes des taux à l’échelle mondiale actuellement aux investisseurs?
Eh bien les dernières semaines ont vraiment été spectaculaires pour les investisseurs obligataires et il faut voir ce qu’il s’est passé dans les petites économies ouvertes comme l’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande, dans une moindre mesure, même au Royaume-Uni et en Norvège. Nous avons constaté une réévaluation rapide dans le segment à court terme des marchés. Et en fait, dans bon nombre de ces marchés, nous en avons vu trois ou quatre hausses dans un court laps de temps. Alors, qu’est-ce que cela nous dit et que doivent en tirer les investisseurs? Je pense que la façon de l’interpréter est que le marché a anticipé ces hausses de taux auxquelles nous pensions pour 2023 et 2024. Pourtant quand nous examinons cette courbe des taux à court terme, ce qui est intéressant, c’est ce qu’on appelle le taux final. Où les taux finissent-ils au bout du compte? Et ça n’a pas beaucoup changé. Le cycle sera peut-être court et net. Les hausses auront lieu en 2022 puis disparaîtront. Où devenons-nous plus pessimistes? Où les investisseurs doivent-ils faire attention à toute impression que ce taux final augmente? Quelle en est la cause? Une inflation beaucoup plus élevée que ce que nous prévoyons, ou la banque centrale encore plus ferme à partir de maintenant. Pour le moment, c’est anticipé avec des perspectives stables par la suite.
Et combien de hausses de taux le marché des obligations prévoit-il pour l’instant?
Eh bien, tout dépend de l’endroit où vous êtes. Avec la Fed, les marchés s’attendent à deux hausses l’an prochain, à compter de juillet et une autre en décembre. Et même après aujourd’hui, dans l’ensemble, rien n’a changé. Les taux se sont légèrement redressés sur le marché obligataire des États-Unis. Il y en a beaucoup plus partout dans le monde. Vous pourriez commencer par le plus loin avec huit hausses en Nouvelle-Zélande d’ici la fin de l’année prochaine. Le Canada se situe autour de six, de cinq à six hausses. Essentiellement, les marchés ont écouté les banques centrales, et légèrement reculé. Mais franchement, je pense que ce que le marché entend de la part des banques centrales c’est « Nous continuons sur notre lancée, et vous pouvez faire ce que vous voulez faire ». Cela nous rassure un peu par rapport à ce qui pourrait arriver en termes d’inflation au cours des deux prochains trimestres.
Et qu’allez-vous surveiller étroitement pour obtenir des indices sur l’orientation?
Eh bien, en plus de la Réunion de la Fed d’aujourd’hui, nous avons les données de l’emploi à la fin de la semaine, et je pense que c’est évidemment important. Pourquoi? Parce que la Fed a deux mandats. Le premier mandat porte sur l’inflation. Essentiellement, le seuil était atteint. et le second, c’est l’emploi. De toute évidence, il y a un peu de signes d’inflation des salaires. Les marchés prévoient 450 000 emplois en plus aux États-Unis cette semaine. Ce sera donc la clé pour un autre changement d’orientation des marchés au-delà de la Réunion de la Fed d’aujourd’hui.
Et où voyez-vous le dollar américain dans quelque temps?
Eh bien, prévoir les fluctuations est souvent un peu difficile, mais je dirais que de façon générale, il y a un penchant vers la fin de l’année vers une hausse légère du dollar américain. Une remise à neuf des taux aux États-Unis. Un peu plus de pression. Jusqu’à la fin de l’année, les liquidités s’assèchent un peu dans le marché du financement à un jour, dans les marchés de financement, et ce sera donc un léger soutien pour le dollar américain. Cela dit, des pays comme le Canada et l’Australie. Vous savez, le contexte des produits de base est toujours positif, c’est-à-dire positif en raison du choc commercial. Cela dépend donc… selon le pays où on se trouve. Mais de façon générale, je pense qu’ ici ou un peu plus fort, c’est là que je m’attends à ce que le dollar américain change au cours de l’exercice.
Et avez-vous entendu autre chose d’important aujourd’hui?
Écoutez, je pense que ce qui est important pour les investisseurs, c’est de reconnaître que nous sommes dans une situation incertaine. Nous avons connu beaucoup de volatilité en tant qu’un investisseur obligataire. Nous avons noté la volatilité au début de la courbe des taux. N’oubliez pas que l’incertitude associée aux perspectives d’inflation est élevée. La Fed prévoit qu’elle commence à se résorber au deuxième trimestre de l’année prochaine, associée à tous ces facteurs COVID. Donc je pense que c’est important pour les investisseurs d’être attentif à la volatilité qui sera inhérente aux marchés dans le court terme, alors que nous verrons la liquidité diminuer sur le marché au fur et à mesure de la réduction progressive dans les prochains trimestres.
Scott, merci beaucoup pour votre présence.
Tout le plaisir était pour moi.
Bonjour. Les marchés s’attendaient vraiment à trois choses. Ils se concentraient sur une réduction. Sur la façon dont la Fed caractériserait l’inflation. Et la troisième chose, c’était une alerte sur une hausse des taux. Et donc je reviens à votre question. Cette réduction était prévue. La Fed va diminuer ses achats d’obligations de 15 milliards $ à compter de ce mois-ci. Dix de ces titres sont des titres du Trésor américain, cinq titres adossés à des créances hypothécaires et cela devrait se terminer au mois de mai l’année prochaine. Mais la Fed s’est donné un petit un peu de souplesse en termes de hausse ou de baisse de la réduction selon la conjoncture économique. En ce qui concerne l’inflation, c’est vraiment intéressant. Pendant les dernières réunions, la Fed a essentiellement indiqué que l’inflation reflète en grande partie des facteurs transitoires. Elle se donne un peu de marge de manœuvre. Il est difficile de dire si elle est conciliante ou ferme, mais essentiellement, elle reflète des facteurs qu’on estime temporaires. Elle a donc introduit cet élément de couverture de l’ensemble de l’inflation, car on sait, depuis septembre, quand les dernières prévisions ont été réalisées, que l’emploi a été bon. On a eu quelques… le coût moyen de l’emploi…les salaires moyens sont plus élevés. Il y a donc, sur le marché, une inflation légèrement plus élevée. Donc, ils évaluent le marché, mais lui donnent une marge de manœuvre. Et certainement à la conférence de presse sur le dernier point, Powell, le gouverneur de la Fed, a répété, la baisse des achats d’obligations ne correspond pas au relèvement des taux et on est encore loin de connaître des hausses de taux.
La dernière fois que la Fed a réduit ses taux, le dollar américain s’est redressé et l’indice S&P 500 a reculé de 10 %. Pourrions-nous assister à la même chose cette fois-ci? Je ne préfère pas me fier à ce qui a eu lieu dans le passé.
Je reconnais ce qui s’est passé la dernière fois en 2013 et en 2014. Oui, la Fed a fait l’annonce en décembre 2013 et l’a terminé en octobre 2014. Mais nous avons d’abord souhaité effectuer la baisse en mai 2013 et de mai 2013 à la fin de l’année où les taux ont augmenté d’un pourcentage entier. Puis, au début de la baisse et à la fin, les taux se sont redressés. Donc, je pense qu’il est plus important de se concentrer sur le régime actuel. Le régime est légèrement différent de la situation dans laquelle nous nous trouvions la dernière fois. Et je pense que l’important, c’est l’inflation. Et le taux décroissant précédent pourrait être décrit comme un environnement idéal, une bonne croissance, une inflation stable. On était dans une fourchette d’environ 1,4 à 1,8 % à tout moment, plutôt favorable, affichant de bons bénéfices, évidemment pour le marché boursier. Cette fois-ci, le contexte d’inflation est légèrement différent. Alors, on doit faire attention de ne pas faire des analogies simples. Personnellement, je fais attention, et je pense toujours que la trajectoire des taux est légèrement plus élevée maintenant sur le marché obligataire à mesure que nous progressons, en particulier dans la mesure où nous tentons vraiment de composer avec l’incertitude quant à l’inflation l’an prochain.
Nous avons observé d’énormes changements dans les courbes des taux mondiaux au cours des deux dernières semaines. Que disent les courbes des taux à l’échelle mondiale actuellement aux investisseurs?
Eh bien les dernières semaines ont vraiment été spectaculaires pour les investisseurs obligataires et il faut voir ce qu’il s’est passé dans les petites économies ouvertes comme l’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande, dans une moindre mesure, même au Royaume-Uni et en Norvège. Nous avons constaté une réévaluation rapide dans le segment à court terme des marchés. Et en fait, dans bon nombre de ces marchés, nous en avons vu trois ou quatre hausses dans un court laps de temps. Alors, qu’est-ce que cela nous dit et que doivent en tirer les investisseurs? Je pense que la façon de l’interpréter est que le marché a anticipé ces hausses de taux auxquelles nous pensions pour 2023 et 2024. Pourtant quand nous examinons cette courbe des taux à court terme, ce qui est intéressant, c’est ce qu’on appelle le taux final. Où les taux finissent-ils au bout du compte? Et ça n’a pas beaucoup changé. Le cycle sera peut-être court et net. Les hausses auront lieu en 2022 puis disparaîtront. Où devenons-nous plus pessimistes? Où les investisseurs doivent-ils faire attention à toute impression que ce taux final augmente? Quelle en est la cause? Une inflation beaucoup plus élevée que ce que nous prévoyons, ou la banque centrale encore plus ferme à partir de maintenant. Pour le moment, c’est anticipé avec des perspectives stables par la suite.
Et combien de hausses de taux le marché des obligations prévoit-il pour l’instant?
Eh bien, tout dépend de l’endroit où vous êtes. Avec la Fed, les marchés s’attendent à deux hausses l’an prochain, à compter de juillet et une autre en décembre. Et même après aujourd’hui, dans l’ensemble, rien n’a changé. Les taux se sont légèrement redressés sur le marché obligataire des États-Unis. Il y en a beaucoup plus partout dans le monde. Vous pourriez commencer par le plus loin avec huit hausses en Nouvelle-Zélande d’ici la fin de l’année prochaine. Le Canada se situe autour de six, de cinq à six hausses. Essentiellement, les marchés ont écouté les banques centrales, et légèrement reculé. Mais franchement, je pense que ce que le marché entend de la part des banques centrales c’est « Nous continuons sur notre lancée, et vous pouvez faire ce que vous voulez faire ». Cela nous rassure un peu par rapport à ce qui pourrait arriver en termes d’inflation au cours des deux prochains trimestres.
Et qu’allez-vous surveiller étroitement pour obtenir des indices sur l’orientation?
Eh bien, en plus de la Réunion de la Fed d’aujourd’hui, nous avons les données de l’emploi à la fin de la semaine, et je pense que c’est évidemment important. Pourquoi? Parce que la Fed a deux mandats. Le premier mandat porte sur l’inflation. Essentiellement, le seuil était atteint. et le second, c’est l’emploi. De toute évidence, il y a un peu de signes d’inflation des salaires. Les marchés prévoient 450 000 emplois en plus aux États-Unis cette semaine. Ce sera donc la clé pour un autre changement d’orientation des marchés au-delà de la Réunion de la Fed d’aujourd’hui.
Et où voyez-vous le dollar américain dans quelque temps?
Eh bien, prévoir les fluctuations est souvent un peu difficile, mais je dirais que de façon générale, il y a un penchant vers la fin de l’année vers une hausse légère du dollar américain. Une remise à neuf des taux aux États-Unis. Un peu plus de pression. Jusqu’à la fin de l’année, les liquidités s’assèchent un peu dans le marché du financement à un jour, dans les marchés de financement, et ce sera donc un léger soutien pour le dollar américain. Cela dit, des pays comme le Canada et l’Australie. Vous savez, le contexte des produits de base est toujours positif, c’est-à-dire positif en raison du choc commercial. Cela dépend donc… selon le pays où on se trouve. Mais de façon générale, je pense qu’ ici ou un peu plus fort, c’est là que je m’attends à ce que le dollar américain change au cours de l’exercice.
Et avez-vous entendu autre chose d’important aujourd’hui?
Écoutez, je pense que ce qui est important pour les investisseurs, c’est de reconnaître que nous sommes dans une situation incertaine. Nous avons connu beaucoup de volatilité en tant qu’un investisseur obligataire. Nous avons noté la volatilité au début de la courbe des taux. N’oubliez pas que l’incertitude associée aux perspectives d’inflation est élevée. La Fed prévoit qu’elle commence à se résorber au deuxième trimestre de l’année prochaine, associée à tous ces facteurs COVID. Donc je pense que c’est important pour les investisseurs d’être attentif à la volatilité qui sera inhérente aux marchés dans le court terme, alors que nous verrons la liquidité diminuer sur le marché au fur et à mesure de la réduction progressive dans les prochains trimestres.
Scott, merci beaucoup pour votre présence.
Tout le plaisir était pour moi.